Il y a peu, le 7, je postais un texte sur "le
déséquilibré", sans me rendre compte que c'était une commémoration
avant-terme, une remontée acide des "évènements" du 13 novembre 2015…
comme ces traumatismes qui font retour comme par hasard à date anniversaire,
après avoir cheminé dans l'inconscient phréatique…
Celui qui suit, dans la même lignée, écrit récemment,
explique plus ou moins pourquoi je m'ennuie à la lecture de mes magazines
préférés, pourquoi je fuis les infos et les débats télévisés, et pourquoi je ne
fais plus de dessin d'actualité…
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Les coups de
gueule, c'est comme les attentats, ça ne sert à rien.
Ce n'est pas à coup d'attentats (suicides ou non) que
les islamistes vont nous convertir, pas plus qu'à nous faire abandonner
l'alcool, le rock ou les putes. Ce n'est pas les coups de gueule sur "les
cons" (chasseurs ou téléspectateurs) qui les feront se mettre à lire La Recherche (le magazine scientifique
ou celle du Temps Perdu). Ce n'est pas en vomissant sur les spectateurs (complices
acquis) que les stand-upeurs ou les rappeurs leur feront ingurgiter que la
guerre c'est mal, que la société c'est pourri, que le FN c'est le fascisme, que
les USA c'est l'impérialisme. Ce n'est pas en crachant à la gueule des racistes
et des homophobes qu'on va les convertir à la société arc-en-ciel.
Tous, ça les renforce. Ensuite : retour de
flammes.
En faisant de l'humour sur les cons, on finit par
faire de l'humour con : l'humour fait sur leur dos vit de leurs clichés
cons et finalement patauge dans les mêmes clichés. Et c'est pas drôle. Et si
c'est pas drôle, c'est pas la peine.
On dit tous la même chose : les chasseurs sont des
cons, la télé, ça sert à vendre du coca-cola, etc. Ok, ça fait 50 ans qu'on le
dit. Si on a les moyens d'être à peu près intelligent, on devrait s'en servir
pour dire autre chose que cette protestation, cette indignation que profèrent
avec nous tous les gens qui ont les moyens d'être à peu près intelligents et
qui finalement disent tous la même chose du moment que c'est contre ce que
disent "les gens" (les cons)… Je
me demande si je suis très clair, là… Je veux dire : renversement du
renversement – l'anticonformisme devenu nouveau conformisme – le conformisme de
la marge – le politiquement incorrect devenu le nouveau correct –
l'anti-bien-pensance devenue nouvelle bien-pensance.
Quand on
pense tous la même chose, c'est pas la peine de penser.
Quand on dit
tous la même chose, c'est pas la peine de parler.
Du coup, le ci-devant bourgeois, réac, conformiste, en ayant marre d'être
victime des sarcasmes, se décomplexe, comme on dit, et proteste et s'indigne de
la nouvelle bien-pensance anti-bien-pensance, devenue la doxa, l'opinion dominante du moment…
Voilà le ci-devant soi-disant subversif devenu
"nouveau réac" ou néo-con et le nouveau (ou ancien) réac devenu
subversif.
Ou alors, c'est que tout le monde est subversif, y compris Bigard ou Hanouna (et c'est
nous qui leur avons dégagé et aménagé le terrain – vague).
Et moi, là, devant ça, c'est pas un coup de gueule,
c'est un cri du cœur : JE M'ENNUIE !
— Les coups
de gueule, ça sert juste à se défouler.
— Peut-être
que les attentats-suicides aussi, ça leur sert juste à se défouler.
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