La nature est-elle zoophile ? (Question idiote, comme
d'habitude… la nature n'ayant ni intention ni volonté ni sentiment… n'étant
qu'un concept pratique pour parler de processus complexes et automatiques qui
ne demandent rien à personne.)
La nature n'aime pas plus tel chat individuel que
l'espèce féline dans son ensemble, telle citrouille que l'espèce cucurbitacée,
et pas plus l'agneau que le loup. Disons, pour revenir au nécessaire mode
impersonnel, que, dans la nature, la survie de l'espèce passe avant celle de
l'individu. La vie des uns dépend de la mort des autres. Et au delà, la survie
de l'ensemble écologique (biosphère, écosphère, planète…) passe avant – ou au
dessus de – celle de telle ou telle espèce, de tel ou tel individu. Et ce
n'est pas un choix moral, ou de justice, c'est juste comme ça que ça marche.
« La
poule n'est que le système qui permet à un œuf de produire un autre œuf. »
(Samuel Butler)
Les hommes prélèvent leur part et défendent leurs
intérêts, d'individu et d'espèce. L'individu c'est le court terme, l'espèce
c'est le long terme. Leur intelligence et leur technique leur permettent d'être
inutilement cruels et ravageurs, mais aussi de ne pas l'être : un choix
conscient de modération (choix politique, technique, éthique) peut trouver ou
créer des moyens (intelligents et techniques) d'éviter la souffrance inutile
des animaux individus, d'éviter les ravages et donc de préserver, de permettre
aux espèces de durer. Et ce dans leur propre intérêt d'espèce humaine,
d'ailleurs, à long terme. Droits de l'homme et droit de la nature, même combat.
De là, si on veut absolument penser morale, éthique,
justice, on part dans une idéologie du droit de l'animal, pure invention
humaine… et pourquoi pas ?, mais qui a tendance à sacraliser l'animal
individu, et peut aller vers le fanatisme. ("L'animal est une
personne", dira-t-on… Ou le véganisme…) Alors qu'une protection de la
nature plus générale, plus raisonnée, plus écologique, en fait, se préoccupe de
protéger les espèces et les milieux.
Après, qu'est-ce qu'il vaut mieux ? L'antispéciste ou
le chasseur ?
— En Alabama, les
anti-chasse défenseurs des droits animaliers harcèlent les chasseurs avec des
drones. L'État a dores et déjà promulgué une loi qui l'interdit : embêter
les chasseurs, c'est pas bien.
— En Alaska, c'est le
contraire : les chasseurs utilisent des drones de surveillance pour
repérer le gibier. Et là l'État prépare une loi qui l'interdira.
— Y a deux poids deux
mesures, kwâ !
(Un détail de
l'histoire : Les nazis ont été parmi les premiers (après les Anglais en
1822 et les Allemands vers 1840) à promulguer des lois de protection des
animaux, contre la torture domestique en particulier. Ce qui ne veut pas dire
que le droit animalier peut être assimilé à du nazisme ! (comme le fait
Luc Ferry dans Le "Nouvel Ordre Écologique").
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