« La religion est une
maladie de la raison » (critique médicale).
« La croyance est une
démission de la raison » (critique philosophique).
« Les croyants sont
tous des cons » (insulte à un groupe en raison de…)
« Les croyants me font
marrer, avec leurs bondieuseries, patenôtres et salamalecs » (remarque certes
moqueuse, mais où l'auteur exprime avant tout son sentiment personnel plutôt
que de lancer une imprécation).
« Si les croyants ne
veulent pas qu'on se moque des leurs croyances, ils n'ont qu'à pas avoir des
croyances si rigolotes » (ironie).
« Crois, croix, croa-croa… »
(déconne).
Cioran : « Toutes les religions sont des
croisades contre l'humour » (cioranie).
George Santayana : « Il n'y a pas de pire tyrannie que
celle d'une conscience rétrograde ou fanatique opprimant un monde qu'elle ne
comprend pas au nom d'un autre monde qui n'existe pas » (critique politico-philosophique).
…… Disant des trucs comme
ça, suis-je dans la critique, la
moquerie, l'insulte, l'injure, l'imprécation, le blasphème…???
•••
Sachons
distinguer :
- Merde !,
c'est un juron ;
- Je
t'emmerde !, une invective ;
- Tu n'es
qu'une merde !, une insulte (injure, offense, outrage).
•••
J'ai récemment ressorti de sous un
fauteuil les quatre tomes qu'il me reste (de famille) du Larousse du XXème
siècle en 6 tomes (énormes) datant des années 30. Je m'en inspire ici pour
tourner autour de ces termes qui reviennent : insulte, injure, outrage,
offense…
INSULTE, INSULTER
À la base, c'est une attaque au sens militaire. (Voir
Offense, offensive.)
Couramment, c'est une offense en parole ou en acte.
Les synonymes ou approchants sont
nombreux et il est difficile, à la longue de différencier… Raillerie, injure,
affront, avanie, outrage, parole blessante, insolence…
Au sens figuré : « Le luxe insulte
à la misère publique. » « Trop de commentaires sur Facebook sont des
insultes à l'orthographe et à la grammaire. »
Dans un duel, il y a insulteur et
insulté (qui a le choix des armes).
Tiens, amusant : dans l'antiquité
romaine un général vainqueur était accompagné le long de sa procession de
triomphe par un esclave "insulteur" qui l'accablait d'injures,
histoire de lui rappeler que sa gloire ne le mettait pas à l'abri des reproches
publics. L'ancêtre du bouffon du roi ? En ce sens, l'insulte, si elle est
reçue et acceptée, supportée, garde ce rôle de leçon d'humilité.
Le Petit Robert, même petit, moins
encyclopédique, est plus riche, littérairement parlant. Il m'amène toute une
nébuleuse de termes liés, avec affront, agresseur, injure, offense,
grossièreté, insolence, invective, déshonneur, indignité, atteinte à-,
rabaisser, blasphème, défi…
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INJURE, INJURIER
A priori, j'y vois quelque chose de
plus grave que l'insulte, mais c'est peut-être à cause du terme
"jurer" qui a quelque chose de "sacré" ou de juridique ;
ou à cause de l'anglais ou l'injure
est d'abord un blessure au sens
physique.
À la base, l'injure, c'est une
injustice, un dommage ou un tort juridique,
comme l'étymologie l'indique : jus, juris
– la justice, d'où jurer, parjurer, jury, etc.
Au sens figuré : par exemple les
injures du temps.
Couramment, c'est une action offensante ou une parole offensante. Toute
expression outrageante ou terme de mépris ou invective, qui ne s'appuie sur
aucun fait (contrairement à une accusation).
Injurier sera donc "offenser par
des paroles blessantes". Par extension "dire du mal de-" (et
donc délation, médisance, calomnie.) Pas
de différence essentielle avec l'insulte, donc. (Les dictionnaires manquent de
listes d'exemples, genre "petit con", ce serait une insulte,
"gros con", ce serait une injure ?)
Dans le droit romain : atteinte
physique ou morale à une personne, violence corporelle ou atteinte à l'honneur
ou à la dignité d'une personne.
Dans le droit moderne (je rappelle que
je consulte là un dico qui a 80 ans…), on a distingué injure non publique,
semi-publique, publique. De nos jours où en est-on ? La distinction entre
public et semi-public est déjà obsolète ou en tout cas fort difficile à définir :
dans les médias, par e-mail, par lettre, dans un livre, sur les réseaux
sociaux, on est dans quel degré de "public" ? Quant à la vie
privée, elle est en voie de disparition.
Là encore, le Petit Robert amène
quelques lumières supplémentaires : affront, avanie, insulte, outrage,
attaque, calomnie, insolence, insulte, invective, sottise, gros mot, ordure,
outrage, engueuler, traiter de-, blessant, mortifiant, diatribe… Décidément, le
vocabulaire des relations humaines négatives est riche !
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(à suivre)
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