Nous humains aurions pu
faire de la (sur)face de la Terre un grand jardin. Je ne parle pas du mythe du
jardin d'Eden, sorte d'utopie infantile sous globe. Je ne parle pas de la
nature sauvage, la jungle amazonienne et ses tribus à poil. Je parle d'un
jardin civilisé.
Petit souvenir : Angers,
quartier des Beaux-Arts. Bâtiments du XVIIème harmonieusement rénovés, avec des
apports architecturaux modernes bienvenus, bien intégrés. Musée d'art.
Bibliothèque. Médiathèque. Derrière une façade de verre, des gens assis lisent.
Dehors, des jardins, des bancs, des amoureux sur la pelouse. Les commerces et
les automobiles ne sont pas loin, certes, mais tenues à l'écart. Dans cette
enclave, on peut les oublier.
Voici un exemple modeste de
jardin CIVILISÉ.
Si j'ai une nostalgie, ce
n'est pas celle d'un passé – qui n'était pas rose. Ni d'un futur possible
(possible, vraiment ?) mais d'un temps parallèle qui aurait pu exister, si
nous avions pris en temps voulu un autre chemin, celui qui aurait mené à faire
de la Terre un jardin civilisé. Ça suppose l'artisanat plutôt que l'industrie,
le savoir plutôt que la technique, la paysannerie plutôt que l'agriculture
chimique-mécanique, et surtout une limitation des naissances histoire de se
maintenir vers un milliard d'habitants. La lenteur. La qualité. L'art comme horizon.
Un univers parallèle, donc,
une uchronie.
Le respect de la nature, ce
n'est pas de la rendre intouchable comme une étrangère. C'est sans doute de la
façonner non en la tordant dans n'importe quel sens mais en suivant son sens
propre, prudemment, au minimum. En particulier ne pas détruire tel système
naturel, vivant, pour le remplacer par un système artificiel, plutôt raffiner à
notre bénéfice les systèmes existants, les promouvoir.
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