Plus d'un mois sans blog. Il faut croire que j'avais
la tête ailleurs et autre chose à faire.
Pourtant, rien n'empêche que je continue dans la
droite ligne des précédents : nature, animaux, hommes, liens et interactions
entre tous, avec références écologiques, tant au sens scientifique que
philosophique. (En fait, on devrait de plus en plus naviguer dans les sphères
de la philosophie, mais pas peur : les penseurs de tous les temps ne sont
là que pour soutenir une pensée de maintenant.)
Aux dernières nouvelles, il était question de
Rousseau. Suite, donc.
HOBBES et ROUSSEAU
sont dans un bateau (ou galère)
(ou : L'HOMME
EST-IL BON ?)
Rousseau,
l'optimiste : l'homme "à l'état de
nature", nait bon, c'est la société qui le corrompt. (Dit comme ça, c'est
un peu idiot car aucun homme ne nait "à l'état de nature", aucun
homme ne nait seul, aucun homme n'existe sans une société, même réduite. Quant
à ceux qui sont "à l'état de nature", les animaux, ils ne sont ni bon
ni mauvais, ils ont juste faim. Et nombre d'entre eux sont aussi en société.)
Hobbes, le pessimiste :
l'homme nait mauvais, c'est la société (le Léviathan,
monstrueux surmoi maniant l'impératif
catégorique kantien, fondé sur la volonté)
qui le maintient en place, le civilise, le cadre. Par des lois qui empêchent
que la (naturelle) "guerre de tous contre tous" tourne au massacre
quotidien. À "l'état de nature", chacun est un danger pour chacun, la
méfiance et la peur règnent. ("L'homme est un loup pour l'homme", ce
qui est calomnier les loups.) Il y a donc nécessité d'un pouvoir fort pour
assurer la sécurité. La civilisation serait un dressage de la "part
maudite" de la nature humaine, les "mauvais instincts"
archaïques.
À "l'état de nature",
désolé, mais l'homme (un homme, une femme) n'est ni bon ni mauvais, pas plus
que le loup mangeur d'agneau ou l'agneau mangeur d'herbe. Il est juste occupé à
vivre/survivre. Et en tant qu'individu et en tant qu'espèce.
Dictature de l'ADN : Edward Wilson,
socio-biologiste nous dit que tout animal, y compris l'homme, n'a pour
véritable but que de perpétuer ses gènes, prolonger sa lignée et finalement
l'espèce. C'est vrai mais ce n'est pas tout.
Plus
en détails, disons qu'il travaille à vivre/survivre – en tant qu'individu – en
tant que famille – tribu – pays – ethnie – culture – civilisation – et
finalement en tant qu'espèce (l'Homme) – et avec un niveau supplémentaire,
culturel, éthique, presque métaphysique, qui transcende en tout cas le génotype
biologique : l'Humanité. – Et encore un niveau supplémentaire en cours
d'intégration dans la pensée collective : la biosphère et plus globalement
encore l'écosphère : la planète Terre, sans laquelle l'homme, individu
comme espèce, ne vit/survit pas. Ce qui peut vouloir dire d'ailleurs que le
niveau le plus abouti de la culture humaine, science et conscience écologiques,
tend lui aussi à accomplir les buts de l'ADN : la survie de l'espèce.
Ces
deux enjeux, individu et espèce-planète, complémentaires, sont aussi
concurrents et antagonistes. La survie individuelle se fait parfois au
détriment de la famille (luttes fratricides, infanticides) ou de l'espèce
(l'industriel pollueur). La survie de l'espèce (ou de tel ou tel des niveaux de
collectivité évoqués ci-dessus) se fait parfois au détriment de l'individu
(élimination des plus faibles, c'est-à-dire des plus pesants ou dangereux pour
la collectivité ; par la maladie, l'accident, le massacre.)
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