1) Car
les différences culturelles entrainent parfois une hiérarchisation. Si l'on
suppose des degrés dans cette nature humaine, c'est-à-dire si l'on accorde aux
différentes cultures, donc aux peuples et aux gens, différentes valeurs en
degrés d'humanité, il devient difficile de ne pas sombrer dans une
hiérarchisation raciale – et donc raciste. Et c'est même encore plus compliqué,
quand on se souvient qu'il fut un temps où l'Église n'accordait pas d'âme aux
femmes (sans parler des philosophes grecs) et où l'on pouvait se demander si
l'enfant lui-même, l'infans, avant
l'acquisition de la parole, était "humain"… sans parler du bébé, du
fœtus, de l'embryon… question toujours prégnante quand il s'agit d'avortement
et même d'élimination des nouveau-nés pour cause de famine.
2)
Si l'on suppose certains degrés de culture chez les animaux ou certains
animaux, la spécificité humaine se retrouve mise en doute. On peut même parler
de certains degrés d'humanité chez certains animaux, les grands singes en
premier. Certaines de ces caractéristiques "quasi humaines" apparaissent
comme "naturelles", d'autres semblent acquises par la fréquentation
des humains, l'éducation, empathie et exercices aidant : cas d'animaux de
laboratoire qui deviennent "plus intelligents", ou disons acquièrent
certaines capacités nouvelles – et, qui plus est, les transmettent à leurs
descendants.
Si
bien que l'on se retrouve non plus avec deux univers bien séparés, chacun bien
délimité, mais avec une sorte de chaine ou d'échelle sur laquelle on va placer animaux
et humains à différents stades de leur développement.
Finalement,
le vivant serait UN (mais complexe), une ligne continue, un continuum (mais
évolutif), avec par moment des émergences, des discontinuités qui ne sont pas
des ruptures, mais des sauts qualitatifs, comme si des accumulations (de
neurones, par exemple, ou de connexions neuronales) faisaient franchir un seuil. Le changement quantitatif qui entraine un changement qualitatif, ça choque notre jugement,
habitué (un peu angéliquement) à opposer le quantitatif et le qualitatif,
l'avoir et l'être… Pourtant…
En
filigrane de ces considérations générales, un aspect émerge, une clef, peut-être
: L'ÉDUCATION.
(A SUIVRE toujours, pas forcément dans des enchainements cohérents, construits… mais dans des suites de notes toujours autour de la nature-dont-l'homme…)
Illustration de N.C. Wyeth pour Robinson Crusoë (1920)
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