mercredi 28 avril 2010

LA GRIPPE B


LO N° 370 (28/04/10)
Après la grippe A, la grippe B — comme burqa.
Et si, pour changer du réchauffement climatique, on parlait, comme tout le monde, de "la burqa en France" ?
Certains traitent par le mépris cette polémique. « Ça touche 300 ou 3000 femmes, y a plus important, ça sert à voiler les autres problèmes, etc.… » Pourtant c'est important, et pour des tas de raisons que je développerai peut-être plus loin ou plus tard. En fait, depuis des mois, j'ai accumulé des dizaines de pages de réflexions personnelles, témoignages, opinions diverses, lectures… que je ne me vois pas découper sous forme de lettres ouvertes. Ceux et celles que ça intéresse vraiment peuvent me mettre un mot, je leur enverrai un .pdf du truc en bloc, illustré, à lire tranquillement.
Pour l'instant je me contenterai d'une simple prise de position : a priori, j'étais contre la burqa (comme ça pouvait sans doute se deviner à travers quelques illustrations accompagnant quelques LO précédentes) et a posteriori, après toutes ces informations et réflexions… je suis toujours contre.

(Ce premier bout de texte est frais, tapé à la suite du "C dans l'air" d'hier sur France 5, et particulièrement inspiré par les propos de Guy Carcassonne, juriste.)

NE SORTONS PAS LES GRANDS MOTS. VOYONS LES CHOSES AU PLUS SIMPLE :
La burqa, ce n'est pas une question d'identité française. Même pas une question d'identité féminine. Une question d'identité tout court.
La question n'est pas l'islam. La question n'est pas la laïcité. La question n'est même pas l'égalité homme-femme ni la dignité de la femme.
Appuyer une loi de prohibition sur de tels principes serait aberrant et néfaste. Le seul principe sur lequel peut s'appuyer une loi est l'ordre public. Par "ordre public", on n'entend pas "sécurité publique" (qui n'en est qu'un des élément), mais habitus, consensus social, règles de vie, mœurs, éthique sociale minimale, codes sociaux, us et coutumes (et costumes), bon fonctionnement de la société. Dans notre société, on vit à visage découvert. Point barre.
La connaissance ou reconnaissance de l'identité de l'autre par le visage est la base de la convivialité, ou de la convivance*, du partage de l'espace public, de la cohabitation… On ne se montre pas nu en public (sauf exceptions délimitées). Quelles qu'en soient les raisons, ce n'est pas dans nos mœurs. De même, on ne dissimule pas son visage en société. C'est la seule raison d'une loi et elle est suffisante.
La loi ne doit donc pas être une loi contre le voile intégral islamique (burqa, niqab, etc) mais contre toute dissimulation d'identité par dissimulation du visage. (A quelques exceptions près, faciles à lister : forces de l'ordre en mission, carnaval (période et espace délimités), chirurgien en opération et autres circonstances hygiéniques (grippe A, B, C ou Z). Le motard qui porte un casque intégral est tenu de l'enlever quand il descend de sa moto, ne serait-ce que pour faire le plein. Par grand froid, un skieur peut se cagouler entièrement, mais se dégage le visage quand il est dans la file du téléski, etc.)
Après, faut-il une loi ou autre chose ou rien ? Rien, certainement pas : si la raison "interdiction de la dissimulation d'identité" est suffisante, la loi est nécessaire. Jusqu'ici, jusqu'il y a quatre ou cinq ans, cela allait sans dire, pas besoin de loi. Nous aurions sans doute préféré ne pas avoir à le faire, mais à partir du moment où ce consensus millénaire et général est remis en question par une minorité, la République, bon gré mal gré, doit poser et imposer clairement un choix de société. La perpétuation d'un "rien" serait insupportable. Une demi-mesure comme une "recommandation" ou des décrets locaux serait le pire, porte ouverte à toutes les manipulations, à de multiples procès de procédure. A partir du moment où il y a loi, les choses sont claires : c'est la loi ou rien, on est dedans ou dehors.

(La position de Guy Carcassonne est bien précisée dans un article de La Croix, de décembre 2009, disponible ici :
http://www.la-croix.com/Les-deputes-defrichent-la-voie-etroite-d-une-loi-interdisant/article/2405964/55350
Il se conclut à peu près ainsi :
La question de la liberté individuelle se joue non pas du point de vue de la personne qui porte la burqa mais de ses interlocuteurs. Le visage n’est pas une partie du corps comme les autres. Il est ce qui fonde les relations humaines dans la société.)
Et aussi, en vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/xbirbp_burqa-guy-carcassonne-plaide-pour-u_news
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(Le bout de texte suivant date de quelques mois. Il y a des redites, tant pis)

LES SEULES FRONTIÈRES SONT JURIDIQUES
Etre français, c'est quoi ? C'est avoir des papiers français. Point. Tout le reste est opinions, discutailleries, faux-fuyants… Pour arrêter ces verbiages, il faut se limiter à une définition technique, juridique : être français, c'est avoir des papiers français. Point. (Et parler Français, aussi, c'est mieux…)
La question du voile intégral (dit couramment burqa) est la même : pour avoir prise sur la question, pour laisser de côté tous les ingrédients d'une discussion qui n'en finit pas sur la liberté individuelle, la pression familiale ou communautariste, la religion, la peur, etc., etc., il faut affirmer juridiquement : dans notre pays, on se présente les uns aux autres à visage découvert. Point. Jusqu'ici, c'était simplement sous-entendu, inscrit dans les mœurs, l'habitus, sans qu'on ait besoin de l'exprimer tout haut : un choix de société qui allait sans dire.
Pour ma part, il m'est impossible de parler à quelqu'un qui a le visage masqué – quel que soit le masque. Et ce n'est pas parce que Copé et quelques autres UMP disent la même chose que je dois m'abstenir (ni que je dois apprécier ce personnage…) Alors que la casquette à l'envers n'empêche pas la communication… (Et le verlan ? Euh………)
À partir du moment où une communauté, quelles que soient ses raisons et quel que soit son nombre, remet en question ce consensus, il devient nécessaire d'affirmer fortement, donc juridiquement, ce choix de société. La seule question de convivance* et de sécurité publique suffit à justifier cette loi – qui ne doit pas être une loi "sur la burqua" mais une loi sur le masque, sur la dissimulation d'identité sous toutes ses formes.
Gardons les masques pour Carnaval.
Ensuite, techniquement, je ne suis pas juriste, il faut voir ce qu'il en est des lois déjà existantes, de la constitutionnalité, du droit européen… et voir l'applicabilité. Évidemment, tel que ça a d'abord été envisagé, "dans les administrations et les transports", ça serait la merde : c'est abandonner le travail d'application de cette loi aux chauffeurs de bus ou aux employés de mairies, directeurs d'écoles… Le chauffeur de bus : « Non, madame, vous ne pouvez pas monter dans ce bus vêtue ainsi ». La secrétaire de Mairie : « Dévoilez-vous ou sortez ». La postière, pareil. Et dans les magasins, les boutiques ??? Merci pour eux, sympa, le cadeau, surtout quand, comme par hasard, des dames voilées seront accompagnées de trois ou quatre barbus tendance salafiste, vaguement menaçants.
Une loi se limitant aux administrations et transports est une bête demi-mesure.
Quant à une loi plus générale "tout l'espace public", on la dit inapplicable : le flic va-t-il exiger de la femme qu'elle se déshabille sur place ? Ridicule, bien sûr, surtout qu'il ne s'agit que du voilement du visage. Par contre, le flic met la dame dans une voiture de police qui la ramène à domicile et qui la lâche à sa porte avec sa contredanse.
Ça va faire des caillassages et autres incidents ? Sûrement, oui ! Mais de toute façon, que ce soit dans la rue, à l'entrée d'une administration, à la montée dans le bus, des incidents, ça va en faire, comme ça en fait déjà. On n'évitera pas le problème en faisant comme si ça n'existait pas.

(* Le mot convivance n'est pas dans le dico. Convivialité pourrait suffire, mais a pris un sens de festoiement collectif sympathique qui n'est pas ce que je veux dire. Convivance serait donc simplement le fait de vivre ensemble, con-vivre, sur un plan avant tout pragmatique – avec ou sans sympathie.)








lundi 26 avril 2010

SERRE


LO N° 369 (26 04 10)

On en était donc (LO 367) à l'effet de serre en général et l'excès d'effet de serre (provoqué ou non par les activités humaines).


SUITE 11 - UN PEU DE PHYSIQUE AMUSANTE
Dans les descriptions habituelles de l'effet de serre, je me suis toujours demandé pourquoi la chaleur venue de l'espace (rayonnement infrarouge en provenance du soleil) traversait l'atmosphère jusqu'au sol, mais ensuite ne pouvait pas ressortir par le même chemin. L'atmosphère fonctionnerait-elle à sens unique, un peu comme une glace sans tain laissant passer la lumière dans un sens et pas dans l'autre ?

MANICORE
Du coup, je me suis plongé dans le détail du site de Jancovici :
http://www.manicore.com/documentation/serre/physique.html
Je reprends une bonne part de cette page, à ma sauce, moins technique que la sienne.

Une serre de jardin
Une serre, c'est un bâtiment couvert de vitres, qui laisse bien passer la lumière du soleil.  Sous l'effet de celle-ci, il se produit de la chaleur à l'intérieur. Deux effets contribuent à retenir la chaleur prisonnière à l'intérieur de la serre :
• un effet purement mécanique : les vitres empêchent tout simplement l'air chaud de sortir. (À ce point de vue, pas d'analogie avec l'effet de serre atmosphérique.)
• un "effet de serre", qui correspond en fait à une opacité du verre à l'infrarouge : en réponse à l'énergie reçue de l'extérieur, l'intérieur de la serre chauffe et émet des infrarouges. Or ces infrarouges émis par l'intérieur de la serre sont interceptés par le verre, qui est un matériau très opaque pour ce rayonnement particulier, ce qui empêche l'énergie de se dissiper vers l'extérieur et fait monter la température à l'intérieur.
(Mais de nouveau je me pose la question : pourquoi les infrarouges passent-ils de l'extérieur vers l'intérieur et pas le contraire ?) (Suspense)

L'atmosphère et ses gaz à effet de serre
Il existe au sein de notre atmosphère des gaz (les fameux "gaz à effet de serre"), présents en petite quantité, qui jouent le même rôle que les vitres de la serre, du moins en ce qui concerne les infrarouges. Ces gaz n'empêchent pas la lumière du soleil d'arriver jusqu'à nous (ils sont très transparents au rayonnement solaire), mais empêchent le rayonnement infrarouge émis par le sol de repartir vers l'espace.
Les deux gaz à effet de serre les plus importants (mais il y en a d'autres) sont parfaitement naturels et présents de longue date dans notre atmosphère :
• la vapeur d'eau, qui occupe environ 0,3% de l'atmosphère, y est présente depuis qu'il y a de l'eau à la surface de la terre, c'est à dire quatre milliards d'années ;
• le gaz carbonique CO2, qui occupe actuellement 0,037% de l'atmosphère. (Mais cette proportion a beaucoup varié au cours des âges.)
Si le chauffage supplémentaire du sol lié à cet effet de serre n'existait pas, la surface terrestre aurait une température moyenne de –18°C au lieu de +15 °C. L'effet de serre de notre atmosphère est donc un phénomène naturel, et, de notre point de vue de mammifères à sang chaud, bénéfique.
— Un coup de bol pour nous…
— Euh, ben, c'est que… mieux que ça : si l'effet de serre n'existait pas, on serait pas là pour en parler.

L'excès d'effet de serre
Le danger qui est couramment désigné par le terme "effet de serre" correspond à un abus de langage. Il faut lui préférer le terme de "réchauffement climatique", ou mieux encore de "changement climatique". Ce qui est dangereux n'est pas le phénomène lui-même, parfaitement naturel et essentiel à notre existence, mais sa modification rapide. Et modification rapide du fait de, semble-t-il bien, nos activités industrielles.
Lorsque le rayonnement solaire arrive sur notre planète, 30% est directement réfléchi vers l'espace, par les nuages (20%), les diverses couches de l'atmosphère (6%), et la surface de la terre (4%), en particulier les surfaces de glace – les calottes polaires - particulièrement réfléchissantes (on parle de l'albedo). Le reste est absorbé par les divers composants de notre planète (sol, océans, atmosphère), puis finalement réémis vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les gaz à effet de serre, qui avaient laissé passer la lumière sans encombre, ont par contre la propriété d'absorber une partie de ces infrarouges. Ce faisant, ils en récupèrent l'énergie et chauffent. Tout comme la surface de la terre, ils vont dissiper cette énergie en émettant eux aussi des infrarouges, dont une partie retourne vers le sol, le chauffant donc une deuxième fois après que le soleil l'ait fait une première.
Cette interception de chaleur conduit donc ces gaz, puis l'atmosphère basse (la troposphère), puis la surface de la Terre elle-même, à être plus chauds que si le rayonnement infrarouge terrestre remontait à travers l'atmosphère sans être intercepté. Bien sûr, le système finit toujours par s'équilibrer, mais il s'équilibre avec une température de surface supérieure à celle qu'il aurait sans la présence de ces gaz.
Le "réchauffement climatique" peut, en première approximation, être résumé de la manière suivante : quand la concentration de gaz à effet de serre augmente dans l'atmosphère, cela augmente son opacité au rayonnement infrarouge terrestre, ce qui augmente la T° des couches basses de l'atmosphère et le sol lui-même.

Infrarouges proches et infrarouges lointains
Le truc qui me troublait c'est que j'avais tendance à penser que bon, les infrarouges, c'est les infrarouges… tous pareils. Or non : les infrarouges c'est toute une gamme du spectre. De même que les longueurs d'onde de la lumière visible vont de 400 nanomètres (violet) à 750 nm (rouge), celles de l'infrarouge (rayonnement électromagnétique invisible mais chaud) vont de 750 nm à 1 000 000 nm (1 mm). (Sauf erreur de ma part, parce qu'il y a parfois beaucoup trop de virgules et de zéros pour moi, dans les diagrammes et les définitions… Un nanomètre nm, c'est un milliardième de mètre m.) Du coup, on a subdivisé cette gamme infrarouge (très large !) en • infrarouge proche, • infrarouge moyen et • infrarouge lointain.
Et du coup, si j'en crois Janco, les choses s'éclaircissent : les infrarouges reçus du soleil sont des "proches infrarouges", alors que la Terre n'émet que de "l'infrarouge lointain". (Ça fait un peu contradictoire parce que la Terre est proche alors que le soleil est lointain, mais faut s'y faire). Or les infrarouges proches (émis par le soleil) sont moins arrêtés par les gaz à effet de serre que les infrarouges lointains (émis par la Terre). En d'autres termes, la chaleur venue du soleil traverse les gaz à effet de serre alors que celle rayonnée par la Terre reste piégée. Ce n'est donc pas que les gaz à effet de serre fonctionnent comme une glace sans tain, c'est plutôt que les rayons qui remontent du sol ne sont pas les mêmes que ceux qui tombent du ciel.

Mais encore ceci : à chaque gaz son effet spécifique
Tout rayonnement émis par la Terre est partiellement ou totalement absorbé par un des gaz à effet de serre : vapeur d'eau, CO2, protoxyde d'azote N2O, méthane CH4. C'est de loin la vapeur d'eau qui en arrête le plus. Car les gaz à effet de serre ont leurs préférences : disons en gros que chacun arrête des infrarouges de longueurs d'onde différentes. Et du coup les effets des différents gaz se cumulent : en effet si tous les gaz agissaient sur les mêmes plages de fréquence, cela "saturerait" très vite sur ces fréquences, mais, sur les autres fréquences, cela laisserait le rayonnement repartir sans encombre.
Rajouter un gaz à effet de serre dans l'air a un impact d'autant plus important que la proportion du rayonnement déjà absorbé par ce gaz déjà présent est faible.

Voilà pour les informations capturées chez Jancovici.

Par ailleurs, je dirai que la terre, l'eau, l'air même ne réfléchissent pas le tout de la chaleur qui les frappe sous forme de rayons infrarouges (lointains). Ils gardent cette chaleur, ils font masse, volant calorique, surtout les éléments sombres, comme on le sait bien. (La glace blanche reflète lumière et chaleur, la mer sombre les absorbe). Et en plus la Terre elle-même, la planète, produit de la chaleur : celle de son magma interne qui se diffuse à travers sa croûte et atteint la surface. Le volcanisme entre aussi en jeu en diffusant de la chaleur et du CO2. (Cf notre cher Eyjafjallajökull).
On en arrive à une équation où soleil, Terre ET activités humaines produisent ET de la chaleur ET du CO2 (et autres gaz…) lesquels produisent de l'effet de serre… lequel retient cette chaleur… laquelle augmente la diffusion de CO2… lequel augmente l'effet de serre… etc.  (Vous le savez, je suis un grand fan des boucles de rétroaction positive.)
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+ En anglais, mais de lecture facile.
http://www.alternet.org/environment/146084/the_best_argument_against_global_warming_..._oh_right%2C_there_isn%27t_one
(Particulièrement savoureux le courrier reçu par ce scientifique de la part d'un "denier"…)

lundi 19 avril 2010

ZONE NOIRE


LO N° 368 (19/04/10)

FÊTES DE PÂQUES, suite
— Merde, Jésus s'est fait crucifier !
— Encore !
— Çà ! Il l'a bien cherché !

FÊTES DE PÂQUES, suite et fin
JC bandait-il sur sa croix ?
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/vu-sur-le-web/20100416.OBS2558/etats-unis-un-crucifix-juge-pornographique.html

LE FAUCON MALTAIS
L'Eglise dans la tournante… euh, la tourmente !






ZONE NOIRE SUR L'EUROPE
— T'as vu que t'as oublié un tréma sur le O du volcan. C'est Eyjafjallajökull.
— Comme Björk, quoi. Si ça se trouve, c'est elle qu'a chanté trop fort !
— A propos, le coup du nuage, ça fait du repos aux riverains des aéroports et des grosses économies de kérosène.
— Oui mais question émission de gaz à effet de serre et autres polluants, c'est pas terrible : CO2, soufre, chlore, fluor………
— Comme le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 a provoqué un choc en retour dans la pensée et la foi occidentales, comme le tsunami de 2004, comme le séisme récent d'Haïti (et quelques autres déjà hors-médias), la tempête Xynthia (et quelques autres…) — le nuage du Eyjafjallajökull (je ne m'en lasse pas) entraîne une réflexion simple, voire simplette, un cliché philosophique, sur "la nature plus forte que nous" et "la fragilité de notre civilisation". On est bien peu de chose, ma bonne dame ! Mais que dire d'autre ? Un risque naturel combine l'ALÉA et la VULNÉRABILITÉ. On ne peut rien contre l'aléa (phénomène naturel "innocent", dépourvu d'intention), c'est la vulnérabilité humaine qui en fait une CATASTROPHE.
— Et déjà les compagnies aériennes se plaignent que tout cela leur fait perdre beaucoup d'argent et que la prévention, ça commence à bien faire !
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ROBOTS
Il y a de plus en plus de gens sur Terre. Alors comment se fait-il qu'on ait tant de mal à trouver un plombier ? Que quand on appelle EDF ou F.Télécom, on tombe sur un robot qui récite "Tapez 1", etc. ? Que pour obtenir un billet de train, il faille discuter avec un site internet tout pourri ou une borne automatique parce qu'il n'y a plus personne au guichet ? Que l'on manque de garçons de café ou de femmes de ménage, que les postiers sont remplacés par des distributeurs automatiques de timbres ou des balances automatiques, que l'on automatise les lignes de métro, etc., etc., etc.
En fait, on ne veut plus avoir affaire à des êtres humains : c'est trop cher. Une machine, une fois achetée, passage du service d'entretien (extérieur) une fois par an, et c'est bon, alors qu'un employé, faut le payer tous les mois + les charges ; en plus il se syndique, il fait grève…
Le problème, c'est le point de bascule : quand tout le monde sera au chômage et que donc  personne ne pourra se payer des timbres-poste, envoyer des colis, être abonné à l'EDF ou à Fr.Télécom, prendre le train, aller au café, au restaurant ou à l'hôtel. (Quant au plombier, n'en parlons pas : un SDF a-t-il usage d'un plombier ?!)
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— Concentration industrielle…
— Comme les camps du même nom…
— C'est le système qui veut ça…
— Système concentrationnaire, donc.
— Pour l'éradication de l'espèce humaine, l'industrie est plus efficace que la guerre. La guerre, c'est périodique, l'industrie, c'est permanent.
— D'ailleurs, en temps de guerre, le taux de suicides diminue notablement. (Authentique).
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Une blague (canadienne)
Premier jour de classe à Ville St-Laurent.
Le directeur fait l'appel des élèves.
— Mustapha El Ekhzeri ?
— Présent !
— Achmed El Cabul ?
— Présent !
— Kadir Sel Ohlmi ?
— Présent !
— Mohammed Endahrha ?
— Présent !
— Ala In Ben Oit ?
Silence.
— Ala In Ben Oit ?
La classe demeure silencieuse.
— Pour la dernière fois : Ala In Ben Oit ?
Enfin, dans la dernière rangée, un garçon se lève :
— C'est moi, mais ça se prononce Alain Benoit.
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TAUPE
Nous ne sommes pas dans le choc des civilisations, mais dans un délitement de civilisation.
Ou dans un brouillon de légumes. La fracture est sociale, numérique, écologique, panique, pataphysique. Dans la Grèce agressée, dégraissée, l'inflatulence guette et bientôt les branques centrales inondent les marchés de liquidités puantes. Carla, desperate housewife, retourne chez sa mère. On passe les quartiers au Karcher. On mange casher à Cachan, allal à La Villette, et sushis dans la colle. Le gregrenelle de l'environronnement se débine en douceur, M. Hulot le quitte, tandis que les grenouilles s'aplatissent sur les routes et que les nouilles grouillent dans les assiettes plates. Les souris de laboratoire se choppent des maladies nosocomiales, les pesticules bourrées de pesticides. Les chiens eux-mêmes deviennent fous.
J'éteins mes paupières et il fait noir comme dans une taupe.
Avatar que jamais.
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UNSUSTAINABLE
Bourrés de frustration nous sommes. Et même de culpabilité chacun envers soi-même comme envers le monde. Dans ce monde, on est malheureux de ne pas être heureux. Je veux dire : on se sent malheureux de ne pas se sentir heureux. On se sent coupable, même, honteux.
— Hé quoi ? notre abondance ne te satisfait donc pas ? Tu ne profites pas de ce qui t'est offert si généreusement… Tu ne joues pas le rôle que le monde attend de toi, lâche. Tu n'es pas un bon citoyen/consommateur/endetté/assuré. C'est immoral, sais-tu ? Pense aux petits Chinois qui travaillent 18 heures par jour pour te fabriquer des ticheurtes et des basquettes… Si tu n'achètes pas, ils vont mourir de faim.
Telle est le bonheur moderne – insoutenable comme le développement pas du tout durable, pas du tout sustainable. Devant l'hyper-choix proposé constamment, on ne peut que renoncer, se résigner à ne pas choisir, et ainsi connaître l'apathie aplatie du non-choix. Et ainsi se rapprocher du nihilisme.
Ou de la sagesse, peut-être…?
Le nihilisme est le commencement de la sagesse, oui… mais seulement le commencement.
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BLEU
http://observers.france24.com/fr/content/20100304-ras-bol-haibao-mascotte-expo-2010-shanghai
Non ce n'est pas le retour de la pub "Butane Propane sont nos amis", ni une bouteille de Soupline dégénérée, ni une pube pour un dentifrice fluorescent, c'est Haibao, la mascotte de l'exposition universelle de Shanghaï 2010. Ça peut évoquer un schtroumpf par sa couleur et une capote à deux place par ses deux pieds patte d'eff'…
Terrifiant. Mais cohérent avec la politique de l'enfant unique.
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SUSHIS
On se disait que les thons rouges allaient s'emmerder, à ne plus être pêchés, plus de sport, plus de fuite, la vie quotidienne toute bête, à faire blub blub dans l'eau salée…
Et puis tout reprend : les japonais ne peuvent pas s'en passer. Ils les boufferont jusqu'au dernier. Quand y en n'aura plus, ils se feront seppuku. A moins que d'ici là, la décroissance de la population japonaise et sa récession économique sans freins toyota ne fasse baisser les capacités consommatoires de sushis au point de sauver le thon rouge.
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SÉISME EN CHINE
— Aux dernières nouvelles, pas loin de deux mille morts.
— Bah ! Pour la Chine, c'est pas beaucoup !



dimanche 18 avril 2010

CLIMATONÉGATEURS (SUITE)


— Les climatologues du GIEC sont attaqués de toutes parts.
— Par les ours blancs, les manchots, les Inuits ?
— Non par les climatosceptiques.
— Des mammouths ! Les sceptiques finiront dans les fosses de l'histoire !

LO N°367 (18/04/10)
LES GRANDS RÉCHAUFFEURS

SUITE 9 - FOCUS
Comme dit précédemment (LO 361), oui, il y a toujours d'autres causes, naturelles et humaines, toutes liées, à toutes les questions écologiques, réchauffement, désertification, famines… c'est ce qui fait que c'est toujours complexe, que le doute subsiste toujours, et c'est pourquoi il faut faire ses choix en fonction d'une convergence de faits avérés et, sinon de certitudes, du moins d'hypothèses vraisemblables, et se concentrer sur ce point de convergence. Pour moi, c'est celui que je qualifie de prétexte, le CO2. (Mais certains y voient un mensonge, et un mensonge, même si c'est "pour la bonne cause", c'est pas bien, ni moralement, ni techniquement. Ou disent qu'on fait du CO2 un bouc émissaire, le pauvre ! On en reparlera, mais plus tard. Là, il faut que je continue sur ma lancée).
Mais on pourrait se focaliser plutôt sur "le pétrole", ce serait presque pareil, sauf qu'on oublierait le charbon, le gaz… et même la combustion du bois, ce n'est pas neutre…
On pourrait se focaliser sur "l'énergie en général" et ce serait peut-être mieux, parce que ça inclurait le nucléaire et bien d'autres sources d'énergie qui n'entraînent pas directement de production de gaz à effet de serre, mais collatéralement.
Peut-être, oui, que je vais revoir ma copie en ce sens : L'ÉNERGIE. (L'une des questions étant, quand on veut faire passer une idée complexe et dérangeante, qu'est-ce qui va faire image ou être le plus parlant ? Le CO2, en fait, c'est aussi difficile à représenter que "l'énergie", concrètement ou métaphoriquement… (J'ai déjà soulevé cette question avec la manif autour des "350 ppm". D'autres, depuis, ont lancé une campagne 10:10, dont le thème, très concret est : chacun de nous s'engage à baisser de 10% sa production de gaz à effet de serre au cours de l'année 2010. Disons plutôt, pour être clair : s'engage à baisser sa consommation d'énergie de 10% au cours de l'année ; ça, c'est lisible et maîtrisable par tout un chacun : nombre de pleins ou de kms effectués en voiture ou en avion ou en train, T° de la maison, facture d'électricité ou de gaz, poids de la poubelle chaque semaine, etc. Et les années suivantes, pourquoi pas?, on accroîtra l'effort : 11:11, 12:12, etc.…)
Tout est lié, oui, c'est ce qui fait que, réfléchissant en direct et croyant à la base produire un texte d'une page, bien concis, bien ramassé, puis répliquer en quelques lignes à des arguments opposés, ou rebondir en quelques lignes sur des arguments enrichissants, je me retrouve à la tête d'un gros paquet proliférant. Je voudrais bien ne pas parler de tout à la fois, mais comme toujours, je choppe un fil et tout le pull se détricote. (Mais l'écologie, c'est ça, c'est prendre en compte un réseau d'interactions hyper-complexe, ce n'est pas protéger les petites fleurs les petits oiseaux !)
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SUITE 10 - LA CHALEUR
Par exemple, une autre façon d'en parler pourrait être de se concentrer sur la chaleur. La production de chaleur. Tout ce qui produit de la chaleur.
JE REPRENDS mon thème de base avec une formulation un peu différente, mais pour dire la même chose, au fond.
Il est scientifiquement admis qu'il y a une corrélation entre les températures et la quantité de CO2 dans l'air. Mais corrélation n'est pas raison : on ne sait pas avec certitude si le CO2 est une cause ou un effet du réchauffement. Les températures ayant augmenté (constat partagé par une très large majorité de scientifiques et les montagnards mesureurs de glaciers), le GIEC dit que c'est à cause du CO2 que la planète se réchauffe. Mais si ça se trouve, c'est le contraire : c'est parce que la Terre se réchauffe qu'il y a augmentation de la quantité de CO2 dans l'air. Admettons. C'est l'argumentation principale des climato-sceptiques. Partant de là, ils affirment que la part (minime) de CO2 produite par l'homme ne fait que s'ajouter à la part (maxime) de CO2 produite par le réchauffement climatique (lequel serait dû aux cycles solaires)… Cette part de CO2 produite par l'homme, étant donc minime, n'aurait donc en elle-même aucune importance… Et donc il n'y a pas de cause humaine au réchauffement puisque le réchauffement n'est pas dû au CO2. CQFD. (Il y aurait du syllogisme là-dessous que ça ne m'étonnerait pas… ou au moins l'oubli des phénomènes de boucles de rétroaction positive : la chaleur produit du CO2… qui produit de l'effet de serre… donc de la chaleur… qui produit du CO2… etc.)
Mais à côté de cette production, importante ou non, de CO2, il ne faudrait pas oublier que l'activité humaine, en consommant de l'énergie, quelle qu'elle soit, produit de la chaleur. (Chauffages, moteurs, et tout mouvement et tout frottement). Le lien entre réchauffement climatique et activité humaine pourrait être plutôt vu via l'équation d'Einstein E=MC2 qui traduit la conversion de la masse de pétrole, charbon, gaz (et uranium) consommés en énergie – et donc, via les lois de la thermodynamique, en chaleur. (La matière M génère de l'énergie E, mais celle-ci ne se retransforme jamais en M, par contre elle se dégrade systématiquement en chaleur, qui ensuite se disperse dans l'environnement, ce qui ne veut pas dire qu'elle disparaît)… Tous nos moteurs, destinés essentiellement à produire du mouvement, du travail, sont loin d'un rendement parfait et produisent donc aussi de la chaleur. Un frigo ou une clim' eux-mêmes produisent du froid d'un côté, certes, mais de la chaleur de l'autre. Le transport de l'électricité, via la résistance des câbles, produit de la chaleur. Une ampoule électrique produit de la chaleur, et si, dans les ampoules basse consommation, la lampe reste froide, il n'en est pas de même pour le transfo qui l'alimente. Etc.
Mettons-nous bien ça dans la tête : toute production-consommation d'énergie, quelle qu'elle soit, produit de la chaleur.
Partant de cette idée (peut-être naïve) le réchauffement climatique ne viendrait donc pas forcément (ou pas seulement) des émissions de CO2 et de l'effet de serre y afférant, mais directement de la production de calories via la consommation d'énergie. Ainsi, dans les centrales nucléaires elles-mêmes, 30% seulement de l'énergie est convertie en électricité, 70% part en chaleur dans l'eau et l'air. Les centrales nucléaires sont donc, du fait de ce très mauvais rendement, une importante source de chaleur, alors même qu'elles ne dégagent pas de CO2...
Le concept nucléaire = énergie "propre" perd toute valeur.


(Ajoutons en passant – rien à voir avec le CO2 ni avec une pollution chimique ou radioactive – que l’oxygène se dissout moins bien dans l’eau chaude que dans la froide. Or, les centrales thermiques et nucléaires utilisent l'eau des lacs et des rivières comme liquide de refroidissement et restituent donc à ces lacs et les rivières une eau réchauffée. On peut parler de pollution thermique. Quand il y a ainsi augmentation permanente de la température d'un cours d'eau, il s'ensuit une diminution de la quantité d'oxygène dissous dans le cours d'eau, ce qui a des effets néfastes sur la vie aquatique.)

Vu comme ça, l'idée toute bête est que pour lutter contre la chaleur, il faut arrêter d'en produire. La solution au réchauffement climatique passerait essentiellement par la réduction de la production de chaleur, donc de la production-consommation d'énergie, que celle-ci soit directement productrice de CO2 ou non.
 Partant de là, le nucléaire est une énergie "polluante" au même titre que le pétrole.
A contrario, l'hydraulique ou l'éolien ne produisent de chaleur que modérément, par les frottements, comme tout mouvement mécanique (pompe à vélo) et même tout mouvement animal. Quant aux carburants végétaux, certes ils s'inscrivent dans un cycle écologique puisque le CO2 qu'ils libèrent en brûlant avait été capté par les plantes utilisées et sera de nouveau capté par la récolte de l'année suivante, mais cela n'empêche pas qu'ils produisent, en brûlant dans les moteurs, de la chaleur. De même le bois dans la cheminée. Finalement n'importe quel élément que l'on brûle ou que l'on agite produit de la chaleur. L'atmosphère de la Terre se réchauffe parce que nous la chauffons, tout simplement, comme l'air dans la maison quand on a allumé le poêle, l'effet de serre jouant le rôle d'un toit bien isolé.
Ceci n'est-il pas un peu empirique ou carrément naïf et suffit-il à expliquer le réchauffement climatique ?… Je n'en sais rien, je ne suis pas physicien-chimiste ! Disons que c'est une image ou une métaphore qui permet de focaliser. Mais il serait bien invraisemblable que ça n'y contribue pas, surtout s'il y a par ailleurs un effet de serre qui empêche cette chaleur d'origine humaine de se disperser dans l'espace. Finalement, il y aurait synergie d'un effet sur l'autre : les activités humaines produisent de la chaleur ET du CO2, et celui-ci (+ tout le CO2 naturel), par effet de serre, retient celle-là.
N'oublions pas d'inclure le soleil et la Terre elle-même dans le processus.
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Quelques considérations sémantiques sur les termes de chaleur, froid, température.
Dire "produit de la chaleur", ou "empêche la chaleur de s'évader", c'est du langage courant, avec quelque chose de trompeur : ça laisse supposer que "la chaleur" est une chose, ou des particules (les calories ?), quelque chose comme ça. Le langage courant, c'est suffisant pour la vie de tous les jours ou pour le baratin d'un représentant qui veut vous vendre une pompe à chaleur, mais si on veut aller plus loin… On devrait dire quelque chose comme "les activités humaines chauffent (ou réchauffent) l'atmosphère – ou : font monter la T° de l'atmosphère."
Qu'est-ce que "la chaleur" ? Non pas "quelque chose" mais un état de la matière. (La dénomination d'un état de la matière.) Dans cet état, une matière est agitée au niveau moléculaire (mouvement brownien). Plus agitée, en tout cas que dans l'état de "froid" (= quand la T° est plus basse). Ces états (chaleur ou froid) sont relatifs : ils n'existent pas en soi, mais seulement en tant que différence. Différence perçue (subjectivement) par moi, ma peau ou (plus objectivement) par un instrument (codé selon une échelle conventionnelle acceptée dans notre culture).
Ma tasse est pleine de café chaud. La paroi "transmet la chaleur" du café de l'intérieur vers l'extérieur. Au sens strict, rien ne passe à travers la paroi. Ce que je perçois en touchant la paroi, c'est une différence : la différence entre la T° de l'air (et de ma peau) et la T° du café. On pourrait dire "la chaleur du café se répand dans l'air de la cuisine à travers la tasse", mais, plus justement, que "la T° de l'ensemble café+cuisine tend à s'équilibrer" (homéostase) : le café a refroidi, certes, mais l'air de la cuisine a chauffé. On peut dire que, en un certain temps, l'air de la cuisine a "absorbé la chaleur du café". Façon de parler, encore : on pourrait dire aussi bien (mieux, même) que le café a chauffé l'air de la cuisine. Mais de façon si infinitésimale que je ne le percevrai pas : quand la T° de la pièce et la T° du café se seront équilibrées, je dirai seulement "le café a refroidi", mais en fait la T° globale de la pièce aura bel et bien augmenté.
Mais, suite des évènements, comme la cuisine n'est pas hermétique, cette chaleur supplémentaire sortira, avec l'air ambiant quand j'ouvrirai la porte ou à travers les murs sous forme de rayonnement infrarouge (s'il fait plus froid dehors que dedans). Autrement dit, la chaleur du café, via la tasse, l'air de la cuisine et les murs, aura réchauffé l'atmosphère extérieure. Ce n'est pas grave, sauf si on est des milliards sur Terre à faire du café en même temps. Ce n'est pas grave non plus si l'effet de serre est modéré : cette chaleur supplémentaire se dispersera dans l'espace, en partie avec les molécules d'air chaud montant et se refroidissant au contact du vide spatial, en partie par rayonnement infrarouge.
MAIS s'il y a excès d'effet de serre ? C'est tout le problème.

Partant de là, on va se retrouver obligé de faire un peu de science physique.
(A suivre)


vendredi 16 avril 2010

Eyjafjallajokull


LO N°366 (16/04/10)
Depuis trois semaines que je vous ai abandonnés, j'espère que vous vous êtes bien ennuyés. Pourtant, il s'en est passé, des choses ! Pour ma part, comme annoncé, Ligugé, + séjour grand-pa, + festival Mauvais Genre de Tours (qui n'a pas encore publié de compte-rendu sur son site, tant pis, c'était bien quand même !) On peut quand même trouver une interview radio ici : http://komicstrips.blogspot.com/2010/04/interview-de-philippe-caza.html (C'était juste à mon arrivée.) + Et puis mon expo de dessins d'actualité à Paris. Ça dure jusqu'au 8 mai et vous y êtes conviés, ô lecteurs parisiens. Il y a plein de crayonnés des dessins parus dans Les Mois sont de papier / 03 et dans Siné hebdo, + des tirages couleurs sur Velin d'Arche…


Pour en savoir plus sur tout ça, vous pouvez aussi aller sur mon "mur" FaceBook. Sauf erreur de ma part, il est accessible à tous, même à ceux qui ne sont pas mes "amis FaceBook".
http://www.facebook.com/profile.php?id=697923773
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Après ça, il y a des boulots qui m'attendaient et que j'écluse petit à petit : "Le Chant du barde", une couv' pour Poul Anderson chez Le 'Bélial – ça, c'est fait…


… une pour Jeanne-A Debats chez Griffe d'Encre, un petit strip pour La Fourmilière BD, quelques derniers dessins pour les derniers Siné hebdos… Les lettres ouvertes reprendront quand j'y verrai plus clair – surtout que le débat sur les négateurs climatiques s'est un peu envenimé (ou enrichi, faut voir) et je n'ai pas fini d'en causer.
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AUJOURD'HUI
LeMonde, check-list du 16 avril 2010
« Paralysie du transport aérien en Europe du Nord
Le trafic aérien est paralysé dans le nord de l'Europe à cause des cendres crachées par le volcan Eyjafjallajokull, en Islande […]. des experts ont averti que l'éruption volcanique, la 2e en moins d'un mois, pourrait durer plusieurs semaines. »
D'abord saluons le courage des rédacteurs qui n'hésitent pas à citer en toutes lettres le nom du volcan en question : Eyjafjallajokull. (Copié-collé, ça va.)
Un volcan, de toute façon, ça n'a d'intérêt qu'en éruption.
Maintenant supposez que, oui, l'éruption dure plusieurs semaines, que le nuage de cendres continue à s'étaler sur l'Europe du nord et s'étende plus loin au sud, au sud-est… et que donc le trafic aérien reste paralysé plusieurs semaines entre les pays d'Europe, entre l'Europe et les USA, et le Moyen Orient… En bref, que le trafic aérien soit paralysé sur la moitié du monde pendant un mois ou plus… Le monde mondialisé est foutu ! Nous aurons bientôt, en milliards d'euros ou de dollars, les évaluations sur les pertes subies par l'économie mondiale. Pertes, vraiment ?
Quant à ceux qui disent que le nuage perturbe jusqu'au trafic SNCF dans le sud-est de la France, faut-il vraiment les croire ? Et les bouchons de Bison Futé ?
Conclusion : restons chez nous !
Tout ça pour un malheureux phénomène naturel sur lequel nous, techno-industrieux néo-libéraux mondialisés humains, n'avons aucun contrôle… "Cas de force majeure", comme on dit. Pire que la neige en hiver ou la canicule en été… Et avec ça personne à accuser, à culpabiliser, à condamner, pas de bouc émissaire sous la main, ni AlQaïda, ni les "pouvoirs publics", ni les vieilles digues de Nantes à Montaigu, ni la dérèglementation climatique. (Mais il y en aura bien quelques uns pour y voir le doigt de Dieu et quelques autres pour y voir un enfumage politique destiné à masquer "les vrais problèmes".)
Par contre, question dérèglement climatique, ça risque d'apporter une perturbation supplémentaire aux débats en cours : une éruption, sur place ça chauffe, certes, et ça fait fondre les glaciers, mais la prolifération de poussière dans l'atmosphère, ça arrête les rayons du soleil et donc ça refroidit la Terre. (Ça fait aussi de jolis couchers de soleil, ce qui n'est pas à négliger).

« 13,5 °C
C'est la température combinée, en mars 2010, des océans et des terres, soit 0,77 °C de plus que la moyenne du XXe siècle. La Terre a ainsi connu son mois de mars le plus chaud depuis les premières données météorologiques, enregistrées en 1880. »
Si bien que ce fameux réchauffement climatique dont certains doutent toujours malgré les mesures pourrait prendre un coup dans l'aile. Un été froid après un hiver (perçu comme) froid apporterait de l'eau au moulin (à paroles) d'un Claude Allègre qui pourrait continuer bravement à alimenter la polémique avec Roger et Marcel au bar du coin.
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« Le port du préservatif ne protège pas de la pédophilie, au contraire, il aggrave le problème. » (Apocryphe B 16)



— Ce que vit le Pape, en ce moment, c'est un véritable parcours du combattant !
— Mais non, un véritable chemin de croix.