30 octobre 2017
Jean-Luc Godard disait : « Le cinéma est un art, la
télé est un meuble. »
Mais ça date : de nos jours, "la
télé", c'est juste une surface rectangulaire à peine séparée du reste de
la pièce par un cadre discret. On ne peut plus rien poser dessus. La
précédente, une grosse à écran cathodique, je pouvais poser un éléphant
dessus – en faïence (malgré l'incompatibilité supposée par la sagesse
populaire entre l'éléphant et le magasin de faïences…), un de ces trucs indiens
qui, à l'origine servent de brule-parfum, qui concourait au style orientaliste
de mon salon.
N'empêche que question qualité de son et d'image, il
n'y a pas de comparaison. Si bien que je ne regarde plus "la télé",
je regarde des films, des séries (comme tout le monde), des concerts, des
ballets (Mezzo), des documentaires artistiques (Museum) et quelques autres
bricoles. J'y vois des meurtres, du sang et des sanglots, des destructions de
grande ampleur, des dragons, des extraterrestres, des champs de maïs, des
douches, Gauguin. Et puis parfois Marilyn Monroe m'apparait.
Évidemment, dans mon coin de campagne, il ne faut pas
compter sur le câble, et même pas sur la TNT (trop explosive ?). Alors
c'est la TNSat qui arrive, comme son nom l'indique, par satellite (artificiel,
précise-je pour répondre à ceux qui ne savent pas que la Lune est un satellite
de la Terre, laquelle est un satellite du Soleil). La transmission souffre parfois
de problèmes techniques liés aux intempéries. Un jour, tout ça va nous retomber
sur la gueule, c'est sûr.
En attendant, les rouleaux de papier tue-mouche sont
toujours sur le marché et sont toujours efficaces pour choper les mouches.
BALLET
L'écriture inclusive, est-ce bien
indispensable ? Peut-être suffirait-il d'apprendre à bien se servir de la
langue française.
Je regarde un ballet que j'apprécie, "Rain"
(Opéra Garnier, 2014, chorégraphie de Anna Teresa de Keersmaeker, musique de
Steve Reich, scénographie de Jan
Versweyveld, costumes de Dries Van Noten).
Et
je me dis « Les danseurs, garçons et filles, sont jeunes, beaux,
souriants. » Bon. Déjà le masculin l'a emporté sur le féminin avec les
mots 'danseurs', 'beaux', 'souriants' ('jeune', c'est bisexuel, ouf…) Il y a
quand même des solutions autre que d'écrire « les dan-seurs/seuses sont jeunes,
beaux/belles, souriants/tes » ou autres acrobaties orthographiques promues
pas l'écriture dite inclusive. Essayons par exemple « Danseurs et
danseuses sont jeunes, avec de beaux visages souriants…» (Oui, je sais, on
tombe facilement dans le ringard…)
Après,
si j'apprécie les jambes nues des filles sous les jupes légères et leurs seins
libres sous des caracos tout aussi légers, rien n'empêche les femmes ou les homos
d'en faire autant pour les garçons, même s'ils sont en pantalons.
C'est
que la danse est toujours sexy (sexie ?), même sur une musique de Steve
Reich, surtout quand les pas de deux se roulent au sol, et je ne peux pas
imaginer que chorégraphe, scénographe, costumier, danseurs et danseuses ne
l'aient pas fait exprès ou ne s'en rendent pas compte.
C'est
aussi joli, ou beau, ou intelligent, ou élégant.
Élégamment
troublant.
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