Déjà que je déteste les films de prison, les films de
guerre et les films sur la drogue… Je
vais finir par boycotter les vieux westerns que j'adore (je ne parle pas des
westerns-spaghettis, je parle des vrais,
John Ford, etc. )
Pourtant, déjà, il y a l'espace… "les grands
espaces"… C'est là que l'Amérique invente LE cinéma.
Et puis il y a des cas. Dans "La Kermesse de
l'Ouest" ("Paint your wagon", Joshua Logan,1969), Lee Marvin
vieux, Clint Eastwood jeune, et Jean Seberg forment un ménage à trois en toute
impunité. Mais bon, on était déjà en 69 et l'esprit hippie soufflait sur la
Californique. (Et puis c'était une comédie musicale, celle-là même où Lee
Marvin parle-chante "I was born under a wandering star"…) Mais à la
fin, l'un part, l'autre reste – avec Jean Seberg, on le comprend.
Un autre, d'un genre différent, et qui m'a surpris.
Dans "L'Homme de la loi" de Michaël Winner (1971), Burt Lancaster,
marshal consacrant toute son énergie à l'application de la loi, avec une
certaine rigueur, même, finit par abattre dans le dos un des méchants en fuite.
Gasp. (Et pourtant, on n'est pas encore dans le spaghetti ni chez Sam
Peckinpah…)
Et puis voilà que je tombe sur "Le Vent de la
plaine", de John Huston (1959) et je ne sais plus quoi dire, devant une
telle puissance cinématographique. Le racisme anti indien se montre en face,
est (un peu) dénoncé, certes… mais on en tue quand même beaucoup pour éviter que
la jeune indienne enlevée et élevée par des blancs quand elle était bébé,
devenue Rachel, ne les rejoigne une fois révélée son origine.
— Je suis de leur race, dit elle, tentée par le
retour à la tribu.
— Par le sang, oui, mais par rien d'autre, lui
rétorque son frère d'adoption (Burt Lancaster encore). Et il n'a pas tort,
c'est même une remarque assez moderne : un être humain est fait de sa
culture plus que de ses gènes. À part ça, bien qu'elle ait été élevée comme sa
sœur, il est totalement amoureux d'elle (mais… c'est Audrey Hepburn !). Sous
sa pression (elle est sans doute aussi amoureuse de lui), elle va faire le coup
de fusil contre les indiens de son ex tribu qui veulent la récupérer, allant jusqu'à
abattre son propre frère indien.
Les scènes géniales se succèdent. La famille
assiégée, entendant les chants magiques des indiens qui s'apprêtent à les attaquer,
sortent le piano devant la maison et la mère joue un morceau – comme une "contre-magie".
Les indiens reviennent et massacrent le piano !… (mais bien sûr se font
descendre).
À court de munitions, Burt Lancaster récupère les
soldats de plomb de leur enfance et les fond pour fabriquer des balles.
Dans chacun des épais volets fermés de la maison, il
y a une meurtrière, mais elle a des proportions en largeur, formant dans
l'écran de cinéma un sous-écran à travers lequel les blancs voient les indiens
(et leur tirent dessus) – mise en abyme cinématographique.
Les indiens chassent un troupeau de vaches jusque sur
le toit de la maison (qui est adossée à une butte, à demi enterrée, donc). Les
blancs foutent le feu à la charpente !
Film "aux accents hallucinés" dit le
dictionnaire Larousse des films. Film fou, oui ! (et encore, j'ai raté le
début…). Mais voilà : c'est John Huston, pas un quelconque faiseur
hollywoodien.
… Ensuite, je pourrais citer "La prisonnière du
désert" ou "Les Cheyennes"… où John Ford se fait pardonner les
massacres d'indiens de ses films précédents. Un film que Charlier et Giraud se
sont passé en boucle, sans doute… (Cf. "La longue marche".)
1 commentaire:
Aaaah ! J'aime cette chronique cinéma !
When I was a child, I was an indian ( pas un Jedi ) ! je n'aimais pas du tout les westerns où on tuait les indiens, ( ce salaud de Burt Lancaster ! ), celui dont tu parles, de Huston, il faudrait que je le revois...
Je préfère les films comme "Rio Bravo" ou "L'homme qui tua Liberty Valance" ou "le train sifflera 3 fois"...quand les cowboys se tuent entre eux, en fait, ah ah ah !
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