mercredi 24 août 2016

Je parle de cinéma, parce que l'actualité, j'en peux plus…


… Serais-je envahi par l'àquoibonisme ? Quelque chose comme ça, oui…
Mais je voulais surtout parler de Cutters way.
Ceci date plus de deux mois mais comme le film repasse encore sur Ciné + Club, ça reste d'actualité.
CUTTER"S WAY (La blessure), ou comment une critique, et même seulement quelques lignes de présentation (comprenant qui plus est une faute de frappe) peuvent influer sur l'appréciation d'un film.
Au programme du dimanche 19 juin, Télérama présente Cutters way avec 3 T et en ces termes : « Tout est beau dans ce thriller qui va très vite, se mue en réflexion philosophique. On est subjugué par la sensibilité d'Ivan Passer. » Bon. Ivan Passer, inconnu, mais on va voir si "on" est subjugué. Je rate un peu le début, puis… euh… l'image est belle, oui, la lumière chaleureuse (et je suis a priori très sensible à la beauté de l'image)… mais le moins que l'on puisse dire c'est que ça ne va pas très vite… Ça se traine ? Pas vraiment non plus, ça discute… Plus un drame qu'un thriller, parce que ça ne thrille pas vraiment… Il y a un type, Alex Cutter (oui, comme un cutter), blessé à la guerre, borgne et boiteux, qui déteste tout le monde, sauf peut-être sa femme Maureen, que son copain beau gosse Rich a l'air d'aimer pas mal lui aussi, quand il ne couche pas avec des rombières pour quelques billets. Le beau gosse en question, c'est Jeff Bridges (mais bien avant qu'il ne soit le Dude du Big Lebowski… le film est de 81).
Bon… euh… je capte pas tout, je relis la notule… ça ne va décidément pas vite… Non pas que je tienne à des films speed à fond, mais quand on nous l'annonce… Bref, je laisse tomber.
Je retombe dessus le lendemain matin (oui, les gens, je suis à la retraite, you know…) Je rate encore le début puis surprise ! en posant un œil sur le programme du jour dans le même Télérama, je vois que le film n'a plus ses 3 T mais un mauvais point blanc dans un carré rouge, dont la signification signalétique est "à fuir" ! 
Comment un film peut-il perdre ses 3 T du jour au lendemain ?! (C'est un peu comme le triple A qu'attribuent ou enlèvent les agences de notation bancaire !)
Je regarde encore un bout, mais au p'tit déj', ça passe mal.
Ce n'est qu'une semaine plus tard que j'ai la clé de l'énigme avec la critique complète de Pierre Murat (dans le N°3467) qui dit en fait « Tout est beau dans ce thriller qui, très vite, se mue en réflexion philosophique… » Honte au claviste qui tape les notules de pages programme en piquant des mots au hasard dans la critique du critique. Ça n'explique pas quand même le chute des T. Je me force quand même à voir le film in extenso, ce samedi 25 juin, et… non, décidément non, je ne suis pas subjugué. Je m'emmerde. La "réflexion philosophique", je la cherche encore… Elle semble bien se résumer en une réplique d'Alex : je déteste les USA, Dieu n'existe pas, et "j'en veux" (des sous, de la bonne vie…) Quant à l'enquête policière, elle piétine (parce qu'il y a eu un meurtre et que se heurtent à ce sujet la paranoïa – ou la clairvoyance ? – d'Alex et la veulerie de Rich, sans omettre leur profonde connerie alcoolisée qui les incite à essayer de faire chanter le méchant qu'ils soupçonnent en lui envoyant des lettres avec dessus leur adresse et téléphone !) et finalement, le film s'effondre dans le ridicule avec la garden party du méchant attaquée par Alex le boiteux borgne à cheval comme un cow-boy !
Comme je fais partie du comité de sélection du FIFH, Festival International du Film sur le Handicap, je pourrais le proposer pour une "sélection spéciale handicap lourd".
Quant à Ivan Passer, il ne semble pas avoir fait ensuite grand chose qui subjugue "on". ("Nomad", film d'action plein de Mongols…? À voir peut-être…?)

Je n'ai pas de dessin adapté au sujet… je mets n'importe quoi sort de mes réserves…
 

Encore quelques considérations cinématographiques


Les seins des femmes ressemblent-ils à leur visage ?
Je me fais cette réflexion en regardant "La Maison des ombres" ("The Awakening", film "de fantôme" de Nick Murphy, 2011). Dans un plan (fugitif), on aperçoit (fugitivement) le profil d'un sein de Rebecca Hall alors qu'elle sort d'un bain et je me dis qu'il (le sein) a "le même profil" qu'elle (son visage)… disons "quelque chose de similaire dans la structure"… pas une évidence frappante… une sorte de flash intuitif.
Peut-on généraliser cette idée ?
— Ça demanderait une vaste enquête comparative.
— Je m'y mets tout de suite.
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JUDITH (film de Daniel Mann, 1966)
Sophia Loren passe (en short) dans le réfectoire du kibboutz.
Deux parmi les hommes attablés :
— Bah… C'est juste une autre fille.
— Ouais, comme un diamant est juste un autre caillou.
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NEW-YORK NE RÉPOND PLUS
Ça commence par un plan général où on aperçoit le World Trade Center, avec en surtitre : "New-York, 2012". Serions-nous dans une uchronie où il n'y aurait pas eu de 11 septembre 2001? Non, dans un film d'anticipation de 1975.
La suite est sans intérêt.
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NDE
Si Michel Houellebecq avait fait du rock au lieu de la littérature, ou en plus de la littérature, il serait peut-être un peu plus vivant. Ou alors il se serait suicidé avant 28 ans, comme tout le monde.  C'est que je viens de zapper de "Near death expérience" à "Vingt mille jours sur Terre". Le premier, c'est Michel Houellebeck filmé par Benoît Delépine+Gustave Kervern en 2014. Le second, c'est Nick Cave, filmé par Ian Forsyth+Jane Pollard en 2014 aussi.
Voir MH proférer son nihilisme de vieil enfant boudeur en polo de cycliste estampillé Bic pendant une heure et demi, c'est un peu lourd. Il faut zapper… Mais la bande-son est superbe, quand il se tait. Il le dit lui-même : « Tu parles trop et tu ne te suicides pas assez. » C'est en fait une sorte de définition du nihilisme : un truc littéraire, le fait de gens qui parlent (seuls) au lieu de se suicider. Des poseurs, des truqueurs. Même Céline. Cioran ? Au moins, Cioran, c'est drôle. Et Albert Caraco, lui, a eu la délicatesse d'attendre que son père soit mort pour se suicider. MH avoue quand même que prendre le monde au sérieux, c'est SE prendre au sérieux, et se prendre au sérieux ce n'est pas s'aimer… et même c'est ne pas s'aimer. À un moment, dans le film, il danse (s'agite, disons…) sur une musique rock, mais il n'a pas l'air de s'amuser. Il se prend encore au sérieux.
Et pendant ce temps la caméra capte avec insistance la beauté du paysage.
Insistante, la beauté. Insistante, la caméra. Insistante la beauté de la bande son (John Dowland ?)
Je remarque que, là aussi, dans une scène de nuit, la lune est pleine… Ah non, pardon, pas tout à fait… Gibbeuse, comme disait Lovecraft.
Avec tout ça, je n'ai rien dit sur Nick Cave et son film… faut que je le revoie…