Contrairement au poète que ses ailes de géant
empêchent de marcher, le cormoran des Galapagos
est aptère, c'est-à-dire n'a
quasiment plus d'ailes, des moignons atrophiés vaguement emplumés, il ne vole
donc pas, depuis qu'il s'est installé dans ces iles, mais par contre il marche
très bien sur ses petites pattes et nage encore mieux, propulsé par ses pieds
palmés, ce qui en fait la terreur des poissons du coin. Point. C'est aussi
qu'il n'a pas besoin de voler :
abondance de poissons, pas de prédateurs.
En l'occurrence, c'est une adaptation par le moins :
de génération en génération, les ailes régressent. L'espèce n'en a pas besoin
pour sa survie, les conserver serait plutôt un handicap (baudelairien mais
handicap quand même), donc l'espèce laisse tomber. Vu les vestiges moches qui
restent, on peut supposer que le processus n'est pas totalement abouti et on
attend le cormoran du futur devenu aussi aptère que le cochon de lait ou la
fourmi ouvrière.
— Remarque : le poème de Baudelaire auquel tu fais
allusion, c'est un albatros pas un
cormoran…
— Je sais, mais on s'en fout.
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