samedi 25 novembre 2017

Dépassée, la SF ?


Daniel Pennac : « Pas d'affolement, rien ne se passe comme prévu, c'est la seule chose que nous apprend le futur en devenant du passé. » ("Chagrin d'école".)
Dépassée pas seulement par les réalisations concrètes qui vont plus vite que l'imagination (la SF n'a pas prévu le plastique partout ni l'ordinateur domestique pour tout le monde…), aussi par les imaginations qui ne se sont pas réalisées, qui ne se réaliseront jamais. Les rêves de voyages galactiques plus vite que la lumière (et pourquoi pas sortir de l'univers, aussi ?) par exemple. On ne posera pas le pied sur Vénus (et surtout pas dans des jungles peuplées de dinosaures rouges et d'amazones bleues géantes). On ne terraformera pas Mars (déjà, on ferait mieux de s'occuper de terraformer la Terre). On ne voyagera pas dans le temps (l'idée même est parfaitement irrationnelle), seulement dans le futur, et à vitesse normale.
Les cauchemars de la SF, par contre, sont en cours de réalisation accélérée : surpopulation, règne des robots, surpopulation, pollutions, surpopulation, tyrannie numérique, surpopulation, pandémies, surpopulation, dérangement climatique, surpopulation, dégâts des eaux, surpopulation…
Le futur ne se cache pas derrière un quelconque voile. C'est plus simple : il n'existe pas. On parle souvent de "changer le futur". Mais on ne change pas le futur puisqu'il n'existe pas – par définition. On ne change pas le futur, on ne le fait même pas, ou si peu, il se fait tout seul, avec ou sans notre aide, mais avec nous y inclus, qu'on le veuille ou non.
On peut espérer ou craindre le futur. On peut, non pas prévoir, mais imaginer le futur, un futur, des futurs. On peut travailler à le fabriquer ou à l'orienter ou on peut l'attendre passivement.
Notre angoisse du futur est liée à notre volonté de maitrise. Nous aimerions bien pouvoir prévoir ou orienter, fabriquer le futur comme nous le désirons, le nôtre personnel ou celui de l'humanité. On s'y efforce – plus ou moins. Mais les impondérables arrivent en foule, l'adversité nous blesse, ça ne se passe jamais "comme prévu" (comme espéré, en fait). Nous ne maitrisons pas. En particulier parce que le futur, le présent, même, sont la conséquence inéluctable de processus anciens, démarrés dans le passé. L'industrie polluante née au XIX° siècle avec le capitalisme. L'islamisme né des colonisations et décolonisations (on peut même remonter aux croisades… ou même à l'invention de l'islam par Mahomet… ou même à l'invention du monothéisme par Moïse). La situation des noirs américains née de l'esclavage vieux de plusieurs siècles. La politique israélienne née de l'holocauste nazi, etc., etc., etc.
Les causes du futur sont installées dans le passé – inaccessibles, donc, par définition, puisqu'il n'est pas question de voyager dans le temps. On ne peut que tenter d'infléchir la séquence en cours. Mais la masse de la causalité exerce une poussée énorme, quasi indéformable. Les infléchissement resteront marginaux.
Ce qu'on change parfois, ce n'est pas "le futur" (comme semble le croire le héros de "Minority Report"), c'est un futur possible, rationnellement envisageable ou purement fantasmé, un futur imaginé, parmi d'autres, une probabilité plus ou moins probable. On ne change rien, on privilégie une probabilité parmi d'autres. Ce "choix" rend obsolètes certaines des autres imaginations-prévisions, ces autres probabilités – qui n'étaient que des probabilités.
« Le futur n'est plus ce qu'il était », disait Asimov, déçu sans doute par la réalité moins excitante que les rêves de la SF années 50… Le futur sera moins futuriste que prévu. Eh oui, cher Isaac, le futur, c'était mieux avant… Le passé portait un futur imaginaire. Plus ça va, plus celui-ci est contrarié par la réalité. Imaginaire caduc, rêves inassouvis, désirs inaccomplis. Le résultat réel : notre présent. Le réel présent infirme le futur du passé, un (éventuel) futur du passé dépassé. Maintenant, ce nouveau présent, qui a remplacé tous ceux imaginés dans le passé, engendre à son tour de nouveaux futurs, de nouvelles imaginations de futurs, de nouvelles probabilités. Limitées puisque, comme dit plus haut, la masse de la causalité installée dans le passé exerce toujours sa poussée.
Reste donc à savoir si ce présent engendre(ra) des rêves d'avenir brillant, ou les étouffe(ra) dans l'œuf.
L'avenir nous le dira. (Phrase de conclusion très con.)


mardi 21 novembre 2017

ECRITURE NEUTRE



Les promoteurs de l'écriture inclusive ne vont pas assez loin. Je propose une modification beaucoup plus fondamentale de la langue française avec l'écriture neutre. J'entends par là non seulement l'idée d'instituer un genre neutre comme le fait l'anglais qui n'applique le masculin et le féminin qu'aux personnes humaines et laisse dans le neutre tout le reste, les choses (sauf les bateaux, qui sont féminins).
Mais cela même ne va pas assez loin. Il s'agit de supprimer le masculin et le féminin, de mettre TOUT au genre neutre.
Déjà, créer ce vocabulaire neutre et son orthographe neutre n'est peut-être pas simple. Essayons en essayant de justement faire simple (aller au plus simple).
Ainsi, nous allons remplacer LE et LA par LO (par exemple – j'ai essayé EL mais il y a des problèmes de prononciation).
UN et UNE par ON.
IL et ELLE par OL.
SON et SA, TON et TA, MON et MA par SO, TO, MO…
DU et DE LA par DO.
(J'ai choisi le O dans bien des cas pour essayer de produire des mots simples qui n'existent pas déjà. Sera-ce lisible et prononçable ? On verra à l'usage.)
CELUI et CELLE par CEL.
CE et CETTE par CET.
Déjà, bien des noms de choses pourraient aussi bien être féminins que masculins : un cadre pourrait aussi bien être une cadre et donc supporterait bien un neutre : on cadre. Une chaise pourrait aussi bien être un objet masculin, un chaise, donc au neutre : on chaise. J'ai choisi exprès deux mots se finissant en -e, ce qui est bien souvent le signe du féminin, mais pas toujours, comme le montre le mot cadre. On aura sans doute quelques difficultés avec des noms plus genrés dans leur écriture même : bicyclette ou moulinette, abeille ou escarcelle… Il semble que les choses masculines n'aient que rarement des marques orthographique de masculin alors que les féminines d'avantage, comme s'il fallait ajouter quelque chose au masculin pour faire du féminin : le moulinet a sa moulinette alors que la bicyclette n'a pas son bicyclet.
Pour les adjectifs, il y aura sans doute plus de problèmes que pour les noms. Problèmes parfois facilement solubles : BEAU et BELLE seront remplacé par BEL. Mais GROS et GROSSE ? À vouloir faire simple, je choisirai GROS… mais c'est retomber dans la domination du masculin. Alors GRO ? et réserver le GROS au pluriel ? De même, TOUT ou TOUTE par TOU ?

Pour tester, je prends un texte célèbre…
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour. »
… et je le traduis en neutre.
« Longtemps, je me suis couché de bon heur (de bonheur ?!). Parfois, à peine mo bougi éteint, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas lo temps de me dire : « Je m’endors. » Et, on demi-heure après, lo penser (forme verbale neutre) qu’il (problème ! le il impersonnel de il pleut, il est temps… gardons le, pour voir) était temps de chercher lo sommeil m’éveillait ; je voulais poser lo volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler mo lumièr ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ça que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris on tour on peu particuliet (j'ai choisi ce -et final au lieu du -er masculin qui suppose sa féminisation en ère) ; il me semblait que j’étais moi-même ce (?) dont parlait l’ouvrage : on églis, on quatuor, lo rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cet croyance (problème ?) survivait pendant quelques secondes à mo réveil ; ol ne choquait pas mo raison mais pesait comme des écails sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que lo bougeoir n’était plus allumé (problème : le choix de la simplicité pour l'accord mène à privilégier le masculin… ou alors il faut inventer du vraiment neuf dans les conjugaisons : allumet ?). Puis ol commençait à me devenir inintelligible, comme après lo métempsycose les pensers d’on existant (?) antérieur ; lo sujet do livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais lo vut et j’étais bien étonné (étonnet ?) de trouver autour de moi on obscurité, dou (problème avec doux-douce…) et reposant pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mo esprit, à qui ol apparaissait comme on chose sans cause, incompréhensible, comme on chose vraiment obscurt (dans bien des cas, un -t final pourrait signaler le neutre en barrant la tendance à ajouter le -e féminin…). Je me demandais quod (quid ?) heure il pouvait être ; j’entendais lo sifflement des trains qui, plus ou moins éloignet, comme lo chant d’on oiseau dans on forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendut de lo campagne désert où lo voyageut se hâte vers lo station prochaint ; et lo petit chemin qu'ol suit va être gravet dans so souvenir par l’excitation qu’ol doit à des lieux nouvos, à des actes inaccoutumets, à lo causerit récent et aux adieux sous lo lampe étranget qui lo suivent encore dans lo silence de lo nuit, à lo douceur prochain do retour. »
Conclusion : LOL !



dimanche 12 novembre 2017

COUP DE GUEULE ?

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Il y a peu, le 7, je postais un texte sur "le déséquilibré", sans me rendre compte que c'était une commémoration avant-terme, une remontée acide des "évènements" du 13 novembre 2015… comme ces traumatismes qui font retour comme par hasard à date anniversaire, après avoir cheminé dans l'inconscient phréatique…
Celui qui suit, dans la même lignée, écrit récemment, explique plus ou moins pourquoi je m'ennuie à la lecture de mes magazines préférés, pourquoi je fuis les infos et les débats télévisés, et pourquoi je ne fais plus de dessin d'actualité…
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Les coups de gueule, c'est comme les attentats, ça ne sert à rien.
Ce n'est pas à coup d'attentats (suicides ou non) que les islamistes vont nous convertir, pas plus qu'à nous faire abandonner l'alcool, le rock ou les putes. Ce n'est pas les coups de gueule sur "les cons" (chasseurs ou téléspectateurs) qui les feront se mettre à lire La Recherche (le magazine scientifique ou celle du Temps Perdu). Ce n'est pas en vomissant sur les spectateurs (complices acquis) que les stand-upeurs ou les rappeurs leur feront ingurgiter que la guerre c'est mal, que la société c'est pourri, que le FN c'est le fascisme, que les USA c'est l'impérialisme. Ce n'est pas en crachant à la gueule des racistes et des homophobes qu'on va les convertir à la société arc-en-ciel.
Tous, ça les renforce. Ensuite : retour de flammes.
En faisant de l'humour sur les cons, on finit par faire de l'humour con : l'humour fait sur leur dos vit de leurs clichés cons et finalement patauge dans les mêmes clichés. Et c'est pas drôle. Et si c'est pas drôle, c'est pas la peine.
On dit tous la même chose : les chasseurs sont des cons, la télé, ça sert à vendre du coca-cola, etc. Ok, ça fait 50 ans qu'on le dit. Si on a les moyens d'être à peu près intelligent, on devrait s'en servir pour dire autre chose que cette protestation, cette indignation que profèrent avec nous tous les gens qui ont les moyens d'être à peu près intelligents et qui finalement disent tous la même chose du moment que c'est contre ce que disent "les gens" (les cons)… Je me demande si je suis très clair, là… Je veux dire : renversement du renversement – l'anticonformisme devenu nouveau conformisme – le conformisme de la marge – le politiquement incorrect devenu le nouveau correct – l'anti-bien-pensance devenue nouvelle bien-pensance.
Quand on pense tous la même chose, c'est pas la peine de penser.
Quand on dit tous la même chose, c'est pas la peine de parler.
Du coup, le ci-devant bourgeois, réac, conformiste, en ayant marre d'être victime des sarcasmes, se décomplexe, comme on dit, et proteste et s'indigne de la nouvelle bien-pensance anti-bien-pensance, devenue la doxa, l'opinion dominante du moment…
Voilà le ci-devant soi-disant subversif devenu "nouveau réac" ou néo-con et le nouveau (ou ancien) réac devenu subversif.
Ou alors, c'est que tout le monde est subversif, y compris Bigard ou Hanouna (et c'est nous qui leur avons dégagé et aménagé le terrain – vague).
Et moi, là, devant ça, c'est pas un coup de gueule, c'est un cri du cœur : JE M'ENNUIE !
— Les coups de gueule, ça sert juste à se défouler.
— Peut-être que les attentats-suicides aussi, ça leur sert juste à se défouler.


vendredi 10 novembre 2017

Cinéma (à la télé). Qu'ai je vu…

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… d'intéressant ou de remarquable ces derniers temps ?
1er novembre :
"La Dernière piste", Kelly Reickardt, 2010, m'apparait assez ennuyeux. J'ai raté le début, je découvre des pionniers paumés dans les plaines avec leurs charriots bâchés, ils cherchent de l'eau, se font aider par un indien peu fiable… Fin en queue de poisson… Bizarrement tourné au format 1.33 ou 1.43 alors qu'on est sans cesse dans les grands espaces… Le film s'inscrit dans le domaine "nouveau western", sans doute, mais il y a mieux dans le genre. (Un de ces jours, je vous ferai un compte-rendu "nouveau western".)
"Nostromo, le rêve impossible de David Lean", 2017, docu passionnant sur le dernier projet de David Lean, inabouti – comme bien des projets de cinéma : argent, lieux de tournage, producteurs… et la maniaquerie perfectionniste du monsieur qui veut contrôler, dès l'écriture, chaque point. Arrivé à un certain stade, ce n'est plus la peine de faire le film : c'est de l'art conceptuel.
Par contre ça me donne envie de lire Joseph Conrad. Le jour même, je commande "Au cœur des ténèbres" (thème qui a connu bien des interprétations cinématographiques, pas seulement "Apocalypse Now") et "Nostromo" (en me rappelant que le vaisseau spatial d'Alien s'appelle le Nostromo…)
"Phantom of the Paradise", Brian de Palma, 1974. Sans commentaire. Revu, même en ne zappant que des bribes, avec plaisir.
"Un jeu risqué", Jacques Tourneur, 1955, un western autour du personnage de Wyatt Earp. Ouais… J'aime mieux le Tourneur fantastique. (Et là, je fais un petit flash-back : le 31 octobre, la veille, quoi : "Rendez-vous avec la peur", 1957. Comme le De Palma, des films déjà vus une fois ou deux fois ou trois fois, mais suffisamment "oubliés" pour qu'il y ait un plaisir renouvelé : re-connaitre. (Par contre, tard ce soir-là, je capte la fin de "Le Repaire du ver blanc", Ken Russel, 1988, et je suis mort de rire devant ce nanar…)
2 novembre :
"Le Danseur du dessus", Marc Sandrich, 1935. Fred Astaire, Ginger Rogers. Quelle classe dans les numéros de danse ! (De Fred Astaire, j'aime tout ! Et des comédies musicales aussi. Jusqu'à quelle date ? ce serait à chercher… le crépuscule est-il "Cabaret", ou "All that jazz" ?)
"Mansfield Park", Ian B. McDonald, 2007, une JaneAustenerie comme les Anglais savent les faire. Mais avec Billie Piper, la plus sexy des actrices anglaises, que j'adore depuis ses saisons dans Dr Who.
3 novembre :
Vient s'intégrer l'épisode 1 de la saison 1 de "Game of Thrones", dont un ami m'a filé l'intégralité en VOST. J'ai du matos à rattraper, n'ayant vu de la saga que des bribes cueillies au hasard…
4 novembre :
Un docu sur Vilmos Zsigmond, un chef opérateur important dans l'histoire du cinéma hollywoodien. On ne fait jamais assez attention aux chefs op'… on n'a pas assez conscience de leur importance pour la qualité d'un film. Et c'est donc passionnant.
"Les énigmes de l'âge de la pierre", un docu sur les civilisations mégalithiques. Bon. Y a des pierres dressées un peu partout. C'est énigmatique. Bon.
6 novembre :
"Super 8", J.J. Abrams, 2011, très sympa hommage à l'époque Spielberg, Joe Dante…
8 novembre :
"Terminator - Genisys", Alan Taylor 2015, avec Arnold Schwartzy et Emilia Clarke. Je l'avais déjà vu et qualifié de "inutile". Je retombe dessus, je regarde en me disant "pourquoi ce film ? la boucle était bouclée…" Je ne comprends à peu près plus rien dans les paradoxes temporels dignes de "Retour vers le futur" en moins marrant. Seulement voilà… il y a cette petite actrice brune qui joue Sarah Connor jeune… et je me dis "mais qui c'est ? je l'ai vue, je la vois, elle fait partie de mon paysage télévisuel…" Et tout à coup, le flash : c'est Daenerys de Game of Thrones ! Je ne l'avais jamais vue autrement que blonde platinée… et mise à nu… et vendue… et reine des dragons… Pas en action-girl brune en 'jean et débardeur. Et donc je tombe sous le charme du film. Avec ça, le vieux Schwartzy en "bon Terminator" qu'elle appelle Papy.
Il en reste quelque chose d'assez drôle et émouvant, une émotion peut-être due pas tant au film en lui-même qu'à une aura autour : le passé des acteurs, l'ensemble de la saga Terminator, la carrière de Schwartzy, last action hero. Et puis à elle : Emilia Clarke – Daenerys.
(Je me rends compte par la même occasion qu'on ne fait pas attention au nom des acteurs dans les séries si on ne les a pas déjà identifiés avant, par le cinéma. Ça tient sans doute au fait que, à la base, dans un passé pas si lointain, on méprisait les séries en tant que produits télévisuels – en série… Tout le prestige allant au "vrai" cinéma. Faut que ça change ! Cela dit, de la série télé dont, dès la vue d'une scène de dialogue en plan moyen, on sent la série télé feuilleton produite à la chaine ou le téléfilm trivial, il y en a encore plein… Cf. les nouvelles chaines Polar + ou Warner TV.) (Dans tout ce §, j'ai dit "on", mais je veux dire "moi"… vous, je ne sais pas.)
"Stricktly criminal", Scott Cooper, 2015. Avec un Johny Depp étonnant et terrifiant, et un Benedict Cumberbatch qui décidément est partout.
9 novembre :
"London boulevard", William Monahan, 2010. J'aime bien Colin Farrel et j'adore Keira Knightley… seules raisons d'apprécier ce film plutôt sordide de petits voyous londonniens…


jeudi 9 novembre 2017

Société thermodynamique


 — A quoi sert la COP23 ?
 — A préparer la COP24.
Ce ne sont pas les belles éoliennes (industrielles) qui nous sauveront. Ce ne sont pas les panneaux photovoltaïques (industriels) qui nous sauveront. Ce ne sont pas les voitures électriques (industrielles) qui nous sauveront (pas même les hybrides qui transportent leur propre centrale à pétrole pour recharger leurs batteries…)
On peut toujours s'amuser à essayer de colmater en interdisant l'usage des sacs en plastique dans les supermarchés, interdire l'automobile à pétrole, les avions, les voyages en tous sens, le transport des marchandises comme l'incinération des macchabées, dans le vain espoir d'arrêter les émissions de CO2 et l'augmentation déraisonnable de l'effet de serre, et donc la montée inéluctable des eaux. En réalité, si on abandonne toutes illusions angéliques, tous les espoirs fondés sur la bonne volonté générale des gentils colibris agriculteurs bio, on sait que toute régulation écologique devra être imposée par la force. Il vaudrait mieux se préparer à vivre sous la dictature.
Comme nous sommes moralistes et victimaires, nous accusons toujours l'avidité (greed) des autres, les vautours capitalistes… la passivité des autres (les masses indifférentes)… l'égoïsme des autres… Nous-toi-moi voulons seulement jouir sans entraves, « y a pas de mal à ça ». N'accusons pas les vautours du capitalisme industriel, accusons les masses (nous) inconscientes ou indifférentes ou pressées par les besoins immédiats (bouffer) et le désir tout puissant. Nous sommes les vautours de l'apocalypse. Nous boufferons tous les gentils colibris, toutes les abeilles, tous les nettoyeurs bénévoles des rives des rivières, tous les conscients de bonne volonté. Seule l'inéluctable écodictature nous sauvera de nous-mêmes.
Sinon… Comment arrêter la surpêche ? En ne mangeant plus de poisson. Comment arrêter la production de CH4 (méthane) par les pets des bovins ? En ne mangeant plus de viande. Comment arrêter la production de pesticides agricoles, en ne mangeant plus de pain ni de patates. Finalement, en ne mangeant plus rien, donc en mourant – on en revient toujours à ça.
Comment arrêter les émissions de gaz à effet de serre, surement pas par un marché de droits à la pollution, mais en ne prenant plus ni voiture, ni avion, ni train ni scooter, en n'achetant plus que dans le village voisin, et le nucléaire en éteignant la lumière, pas seulement quand on sort de la pièce : tout le temps, la machine à café, la télé, l'Internet (Nooon ! Paaas l'Interneeet !)
— Mais… c'est le célèbre retour à la bougie, ton affaire !
— Non, les bougies sont à base de paraffine elle-même à base de pétrole. Faut tout éteindre. C'est le retour à la caverne ! Et je vous préviens : ça va être tout noir.
— Ta gueule.


mardi 7 novembre 2017

Du radicalisé ou du déséquilibré, qui l'emportera ?

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— Une agression d'un blanc contre un noir (ou un arabe ou un juif ou un chinois…), c'est une agression raciste.
— Une agression d'un arabe contre un blanc, c'est un opprimé qui se défend.
— Ou un attentat terroriste.
— Ou un déséquilibré.
— Aah… Ouf.
Pour être politiquement correct, on ne doit plus dire "un handicapé" mais "une personne en situation de handicap". Si ça continue, il ne faudra plus dire "un terroriste" mais "une personne en situation de terrorisme" ?
Ou un déséquilibré "très malade" ?
Ou "une personne en situation de déséquilibre" ?
Alors, comme ça, les derniers "terroristes", celui qui jette un camion dans la foule, celui qui poignarde un vieux curé, celui qui attaque les passagers d'un train au couteau et à la hache en Bavière, ce seraient juste "des déséquilibrés", à ce qu'il parait…  (Et je ne parle même pas des Américains…)
Ça veut dire que ceux qui se font sauter dans le métro ou dans une foule d'aéroport, ceux qui massacrent une rédaction d'hebdomadaire satirique ou des terrasses de cafés… Et puis ceux qui lapident les femmes, ceux qui décapitent les otages étrangers, ceux qui achètent des vierges de 8 ans pour mariage, ceux qui jettent les homosexuels du haut d'une falaise ou d'un immeuble…… tous ceux là sont des gens équilibrés ?… Respectables, aussi, pourquoi pas ? (Ce qui suppose qu'ils auraient des raisons de faire ça… Et pourquoi pas un idéal, aussi ?!)
Sans oublier ceux qui se contentent de se taper le front par terre cinq fois par jour…
« Dieu est grand », disent-ils. Et la mer, c'est pas grand ? En plus, c'est plein d'eau, comme disait Éric Satie (dont la démarche d'enfant nu étonnait les fleurs, disait-il aussi de lui-même sur un rythme gnossien…)


jeudi 2 novembre 2017

D'autres et de choses…


Dans ma liste précédente, je n'ai pas vraiment mis de films ringards, parait-il. Flashdance et Tomb Raider sont quand même contestés par nombre de gens de gout… Pretty woman aussi… ("bluette")
Pour faire bon poids, j'ajoute Albert à l'Ouest, Everly (très cons mais hilarants)… et puis difficile de ne pas regarder Bodyguard. C'est un peu con aussi, mais… Whitney Houston………
Et pour revenir à de la qualité sure, j'ajoute par exemple Le Magicien d'Oz, Terminator, Blade Runner, Alien, le bouleversant Boulevard du crépuscule… (Il y en aura d'autres… Je n'ai pas mis de westerns alors que j'en ai une liste de trois kilomètres…)
•••
Les actrices y sont pour beaucoup : celles qui mettent les larmes aux yeux, on ne sait pas trop pourquoi… (Marilyn Monroe, Kim Basinger…)
Celles qui sont tout simplement magiques (Rachel Weis, Keira Knightley…)
Les plus sexy… (trop longue liste…)
— Sandrine Bonnaire, Isabelle Huppert…?
— Qui ça ?
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Remplissage à base de petits déconnages
Film Français. Un film français, c'est un film avec Daniel Auteuil dans un appartement.
Chiottes. Entendu par hasard en zappant dans "Toi et moi" (comédie sentimentale française de Julie Lopes-Curval, 2006) : « Mon cœur, il est comme une porte de chiottes, y a plein de noms écrits dessus » (dit par Julie Depardieu). Je suppose que le dialoguiste est fier de lui (ou la dialoguiste d'elle…) Je ne sais rien d'autre de ce film et je pense que je vais persister dans cet état.
"La Route" est qualifié de "film suspense". Pourtant il me semble que quand la fin du monde est arrivée, il n'y a plus aucun suspense…
300. Quand le fameux chocolatier Léonidas, à la tête de 300 liquidateurs spartiates en culottes de cuir et abdos peints à l'aéro affronta dans le défilé de Tchernobyl, la centrale percée comme un vulgaire Xercès, ce fut la fuite rétrospective. Il attendait les Athéniens mais ceux-ci n'atteignirent jamais le mètre 60 : c'étaient des philosophes.
John W. La première fois qu'on présenta une automobile à John Wayne, on eut beaucoup de mal à lui faire comprendre qu'il fallait s'assoir dedans et non à cheval sur le capot.
Technique. Si certains travellings sont immoraux (ont dit Rivette, Luc Moullet, Godard…), il y a aussi des coups de zoom plus indécents qu'une pénétration anale.
Rédemption. La notion de rédemption est obsessionnelle dans le cinéma américain. C'est une notion religieuse fondée sur la notion de péché. D'où la nécessité de s'en débarrasser au bénéfice de la résilience.
Polichinelle. Cet air ravi que prennent les filles dans les films quand elles apprennent qu'elles sont enceintes, comme si elles n'avaient rien d'autre à faire de leur vie que faire des gosses, comme si l'accomplissement d'un amour était l'enfantement ! La nature primitive nataliste est toujours là et donne ses ordres relayés par le christianisme et par Hollywood.
Yeux. Le problème des films d'horreur asiatiques, c'est que les actrices ont du mal à faire des yeux exorbités.
Taxi. Les fuites en taxi, dans les films, personne n'y croit plus.


mercredi 1 novembre 2017

POP CORN


Le cinéma, c'est fait pour être vu dans une salle, entouré de plein de monde. Mais le cinéma, ce n'est pas fait pour être vu dans une salle, entouré de plein de monde qui mange du pop-corn.
Donc je ne vais plus au cinéma.
Je regarde les films chez moi.
En mangeant du pop-corn.
•••
Il y a des tas de raisons d'aimer un film, pas forcément très intellectuelles… et même des raisons inavouables. Ça peut être un acteur ou une actrice (surtout…), par exemple n'importe quoi avec Rosario Dawson ou Salma Hayek, beautés latinos, sauvages et mamelues (oui, à l'instar du roi Arthur de Kameloth, j'aime les latines…) ou Keira Knightley, beauté anglaise, plate et néanmoins sauvage. Et puis Rachel Weiss… Ça peut être quelques répliques, une scène, un charme…
Pourquoi on aime Pretty Woman, par exemple ? Le sourire de Julia Roberts y suffit… quelque chose qu'on appelle "le charme". Et puis Richard Gere, on s'en fout, garçon comme fille, alors on n'a pas besoin d'être jaloux de lui : le charme de Julia Roberts se déploie directement pour le spectateur.
Comme ça, il y a des films qu'on dit culte ou fétiches, mais qui pour moi sont "les films que je ne peux pas m'empêcher de regarder", s'ils passent sur n'importe quelle chaine, et même si j'ai le DVD, ou si je tombe dessus en zappant, que je ne peux pas lâcher, comme quand j'ouvre un album de Tintin… (À ce sujet, on vante beaucoup la liberté que donne le DVD ou le streaming, légal ou illégal, et la possibilité de se taper une série entière à la suite, en binge watching (gavage sériel), voir ce qu'on veut quand on veut… mais moi, je préfère avoir la surprise de la programmation télé, l'urgence que m'impose l'horaire. De même pour les séries, j'aime bien garder l'esprit feuilleton "à suivre", attendre la suite, comme un rendez-vous. Et puis j'aime bien découvrir par hasard : par exemple, un jour, en zappant bêtement sur M6 à 11 h 30 du matin, je découvre New Girl : série totalement déjantée hyper drôle où se succèdent les dialogues totalement déjantés (et hyper drôles). C'était la saison 5 et je ne savais même pas que ça existait. (Depuis, je ne sais toujours pas…)
Et donc, ça pourrait être un jeu : faites la liste des films, pas exactement vos préférés, pas forcément ceux qu'on dit "culte", mais ceux que vous ne pouvez pas vous empêcher de regarder, même les ringardises inavouables.
J'attaque une première ébauche : Pretty woman, Blues Brothers, Fenêtre sur cour, M le maudit, Les Contrebandiers de Moonfleet, Scaramouche, Cartouche (celui de Broca), Le Train sifflera trois fois, Diamants sur canapé, Chantons sous la pluie, Tous en scène, Certains l'aiment chaud, Flashdance, Tomb Raider (le 1), Le Troisième homme, La Soif du mal, Gilda, Laura, Chantons sous la pluie (— Tu l'as déjà dit ! — Je sais…), Le Port de l'angoisse, Casablanca, A bout de souffle…