Il
n'y a pas de "lois de la nature". Ou alors il faut changer le sens du
mot loi. Tel que je le comprends, il
suppose une prescription. Quelque chose ou quelqu'un placé a priori, avant, et qui édicte. Dire que la nature obéit à des lois
(préétablies) suppose une volonté préalable et supérieure, un législateur, un "dessein
intelligent" – un Dieu, pour tout dire.
En fait, les "lois de la nature" sont une construction mentale a posteriori, une rationalisation purement humaine.
En
fait, la nature fonctionne (tant pis pour la trivialité du verbe) et nous,
nous humains, savants, en généralisant, en conceptualisant, y décelons et
définissons des modes réguliers de fonctionnement, des constantes… disons
"un ordre". Cet ordre ne dit pas : « Tel processus naturel
obéit à telle loi ou règle », (le terme règle a les mêmes présupposés que le mot loi), mais : « C'est comme ça que ça marche », et même
« C'est comme ça et pas autrement ». Ces expressions triviales
définissent, oui, une trivialité. L'immanence. La contingence. Une tautologie.
La nécessité. L'absurde au sens d'absence de sens, de volonté, de
destin-dessein, de pourquoi. There's
no why.
Pas
de "pourquoi". Seulement des "comment" : Le "comment
ça marche" est le seul enjeu de la science. Dès qu'on émet un "pourquoi",
on sort de la science, on se place dans la métaphysique, c'est-à-dire dans
l'imaginaire, et on s'y perd.
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