(En suivant toujours les
pages du Charlie Hebdo 1224.)
Gérard Biard, il faudrait
citer entièrement son article : pas de compromis face au totalitarisme
religieux, pas de reculs, pas d'accommodements "raisonnables" avec le
pire. Il n'y a pas d'islamistes modérés. (Le journaliste Mohamed
Sifaoui dit la même chose : « Il n'y a pas d'islam politique
modéré. ») D'ailleurs, ce qui ressort de l'ensemble du journal, c'est que,
même si j'en étais déjà convaincu, l'ennemi,
leur ennemi, notre ennemi, c'est la religion, non seulement dans ses pompes
et ses œuvres, mais dans son fondement même,
toutes les religions. Et pas seulement les "fondamentalistes". Sur
ce thème, il faut bien lire, plus loin, page 27, l'article de Soufiane Zitouni
et page 31, celui de Taslima Nasreen… qui sait de quoi elle parle… Et il est
évident que j'en reparlerai tant je suis las du discours laxatif qui veut que
"la religion", c'est intouchable c'est bien c'est pur c'est "le spirituel"
mais hélas il y a des méchants qui s'en emparent et la détournent pour des
causes sordides, politiques, géopolitiques, économiques ou juste pour un
support à leur folie.
Défendre la laïcité, donc – notre bien le plus précieux. Si on n'a pas compris ce
que c'est, ou si certains font semblant de ne pas comprendre, on peut toujours
aller lire le texte de la loi de 1905 sur le site du gouvernement. (Extrait
ci-dessous.)
Jacques Littauer est sur
le même registre à propos de la situation dans les universités. Et ceux qui
« préfèrent acheter la "paix religieuse" en fermant les yeux sur
les pratiques illégales, quitte à ce que la laïcité s'effrite peu à peu. »
Patrick Pelloux évoque
exactement la même problématique dans le sein des hôpitaux et dans le domaine
médical en général et finit sur une réflexion rare : « Faut-il mettre
les islamistes radicalisés avec les délirants mystiques dans les services de
psychiatrie ? Dans beaucoup de quartiers, des psychiatres se posent
la question… » (Est-ce que personne d'autre n'ose le dire ? Les
intégristes ne sont pas "des cons", ce sont des
psychopathes-sociopathes.)
Suit une double page sur
les dessins d'enfants à propos des assassinats et… que dire ? Je crains un
peu. Là aussi des crayons des crayons des crayons. Et puis de la "liberté
d'expression", des "valeurs", des symboles… comme une dérive
hors de la réalité.
Je m'attarde sur les
doubles pages centrales surtout pour souligner et reproduire ici deux dessins
que j'adore (mais il y en a d'autres bons : les morts bandent encore !)
Décidément, j'aimais
beaucoup Wolinski. Qui avait dit « L'humour ce
n'est pas seulement se moquer du monde. Il faut aussi avoir quelque chose à
dire. Il faut aussi avoir une certaine
grâce. » Merci. J'affiche ça en permanence dans un coin de ma tête.
Et puis
Tignous qui, entre autres qualités, dessinait (trop rarement) des filles si
sexy.
APPENDICE : LA
LOI DE 1905
Extraits :
# La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
# La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
La République ne
reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. (Suivent nombre
d'articles très techniques concernant le devenir des biens des établissements
ecclésiastiques d'époque.) Les associations formées pour subvenir aux frais, à
l'entretien et à l'exercice public d'un culte devront être constituées
conformément [à la] loi du 1er juillet 1901. (Suivent des articles, très
techniques aussi, concernant la gestion financière de ces associations.) Les
réunions pour la célébration d'un culte tenues dans les locaux appartenant à
une association cultuelle ou mis à sa disposition sont publiques. Elles […] restent placées sous la surveillance des
autorités dans l'intérêt de l'ordre public.
Il est interdit de tenir
des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l'exercice
d'un culte.
Les cérémonies,
processions et autres manifestations extérieures d'un culte, sont réglées en
conformité du code général des collectivités territoriales. Les sonneries des
cloches seront réglées par arrêté municipal […].
Il est interdit, à
l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à
l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les
cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.
[Protection de la liberté
de conscience des individus :] Sont punis […] ceux qui, soit par voies de
fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de
perdre son emploi ou d'exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa
fortune, l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte, à
faire partie ou à cesser de faire partie d'une association cultuelle, à
contribuer ou à s'abstenir de contribuer aux frais d'un culte.
[Protection de l'exercice
des cultes :] Seront punis des mêmes peines ceux qui auront empêché,
retardé ou interrompu les exercices d'un culte par des troubles ou désordres
causés dans le local servant à ces exercices.
[Surveillance de la parole
des ministres des cultes :] Tout ministre d'un culte qui, dans les lieux
où s'exerce ce culte, aura publiquement par des discours prononcés, des lectures
faites, des écrits distribués ou des affiches apposées, outragé ou diffamé un
citoyen chargé d'un service public, sera puni […]. La vérité du fait
diffamatoire, mais seulement s'il est relatif aux fonctions, pourra être
établie devant le tribunal correctionnel dans les formes prévues [par la loi].
Si un discours prononcé ou
un écrit affiché ou distribué publiquement dans les lieux où s'exerce le culte,
contient une provocation directe à résister à l'exécution des lois ou aux actes
légaux de l'autorité publique, ou s'il tend à soulever ou à armer une partie
des citoyens contre les autres, le ministre du culte qui s'en sera rendu
coupable sera puni […] sans préjudice des peines de la complicité, dans le cas
où la provocation aurait été suivie d'une sédition, révolte ou guerre
civile. #
Quelques lois et
jurisprudences plus récentes préciseront en particulier la question du port de
signes religieux dans l'espace public.
1 commentaire:
Une fois, je voulais faire un clin d'œil à Wolinski dans un dessin et j'ai essayé de faire "à la manière de" une petite bonne femme sexy. Bordel ! impossible de faire du Wolinski ! Ça à l'air tout simple, mais c'est inimitable, on voit tout de suite que ce n'est pas son écriture graphique, ( et tu sais à quel point je suis un excellent faussaire ah ah ah ! )
Quant à ton point de vue sur la religion, je m'étonne que tant de bon sens : dieu n'existe pas, ça se voit ! ( c'est pour ça que je ne me fais pas chier à lui, mettre une majuscule ! ), ne soit pas plus partagé dans un pays qui avait plus ou moins allumé les Lumières.
Mais, c'est quoi ce bruit ?
Oups ! Je crois que c'est Georges qui arrive pour rappeler que le problème n'est pas les religions !
Vite éteignons les lumières !
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