Les
tribulations de Vulbens Faramaz.
Sur une vague de brouillard cosmique, entre deux
planètes de cristal, entre alpha et oméga, des fleurs au parfum vert poussent
sur une automobile de brique. Leurs pétales sont beaux comme des enclumes
reflétant les étoiles, les comètes et les longs méandres de brume.
Juste là, le biplan de papier journal que pilote
Vulbens Faramaz, le fameux héros, l'ange fabuleux. Il a le visage blanc
d'Hermès, quatre ailes cristallines et ses cheveux de lumière se mêlent aux
rayons du soleil. Il porte un blouson de cuir à feu doux, mais en dessous, en
bas, rien. Nu comme un verre. (Comment pourrait-on dormir, dans un pyjama à
rayures ?) Entre ses cuisses d'albâtre, il n'y a rien : les anges
sont sans sexe.
Son beau homard biplan dessine sur la nuit un message
de catastrophe. Turbulences. De son réservoir, l'alphabet fuit.
Les aviateurs de l'aéropostale ont volé la nuit. Les
pionniers des Andes au cœur d'albâtre escaladent les charbons ardents du
crépuscule. Ils nagent en nuages, anges exterminateurs ayant rongé leurs
chaines, leurs ailes d'acier fendant la voie lactée.
L'oiseau de papier en perdition s'écrase sur la plus
haute terrasse de la mosquée des morts-vivants et, surchauffé, prend feu comme
un hydravion crashé en plein champ (on ne retrouvera jamais la boite noire).
Vulbens Faramaz voit ses ailes bruler comme cocons de soie et se retrouve nu
sur la terrasse aride.
La longue marche commence – en rase campagne.
C'est l'hiver. Le soleil
brille par son absence. Il fait froid comme un canard. Les arbres n'ont plus que la peau sur
les os. Les corneilles ont bouffé leurs racines. Cerveau en berne, il va longtemps marcher dans
des endroits pâles, des lieux sans porte, des espaces dissymétriques. Il se
livrera aux arts cannibales. Il boira des enfants. Sur la route au tabac, des
marâtres texanes l'attaqueront, prédatrice de sa santé.
Il sera tracté en lévitation dans l'azur par un rayon
de lumière infaillible tombé d'un trou dans la voute du ciel. Au dessus, une fois passée la fontanelle, c'est
un paysage de prairie et de cerisiers. L'attendra là cette femme à la flute et
au serpent que peignait Rousseau (le douanier). Il se souviendra qu'elle
s'éloignait vers l'horizon, nue, la belle échappée, et que dansaient en
éventail ses fesses rebondies, infraction ambulante au code de déontologie
des anges héroïques.
Dans quelques heures il sera chauve.
Ça le turlupinera longtemps.
À moins que ça ne le tarabuste.
Saperlipopette.
(Il n'y a pas de raison que ça s'arrête.)
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Il n'y a pas de raison que ça s'arrête, dis-je…
Pourtant il se pourrait bien que j'arrive au bout des "Alone on moon"
proprement dits, c'est-à-dire de ces quelques mois (depuis décembre 17) de
superpositions plus ou moins improvisées plus ou moins maitrisées de mots, de
phrases et d'interlignes, allant du calembour vaseux à l'évocation
onirique-ironique (anagramme signé JHV). Il reste quelques pages à peu près
abouties qui vont donc bientôt s'afficher… et puis des notes en vrac qui ne
trouveront pas forcément les bouts de scotch nécessaires à des coupers/collers
à peu près pertinents. (Un "couper/coller", ça peut se
plurieliser ?).
Et puis, quand même, en fouillant un peu dans mon
Mac, je redécouvre des paquets de textes (je suis un peu atteint de
graphomanie) qui, bien que plus anciens, pourraient très bien s'inscrire dans
le droit fil des "Alone on moon" et qui ne demandent qu'à voir le
jour (virtuel mais public).
Et puis, parfois, j'ai aussi envie de reprendre des
textes plus "comme avant", c'est-à-dire plus réflexifs, concernés par
la réalité sociale, politique, psychologique, écologique et scientifique. Sans
omettre les chroniques cinématographiques, musicales, picturales, télévisuelles……
Et donc, malgré mes tergiversations, ça va continuer.
— Et les lecteurs, tu leur demande pas s'ils en ont
pas marre ?
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