mercredi 28 mars 2012

Deux liens sympas

Deux liens sympas ici présents pour raisons amicales
http://defidumois.free.fr/
pour s'amuser à faire de la BD avec Bruno Bellamy et Tomkat
et

pour voir de belles photos, voire de TRÈS belles photos !


jeudi 22 mars 2012

Le ver dans le fruit


LO N° 470 (22 MARS 2012)

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L'ENNEMI INTÉRIEUR
"Il ne faut pas confondre le ver dans le fruit et le vit dans le frère."
Ils sont parmi nous. Les ploutocrates (les 1% les plus riches) n'ont pas volé le rêve américain, ils l'ont investi, concentré entre leurs mains, ils l'ont accompli – jusqu'à l'absurde.
Le monde est devenu une oligarchie. Et ceux-ci, les oligarches, les ploutocrates, pourquoi se seraient-ils gênés ? Pourquoi ne pas prendre le pouvoir, si on vous laisse faire ? Quand le pouvoir politique délègue son pouvoir à la finance, pourquoi celle-ci le refuserait-elle ? Cadeau ! (Et même pas dire "merci".)
"Quand la tartine tombe côté beurre, on doit se demander si on l'a beurrée du bon côté".
Mais "nous", devons-nous laisser faire ? Si le pouvoir politique n'est pas "eux" mais bel et bien "nous" (les citoyens, le peuple). Et donc que s'est-il passé, avec "nous" ? Qu'avons-nous fait, ou pas fait ¿ Nous avons abandonné notre pouvoir/devoir, le pouvoir/devoir du citoyen collectif (le monde public, le collectif, la politique) au bénéfice de nos affaires privées, de notre confort. Nous préférons nous occuper de nos affaires. Il s'agit de l'affirmation de cet individualisme qui s'est mis en place à petits pas depuis la Renaissance, les Lumières… L'individualisme est une dérive de la démocratie, comme le libéralisme économique (néo- ou ultra-) est une dérive du libéralisme politique, de "la liberté", du principe de Liberté.
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"Celui qui contrôle l'argent de la nation contrôle la nation".
Thomas Jefferson (1743-1826), 3ème Président des Etats-Unis. (Certains disent que cette citation est apocryphe, mais on s'en fout\ ça dit bien ce que ça veut dire, qui que ce soit qui l'ait dit.)
"Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu'une armée debout ". Thomas Jefferson, encore.


"Quand l'argent d'un gouvernement dépend des banques, ce sont elles et non les chefs du gouvernement qui contrôlent la situation". Napoléon Bonaparte.
"Si les gens de cette nation comprenaient notre système bancaire et monétaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin".
Henry Ford (1863-1947), fondateur de Ford.
"Quand le pillage devient un moyen d'existence pour un groupe d'hommes qui vit au sein des élites de la société, ce groupe finit par créer pour lui-même tout un système juridique qui autorise le pillage, et un code moral qui le glorifie."
Frédéric Bastiat (1801-1850), économiste politique.
"Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois". Mayer Amschel Rothschild (1744-1812), fondateur de la dynastie banquière des Rothschild.
"Le système bancaire moderne fabrique de l'argent à partir de rien. Ce processus est sans doute le tour de passe-passe le plus étonnant jamais inventé.

Les activités bancaires ont été conçues dans l'iniquité. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez-leur, mais si vous leur laissez le pouvoir de créer de l'argent d'un petit trait de plume, ils vous la rachèteront...

Enlevez-leur ce grand pouvoir et alors toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront, comme elles devraient le faire, et alors nous aurons un monde meilleur où il ferait mieux vivre. Mais si vous voulez être les esclaves des banques et continuer de payer le coût de votre esclavage, laissez les banquiers continuer de créer l'argent et de contrôler le crédit."
Josiah Stamp, directeur de la Banque d'Angleterre de 1928 à 1941 (et 2ème plus grande fortune de Grand-Bretagne à l'époque).
"Toute l'économie mondiale dépend du consommateur, s'il cesse de dépenser l'argent qu'il n'a pas pour des choses dont il n'a pas besoin, nous courons à notre perte." Bill Bonner, économiste.
Citations piquées sur :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/messieurs-les-banquiers-bravo-et-103908
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HYPERCLASSE
L'ennemi intérieur (les financiers) a été secrété par la démocratie elle-même.  Ils sont nos ennemis intimes, les ennemis intimes de la démocratie. Comme un rétrovirus, ils jouent la démocratie contre elle-même. Ce qui c'est passé, ce n'est pas la tyrannie des États, c'est la tyrannie des individus. Il faut bien en venir à penser (même si c'est dur à avaler) que l'ennemi n'est pas, en lui-même, l'État, mais plutôt l'individu (dans le sens individualiste, égoïste, sans scrupules, qui s'exprime souvent par "c'est mon droit, et je vous emmerde".) Ce qui n'exclut pas, bien sûr (puisque rien n'est simple) que l'État lui-même soit noyauté par les ploutos… autrement dit que ce sont "les mêmes" qui font la politique et les affaires. Un homme politique moderne est une sorte de trader ou de banquier… ou copain avec ces derniers, leur groom ouvreur de portes, garçon d'ascenseur… Et il ne s'agit pas forcément (ou pas seulement) de corruption au sens strict. C'est aussi bien qu'ils (les hommes politiques) n'ont pas encore compris, qu'ils se croient (comme nous) autonomes par rapport à "la finance".
L'illusion est de croire encore qu'il y a d'un côté les Marchés et de l'autre les États, et qu'ils puissent être rivaux ou ennemis. En fait, c'est triste, mais l'État est contrôlé par l'oligarchie (dans la colle), non pas spécifiquement "les banques", mais plus généralement "les riches" (grands patrons, grands héritiers…) : une hyperclasse : les 1% qui contrôlent à peu près tout. Pour eux, la dette publique n'est pas une nuisance mais une occasion de placement : l'État sécurise l'argent des riches via les obligations et les assurances CDS.
Et ils savent très bien retourner le problème contre "nous"… alors que ce n'est pas "nous" qui produisons de la dette publique. Si nous sommes coupables de quelque chose c'est de les avoir laissés faire. (Entre autres il y a sans doute en nous le fantasme revanchard qu'un jour nous pourrions à notre tour entrer dans cette hyperclasse, par montées en grade successives dans l'entreprise ou le parti ou le niveau de revenus.) La dette publique n'est pas notre culpabilité. Par contre, nos impôts servent à payer le service de la dette… ne servent plus qu'à ça, d'ailleurs, dans la spirale infernale qui a été déclenchée. Finalement, nous payons nos impôts à l'hyperclasse des riches, oligarches, ploutocrates.
Nous le savons, nous sommes informés de cet état de l'État, même si nous ne comprenons pas les détails. Et les gouvernements, les hommes politiques, sont tout aussi largués. Un gouvernant comme NS n'est que l'intermédiaire entre l'oligarchie française et l'oligarchie allemande, une sorte d'agent, de go between… et qui croit diriger.
Que pouvons-nous faire ? Voter à gauche-gauche, et exiger de cette gauche qu'elle reprenne en mains le contrôle des banques, de l'argent en général. Y a du boulot.
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LAKRIZZZ
Une crise, en principe, c'est un dérèglement passager d'un système pérenne. On prend un système normal, stable, durable… et de temps en temps, il y a un incident de parcours, un déréglage passager – forcément passager. Comme un rhume sur fond de santé stable. Comme une tempête sur fond de mer habituellement calme. Comme un séisme… une guerre… un accident nucléaire… Des "crises", oui, mais toujours suivies d'un retour à la normale. Le terme de crise suppose que la crise, par définition, finira et les choses reprendront leur cours normal – business as usual.
Et si pas ? (C'est quoi ce style ?!)
Si pas, il ne faut plus parler de "crise". Si je reprends l'exemple du rhume : incident sur fond de santé stable. Stable ? Ben non : on vieillit, de toute façon, et pour finir on meurt.
La Crise, en fait, est sans fond et sans fin.
Mais la Crise, dans sa phase aigue, provoque une réaction, un saisissement, quelque chose comme un court-jus ou un coup de jus. D'où ces mouvements symptômes de quelque chose en train de "prendre" (comme une mayonnaise).  Les protestataires (Indignés, Désobéissants, Démocratie Maintenant, Occupy Wall Street, Adbusters, Anonymous…) ne veulent pas abattre les gouvernements mais au contraire veulent que ceux-ci résistent au pouvoir de la finance. Ils veulent plus de gouvernement, un gouvernement qui réellement gouverne, une démocratie réelle, sans doute mal définie, mais qui, en tout cas, assure le pouvoir au lieu de l'abandonner à la main invisible du Marché, à la machine molle et folle, aux ploutocrates. Face au pouvoir du chaos ultralibéraliste, on réclame un contre-pouvoir. (La lutte anarchiste (libertaire) a ainsi perdu son sens anti-étatique, ce qui a d'ailleurs quelque chose d'éprouvant. Traditionnellement anti-État, nous en venons paradoxalement à réclamer plus d'État, un État qui soit capable d'interdire !)
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FAKE
Les Anonymous masqués combattent un ennemi sans visage. Leur masque fantômatique à moustache peut faire penser à Shakespeare. Il vient en fait de la BD anglaise des années 80 "V pour Vendetta", mais les auteurs Alan Moore et David Lloyd l'avaient emprunté à Guy Fawkes, conspirateur anglais (1570-1606), responsable de la "conspiration des poudres". (Le 5 novembre 1605 est découverte à Londres la «Conspiration des Poudres» (en anglais : «Gunpowder Plot»). D'anciens officiers catholiques, en relation avec les gouvernants espagnols et peut-être les jésuites, envisageaient de faire sauter le Parlement de Westminster le jour même de la séance inaugurale en présence du roi et de ses ministres. Mais l'un des conjurés, Guy Fawkes, est arrêté alors qu'il s'apprête à mettre le feu à 36 barils de poudre. Ces conjurés reprochaient au roi anglican Jacques 1er Stuart son intolérance à leur égard comme envers les puritains. Ils sont contraints à la fuite ou exécutés sitôt découverte leur conspiration. En souvenir de cet événement, les enfants anglais ont gardé l'habitude de faire éclater des pétards chaque 5 novembre.
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=16051105)
Outre son côté "combattant révolutionnaire", le choix de ce personnage comme prête-visage est peut-être dû aussi à un jeu de mot entre Fawkes et fake (faux, imposteur, simuler).
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ANOMIE
Une partie des protestataires anonymes est dans l'anomie. (Terme employé par Durkheim pour signifier l'absence, la confusion ou la contradiction des règles sociales, dont résulte une désorientation des cellules individuelles et collectives, et une désorganisation du groupe.)
L'anomie entraîne la tristesse… la colère… la révolte. Une révolte qui n'est pas politique en ce sens qu'elle n'est pas portée et promue par (ni ne porte ou promeut) un idéal ou une idéologie. Cette révolte-là n'est que celle de l'envie, de la jalousie : pourquoi eux ils ont des i-phones, des écrans plats, des rolex, des ferrari… et pas moi ? Et donc ce révolté-là veut juste sa part du gâteau, comme on dit. Il fait partie du grand pouvoir individualiste qui espère toujours un jour entrer dans l'hyperclasse.
Mais si on entend les discours des différents protestataires listés plus haut et si on y ajoute "les révoltes arabes", on perçoit autre chose : une exigence de dignité.
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DIGNITÉ
Tiens, je n'ai rien à dire sur la dignité…  Etre élevé à la dignité de… A priori un truc bourgeois, voire aristo, voire militaire. Mais derrière une "Dignité humaine" ? Quelque chose dans l'humain qui le met au dessus des animaux ? (Mais les animaux ne mériteraient pas une dignité, un respect ?)
Dans la société humaine, c'est sans doute un concept très simple, en fait : une dignité sociale, ne pas être esclave, ne pas être méprisé, tant individuellement que collectivement.
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Moebius, encore…

dimanche 11 mars 2012

Moebius, 10 mars 2012


Photo : Peggy Siméonin. Retouche infographique : Caza. 2002.
C'est un Stéréoscopage (© Katia Martin-Maresco.)