Les loups ont mis une patte
dans le monde des hommes et ils sont devenus chiens.
Le lieu d'origine principal
est sans doute l'Asie orientale, Chine, Sibérie. C'est là, d'après les analyses
de l'ADN mitochondrial, qu'on trouve la plus grande variété génétique.
Et physiquement, par
fréquentation des hommes, par sélection et croisements, ils se sont transformés
: mâchoire, dentition, squelette, démarche… Et ils sont devenus chiens étonnamment vite.
Récemment, une expérience
russe avec des renards en captivité a consisté à croiser les plus dociles. En
dix ans, non seulement ils se sont apprivoisés, mais ils se sont transformés
physiquement en une sorte d'effet domino, chaque changement encourageant le
changement suivant. Il semble que l'évolution loups > proto-chiens >
chiens, se soit faite en quelques générations seulement.
Ça a commencé quand les
loups sont venus bâfrer dans les décharges publiques des premiers villages
d'homo-sapiens sédentarisés. Ceux-ci, au lieu de les chasser à coups de
pierres, se sont sans doute dit qu'il y avait un profit à en tirer. Ils ont
sélectionné tout naturellement les "proto-chiens" ayant le moins peur
d'eux : le critère était la "distance de fuite" : ceux qui
avaient la plus courte, c'est-à-dire ceux qui s'approchaient le plus, ou qui se
laissaient approcher le plus près, sont ceux qui se sont le plus vite habitués
aux hommes et auxquels les hommes se sont le plus vite habitués.
Les ayant apprivoisés, ils
les ont croisés, renforçant ainsi les caractères intéressants pour eux-mêmes. OK,
on te donne à bouffer mais il faut que tu nous rendes service à ton tour. On a
sélectionné les aboyeurs pour la garde et les chasseurs pour les troupeaux –
c'est l'époque des débuts de l'élevage, vers moins 15 000. Formidable assistant
du berger, le chien qui garde un troupeau, qui gère un troupeau, même, suit a
priori ses comportements lupins de chasse : observation, harcèlement. Mais son
instinct de tuer a été annulé par la domestication. Ce qui a rapproché le
loup-chien de l'homme est aussi sa capacité d'adaptation (climatique) : le
chien a colonisé le monde, comme l'homme, et avec l'homme. Par exemple, sans
les chiens, les Inuits n'auraient sans doute pas colonisé l'Arctique.
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