dimanche 23 février 2014

HARMONIE ?


HOMÉOSTASE
« Va prendre tes leçons dans la nature. » (Léonard de Vinci)
La nature n'est jamais longtemps en équilibre stable, elle oscille de déséquilibre dans un sens à déséquilibre en réaction dans l'autre… L'harmonie, l'équilibre adoré par les "amoureux de la nature" est une illusion. Simplement, il y a des systèmes circulaires auto-correcteurs (ou boucles homéostatiques) qui pratiquent une régulation, une stabilisation, un rééquilibrage permanent (comme un thermostat) et donc évitent explosion ou implosion. Mais "dans la nature", cette sorte d'homéostase n'est perceptible que sur le long ou très long terme, par la succession d'excès et de retournements corrigeant – sans le faire exprès – les excès par des excès inverses (catastrophes contre catastrophes).
C'est sans doute une "loi de la nature". Les individus, dans ce processus, sont broyés, certes, mais la nature n'a aucune considération pour les individus (locaux, dans l'espace comme dans le temps). La nature n'est pas hostile, elle est implacable.
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FÉCONDITÉ
« Faut-il vous l’emballer, ou c'est pour consumer tout de suite ?
 »
A priori, la nature, ou l'espèce, n'a rien à faire de l'individu. Le seul but de l'espèce c'est perdurer. Dès qu'un membre a enfanté, il peut bien crever. Le bourdon meurt après avoir fécondé la reine, le mâle mante se fait bouffer par sa religieuse, les bébés scorpions se nourrissent du corps vivant de leur mère.
L'homme, lui, veut vivre jusqu'au bout de sa retraite. Faut dire que l'espèce humaine s'est infligé d'autres buts que sa perpétuation en tant qu'espèce : par exemple produire des objets industriels destinés à être vendus à d'autres membres de l'espèce, utilisés, consommés, usés, jetés, remplacés par d'autres, et ce jusqu'à ce que la Terre entière soit recouverte des objets en question usagés et de leurs emballages.
Cela dit, hors l'homme, il y a quand même bien des animaux qui vivent au delà de leur période de fertilité. Les orques, par exemple, peuvent vivre et vieillir vingt ans après la naissance de leur dernier rejeton. Pourtant, ils n'ont plus alors d'autre ambition que de bouffer des manchots. Il faut dire aussi que dans la mer personne, en principe, ne meurt de mort naturelle : tout le monde se fait bouffer. Mais qui peut bouffer un orque ?
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AJOUT : La nature se moque éperdument de l'individu une fois qu'il a fait son devoir de reproduction, c'est-à-dire de prolongation de la vie de l'espèce. Avec des nuances : en particulier chez les mammifères, en particulier les primates, en particulier les humains, pour des raisons liées aux nécessités de l'allaitement, à la durée de croissance et d'accession à l'autonomie des petits, donc à la nécessité de leur protection.
Est-ce à dire que c'est calculé ?
Non, c'est "comme ça". Et pourquoi ? Parce que si ce n'était pas "comme ça", ça ne serait pas du tout.


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