Pourquoi si peu de production sur mon blog ces
derniers temps ?
C'est la faute à un certain JHV qui m'a demandé un
texte pour une anthologie dimensionnelle et sheckleienne qu'il concocte chez Rivière Blanche. Je me suis exécuté. Il
a pris ma nouvelle. Du coup, je ne me sens plis pusser et j'écris sur tout ce
qui bouge, même si ça ne bouge pas vite. Pour l'essentiel, je réponds à des
appels à textes (dits AT) lancés par divers éditeurs pros, semi-pros, amateurs,
fanzines, etc., avec des vraies nouvelles de SF, même si je garde l'esprit déconnant
des Alone on Moon et que des Lola se glissent par-ci par-là. Et donc, déjà un très court texte dans le Galaxies spécial
guerre de 14-18 qui sort d'un jour à l'autre. Et un plus long prévu dans une
anthologie Arkuiris sur le transhumanisme (fin d'année ?). Le reste est
dans les limbes : soit entre les mains de divers anthologistes et jurys, soit
encore dans mon ordi. Comme dit plus haut ça ne bouge pas très vite.
VOICI QUAND MÊME UN NOUVEL ÉPISODE APOCRYPHE DE LOLA
LOKIDOR ET RUFUS TUCRU
JOURNAL INTIME, 31 AOUT
Les voisins vigilants roulent à 30.
1er SEPTEMBRE
En ouvrant mon journal intime à la page d'hier, je
découvre cette phrase :
Les voisins vigilants roulent à 30.
Mais… Pourquoi ? Et surtout : ce n'est pas moi
qui ai écrit ça !
31 AOUT, suite (petit saut en retrait, par
précaution)
Je regarde ma monstre à mon poignet : elle est
violacée, n'a qu'un œil (vert) mais une paire de cornes.
— C'est fou ce qu'une simple faute de frappe peut
entrainer, se dit Rufus avant d'effacer le S fautif d'un coup de langue, ce qui
eut pour conséquence quelques brouillages sans gravité dans la phrase vivante.
Une réinitialisation neuronale ne tarderait pas à remettre les choses en ordre
et les pendus à l'heure.
/ Beep /
Il est donc 7 heures 30 à ma montre. Ou à celle de
Rufus Tucru (qui s'appela parfois Rufus Agnostyle, mais c'est plus pénible à
écrire et plus dur à retenir et la vie est trop courte). Rufus Tucru,
l'anthroposophe bipolaire, s'était fait forer deux trous minuscules dans les
paupières supérieures. Dans chacune était greffée une sorte de lunette caméra
numérique si petite qu'elle était indiscernable (ou indécelable) de
l'extérieur. Cela lui permettait d'observer tout, tout en gardant les yeux
fermés. Ainsi, assis à la terrasse du Flore, il feignait de méditer ou de
dormir alors qu'en réalité il observait et enregistrait le couple assis
quelques tables plus loin : Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir
eux-mêmes, en pleine discussion philosophico-politique sans doute. Quant au
contenu de la discussion, la cigarette que Rufus gardait posée sur son oreille
droite était en fait un micro très directionnel qui n'en ratait pas une. Rufus
fut un peu désolé de constater que les deux grand-e-s intellectuel-le-s germanopratin-e-s
parlaient de cul.
1er SEPTEMBRE,
LE RETOUR
Information. La canicule de 2003 était en moyenne 4°
au dessus des étés "normaux" de la période. En 2050, l'été
"normal" sera équivalent à la canicule de 2003. Que sera donc un été
de canicule dans cette période ? 8°C au dessus de ce qu'est encore maintenant
un été "normal". (À condition qu'il y ait encore des étés
"normaux"…)
17 OCTOBRE
Lola Lokidor se rend chez Rufus Tucru, alors médecin
généraliste.
— Entrez, asseyez-vous. Euh… non. Déshabillez-vous, plutôt.
— Mais, vous savez, je peux me déshabiller assise.
— Bon, d'accord. Faites…
— ……
— Qu'est-ce qui vous amène, en fait ?
— Contrôle fiscal.
Ce fut le début d'une grande histoire d'amour.
Elle veut quand même qu'il l'examine :
— Je crois que j'ai quelque chose sous la paupière…
Regardez.
— Je vois. Ça s'appelle un œil.
Ce fut le début d'une grande histoire d'amour.
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