samedi 18 juin 2011

Ce qui ne nous tue pas nous rend malades.


LO N° 445 (17 juin 2011)

Arrêtez de mettre des farines animales dans votre gaz de schiste !
« Les agriculteurs, la FNESA, les pisciculteurs, l'industrie agroalimentaire veulent ré-introduire l'utilisation de farine animale pour nourrir leur cheptel, non pas pour la santé des consommateurs mais uniquement pour augmenter leur profits. Souvenons-nous de ce qui s'est passé en 1996 avec la maladie de Creutzefld-Jacob, "maladie de la vache folle". Sachons en tirer les conséquences et demandons au Premier ministre d'intervenir auprès de Bruxelles pour l'interdiction définitive de ces farines animales (faites de résidus de carcasses d'animaux morts). »
La pétition (prout) est quelque part sur le net…
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— Chic alors ! On va remettre les farines animales dans l'alimentation des bestiaux.
— Les vaches ?
— Non, pour commencer, dans les élevages de porcs et poulets.
— On aura des poules folles et des truies folles, alors.
— Mais pourquoi les poules ou les truies, et pas les poulets fous, les coqs, les cochons, les verrats ?
— Ben, rappelle-toi : on a toujours parlé de "la vache folle". Il n'a jamais été question de bœuf fou ou de taureau fou… Toujours les vaches.
— C'est bizarre, non ? La viande qu'on mange, c'est toujours "du bœuf", dans le langage du boucher ou dans la pub, et quand les bovins sont malades, on ne parle que des vaches.
— Toutes les filles sont folles par définition, de toute façon.
— Il y a autre chose : les vaches, c'est pour le lait, la nourriture des bébés ; le bœuf, c'est pour la viande, la nourriture des hommes adultes, des mâles. Le machisme se mâche aussi. Glorification du viril, mépris du féminin.
— Pourtant, le bœuf, c'est pas le taureau. On les lui a coupées pour qu'il se tienne tranquille.
— Le bœuf est un taureau avachi.
— On mange du gros pédé, quoi.
— Et les cannibales, ils bouffent de l'homme, de la femme, des enfants ? On n'en sait rien. Et si c'est de l'homme, ils lui coupent les couilles, avant ?
— En principe, les tribus anthropophages ne pratiquaient pas l'élevage de leurs semblables. Ils bouffaient le foie de leurs ennemis tués à la guerre, pour s'approprier leur force, leur vaillance – donc des mâles bourrés de testostérone. Les femmes étaient capturées dans d'autres intentions : la reproduction, pour éviter les mariages consanguins dans la tribu. La prohibition de l'inceste est la source première des guerres.
— La prohibition, ça devrait être interdit. Tiens, remets-nous un coup.
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Ce qui ne nous tue pas nous rend malades.
Concombres démasqués, graines germées ou steak caché… tiens, tout ça ne vient pas de Grèce ou d'Espagne, pays maudits de cigales sales au bord de la faillite, mais de l'Allemagne, fourmi propre sur elle, productive et pas prêteuse, toujours prête à conspuer les faibles, les pas sérieux.

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— E-coli, c'est quoi cette bactérie ? Une e-bactérie, comme il y a des e-mails et des e-books…?
— Une bactérie électronique, quoi, qui se répand comme un spam, qui colonise le colon et qui file des e-coliques.
— Ce qui est bien, c'est que la télé en profite pour diffuser des reportages dans les abattoirs, les usines de découpe, les boucheries… Du sang partout, des masses de viande, des dégueulis de steak haché en longs lombrics… beurk… Une véritable boucherie ! Pire que la corrida ! Ça pourrait en dégoûter quelques uns de manger de la viande !
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A
— Sortir du nucléaire, en fait, c'est facile. Regarde : Anne Lauvergeon, hop, sortie !
— Et Bouyghes, hop, entré !
— Renoncer au nucléaire, c'est aussi renoncer à La Bombe.
— On bombardera Kadhafi avec des éoliennes.
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Tout est vrai successivement
Tout Don Juan dit qu'il aime les femmes. Mais c'est faux : il aime posséder les femmes.
L'économiste hongroise du FMI avec qui DSK avait eu une aventure en 2008 se nommait Piroska Nagy. Un presque anagramme de Sarkozy… de Nagy-Bocsa (ce qui est plus une indication d'origine qu'un titre de noblesse). Y a-t-il quelque chose à en penser ? Comme du numéro 2806 de la suite, correspondant à la date de dépôt des candidatures au PS primaire…? … Comme du fait qu'un gamin d'Arles se fait exclure de sa classe par une prof qui lui dit : « Tu resteras dans le couloir, avec les porte-manteaux » et on le retrouve pendu, justement, à un porte-manteau.
Jeux de maux, lapsus, actes manquants ou manqués… L'inconscient prend des raccourcis, passages secrets, portes dérobées, agit en douce, mais agite. Il exploite directement les coïncidences, sans passer par la case "rationnel", utilise tout élément intérieur ou extérieur, donc se branche sur le collectif inconscient. En état d'hypnose légère, perméable à la suggestion, il prend tout signe pour un signe. (Bien sûr, c'est juste une théorie, une manière de voir, des "cryptes" qu'il faut bien tenter de décrypter… On ne peut rien prouver, à ce niveau…)
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Icône invisible.
Nafissatou Diallo, toujours cachée mais déjà icônisée… Suscite-t-elle déjà des fantasmes ?
Femme de chambre, femme de ménage, bonne à tout faire, boniche, soubrette, domestique… servante, serve, esclave… (avec ce paradoxe que la servante peut aussi être la maîtresse…)
Ça nous ramène à l'idée centrale de l'esclavage, celui des femmes… à la capture des femelles our les nécessités de l'exogamie, source des guerres.
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— 600 m2 ! Il va lui falloir plusieurs femmes de ménage !
— Et payées en liquide !
(Mais qu'est-ce que c'est que cet humour de merde ?!)
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Après le Disco, la DS 4 et DSK, la discogne (ou DSCo).
Kézako ?
La dissonance cognitive, c'est quand on est coincé entre deux informations contradictoires, souvent une information déjà ancrée en soi (tradition ou éducation) qui se trouve contredite par une nouvelle information venue de l'extérieur, du présent, et souvent un fait d'évidence. Le sol de certitudes se dérobe sous vos pieds. Souvent, dans ces cas-là, on tombe dans le déni, on nie l'évidence… et on renforce sa conviction première, parce que basculer dans l'opposé ou dans l'opposition, c'est trop dur.
Le PS est un peu sous cette ombre, actuellement, à propos de DSK, et aura du mal à se remettre de ce moment de DSCo. Pour ma part, je n'attendais rien de ce personnage (des privatisations, des privatisations…) je ne lui faisais aucune confiance ni comme sauveur du monde au FaMIne, ni comme PDG potentiel potentat de Miss France-sur-Europe. Alors… (« Qu'il crève ! » comme disait élégamment le Pr Choron.)


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SEPT A LA MAISON, SAISON 2011
Xavier Dupont de Ligonesse, le tueur (présumé) de Nantes court toujours. (C'est la faute à l'Espace Chain Gang.) Un homme normal, blanc, catholique, une femme, quatre enfants, une maîtresse, des lunettes. Un coup de fil à sa sœur : « Je vais coucher les enfants. » Un 22 long riffle. Un tueur.
Le feuilleton "Sept à la maison" est désormais interdit d'antenne dans la région nantaise.
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PS 1 : La télé, des fois c'est bien : demain samedi 18, sur Arté, Le Destin de Rome, docu-fiction en VOST, c'est-à-dire joué en latin et en grec, avec accent d'époque (pas la prononciation de la messe !). Même les images de synthèse sont d'époque ! Et d'après le peu que j'ai vu, Cléopatre a un nez ! (et parle grec…)

PS 2 : Dans le Psikopat actuellement en vente (232), une page de BD sur la mort de Ben Laden, quatre dessins sur le thème du retour des frontières et deux illustrations sur la nouvelle d'Olivier Ka.
Dans le Zélium qui sort demain samedi 18, la quatrième de couverture (quasiment un poster) et quelques dessins intérieurs.



L'agriculture BIO sauvera le monde !


LO N°444 (8 juin 2011)


(Image : Projet d'affiche pour le film "Sous les pavés, la terre", de Thierry Kruger et Pablo Girault – Brut production.)

— C'est la St Médart et il pleut même pas…
— Si la sécheresse en France est historique, sachez qu'en Chine, c'est encore plus historique… La pire depuis 50 ans… 35 millions de personnes affectées, 4 millions en pénurie d'eau potable, etc. (D'après Courrier International1074, 1-8 juin 2011)

TIENS ! ÇA ALORS !
Ce qui pourrait sauver le monde de la famine, ce n'est ni le FMI (FaMIne ?) ni les OGMs, mais l'agriculture bio. Certains le murmuraient déjà depuis quelques années, maintenant c'est officiel.
— Officiel comment ?
— Un rapport de l'ONU :
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Rapport ONU :
L’agroécologie peut doubler la production alimentaire en 10 ans
GENÈVE – En à peine 10 ans, les petits agriculteurs peuvent doubler la production alimentaire des
régions vulnérables en recourant à des méthodes de production écologiques, affirme un nouveau
rapport de l’ONU.* Fondé sur un examen approfondi des plus récentes recherches scientifiques, le
rapport appelle à un virage fondamental en faveur de l’agroécologie comme moyen d’accroître la
production alimentaire et de réduire la pauvreté rurale.
« Si nous voulons nourrir 9 milliards de personnes en 2050, il est urgent d’adopter les techniques
agricoles les plus efficaces », explique Olivier De Schutter, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit
à l’alimentation et auteur du rapport. « Et les preuves scientifiques actuelles démontrent que les
méthodes agroécologiques sont plus efficaces que le recours aux engrais chimiques pour stimuler
la production alimentaire dans les régions difficiles où se concentre la faim. »
L’agroécologie applique la science écologique à la conception de systèmes agricoles qui répondent
aux défis climatiques, alimentaires et de pauvreté rurale. Cette approche améliore la productivité
des sols et protège les cultures en s’appuyant sur l’environnement naturel comme certains arbres,
plantes, animaux et insectes.
« À ce jour, les projets agroécologiques menés dans 57 pays en développement ont entraîné une
augmentation de rendement moyenne de 80% pour les récoltes, avec un gain moyen de 116%
pour tous les projets menés en Afrique » … « De récents projets
menés dans 20 pays africains ont même démontré un doublement des rendements des cultures
sur une période de 3 à 10 ans. »
« L’agriculture conventionnelle accélère le changement climatique, repose sur des intrants coûteux
et n’est pas résiliente aux chocs climatiques. Elle n’est tout simplement plus le meilleur choix pour
l’avenir ».
« L’agroécologie est au contraire reconnue par un nombre croissant d’experts pour son impact
positif en termes de production alimentaire, de réduction de la pauvreté et d’atténuation du
changement climatique. Même le Malawi, un pays qui a lancé il y a quelques années un important
programme de subvention des engrais chimiques, met désormais en œuvre des programmes
agroécologiques. Ceux-ci bénéficient à plus de 1,3 million de personnes qui ont vu les rendements
de maïs passer de 1 tonne/ha à 2-3 tonnes/ha. »
Le rapport souligne aussi que les projets agroécologiques menés en Indonésie, au Vietnam et au
Bangladesh ont réduit de 92% l’utilisation d’insecticides pour le riz, permettant aux agriculteurs
pauvres de faire d’importantes économies financières. « Remplacer les pesticides et les engrais
par la connaissance de la nature fut un pari gagnant, et des résultats comparables abondent dans
d’autres pays asiatiques, africains, et latino-américains ».
« L’approche gagne aussi du terrain dans les pays développés comme les États-Unis, l’Allemagne
ou la France » … « Toutefois, en dépit de son incroyable potentiel dans la
réalisation du droit à l’alimentation, l’agroécologie est encore insuffisamment soutenue par des
politiques publiques ambitieuses, et peine donc encore à dépasser le stade expérimental. »
Le rapport identifie une douzaine de mesures que les États devraient mettre en œuvre pour
développer les pratiques agroécologiques.
« L’agroécologie est une approche exigeante au niveau des connaissances » … « Elle requiert donc des politiques publiques qui soutiennent la recherche participative et
la vulgarisation agricole. Les États et les donateurs ont ici un rôle clé à jouer. Les entreprises
privées n’investiront ni leur temps ni leur argent dans des pratiques qui ne peuvent être
récompensées par des brevets et qui n’ouvrent pas de marchés pour des produits chimiques ou
des semences améliorées. »
Le Rapporteur spécial exhorte notamment les États à soutenir les organisations paysannes, qui
sont un maillon essentiel dans l’identification et la diffusion des meilleures pratiques
agroécologiques. « On sait aujourd’hui que soutenir l’organisation sociale a autant d’impact que la
distribution d’engrais. Lorsqu’ils travaillent ensemble, les paysans et les scientifiques sont une
source importante de pratiques innovantes ».
« Nous ne réglerons pas les problèmes de la faim et du changement climatique en développant
l’agriculture industrielle sur de grandes plantations » … « Il faut au
contraire miser sur la connaissance des petits agriculteurs et sur l’expérimentation, et améliorer les
revenus des paysans afin de contribuer au développement rural. Un soutien énergique aux
mesures identifiées dans le rapport permettrait de doubler la production alimentaire dans les 5 à 10
ans dans des régions où la faim sévit. La réussite de la transition à mener dépendra de notre
capacité à apprendre plus vite des innovations récentes. Nous devons aller vite si nous voulons
éviter une répétition continue des crises alimentaires et climatiques au cours du 21ème  siècle. »
(Olivier De Schutter a été nommé Rapporteur Spécial sur le droit à l’alimentation en mai 2008 par
le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il est indépendant de tout gouvernement et de
toute organisation.)
(Capté sur le blog de Fabrice Nicolino, suite à un article du même dans Charlie-Hebdo.)

Mais l'agriculture BIO est victime de son succès : en France, on n'arrive pas à fournir la demande, donc on importe, ce qui veut dire transports, camions, CO2, pollutions… C'est con.