LO N° 451 (10 juillet 2011)
VACANCES
Journée rouge dans le sens des départs. Surtout à Roissy en direction d'Israël.
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AVIONS SUITE
Petit additif à l'article "AVIONS" de la LO 450.
Qu'il s'agisse d'avions stratosphériques ou "simplement" de ceux qui passent par le pôle Nord pour raccourcir le trajet, les passagers se bouffent un gros supplément de radiations cosmiques. Les "vents solaires" (et, à l'occasion, les "tempêtes solaires") sont plus ou moins arrêtés par la magnétosphère, le champ magnétique entourant la Terre au delà de l'atmosphère. Si vous volez au dessus des pôles ou si vous volez en très haute altitude, vous êtes dans les couches les plus fines de cette magnétosphère, vous êtes moins protégé, vous choppez plus de radiations.
Solutions ? Des combinaisons en plomb pour les passagers ? Un toit en plomb pour l'avion ? Euh… quand on en est à faire des avions en fibre de carbone pour économiser du poids et que, par ailleurs, on projette (présenté au Bourget aussi) un avion à toit transparent pour pouvoir contempler le "paysage"………
Alors évidemment, passer par le pôle économise des kms, donc du temps de vol et de l'argent, du kérosène, donc du pétrole, donc de l'effet de serre, paraît-il.
Reste que les avions volant à haute altitude (pas spécialement au pôle, partout) produisent des traînées de condensation qui n'ont rien de chimique certes, contrairement aux mythiques "chemtrails" chères aux complotistes, mais qui sont "seulement" de la vapeur d'eau, l'équivalent de cirrus artificiels. Et donc ce fameux "avion du futur" (qui n'aura pas lieu), volant à l'hydrogène et ne rejetant "que" de la vapeur d'eau serait "non pollueur" ? Mais… euh… voilà : la vapeur d'eau (les nuages) est le principal gaz à effet de serre. (Cf LO N°369.)
(D'après St. Mencimer, in Courrier International N°1078, 30 juin-6 juillet 2011).
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La prise de conscience de l'aspect planétaire de la planète a commencé avec des auteurs (de science-fiction) qui ont mis une majuscule au mot Terre.
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TROIS OU QUATRE PATTES ?
La chaise (quatre pieds et un dossier) suppose la civilisation technique : des sols bien plans, bien réguliers, plancher ou carrelage… La ville, l'appartement, une certaine technicité. Le paysan, sur terre battue, étable, carrelage grossier, utilise un tabouret : trois pieds et pas de dossier. Un tabouret à trois pieds n'est jamais bancale. Et puis, un tabouret n'ayant pas, donc, de dossier, on n'a pas la possibilité de s'appuyer, donc de décaler son centre de gravité et se casser la gueule (voir plus bas). Stabilité paysanne. Le tabouret à trois pieds est tout terrain. Comme la brouette, d'ailleurs : une roue et deux pieds (ou, en cours d'utilisation : les deux mains du conducteur). Elle passe partout, contrairement à une carriole à quatre roues.
Il y a bien longtemps, un ami avait inventé des chaises à trois pieds. Deux à l'avant, un à l'arrière, avec cette astuce élégante : le pied arrière se prolongeait en dossier. L'ennui (et je l'ai vécu) c'est que si on s'y appuie, à ce dossier, pas précisément au milieu, on se casse la gueule en arrière. Echec du concept, donc. Oust. (Un pied devant et deux derrière vaudrait sans doute mieux, car si on se penche en avant de travers on a l'appui sur ses propres pieds.)
Où veux-je en venir, avec ça ? Je ne sais plus du tout… Sans doute une opposition nature/civilisation. Ou tout au moins une mise en regard de ces deux concepts pas forcément antagonistes. Se dire quand même que la technique appelle plus de technique : la chaise ou le véhicule à quatre roues supposent le plancher (plan-cher), la route plane, donc l'architecture quadrangulaire, l'enduit au bitume, etc. (Et finalement la centrale nucléaire, le réchauffement climatique et la marée noire…) Se dire aussi que, après la catastrophe qui casse le hachélème et ses plans planchers et éclate les routes béton-bitume, celui qui aura une brouette ou un tabouret à trois pieds (le paysan) sera plus civilisé que l'habitant du dit hachélème.
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LES TITRES
— Georges Tron en garde à vue puis mis en examen…
— Georges Tron, on s'en fout. Son seul intérêt, c'est de pouvoir faire du déconnage sur le thème du pied, genre "à défaut de prendre son pied, on prend celui des autres".
— Les vieux et la fracture numérique…
— Du col du fémur ?
— Le mariage des pédés…
— Ça va obliger le pâtissier à poser des pédés sur le gâteau.
— Au moins, quand un homosexuel rencontre une lesbienne, ça ne leur fait absolument rien.
— G 8, G 20…
— A quand un G 193 ?
— Quand on voit l'état de l'économie française sous l'égide de Christine Lagarde, on peut s'inquiéter pour le FMI.
— Et tu crois que c'était mieux avec DSK, le grand privatiseur ?
— Si la dictature du prolétariat a quelque peu échoué, par contre la dictature de l'actionnariat se porte bien, elle.
— En Libye, y a des bavures…
— L'Otan file un bon coup de main à Khadafi dans son œuvre de massacre de son peuple en bavant un peu partout.
— Une guerre avec que des avions, personne peut dormir.
— Grèce. Le malade mourra guéri.
— Le tout, c'est de retomber sur ses pieds sans perdre la face.
— Anne Lauvergeon irradiée !?
— Non, seulement radiée.
— Moi j'en ai marre que les médias nous qualifient d'anonymes.
— Inscris-toi aux anonymes anonymes.
— 2012 : la fin du monde…
— Encore !
— Vive les sectes apocalyptiques ! Elles sont les furoncles de la société par où s'évacue le pus ! Des soupapes de sûreté.
— Les secte, au début c'est bien, t'es habillé comme un con, tu manges du chocolat… mais après faut se suicider…
— Ça élimine les plus fous, ça soigne le cancer, et ça nous console de notre propre mort inéluctable.
— On pourra se vanter d'avoir vu la fin du monde !
— Se vanter à qui ?
— A propos de suicide, il y a de belles morts littéraires : en 2007, l'écrivain et photographe Édouard Levé écrit un récit intitulé "Suicide", le propose à son éditeur P.O.L., apprend que le manuscrit est accepté – et se suicide.
— Par contre, Cioran, qui a tant écrit sur le suicide, ne l'a pas fait.
— Il avait l'alzheimer, il s'en rappelait plus.
— Il avoua même que la seule fois où il ait eu vraiment envie de se suicider c'est quand, ayant bricolé sa plomberie en amateur maladroit, il avait inondé tout son étage…
— Les mâchicoulis, ça se mange ?
— Tu fais les courses ? Ramène du pain !
— On ne dit par ramener (ou amener ou emmener) du pain, des cigarettes ou quoi que ce soit de ce genre… D'abord, on dit "s'il te plait"… Ensuite, on les rapporte (ou emporte, ou apporte) … puisque ce sont des choses que l'on porte. On emmène ou amène ou ramène quelqu'un qui marche sur ses propres pieds : un humain, un animal…
— Une table ?
— Et une bagnole ? Qui amène l'autre ? C'est moi qui l'amène ou elle qui m'apporte ?
— Et un pêcheur qui tire son filet dans le bateau, il ramène les poissons, ou il les rapporte ?
— Oh… bon… ça va… Mais on ne dit pas non plus "il s'en rappelait plus", mais "il ne se le rappelait plus", ou "il ne s'en souvenait plus"…
— Dehors !!!
— Je ramènerai un lapin. (*)
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Dans la séquence ci-dessus, les phrases en italiques sont d'authentiques brèves de comptoir recueillies par Jean-Marie Gourio.
Par contre, les phrases en italiques ci-dessous sont d'authentiques citations de Emil Cioran.
« La clairvoyance est le seul vice qui rende libre – libre dans un désert. »
« Dans les grandes perplexités, astreins-toi à vivre comme si l'histoire était close et à réagir comme un monstre rongé par la sérénité. »
« Dans l'anxiété et l'affolement, le calme soudain à la pensée du fœtus qu'on a été. »
(Cioran. "De l'inconvénient d'être né")
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(*) Faudra donc qu'on le tue nous-même.
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