Catherine Millet : « Notre société
a institué le respect de l'autre ; nous devons être attentifs à la
frontière au delà de laquelle le respect de l'autre devient une puce implantée
dans nos consciences comme un Big Brother diffus. » (Libé du 10-11/01/15)
Si quelqu'un
insulte ou injurie un autre quelqu'un, celui-ci peut se défendre, y compris par
un procès. J'entends, dans les deux cas, quelqu'un de vivant. Si on insulte une
idéologie, un livre d'auteur inconnu, un prophète d'il y a 14 siècles, aucun
d'eux ne peut faire un procès. Ni le Coran ni le prophète ne peuvent porter
plainte, ni "la religion musulmane", ni "l'islam"… Ceux qui
se plaignent, voire se vengent (puisqu'ils ne se contentent pas d'un procès…),
sont des représentants, des héritiers, des "ayant droits", comme on
dit dans l'édition… Mais "ayants droits" autoproclamés, seulement
autoproclamés : ce n'est ni Jésus, ni les auteurs des évangiles, ni la Bible
qui ont élu le pape actuel (*). Et dans l'islam, c'est pire, puisqu'il n'y a
pas de clergé officiel, hiérarchisé, avec à sa tête une voix faisant autorité.
On a donc des
milliers de voix dispersées, de gourous sans autre légitimité que celle qu'ils
se sont accordée eux-mêmes, avec l'approbation de quelques voisins sous l'emprise
du hashish et d'un instruction limitée à un unique livre, se référant à tel ou
tel discours, telle ou telle sourate ou tel hadith
(commentaire) plus ou moins tardif. D'où un certain flou… pour ne pas dire un
gros paquet de n'importe quoi. Le Coran, comme la Bible, c'est l'auberge
espagnole, on y trouve ce qu'on y apporte, c'est à dire tout et son contraire,
les injonction du type "pas de contrainte en religion" aussi bien que
celles du type "faut tuer tous les impies".
Alors
considérer que quelqu'un peut "insulter" le prophète, le Coran ou la
religion… c'est comme si je faisais un procès à qui, de nos jours, traiterait
Voltaire de petit courtisan arriviste, ou Rousseau de pédophile, ou Napoléon de
tyran sanguinaire, ou insulterait la Relativité d'Einstein.
Et procès,
encore, c'est rien… Quand on en est aux coups de flingue.
(*)
L'avantage du pape c'est qu'il est l'élu d'une structure pyramidale mise en
place depuis des siècles. Ça ne veut pas dire qu'il soit détenteur d'une vérité
quelconque, transcendante, mais que, investi d'une autorité officielle, ce
qu'on appelle une légitimité, sa parole est admise, en principe, par tous les
croyants chrétiens et est donc considérée par eux comme indiscutable.)
2 commentaires:
Dans les caricatures si gentilles de ce fameux prophète, je ne vois aucune insulte, il faudrait en plus tenir compte de l'incapacité de se comprendre les uns les autres. La religion est un lavage de cerveau, il suffit de discuter avec un croyant, même bien intentionné, pour constater qu'il est affligé d'une pensée dogmatique qui l'empêche d'accepter l'idée d'une autre conception du monde. Il ne leur suffit pas de croire, il leur faut aussi convertir, c'est vital pour la propagation de leurs idées.
C'est bien là qu'est le problème, faire attention de ne pas heurter leurs convictions, c'est déjà se soumettre à des règles qui ne nous concernent pas.
Logiquement, l'insulte envers dieu d'un athée ne devrait avoir aucune importance pour un croyant. Celui qui blasphème, c'est celui qui insulte un dieu auquel il croit. Qu'ils nous foutent la paix tous ces cons, nous sommes déjà bien gentils de les laisser nous faire chier avec leurs simagrées moyenâgeuses, leur endoctrinement des enfants, leur oppression des femmes...
Il n'y a pas des lois contre les sectes en France ?
Merci pour tes commentaires, Wens.
Enregistrer un commentaire