Étymologie :
orthodoxie = opinion droite.
A
propos de chrétiens orthodoxes, on peut noter que l'Église orthodoxe russe, par
la voix de son porte-parole Vsevolod Tchapline (mais non, pas Charlie
Chaplin !) a qualifié l'intervention de la Russie en Syrie de "guerre
sainte". Bravo. Aussi cons que les salafistes, les orthodoxes ! Pour
être juste, ajoutons que le métropolite
de Beyrouth, Elias Audi (vroum, vroum) l'a contredit et considère l'idée comme
une hérésie. Bon. Que les orthodoxes règlent leurs affaires entre eux.
Quelques
éléments de presse russe tirés de
Courrier International. Les Russes, quand ils ne sont pas en vol, sont basés à
Lattaquié, fief des alaouites (secte et région d'où sort Bachar El-Assad). « Les
Syriens pro-Damas ne se battent pas pour le régime d'Assad, ils se battent pour leur pays, pris
d'assaut par des islamistes venus du monde entier. » Il cite les
organisations islamistes radicales principales : Califat et Jabbath
Al-Nosra, affilié à Al-Quaïda, groupes qui ont tous pratiqué le nettoyage ethnique
ou religieux contre Kurdes, Yézidis, chiites…) Des patriotes, donc.
D'accord,
mais les "rebelles" qui ont commencé la lutte anti-Assad, c'est
quoi ? L'ASL (Armée syrienne libre) qui a commencé la
"révolution" ou révolte dite "printemps arabe", ce n'est
pas des Syriens patriotes ?… Eux
aussi, ils en ont marre des assassins du Califat, et ils acceptent de faire la
trêve, du moins ceux qui ne sont pas morts sous les futs d'explosif tombés du
ciel, ou enfermés dans les prisons d'Assad, ou sur les routes d'Europe à la
recherche d'un refuge pour réfugiés.
En résumé :
1) printemps arabe, la jeunesse commence avec des revendications démocratiques,
2) des islamistes rejoignent le mouvement et foutent la merde, 3) l'Occident
s'en mêle (et fout la merde). Résumé à gros traits qui oublie que des opposants
au régime d'Assad, il y en a depuis vingt ans ou plus, qu'ils sont passés par-
ou sont encore dans les prisons et les tortures du père et du fils, ses grandes
oreilles et sa jolie femme anglaise, et que les plus jeunes, les printaniers,
il a commencé tout de suite à les massacrer, l'Assad. (J'écris comme de la
pâtée pour chats, là, mais j'ai des excuses : je rappelle que je m'inspire
là d'un article russe, les Russes étant les sauveurs de tout le monde, les derniers
défenseurs de "la civilisation", soutenus par les Américains (du
moins la presse républicaine) et pratiquant avec la délicatesse qu'on leur
connait des "frappes chirurgicale" (sans anesthésie). Ça leur coute
cher, pour un pays en grandes difficultés financières ? Oui, mais c'est
curieux, dès qu'il s'agit de faire la guerre, tout le monde trouve les moyens
financiers qu'il faut, la question ne se pose pas. Cf. la France.)
Maintenant,
la Russie se conduit-elle en colonialiste ? Pour l'instant, en tout cas,
ils sont loin de construire des chemins de fer et des écoles, de former des
cadres modernes et de diffuser les nouvelles technologies. (Parce que c'est ça
aussi, le colonialisme… pas seulement la "guerre sainte" prônée par
l'Église orthodoxe.)
Sinon,
que peut devenir la Syrie ? Il va lui être difficile de rester un État
centralisé, sauf à garder la dictature assadienne. Un État fédéral ?
L'idée de fédéralisme court un peu partout dans le monde, sans arriver à bien
prendre… comme en Europe… Sur quel critères, quel concept fédérateur, un État
fédéral pourrait-il se constituer en Syrie ? L'islam ?
L'arabité (le vieux concept de nationalisme panarabe) ? Mais… et les
Kurdes ? Et puis l'islam syrien, c'est le sunnisme… que deviennent les
chiites, les chrétiens, les Druzes et autres "minoritaires" (1/3 de
la population… même en comptant ceux qui sont réfugiés chez les voisins de
palier ou bloqués dans la boue et les barbelés de l'Europe…) Une fédération
sous l'égide de l'islam politique arabe ne serait plus une fédération mais un
État totalitaire… et donc plus ou moins la même chose que le Califat…
Sinon,
un éclatement en entités (autonomes, semi-autonomes, indépendantes ?)
pratiquant leurs modes de vie respectifs et gérant leurs affaires locales. Une
balkanisation, donc. Tribalisme pas mort…
(Paru dans Zélium)
2 commentaires:
Dans un univers où l'espèce humaine existerait, la solution serait éventuellement la "nationalité" terrienne, avec appartenance directe à la "nation" Terre, parlement a-national à Genève? Qui a dit "C'est de la science-fiction" ou "C'est de l'utopie"? Bien sûr que c'en est, mais c'est à nous de le rendre réel, non?
Heu...J'avais encore rien dit !
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