« Les djeun's des cités ont le choix, pour
s'en sortir : le deal, le rap ou le djihad. » (Brève de comptoir
apocryphe)
Cette question me
titille depuis un moment. Les djeun's qui se "radicalisent" (se
ridiculisent, aussi, oui), ça se passe très
vite, dit-on, à chaque fois, en deux ou trois mois, "sur
Internet", dit-on beaucoup… (Moi, je sais pas… je suis souvent sur
Internet, je ne me suis pas "radicalisé"…) Ou en prison… ou à la
Mosquée du coin, sous l'influence d'un imam autoproclamé, un prêcheur, un
gourou quelconque… Pourquoi et comment si
vite ?
J'en viens à
soupçonner…
Quelque chose
comme de l'hypnose…?
Ou de la drogue…?
Si je tape hypnose et jihad dans un célèbre moteur de recherche, j'obtiens d'abord un
dentiste de la région nantaise nommé Jihad Z… chirurgien-dentiste formé à
l'hypnose et aux thérapies brèves… Passons… Il doit être emmerdé, quand même,
avec son prénom… Je ne trouve rien qui suggère que les recruteurs pratiquent
l'hypnose. Laquelle est d'ailleurs actuellement plutôt bien vue, soit comme
médecine anti douleur (d'où le dentiste) soit comme divertissement télévisuel
avec un Mesmer qui hypnotise des stars à la télé et leur fait dire des bêtises…
L'hypnose induit
un "état modifié de conscience" (EMC) parmi d'autres, comme le sommeil
paradoxal (rêves), la méditation, la prière, la relaxation, le yoga, la grosse
fièvre, la privation de sommeil, les expériences de mort imminente (NDE), les
rave-parties… Mais aussi la transe chamanique ou mystique, les pathologies
mentales, les intoxications sous psychotropes (alcool, cannabis, ecstasy, etc.)
TRANSE
Mais sans aller
jusqu'à l'idée quelque peu romanesque d'hypnose profonde agrémentée d'ordres
post-hypnotiques criminels, ou à la transe chamanique spectaculaire
(possession), il faut voir que n'importe quel gourou un peu entrainé est
capable de mettre un sujet en transe
légère (essentiellement une relaxation corporelle et un relâchement du
contrôle de l'esprit), et donc le plonger – c'est là l'essentiel – dans un
état sensible à la suggestion qui
peut s'accompagner de réponses et d'idées qui ne lui sont pas familières dans
son état d'esprit habituel. On l'utilise par exemple dans des coachings
anti-tabac, mais aussi dans toutes les sectes.
(On peut aussi pratiquer ça tout seul : l'auto-hypnose est à la base de la
méthode Quay…)
Pour certains
praticiens et théoriciens, la transe
est une amplification du champ de
conscience du Moi ; pour d'autres l'état de transe est une restriction
du champ de conscience et l'accès aux automatismes inconscients. (Il semble que
les sujets en transe ont su répondre
avec habileté aux expériences des uns et des autres en donnant raison... aux
deux ! se montrant tantôt d'une
manière, tantôt d'une autre, en fonction des attentes des expérimentateurs et
des croyances culturelles de l'époque. Intéressant ! Le sujet donne de
toute façon raison au praticien ! C'est la base de la manipulation des
esprits. Soumission. Sectes. Envoutement.
Ensorcèlement. Parlons aussi de la fascination
sur laquelle s'appuie le fascisme. On
parle de lavage de cerveau, sans doute à juste titre : restriction du
champ de conscience et accès aux automatismes inconscients. C'est le cerveau
bébé qui parlera, maintenant.
Quand on voit un
reportage dans une école coranique, on constate que les enfants, garçons ou
filles, répètent des versets en se
balançant d'avant en arrière : ça rentre mieux. Le balancement crée la
transe, comme d'autres mouvements,
paroles répétées, musiques répétitives, chant collectifs en procession,
hyperoxygénation, danse tournante (le samâ des derviches tourneurs)…
HASCHISH
Par ailleurs, je
l'ai déjà évoqué, pour que le processus d'endoctrinement soit si rapide, on
peut penser à une soumission
chimique – à l'aide de GHB, la "drogue du viol" –, ou simplement
de H.
Origine orientale,
arabe, maghrébine… couramment consommé, pas seulement dans les banlieues, il provoque
bien un EMC, un "état modifié de conscience" qu'on peut qualifier de transe, c'est-à-dire un état d'esprit
détendu, relâché, et, partant, vulnérable, hypersensible
à la suggestion. On peut supposer que les recruteurs s'en servent sur leurs
sujets (sujets au sens de sujets d'expérience ET d'assujettis) ou s'adressent à des gens consommateurs réguliers déjà
cramés.
Et sur
place ? En Irak, en Syrie ? On manque de témoignages des "revenus"
: j'ai vaguement entendu l'un (mais je ne trouve pas la référence) disant qu'on
leur fait bouffer du H en grandes quantités, sur place. (Plus, peut-être du
Captagon – Fénétylline chlorhydrate – une amphétamine qui suscite une
certaine euphorie et insensibilise à la douleur. « Mêlé à d’autres
drogues, comme du haschich, il constitue la ration alimentaire de base des
jihadistes. Les combattants ne ressentent plus ni leurs souffrances, ni celles
qu’ils infligent aux autres. Dès lors, ils peuvent commettre toutes sortes
d’atrocités en riant. »… Des amphètes, c'est vraisemblable… Mais comme
cette info provient du Réseau Voltaire, je reste très méfiant.)
LE VIEUX DE LA
MONTAGNE
Pourtant l'idée
des assassins bourrés de haschich n'est pas nouvelle. Dans le dernier
Philosophie Magazine, et sans rapport avec les évènements de janvier, Tobie
Nathan nous rappelle l'histoire du Vieux de la montagne, une légende rapportée
par Marco Polo. Hassan ibn al-Sabbah aurait fondé en 1090 une secte chiite
appelée nizârites ou batiniens, de l'arabe batn, "entrailles", qui prônaient
une interprétation ésotérique du Coran. Dans sa forteresse d'Alamût, nid
d'aigle perché à 2100 mètres d'altitude au nord de l'actuel Iran, il initiait
des jeunes gens. Ceux-ci vivaient comme des moines, des professeurs leur
enseignaient l’histoire du Prophète et des martyrs, un enseignement général... mais
surtout l’art de la guerre et la fortification de la volonté.
Au terme de leur
instruction, après leur avoir fait absorber de grandes quantités de haschich,
il les conduisait dans un jardin où leur étaient offerts tous les plaisirs,
ceux de la bouche et de la chair. Un paradis d'Allah peuplé de houris toujours
vierges. On les ramenait inconscients dans leurs cellules et on leur faisait
croire, à leur réveil, qu'ils avaient franchi les portes du paradis, pour un
avant gout de la vie éternelle post mortem. Ensuite, s'ils voulaient y
retourner, il leur fallait exécuter une mission suicide, sans poser la moindre
question. Ainsi, d'Alamût partaient des sicaires, ou fedayin, kamikazes qui
assassinaient les princes ou les chefs de guerre du camp ennemi. D'où le nom
qui leur fut donné (peut-être par erreur, mais la légende est restée…), les hashashin – en arabe "consommateurs
de haschich" –, terme qui aurait donné "assassin" en
français.
On peut dire que Hassan ibn al-Sabbah, le Vieux de
la Montagne, a inventé le terrorisme moderne, et ce à l'aide du haschich.
ALAMUT, LE ROMAN
Cette légende a
donné lieu à un roman d'aventure terriblement prémonitoire du Slovène Vladimir Bartol (1903-1967) "Alamut", publié en 1938. (Traduction
de Andrée Lück Gaye, Alamut, Éd. Libretto, 2012). Roman de la soumission et de la révolte de
l'intelligence contre cette même soumission.
Petites
citations :
« Un fedayin
est prêt à se sacrifier sans poser de question, sur ordre du chef suprême. S'il
meurt dans ces conditions, il devient un martyr. »
L'assassin
kamikaze, véritable "poignard humain", doit « être littéralement
amoureux de la mort. »
« Je partage
l’humanité en deux catégories fondamentalement différentes : une poignée de
gens qui savent ce qu’il en est des réalités et l’énorme majorité qui ne sait
pas »
« J’ai
compris que le peuple est nonchalant et paresseux. J’ai frappé à la porte de la
bêtise et de la crédulité des gens, de leur concupiscence, de leurs désirs
égoïstes. Les portes se sont ouvertes en grand. Je suis devenu un prophète
populaire. »
Dans le roman, l'imam
Hassan ibn al-Sabbah, loin de se présenter comme un fou de Dieu assoiffé de
sang, est un athée pur et dur,
un nihiliste dont la seule doctrine est résumée par lui-même par « Rien n'est
vrai, tout est permis ». Plus charlatan que fanatique, plus illusionniste que
prophète ("faux prophète"… mais il n'en existe pas de
"vrais"), cet homme aussi brillant que cynique a compris qu'aucune
puissance ne peut égaler celle de la foi… à condition que celle-ci soit manipulée habilement. (Dans le langage
médiatique moderne, on dirait instrumentalisée…
et oui : le poignard humain est bel
et bien un instrument.)
« Rien n'est vrai,
tout est permis… » Ou « Rien n'est réel… »
La vie est un
songe ? Un songe sous LSD ? Le gourou exerce une philosophie
"idéaliste" ou solipsiste : le monde n'existe que dans nos
perceptions et mieux, dans nos constructions
mentales. On peut douter de l'existence de tout le monde extérieur et
n'affirmer que l'existence du Moi. Partant, le paradis artificiel de la drogue
est aussi réel que le sang des victimes.
(Accessoirement, ce livre serait à la base
de l'inspiration du jeu vidéo Ubisoft "Assassin's Creed".)
2 commentaires:
En ce moment, on cherche ce qui a bien pu merder en 30 ans pour qu'on soit passé de "touche pas à mon pote" à "allah akbar".
J'ai été à l'école dans les années 70 avec pleins de petits arabes, je n'ai pas souvenir d'avoir eu connaissance d'aucun problème lié à leur religion.
"On" a tout simplement laissé s'installer un islam radical en regardant ailleurs, comme se développe un catholicisme casse couilles qu'il faut ménager. J'attends le président des fromages qui n'ira pas lécher les babouches du pape, ( et pourquoi il aurait pas des babouches le pape ? Il est obligé de porter des mules ? ( fine allusion littéraire pour les lecteurs d'Alphonse Daudet ! )
Rasons les églises, rasons les mosquées, rasons les barbus et les laissons les poils aux pubis !
Hi Hi ! Excellent, Wens, une fois de plus !
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