LO N° 463 (6 nov 11)
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Combien la Grèce doit !
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« Le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon durant 90 minutes, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne ». (Gary Lineker)
— La zone Euro est un jeu simple : 17 pays tapent sur un Grec durant une nuit à Bruxelles ou un dîner à Cannes et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne.
— La cigale grecque battue par la fourmi allemande. Normal.
— Palme d'or à Cannes à Georges Papandréou pour son sens du suspense, rebondissement, twist scénaristique, retournement de situation.
— C'est quoi, le choix de la Grèce ?
— La faillite ou l'Europe (c'est-à-dire la soumission à l'Europe=l'Allemagne).
— Éloge de la faillite ! La faillite, c'est la liberté !
— Quand on vous disait qu'il fallait voter NON au TCE.
— Mais… on a voté NON.
— Et on l'a eu quand même (danlcul), sous forme d'accord de Lisbonne où on nous a pas demandé notre avis. Et qu'est-ce que ça a fait à part nous rendre la vie un peu plus compliquée ?
— Comme quoi les référendums, on peut s'en passer.
— Papandréou, il peut plaider : ils m'ont tabassé pendant ma gardavue à Bruxelles, les Merkozy. J'ai signé sous la contrainte. Je reviens sur mes aveux ! Je remets mon sort entre les mains de mon peuple ! (Et qu'ils se démerdent !)
— Un peu tard !
— Sinon, quoi ? Sauver sa peau politique ? Coup de dé. Si le peuple vote OUI, merci l'Europe, Papa est sauvé. S'ils votent NON, il est foutu, mais peut-être aussi qu'il en avait un peu marre et qu'il peut s'offrir comme ça un suicide politique un peu spectaculaire. (Comme DSK, sauf que c'est pas très sexy…)
— Moi, je crois que M. Papandréou a lancé l'idée du référendum par esprit démocratique. En quelque sorte, c'est la démocratie qui fait retour à la case départ : Athènes, la Grèce.
— Tu dois être une sorte d'idéaliste naïf. La preuve : on le recuisine un petit coup et hop ! plus de référendum !
— C'est le champion de l'avalage de couleuvres ! Mais toujours digne, avec son côté "Major Thompson"… Je le trouve plutôt sympathique, en fait.
— Jean Leonetti, notre ministre des affaires européennes (ah bon ?) nous dit tout benoîtement que la zone euro peut "se passer" de la Grèce : « La Grèce est à la fois quelque chose qu'on pouvait surmonter et en même temps quelque chose dont on peut se passer. Parce que c'est 2 % du PIB de la zone euro et c'est 4 % de la dette de la zone euro. Donc on peut les aider, on peut les sauver, on ne peut pas sauver non plus les gens malgré eux. » Autrement dit « Ce "quelque chose", la Grèce, on s'en fout »
— Ou : « Nous pouvons vivre sans les Grecs »……… ?
Référence craignos mais anniversaire : « Nous pouvons vivre sans les juifs. Eux ne sauraient vivre sans nous.» Adolf Hitler, le 5 novembre 1941. (In "Libres propos sur la guerre et la paix", recueillis sur l'ordre de Martin Bormann. Flammarion 1952. Cité par Edouard Husson dans "Nous pouvons vivre sans les juifs – Novembre 1941 – Quand et comment ils décidèrent de la solution finale". Perrin, 2005.)
— N'empêche… Il va falloir faire des provisions de feta, de moussaka, de yaourt à la grecque, si onctueux…
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L'ENFANT
[L'Europe est] passé[e] là. Tout est ruine et deuil.
Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil,
Chio, qu'ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un choeur dansant de jeunes filles.
Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
Dans le grand ravage oubliée.
Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l'onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tète blonde,
Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n'ont pas subi l'affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule ?
Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
Est-ce d'avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d'Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu'un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans à sortir de son ombre ?
Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l'oiseau merveilleux ?
— Ami, dit l'enfant grec, dit l'enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.
(Victor Hugo, Les Orientales, 1829)
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… Écrit au jour le jour, avec corrections quotidiennes… Tout ça va trop vite, dans ce film à rebondissement aux arcanes obscurs (on se croirait dans l'affaire DSK).
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Plus rapide que la lumière : l'obscurité ! Parce que, s'il y a une vitesse de la lumière, il doit bien y avoir une vitesse de l'obscurité. Quant à l'obscurantisme, il va toujours plus vite que les Lumières. C'est la lutte entre l'éducation et la prédation. L'ennui, c'est que les prédateurs sont toujours plus rapides que les éducateurs.
— La preuve par Charlie-Hebdo : j'ai essayé de l'acheter mercredi en début d'après midi : plus rien, dans les deux maisons de la presse du village.
— Peut-être qu'un mollah du coin était passé avant toi rafler tous les exemplaires.
— Tant qu'ils balancent pas des cocktails mahometov !
— Mais ils ont réimprimé. Je l'ai eu vendredi, jour de prière musulmane.
— Et ça valait le coup ?
— Oui.
— Je veux dire… de lui balancer une bombe ?
— Non ! Rien ne justifie ça, nulle part, jamais ! Gluant l'a dit : la liberté de la presse, la liberté d'expression, c'est sacré !
— Donc si on moque ou si on injurie la liberté d'expression, c'est du blasphème !
— Oui, et comme, au nom de la liberté d'expression, on ne veut pas de loi anti-blasphème, on a le droit de moquer ou d'injurier la liberté d'expression.
— Tu te mords pas un peu la queue, là…?
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