jeudi 31 décembre 2009

2009, la fin.


LO N° 346 (31/12/09)
••••••••••



31
— La nouvelle Zélande et l'Australie fêtent la nouvelle année 12 heures avant nous !
— Et 8 heures avant les vœux du Nanozy !
— Non mais ! Ils se croient tout permis, ceux-là !
•••••••••••
A
On attend les fesses gondaires du vaxin.
•••••••••••
Le Monde : « Le chômage doit continuer à progresser en 2010. »
"Doit" ? Ça fait partie de vœux du prez ???
•••••••••••
— Un prétendu terroriste qui se fout le feu au pantalon en essayant de se faire un shoot dans l'avion, c'est un gros nul.
— Le GIEC revendique l'attentat : renforcement des mesures de sécurité = moins d'avions en l'air = moins de CO2 = moins d'effet de serre…
••••••••••
— Johnny, Berlu, B-16… une bonne maladie ou une bonne agression, ça vous fait remonter le cote !
— La mort aussi, remarque : Michaël Jackson…
— Kennedy…
— Obama…?
— Petite annonce : "Chargé de com' de l'UMP recherche déséquilibré pour balancer n'importe quoi sur la tronche de NS et le faire remonter dans les sondages."
••••••••••
Emploi des handicapés : les sanctions financières aux entreprises qui ne respectent pas les quota sont reportées de six mois. Que fait le NPH ? (Nouveau Parti Handicapitaliste)
••••••••••
L'hiver a été bref : dans les stations de ski, la neige est déjà repartie. Apprenez plutôt à nager.
••••••••••
Moscou fête dix ans de Poutine. Ça s'arrose ! Vodka-Champagne pour tout le monde !
••••••••••
Finlande : tuerie dans un centre commercial.
— Encore un déséquilibré, comme B 16 ou Berlu…
— De toute façon, où que ce soit, un centre commercial, ça donne envie de tuer !
••••••••••
Au Japon, il y aurait encore des kamikazes vivants. Ça semble paradoxal, vu que le seul bon kamikaze est un kamikaze mort. Mais il y a des cas : panne d'avion, pilote cloué au lit le jour du départ avec une mauvaise grippe, ou autres incidents.
L'un de ces survivants aurait fait une carrière de pilote de ligne.
••••••••••
Faillites : Islande, Dubaï, Grèce… Ça se rapproche…
••••••••••
Le Grand Emprunt, c'est un peu comme le Grand Paris : tout le monde s'en fout.
A la base, il était question d'un emprunt national, c'est-à-dire que tout le monde pouvait y souscrire, que tous les Français épargnants, dans un grand élan de civisme, pouvaient prêter de l'argent à l'État en vue du "développement". Et puis finalement, non : à la réflexion, l'État va emprunter sur les marchés financiers, comme il le fait sans cesse. Vraisemblablement, depuis que l'idée est lancée, ils ont dû sonder la population et s'apercevoir que 1- les Français n'ont pas de sous. 2- Ceux qui en ont peu ou prou n'ont aucune intention de le prêter à ce gouvernement. Pas confiance, peut-être ? On se demande bien pourquoi…
••••••••••
« Notre problème en Afrique, ce sont les différentes ethnies qui ne parlent pas la même langue : nous avons la Banque mondiale, la coopération française, le Fonds monétaire international, l'Usaid... »
(Le Monde diplo)
••••••••••
Cette année, dans les entreprises, moins d'augmentations mais plus élevées…  C'est-à-dire que moins de gens seront augmentés mais ceux qui le seront le seront plus… plus que l'année précédente, je suppose.  Bon, donc, comme d'hab, les plus riches seront plus riches.
— Et l'écran plat sauvera notre économie.
— Plat comme un encéphalogramme.
••••••••••
Le CAC 40 a gagné + 22% en 2009 !
Le moral des patrons est à son plus haut niveau depuis un an.
••••••••••
PLUS DE PUBE À LA TÉLÉ ?
Autocitation : Janvier 08 (LO 185) : Plus de pub' à la télé sur les chaînes pub'liques ? C'est con, mais on ne peut pas s'empêcher de penser que ça cache quelque chose, qu'il y a un piège, quelque part… (J'ai dit "on" et pas "je", parce que, apparemment, on est plusieurs à penser ça… paranoïa collective, sans doute…)
Pour confirmation de la parano, lire :
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2348/articles/a412314-les_mystères_dune_privatisation.html
••••••••••
LANGUE
— Dans la série "surréalisme pas mort" :
Docu 2P2L sur la 5 : Une cycliste dans les rues de Paris se plaint : « À Paris il y a souvent du vent, et il est souvent de face. » Faut en parler à Delanoé.
— Dans la série "le Français tel qu'on le cause" :
Entendu dans un docu : « … Des singes qui n'hésitent pas à se laisser mourir par manque d'affection… »
— Entendu aux infos : "les subices". (La langue de la journaliste pressée a fait un raccourci génial pour "sévices subis".)
— Dans la série "on entend ou lit ça tous les jours et y en a marre" : « Il faut savoir raison garder » (… et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, oui, on sait.)
••••••••••
UN PEU DE SEXE (Ça fait toujours monter l'audience)
Le soir de l'élection d'Obama, le taux de testostérone aurait grimpé chez ses supporters : l'hormone mâle est aussi l'hormone de la victoire. On ne nous dit pas si neuf mois après ça s'est ressenti sur les naissances.

Les femmes qui prennent la pilule ne s'intéressent pas spécialement aux "mâles dominants", les costauds poilus bourrés de testostérone et donc censés assurer une descendance. Comme elles ne sont plus dans l'état hormonal qui dicte "je dois faire des enfants" et l'état d'esprit correspondant, elles sont ouverte aux hommes normaux.

« C'était la première fois qu'il voyait une femme. Tout de suite il sentit une différence vaste comme le monde. » (Le "il" en question est un chien, Miki, dans "Nomades du nord", de James-Oliver Curwood, qui écrivait cela en un âge où il n'y avait pas plus de deux milliards d'humains sur la Terre et pas encore de Sarah Palin en Alaska.)

Nouvelles du sexe pour musulmans
"Vierge à nouveau grâce à gigimo.com" : on peut y acquérir des pastilles à base d'albumine qui, placées au bon endroit, imitent une coulée de sang. Effet d'hymen dépucelé nettement moins cher qu'une reconstruction chirurgicale.

Priape n'a pas vraiment de descendance étymologique, à part le priapisme, maladie de l'érection permanente incontrôlable. Par contre le dieu égyptien Min, qui était le dieu ityphallique de la fécondité masculine, nous donne minaret (en passant par l'arabe manara = phare), et pourquoi pas le breton menhir, et l'anglais man, men.
Je ne retrouve pas la référence, mais j'ai entendu dire que l'architecture des mosquée, un minaret et deux dômes, à la base, est à l'imitation du sexe masculin et liée au rituel l'enterrement des chef de guerre tués au combat : ils étaient juste recouverts de sable, leurs organes génitaux restant à l'air…
••••••••••
On connaissait déjà la marine suisse…
À l'heure actuelle 300 bateaux dont 35 pétroliers battent pavillon mongol.
Mongol de Mongolie, Oulan-Bator… si vous voyez pas où c'est, consultez une carte……
••••••••••
— Aux USA, on va certainement abolir la peine de mort. Du coup il n'y a jamais eu autant d'exécutions que cette année (52 en 2009) : faut finir les restes avant l'abolition.
— Et comme ils travaillent aussi activement à l'abolition de l'avortement, tout est à craindre pour les fœtus en cours.
— Euh… C'est pas vraiment comparable…
— Tu crois ?
••••••••••



samedi 26 décembre 2009

GAZ


LO N°345 (26/12/09)

RIEN N'A PLUS D'IMPORTANCE
Selon comment vous prononcez "plus", ça peut vouloir dire "c'est foutu, alors plus la peine de…" ou "c'est la chose la plus importante du monde et de tous les temps" — comme vous voulez.
••••••••••



(N'importe quoi en noir sur rouge, ça fout la trouille, non ?)

RÉSOLUTIONS POUR L'ANNÉE NOUVELLE
"Baisser nos émissions de gaz à effet de serre de 20% ou plus d'ici 2020". C'est bien, mais comment on fait ? Parce que dit comme ça, c'est un peu abstrait… et les déclarations de Copenhague se sont contentées de cette abstraction. Du discours, quoi (comme d'hab').
Comment on fait ? En vrai.
Pour faire image, je vais dire 25% (un quart), et "en dix ans"… Et je ne vais pas considérer "à partir de chiffres de 1990", c'est déjà loin. Mais de maintenant.




Pouvez-vous vous faire à l'idée de réduire d'un quart, dans les dix ans qui viennent…?
- Vos déplacements automobiles. En fréquence et/ou en distance. (Possible. Sauf pour quelques accros. Et ne me parlez pas de voiture électrique ou d'agro-carburants !)
- Vos trajets en avion. (Possible aussi. Sauf pour quelques accros. Et pareil pour l'agro-kérozène !)
- Vos emballages. (Marché, sacs en papier, vrac…)
- Votre consommation de viande de bœuf. (Deux steaks de moins par semaine, par exemple.)
- Votre consommation de fruits exotiques et/ou hors saison. (Se passer de bananes jusqu'à ce que le réchauffement climatique permette que ça pousse chez nous…)
- Votre chauffage en hiver. (Aïe, vivre à 15°…? Chez moi, j'ai 16 – ça va.)
- Votre clim' en été. (Je n'en ai pas je n'en ai jamais eu…)
- Votre temps de connexion/téléchargement sur Internet. (Hum…)
- Votre temps de radio, télévision, éclairage, etc. (Simple question de vigilance dans les gestes quotidiens…)
Mais aussi votre fréquence de déplacements en transports en commun, votre chauffage au bois, vos lectures en papier… parce que tout ça aussi, ça produit du gaz à effet de serre et, quand il y a urgence, il ne suffit pas de s'attaquer au pire, il faut lutter partout !
Pour ne pas se perdre dans les détails, et puisque l'argent sert de jauge ou de résumé de tout le reste, on peut aussi se représenter ça en se plaçant sur un plan financier : êtes-vous prêt à réduire vos revenus d'un quart ? (Et par là même réduire d'un quart votre consommation de tout, puisque tout coûte de l'argent, tout réclame de l'énergie, et donc produit des gaz à effet de serre, donc du réchauffement.) On peut appeler ça "appauvrissement" ou "décroissance", ou "sobriété volontaire"… On pourrait d'ailleurs envisager que cette taxe de 20% sur tout soit reversée aux habitants des pays pauvres, etc.
Tout ça, ça semble possible, non ?
Il y aurait autre chose, pour faire image : se rappeler que la vie (animale), la respiration, produit du CO2. Pouvons-nous envisager de respirer un quart de moins ? Ce qui veut dire, en fait, vivre un quart de moins (on en est à ± 80 ans d'espérance de vie, donc euthanasie à 60 ? – merde, je suis mort !), ou alors faire un quart de moins d'enfants, ce qui est plus raisonnable… Ou une manipulation génétique qui ferait des gens un quart plus petits. Mais ça, c'est l'avenir… Dans les dix ans à venir, dans l'immédiat, est-il pensable d'éliminer un quart de la population mondiale ? (Je veux dire en plus des morts normales). Bien sûr qu'on ne peut pas envisager froidement ce genre de "décroissance". Mais "la nature" (qui n'est pas hostile mais implacable, y compris "la nature humaine") risque de s'en charger sans se préoccuper de confort moral. (Pandémies, guerres, tsunamis, guerres, typhons, siphons, guerres, noyages en masse, guerres, incendies, guerres…)

Mais, mine de rien, de plus en plus de gens (scientifiques, médiatiques, politiques) évoquent (prudemment) l'idée de contrôle actif des naissances, malgré le fort tabou… Disons-nous bien que le laisser-faire démographique est un crime contre l'humanité.




Maintenant, pour revenir au CO2, 50% ou plus d'ici 2050, c'est une autre paire d'atomes d'oxygène ! Et ça suppose bien autre chose qu'un ajustement de notre mode de vie : un véritable retournement.

••••••••••
QUESTION DE NOMBRE
Le plus gros émetteur de gaz à effet de serre, quel que soit le pays, c'est le PIB. Augmentation du PIB = augmentation des dépenses d'énergie = augmentation des émissions carbone.

Les moyennes sont une chose, les totaux en sont une autre (tautologie nécessaire).
Un Chinois émet, en moyenne, cinq fois moins de gaz à effet de serre par an qu'un Américain.
Pourtant la Chine est devenue, en 2006, le premier pollueur mondial, devant les Etats-Unis.
Pourtant 10% des ménages chinois sont équipés de chauffe-eau solaire, un nombre en hausse de 20% par an.
Pourtant la Chine est devenue, en 2006, le premier pollueur mondial, devant les Etats-Unis.
La Chine est le premier producteur mondial de panneaux photovoltaïques.
Pourtant la Chine est devenue, en 2006, le premier pollueur mondial, devant les Etats-Unis.
Pékin veut atteindre 15 % d'énergies non-fossiles d'ici à 2020, selon les objectifs fixés dans son plan national sur le changement climatique.
Pourtant la Chine est devenue, en 2006, le premier pollueur mondial, devant les Etats-Unis
— question de nombre.
(Sans oublier que la majeure partie des entreprises industrielles chinoises travaillent pour NOUS. Autrement dit, leur pollution est notre pollution. Quant aux panneaux photovoltaïques qu'ils produisent, ce sont les moins chers du monde : nous les leur achetons donc, ce qui 1) ne fait pas vivre des entreprises françaises susceptibles d'en produire, 2) coûte un max en énergie pétrolière pour le transport depuis la Chine, et donc en gaz à effet de serre, et donc en réchauffement climatique.)

#####
Cao Tian Ba, "village écologique modèle" dans le Yunnan Kunming (Chine)
Dans les zones rurales, le gouvernement chinois lie le combat contre la pauvreté à l'essor des énergies renouvelables
Il y a quelques mois encore, Cao Tian Ba était un village anonyme de la province chinoise méridionale du Yunnan. C'est aujourd'hui un village écologique modèle. Cette mutation – signalée par une grande stèle dressée dans la rue principale – a changé le quotidien de ses 140 habitants, des montagnards de la minorité des Miaos.
La panoplie complète des énergies renouvelables est arrivée presque du jour au lendemain : chauffe-eau solaire, équipement de la cuisine au biogaz et une dizaine de lampadaires photovoltaïques pour l'éclairage public. Sur les murs de terre ocre rouge des grandes fermes serrées les unes contre les autres, des dessins expliquent comment fonctionnent ces nouvelles sources d'énergie. Au moins une personne par famille a reçu une formation.
« Je n'utilise plus l'électricité que pour faire marcher mon poste de télévision », explique Pan Jun Rong, 40 ans, chef du village et secrétaire local du Parti communiste qui a convaincu les familles de verser 1 000 yuans chacune (100 euros environ) à ce tribut écologique. Une somme non négligeable pour ces paysans qui gagnent quelques milliers de yuans par an. Le reste a été subventionné par la province.
Dans une cuisine carrelée de céramique blanche, Wang Qin vante devant un réchaud neuf ses nouvelles installations : « C'est très pratique, je n'ai plus besoin d'aller dans la montagne pour ramasser le bois », raconte la jeune paysanne. Elle et son mari possèdent six cochons et un hectare de terre sur lequel ils font pousser du maïs, des poivrons et du tabac. « Avant, je dépensais 40 à 50 yuans par mois pour l'électricité, aujourd'hui c'est deux fois moins », ajoute-t-elle
Le biogaz est fourni gratuitement aux villageois. Il provient de l'exploitation porcine située à un kilomètre du village. La ferme privée qui élève 20 000 animaux s'est équipée d'une unité de récupération du lisier qui permet, après fermentation, de produire 250 m3 de gaz par jour. De quoi approvisionner la ferme et le village.
(…) Dans ces régions rurales déshéritées, le gouvernement ne vise pas seulement à déployer des énergies renouvelables pour freiner les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Il cherche aussi à améliorer les conditions de vie des paysans restés à l'écart de la croissance fulgurante enregistrée par le pays au cours de ces dernières décennies.
Ici, le recours au biogaz aide aussi à freiner la déforestation sur les versants montagneux de moyenne altitude. « La présence des arbres permet de réduire l'érosion des sols et des glissements de terrain », insiste le chef du village qui mesure le prix de cette préservation : Cao Tian Ba est un village de paysans déportés. En 1989, tous vivaient à 80 km d'ici mais furent obligés de partir pour se mettre à l'abri des catastrophes naturelles liées notamment à la déforestation.
Ciao Tian Ba qui est le premier village du district à avoir été équipé de biogaz collectif doit faire des émules. Des projets d'élevage porcin sont à l'étude à proximité d'autres villages. Il existe aussi des programmes pour équiper individuellement les familles. La production de gaz se fait alors à partir de la récupération des excréments humains et du lisier des quelques porcs que possèdent la plupart des villageois. Une subvention de 1 000 yuans par famille est accordée pour l'achat d'un biodigesteur qui vaut en moyenne le double.
Le gouvernement s'est fixé pour objectif national l'équipement de 50 millions de foyers ruraux d'ici à 2010. La moitié a été atteinte en 2007.
Les agences d'aides multilatérales soutiennent ce projet. La France y participe à travers l'Agence française de développement qui finance l'équipement de 27 000 familles dans le Yunnan et de 100 000 dans le Sichuan.
Laurence Caramel © Le Monde
#####

Ne crions quand même pas au miracle : ce "biogaz", c'est quoi ?
Un gaz combustible, un mélange en moyenne de méthane (CH4) à 65% et de 
CO2 à 35%. C'est une énergie renouvelable issue de la biomasse (lisier, fumier, déchets ménagers, déchets de culture...)
Principalement du méthane CH4, donc, gaz à effet de serre vingt fois plus virulent que le CO2. Il absorbe une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre, et l'empêche ainsi de s'échapper vers l'espace. De plus il contribue aussi indirectement à l'effet de serre en diminuant la capacité de l'atmosphère à oxyder d'autres gaz à effet de serre (comme les fréons).
Mais si on le brûle ?
Son utilisation comme combustible émet du CO2 et de la vapeur d’eau (qui est aussi un gaz à effet de serre important.)
Au total, quand même, comme les cochons* produisent de toute façon du méthane, autant le brûler : ça produit de l'énergie et c'est moins pire que de le laisser s'échapper dans l'atmosphère. On reste donc au niveau des ajustements. Que l'on peut voir comme du pipo ou comme une démarche de transition…

(* Je cite les cochons parce qu'il est question de lisiers, mais n'oublions pas les vaches qui rotent, les hommes qui pètent, les mangroves qui pourrissent, les cimetières… Et les clathrates. Tout ça c'est du méthane beaucoup plus difficile à récupérer pour l'éclairage ou la chaudière…)
••••••••••

jeudi 24 décembre 2009

DES NOUILLES À NOËL


LO N°344 (24 12 09)
••••••••••


POURRISSONS NOËL
(Si l'après-Copenhague vous a déjà pourri les avant-fêêêtes avec le CO2, le réchauffement climatique et tout ça, et des hommes politiques au dessous de tout, ne croyez pas qu'on en a fini avec. Ça va continuer. En attendant, pourrir un peu Noël fait partie des activités traditionnelles du libertaire athée anti-consommateur…)

("Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ?" (C'est le titre d'un petit bouquin de Gunther Anders, un long entretien avec Mathias Greffrath, aux éditions Allia, 2007. 6,10 €) Mais on peut lire plutôt, de Gunther Anders lui-même, l'essai : "Le Temps de la fin", petit aussi, chez L'Herne. 2007 aussi, même si l'écriture date de 1960. 9,50 €)
••••••••••

Normalement, à chaque Noël sa cratastrophe, merci petit Jésus : tsunami, tempête du siècle… Là, on attend encore… On se contente de pannes d'Eurostar, ça manque de panache !

Qu'est-ce que vous voulez pour votre Noël ?
Le grand emprunt, le vaccin A, l'algue verte, la crise du lait, la violence conjugale, l'obésité, la garde à vue, la castration, la rupture du PS, la rupture de l'UMP, la taxe carbone, la prime à la casse, une réplique de la crise des subprimes, un bon coup de Taser dans les couilles, ou de FlashBall dans l'oeil, l'€ à 1,5 $, l'augmentation du tabac avec plein de zolizimages de poumons nécrosés dessus, une campagne systématique de tests HIV, histoire de goinfrer encore les labos, plus d'histoire-géo en terminale (plus de philo, aussi, tant qu'à faire), une nouvelle mode d'hiver "suicide en entreprise", suivie d'une mode d'été "suicide en vacances", Camus au Panthéon (ah, finalement, non, c'est bien), la submersion des paradifiscos : îles Cook, Samoa, Bahamas, Maurice, Cayman, Jersey, Liechtenstein… (Pour le Liechtenstein, il va falloir une sacrée montée des eaux sur la planète), Mein Kampf en manga (si, ça existe !), une loi sur l'euthanasie, une loi burqa, une loi minarets, une loi menhirs, un duel au sabre entre Psycholène et Tartine, un service civil (et civique) rétribué, un déballage sur l'insanité française, le délit de grossesse, la mort du signe, le mors du ptit chwal, un malaise vagal ou vaginal, un avis de déchéance, une hernie fiscale, un délit de justice qui clame son innocence, etc., etc., etc.?
Ne cherchez pas : vous aurez droit à TOUT !
••••••••••

Et puis…
Les centres de vaccination seront-ils ouverts à Noël, comme le dimanche ?
Et les grands magasins ?
Pourra-t-on se faire vacciner chez Ikéa ou chez Carrefour ?
Le verbe avoir remplacera-t-il le verre baveur dans les soirées farce ?
Faut-il battre les points tant qu'ils sont sur les i ?
Le Père Noël est-il un hotte-god ?
Un puritain, est-ce entre prurit et putain ?
Les ressources sont-elles vraiment humaines ?
Les urnes sont-elles réellement bourrées ?
Les paradis fiscaux sont-ils des parasites disco ?
La maison bleue de San Francisco sera-t-elle dernière à rester debout ?
Pourquoi un rasta porte-t-il des kellogs sur la tête ?
"Les gènes", c'est le féminin de "les gens" ?
Le féminin de l'émeu, c'est l'émeute ?
On dîne au Zor, ce soir ?
Comment peut-on ne pas regarder, une fois de plus, "Pretty woman" ?
Pourquoi les îles Caïman sont-elles menacées de faillite ?
Pourquoi les minuteries se mutinent-elles ?
Pourquoi la culotte glaciaire perd-elle sa frigidité . (C'est la honte des glaces !)
Pourquoi les barmen sont-ils sous pression ?

Pourquoi pas rien ?
••••••••••

RITUELS
Pourtant, tout au long du calendrier, j'aimerais qu'on fête Socrate, Galilée, Mozart ou Léonard de Vinci, les Baleines ou les Eléphants, que le 14 juillet ne soit pas une fête des armées, que la Marseillaise n'abreuve pas nos sillons de sang impur, que Noël reste fête de famille, mais sans la consommation, que Pâques reste la fête du printemps. Solstices, lunaisons, tout cela, oui, des traditions, des rituels liés au cosmos, au temps, aux saisons… pas passéiste mais panthéiste…
••••••••••



Le tabac, première cause de cancer. Mais le cancer du colon est le plus répandu. Faut croire qu'il y en a qui fument par le cul. Y a bien des pétomanes qui jouent la Marseillaise.
••••••••••

Un anniversaire décimal (on adore ça)
30 ans
Le 24/12 1979 à 14 h 24, la fusée européenne Ariane 1 décollait de Kourou. Depuis il y a eu 193 lancements et la mise en orbite de 277 satellites. La fusée actuelle, Ariane 5 ECA, peut emporter une charge de 10 tonnes. (A grand renfort de CO2)

50 ans
Bon, allez, un dernier roi mage…
On fera bien de se souvenir aussi du 4 janvier 1960 : anniversaire de la mort de Camus, qui ne sera pas panthéonisé, merci pour lui. A cette occasion, semble-t-il, Folio sort "La Mort heureuse", livre inachevé qui n'avait eu, à ma connaissance, qu'une édition confidentielle dans les "Cahiers Albert Camus". Livre qui se termine par cette phrase sublime : "Et pierre parmi les pierres, il retourna dans la joie de son cœur à la vérité des mondes immobiles."

Mais 50 ans aussi en février : le premier essai nucléaire français en Algérie, à Reggane. On l'oublie trop mais les soldats qui y ont participé, eux, s'en souviennent bien (on les indemnise 50 ans après… enfin… ceux qui restent…), ainsi que les populations locales, ainsi que les pollunésiennes. La radioactivité vit longtemps, ou plutôt tue longtemps, lentement, et abîme longtemps, lentement : glaucomes, cancers, malformation, maladies mentales, terres stérilisées, arbres stérilisés (il n'y avait pas que du sable, là : des palmiers dattiers, en particulier et des gens qui les cultivaient)… Regane est le Tchernobyl français.
••••••••••

INANITÉ FRANCAISE
Qu'est-ce qu'être Français ? Question piège, refusez (d'essayer) d'y répondre. Ce débat-là est un déballage.
••••••••••

HIVER
Tiens, étonnant, à propos de la crise du logement (Ah bon, y a une crise du logement ? C'est bizarre, mais j'ai plus de 60 balais, j'ai toujours entendu parler de crise du logement !) je lis : « Trouver un logement décent, faute de moyens, devient un véritable chemin de croix ». Normalement, dans les médias, on dit "un véritable parcours du combattant". Non, là, "chemin de croix". Question métaphore, ça fait une différence. Le soldat qui fait l'exercice du parcours du combattant s'en tire (en principe), fatigué, et rentre dans sa chambrée pour une petite branlette et une bonne nuit de repos. Alors qu'un chemin de croix, arrivé au bout, on est crucifié, et mort… Mais peut-être faut-il considérer le tombeau comme un "logement décent" enfin trouvé !?
Généralement, l'expression "un véritable parcours du combattant" est particulièrement employée à la suite de "trouver une place en crèche" : « Trouver une place en crèche est un véritable parcours du combattant. » Manquerait plus que s'y substitue "trouver une place en crèche est un véritable chemin de croix". Surtout en période de Noël.
••••••••••

UN TRUC SYMPA QUAND MÊME
Sur la check-list du Monde : « Le Père Noël est un trader : à l'occasion des fêtes de fin d'année, un jeune trader travaillant pour la BNP a choisi de redonner l'ensemble de son bonus aux Restos du cœur ! (Ben Tonnelier)  »
••••••••••

mercredi 23 décembre 2009

MERCI CORINNE ET MICHEL


LO N°343 (23/12/09)





Je ne suis pas déçu par Copenhague (la petite sirène sait nager) parce que je n'en attendais pas grand chose, pas plus que du Grenelle des environs… Par ailleurs, je ne suis pas très Modem, ni très croyant dans la version "développement durable" de l'écologie, "l'économie verte", etc., mais………

••••••••••
Planète : la société civile ne peut plus compter que sur elle-même, par Corinne Lepage
LE MONDE | 22.12.09 | Article paru dans l'édition du 23.12.09

« Tout d'abord, soyons clairs. C'est un échec sur toute la ligne et il n'y a même pas de quoi sauver la face. Il n'existe aucun accord puisque les 192 nations réunies à Copenhague n'ont fait que prendre acte d'un texte sans l'approuver. Il n'y a aucun accord puisqu'il n'y a aucun engagement. Aucun objectif précis dans la lutte contre le réchauffement climatique n'est fixé pour 2050, et a fortiori pour 2020. Et contrairement à ce qu'a annoncé le président Sarkozy, les trois annexes jointes au texte accepté par vingt nations ne seront pas remplies puisque aucun accord n'a été signé.
C'est un échec humiliant pour l'Europe puisque le président Obama, qui n'a pas été à la hauteur de son prix Nobel, a présenté ce pseudo-accord aux Européens après l'avoir négocié avec la Chine, l'Inde et le Brésil. Non seulement l'Europe s'est révélée incapable de parler d'une voix et d'avoir sa place, mais encore elle apparaît comme à la traîne, alors qu'elle est en réalité, parmi les pays industrialisés, la seule à avoir pour le moment réalisé des efforts concrets. Enfin, pour ceux qui, comme le président Sarkozy ou Gordon Brown, croyaient pouvoir endosser l'habit de sauveur de la planète, l'échec est encore plus retentissant.
Il est évident que tout ou presque est à recommencer. Personne - à commencer évidemment par tous écologistes sincères - ne doit se contenter de lancer des invectives et de désigner des responsables. Chacun doit repenser la stratégie pour ne pas laisser le champ libre aux fossoyeurs organisés de Copenhague et d'une partie au moins de l'humanité.
Eviter que ce fiasco se transforme en succès pour les climato-sceptiques, les pétroliers et autres lobbys - dont la cupidité, l'esprit de rentier, et pour certains le simple ego, (j'ajouterai la stupidité allègre) l'emportent sur tout, y compris leur simple intérêt d'être humain, responsable, ne serait-ce qu'à l'égard de leur propre famille - à l'instar du patronat d'un grand pays industrialisé fêtant au champagne au Bella Center, vendredi soir, l'échec de la convention ou du premier ministre du Canada qui se dit très heureux de l'échec ? La réponse est dans la révolte, le refus de toute résignation et l'action organisée des citoyens et consommateurs.
Eviter que les débuts d'une économie verte, qui pourrait jouer un rôle majeur dans la transformation du monde, même si ce n'est pas la solution unique, ne se fracassent devant une incertitude des politiques publiques à venir ? La réponse est dans la responsabilité sociale des entreprises, le développement de la consommation responsable et les nouveaux comportements qui encourageront les entreprises dans cette voie.
Eviter que les engagements financiers à l'égard des pays en développement, à commencer par l'Afrique et l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), même s'ils n'ont pas été formalisés dans un accord, soient oubliés, à commencer par l'Europe qui a besoin de redorer son blason. La réponse est dans le changement d'attitude à l'égard de l'Afrique, en particulier, pour rétablir la confiance en tenant à la virgule les promesses faites et en assurant réellement les transferts de technologie et la réalisation d'opérations concrètes.
Il est désormais clair qu'il n'est plus possible de faire confiance aux politiques, devenus des hommes d'affaires et non des responsables politiques, pour reprendre l'expression du président brésilien Lula, pour résoudre les problèmes du monde. Le court terme et les visions géostratégiques l'emportent sur le fondamental : notre survie.
Il restera de l'année 2009 que les dirigeants du monde ont été capables de sauver les banques et de leur allouer des milliers de milliards de dollars sans contrepartie, mais ont été incapables de mobiliser quelques dizaines de milliards de dollars pour éviter la disparition de zones entières, l'exode de millions de personnes, l'accroissement de la famine et de la pauvreté de millions d'autres ou les conséquences humaines des phénomènes extrêmes. Et même, puisqu'ils semblerait que cela soit la seule donnée qui compte, la perte de centaines de milliards de dollars, puisque c'est le coût du réchauffement, réévalué récemment par Lord Stern.
Il faut donc changer de gouvernance et le gouverneur Schwarzenegger l'a clairement exprimé. Ce n'est pas dans les couloirs de Washington, a-t-il affirmé, mais dans les grands mouvements sociaux, citant le mouvement des femmes ou de la résistance à la guerre du Vietnam, que se font les grands changements. Au fiasco de Copenhague, il faut opposer les réalisations présentées par les villes et régions, dans toutes les régions du monde qui, elles, changent le monde concrètement. (Voir plus loin : "La Transition".) Les technologies existent. Restent à trouver les financements en particulier dans le Sud.
La société civile ne peut désormais plus compter que sur elle-même pour assurer son avenir, et c'est cette gouvernance qu'il convient d'organiser. Notre qualité de consommateur doit être utilisée pour choisir en fonction de nos objectifs généraux. Et si la Chine décide de refuser des efforts et exporte son carbone en considérant qu'il doit être mis à notre débit, la réponse est simple : refusons ses produits et achetons-en d'autres fabriqués à proximité ou issus du commerce équitable. Ce que les politiques occidentaux n'ont pas été capables de faire, les consommateurs, s'ils le décidaient réellement, pourraient le faire.
De même, décidons d'encourager les entreprises socialement et environnementalement responsables en favorisant leurs produits au détriment des autres. Un mouvement de grande ampleur en ce sens est indispensable, et il ne pourra se faire qu'avec une alliance entre les grandes associations de consommateurs, les ONG oeuvrant pour le développement et celles qui agissent pour le climat. Il est indispensable que le monde de l'écologie au niveau national comme au niveau international fasse sa mue pour sortir de l'activisme qui lui est parfois reproché et devienne un véritable acteur.
Cela ne suffira évidemment pas. Face à des politiques obsédés par leur pouvoir national et refusant toute supranationalité qui, seule, pourrait permettre un droit international de l'environnement et des organes de contrôle et de sanctions, y compris juridictionnels, la société civile doit impérativement trouver la parade. Un certain nombre d'acteurs politiques le souhaitent, et le désespoir à Copenhague des représentants des petites îles ou du président du Tchad pleurant sur la disparition du lac Tchad si la température montait de 1 degré en témoigne.
Mais surtout, nous devons impérativement rétablir la confiance avec le Sud, ce qui implique de restaurer notre crédibilité. La facture de Copenhague vient payer les promesses non tenues de l'aide publique au développement, les choix de la Banque mondiale d'ordre plus politique que climatique, la toute-puissance des lobbys économiques et pétroliers qui ne veulent pas perdre leur rente pétrolière et ont su investir là où il fallait avec un cynisme parfait.
C'est à tous ceux qui veulent, ensemble, mûrir pour trouver, pour la première fois au monde, une solution universelle, de trouver de nouvelles voies de travail en commun. Cela impliquera de dépasser la colère et l'amertume, d'accepter de se remettre en cause, y compris pour les défenseurs du climat, et de trouver les voies nouvelles de la gouvernance du XXIe siècle. »

Corinne Lepage est vice-présidente du MoDem, présidente de CAP21 et eurodéputée.
••••••••••
Elle ne parle pas de "décroissance", terme qui en défrise plus d'un "Ah ! Au s'cours ! La décroissance ! C'est le diâââble !" Mais bon, si ça fait peur, on peut préférer le mouvement de "transition", encore peu connu, apparemment…


••••••••••
Plus philo :
Michel Serres, dans Le Monde de lundi 21 12 09
« Ce que montre avant tout le sommet de Copenhague, c'est que les limites du politique, au sens traditionnel du mot, sont aujourd'hui atteintes à un point sans précédent dans l'histoire.
(…) Cette absente, qui n'a encore jamais siégé dans aucun Parlement, je l'appelle la "Biogée", pour dire en un seul mot la vie et la Terre. C'est un pays dont nous sommes tous issus. »
En effet, si vous en avez marre d'entendre "la Terre" ou "la Planète", ou "la Nature", si "l'hypothèse Gaïa" vous fout des boutons, il reste ça : la BIOGÉE. Moi, j'aime bien. Mais je suis fan de Michel Serres…
« Il y a un tableau de Goya, Duel à coups de gourdin, qui l'explique très bien. On y voit deux hommes se battre avec des bâtons. De ce jeu à deux, qui va sortir gagnant ? Quand Hegel met aux prises le maître et l'esclave, il donne le résultat de leur lutte (l'esclave devenant le maître du maître), mais il oublie de dire où se déroule la scène. Goya, qui est peintre, ne peut pas se permettre cet oubli, et il situe cette bagarre... dans les sables mouvants. A mesure que les deux hommes se tapent dessus, ils s'enfoncent ! Et voilà pourquoi le jeu à trois, aujourd'hui, devient indispensable. »

Il en parlait depuis longtemps : son livre "Le Contrat naturel" date de 1991 !

••••••••••



Paru dans Siné Hebdo N°67

mardi 22 décembre 2009

DES POILS, DE L'OIL ET NOIL


LO N°342 (22/12/09)

POILS
Arthur Schopenhauer est un rigolo : « La férocité et l'atrocité que la barbe confère à la physionomie tiennent à ce qu'une masse pour sa part sans vie occupe la moitié du visage, et justement la moitié exprimant la morale. D'ailleurs, tout ce qui est couvert de poils est bestial. »
Les barbus islamistes apprécieront, les vieux hippies aussi.
Et les femmes ? Elles se rasent des aisselles à la foufoune… sous peine d'apparaître bestiales ?
(En passant, et sans vouloir critiquer Monsieur Schopenhauer, les poils de barbe ou d'ailleurs sont-ils "sans vie" ? Et "la moitié (le bas du visage) exprimant la morale" ???!!!)

« Dans ma torpeur j'ai confondu Noël et Pâques et j'ai décoré un lapin. »
(Denis Benedetti, sur sa page FaceBook)

Les marchands de fourrure lobbyient comme des fous. Beaucoup de couturiers en remettent au menu (boycottons Armani). Quand je dis "au menu", je m'entends : 30% de ces fourrures sont du lapin (même si sérigraphié en léopard), l'avantage, c'est que rien ne se perd : sous la fourrure, la viande.

Bestialité et, donc, carnivorisme… Arthur Schopenhauer encore : « L'État n'est que la muselière dont le but est de rendre inoffensive la bête carnassière, l'homme, et de faire en sorte qu'il ait l'aspect d'un herbivore. »
Là, j'ai eu envie de dire "l'État ? disons plus largement "la civilisation". Et j'ai trouvé encore ça :
« L'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation. »
Bon. La civilisation, c'est quand même pas mal. En particulier si elle mène au végétarisme dont il serait temps qu'on s'y mette vu que les ruminants sont les principaux responsables de l'effet de serre avec leurs rots de NH4.
« Si Dieu ne voulait pas que nous mangions des animaux,  comment se fait-il qu’il les ait fait en viande ? » (Sarah Palin)
Mais quand on dit "ce que nous appelons la civilisation", c'est qu'il y a doute et ironie. Arthur S est une sorte de précurseur de Cioran, donc. Comme dans celle-ci : « La solitude offre à l'homme intellectuellement supérieur un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres. » Prétentieux, mais savoureux.
Et misogyne, avec ça. Là, je ne recopie pas de citations, elles sont assez bêtes (bestiales ?). Juste celle-ci, qui nous ramène au poil : « La femme est un animal à cheveux longs et à idées courtes. » Johnny avait dit ça d'Antoine, du temps où ils étaient encore chanteurs et pas marchands de lunettes. Johnny avait-il lu Schopenhauer ?
Celle-ci aussi est un peu bête : « La condition caractéristique du rêve, c'est le sommeil. » qui fait de Schopenhauer  un précurseur de Monsieur de La Palice.

Il dit aussi : « Par des citations on affiche son érudition, on sacrifie son originalité. » C'est pas faux, mais je m'en fous. D'ailleurs, de nos jours, il ne s'agit plus d'érudition, juste de savoir copier/coller un nom dans Google et de passer 1/4 d'heure sur Evene-citations. (D'ailleurs je n'ai pas viré tous les liens des citations y copiées et si vous cliquez inconsidérément sur des mots dedans, vous allez vous y retrouver régulièrement, la preuve : « Chercher l'originalité dans la nouveauté est une preuve d'absence d'originalité. » [Jacques de Bourbon Busset] - C'est très chiant.

••••••••••

OIL
Pour aller à Copenhague sans rajouter à l'effet de serre, des militants français avaient emporté provision d'huile de récup' pour faire rouler leur minibus. Très logiquement, la police danoise la leur a confisqué, sous prétexte qu'ils pouvaient s'en servir violemment (?! Des cocktails molotov à l'huile de friture recyclée ?!) Bon, pour finir, on leur a rendu, ils sont rentrés. Sur le site des dessin'acteurs, on peut voir la campagne de soutien en dessins "Give them their oil back !" (Sans moi, j'étais à la plage.)
http://www.dessinacteurs.org/

En Arctique, le vent du nord fait du sur-place.

L'ours populaire est devenu un peu le symbole de la lutte contre la fonte de pôles. Mais les Africains se foutent bien des ours blancs. Élévation du niveau des mers contre élévation du niveau de vie, voilà le deal en cours et c'est pas gagné.
« Dans la vie, il y a des gens qui trinquent pour que les autres puissent boire. » Yvan Audouard.
Ceux qui disent qu'il faudrait se préoccuper de nourrir les affamés du monde, de lutter contre la corruption financière, le chômage, le mal logement… avant de s'occuper du climat, de l'écologie, les ours blancs et les grenouilles… n'ont rien compris : c'est une seule et même chose, un seul et même problème. Tout est prioritaire.

Et si tout ce truc du réchauffement climatique est une vaste blague…? On se sera cassé le tronc à créer un monde meilleur pour rien !?



••••••••••

COOP-ENHAGUE ou CO2-PENHAGUE ?
Copenhague n'est pas un échec, disent-ils (NS, entre autres) : on a réussi à faire discuter 192 pays… Mais bon, la quantité ne fait rien à l'affaire : additionnez 50 imbéciles, ça ne fera pas un intelligent.

Il y a quelques semaines, j'ai entendu dire que, dans The Guardian, un scientifique anglais souhaitait l'échec de Copenhague, afin qu'on reprenne tout à la base. Pour l'échec, ça a l'air d'avoir marché. Pour ce qui est de tout reprendre à la base… faut voir… (Quand on aura les pieds dans l'eau, peut-être…?) ("On", pour cette fois, on va dire que ce sont les grandes capitales du monde occidental riche consommateur et leurs dirigeants.) Faut-il souhaiter l'effondrement ? La chute de l'URSS a entraîné chez eux une crise de production industrielle, donc une baisse de consommation d'énergie, donc une baisse des émissions de gaz à effet de serre. La décroissance forcée, quoi. Il faudrait donc souhaiter l'effondrement de la société chinoise, de la société américaine, et, tant qu'à faire, de toutes les nations industrielles, pour espérer une diminution drastique des émissions humaines de gaz à effet de serre. (Politique du pire…)

« Aujourd'hui, 3 tortues luth vont disparaître.
N'attendons pas pour agir. »
Voilà sur quoi titre la lettre du WWF pour faire appel aux dons. D'ailleurs les lettres du WWF ne sont que ça : des appels aux dons. Trois tortues luth vont disparaître aujourd'hui ? Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre de ces TROIS tortues luth ? Des millions d'abeilles, d'enfants, de fourmis, d'arbres, de vieux, de lapins, de sapins, de brins d'herbes, d'enfants, de……… vont disparaître aujourd'hui… demain… après-demain…
Je suppose qu'ils veulent parler de trois espèces (variétés ?) de tortues luth… Mais il y a tellement d'espèces de tortues ? Et tellement de variétés de tortues luth ? Je savais même pas que ça existait, les tortues luth ! Ça fait de la musique ? Ça se mange ? (Si je lis wiki, je ne vois pas plusieurs variétés, juste les différents pays où elles vivent : Guadeloupe, Costa-Rica, Guyane, etc.) Après, en fouillant dans le site WWF, je constate qu'il s'agit bien de trois tortues (individus) et non trois espèces. C'est donc que, de cette espèce luth, il mourrait trois exemplaires par jour (1053 depuis le 1er janvier 2009). Mille par an, en gros. Il en reste 100 000 dans le monde, en gros. Elles en ont donc pour cent ans, en gros. Comme nous.

Le futur c'est maintenant : Al Gore, interviewé, dit toujours "à la fin du siècle", "en 2100". Non, Monsieur : MAINTENANT.

Quand on vous dit que "l'homme s'en est toujours tiré", que "la planète en a vu d'autres", dites-vous bien que le passé n'est pas un guide fiable :
- il n'y a JAMAIS auparavant eu 6,7 milliards d'humains sur Terre,
- il n'y a JAMAIS eu de bombe atomique ni d'énergie nucléaire "pacifique" disponible avant le XX° siècle,
- il n'y a JAMAIS eu de plastique issu du pétrole avant le XX° siècle, de pétrole et de charbon brûlé dans de telles quantités, de satellites artificiels, d'ondes de toutes les longueurs dans tous les azimuths, de téléphones, de télévisions, d'ordinateurs…
- et encore moins de millions d'ordinairateurs individuels connectés à travers toute la planète…
Le passé ne sert à rien pour penser ce présent et le futur. Ce fut sans doute le cas, "avant", oui, avant tout ça. Mais plus maintenant. Changement d'échelle, sur le plan de la quantité comme sur celui de la qualité. Tout est nouveau et nécessite une pensée nouvelle.

Il n'y a JAMAIS eu 6,7 milliards d'humains sur Terre.
(et tel que c'est barré, ça va pas durer !)



••••••••••

NOIL
Il y a de la prétention ou de la pensée magique dans l'attitude et les discours de NS, sur ce sujet comme sur bien d'autres. Concepts opérationnels, énoncés performatifs… une sorte de croyance (naïve ou cynique ?) qu'il suffit de dire pour que cela soit. Je l'ai dit, donc le problème est réglé. Non pas "Je l'ai dit parce que c'est vrai", mais "Je l'ai dit donc c'est vrai". (Exemple : "Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est fini". Haha.) La parole est maîtresse. Héritage de la méthode Quay, mais aussi du sémantisme biblique. « Au commencement était le verbe… »; « Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. »… Ou plus simplement fantasme infantile de "toute puissance", bien connu des psys.
Et cachant une impuissance pathétique.

Accessoirement : NS avec les enfants pour le lapin de Noil de l'Elysée : il fait un coucou de la main, style Mickey-Disneyland, qui, plus qu'un salut sympa, apparaît comme un geste qui repousse, ou qui, du moins, dit : « N'approchez pas ! »

••••••••••

« Les grands chefs ne se battent que pour la dignité des faibles. » (Arthur à Lancelot dans Kaamelot – Alexandre Astier).
… C'est pas faux.