Les Amish sont l'avenir de l'homme.
Les Amish vivent plus vieux que la moyenne. Par
ailleurs ils polluent moins que la moyenne. Ils vivent une vie archaïque :
préindustrielle, pré-technique, religieuse. Des chercheurs les étudient pour
chercher à comprendre pourquoi ils vivent plus vieux que la moyenne.
Apparemment, plutôt que d'examiner leur mode de vie préindustriel, préchimique,
non pollué (qui y serait sans doute pour quelque chose, non…?), ils préfèrent
étudier leur gènes. La population Amish ne se mélange pas avec les voisins,
elle est donc génétiquement cohérente, on peut la considérer comme une ethnie.
Alors – forcément – ils découvrent un gène
"mutant" – forcément. (Je dis forcément parce que quand on examine quelque chose à la recherche
d'une anomalie, on trouve une anomalie.) Alors les chercheurs travaillent à
inventer un médicament génique destiné à prolonger la longévité. Ce médicament
sera – forcément – très cher. Il sera donc vendu aux plus riches,
c'est-à-dire aux plus gros pollueurs. Qui pourront vivre plus longtemps pour
polluer plus longtemps.
Too bad.
Réciproquement, quand une maladie est décrétée
génétique, ça évite de se poser les questions environnementales, sociales,
politiques.
L'ADN a bon dos.
ALIENS, E.T. ET OVNI-CROYANTS
Il m'est arrivé d'avoir une(brève) conversation avec
une raëlienne. Elle s'étonnait que moi, lecteur/auteur de SF, je ne croyais pas aux extraterrestres. Je
tentai de lui faire comprendre que la SF c'est de l'imagination alors que la
croyance aux E.T. ce n'est que de l'imagination. Je veux dire par là que la SF
c'est de l'imaginaire au sens d'invention consciente et organisée, de la
fiction présentée et lue comme fiction.
Alors que la croyance (aux E.T. comme au Père Noël ou au Père Dieu etc.)
prétend à la vérité. La foi est de l'imaginaire aussi, de l'imagination, mais
inconsciente, et surtout qui prétend à la vérité. Un état mental qui ignore
qu'il est une fabrication de l'imaginaire. Comme aussi les théories
complotistes. Et elle s'étonnait que, écrivant ou dessinant, dans ce domaine, je
je ne croie pas un instant à ce que j'écrivais. (Mais bien sûr, ce qu'on met
dans le terme croire n'est pas si
simple… L'auteur doit faire comme si
il y croyait pour que le lecteur puisse faire comme si il y croyait – pour un moment.)
L'auteur de SF ou de Fantastique sait qu'il raconte
une histoire imaginaire, la signe de son nom et l'étiquette "roman".
Celui qui croit aux ovnis et aliens divers en visite par chez nous témoigne
de ce qui est pour lui une vérité.
(Je parle des croyants sincères, pas des escrocs…) Une différence est que le
croyant peut tourner fanatique et être prêt à mourir pour son dieu (pour les
ovnis, c'est plus rare… mais on a vu quelques suicides collectifs de sectes
apocalyptiques…). Le romancier n'est pas du tout prêt à mourir pour ses
fictions, il essaie plutôt de gagner sa vie.
Pourtant il y a ou il y a eu des romanciers qui
étaient aussi des ovni-croyants et qui ponctuaient leurs romans de notes de bas
de page (*Authentique) quand ils utilisaient un témoignage de rencontre de tel
ou tel type. Témoignage qui témoignait plus de la crédulité des témoins que
d'une quelconque authenticité des faits. Ceux-là exploitent la croyance en
utilisant et en renforçant la crédulité du lecteur ; ou, ovni-croyants
eux-mêmes, exploitent la fiction pour faire de la propagande pour leur
croyance.
Ces notes de témoignages "authentiques"
tendent à la suspension de l'incrédulité
du lecteur, ce qui est le boulot de tout écrivain, mais par la "preuve
off", extérieure au roman. Alors que la suspension d'incrédulité produite
par le vrai auteur tient plutôt au style, à la capacité de faire croire à ce
qu'il raconte par son langage propre, de l'intérieur, sans preuves… Parfois en
s'appuyant sur des théories scientifique, quand même, ce qui n'est pas la même chose
que les témoignages de presse. Et puis s'il nous embarque dans son imaginaire
par suggestion, s'il arrive à nous faire croire à ses E.T., ce n'est que le
temps du roman. Quand il nous lâche, quand on le referme, on se retrouve chez
soi, dans la réalité et non dans la raëlité.
OIZOS
Quand des oiseaux épuisés par leur long vol
migratoire s'effondrent sur une plage et sont attaqués par des crabes, on est
avec les oiseaux.
Quand les mêmes oiseaux boulotent un poisson ou un
serpent, on est encore avec les oiseaux.
En fait, on est toujours
avec les oiseaux, contre les crabes et les serpents. (Les poissons, on s'en
fout.)
Spiritualisme…
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