mardi 23 mars 2010

FAITS D'HIVER, LE BILAN


LO N° 364 (23 mars 2010)

JANVIER
On a constaté une "baisse de la consommation des Français" au début de l'année, à cause, paraît-il, de la fin de la prime à la casse sur les bagnoles. Comme quoi les automobiles seraient de la consommation. Moi, je voyais ça comme des investissements.

VOLEURS DE PAUVRES
Par deux fois cet hiver, des entrepôts des Restaus du cœur ont été cambriolés… Des trucs comme ça, ça fait vraiment douter de l'être humain.

PIPE
Campagne "fumer est une soumission"
— Ceci n'est pas une pipe.
— Ben si – scandale !
— Mais non, c'est une cigarette !
— Ah bon alors comme ça, ça va…
Ou comment faire une campagne de pub sans la faire… Il suffit de créer le concept (provocateur, de préférence) puis d'organiser une "fuite" sur le net. Le réseau des internautes, suivi par les médias, fera le reste : pas cher !

PIPE TOUJOURS
Abus sexuels dans l'Église (Irlande, Allemagne, Vatican…)
La pipe au papa du pape Pie pue, avait écrit Prévert.



Et un autre (grand) dans le Siné Hebdo encore en vente aujourd'hui.

C'EST L'PRIMPTEMPS…
… Ses fleurs, ses parfums, son soleil, ses suicides francetélécom, sa grêce en faillite, son sang en thaïlande, son cyclone aux îles fidji (qui sont dans l'hémisphère sud, donc en automne, je sais, faites pas chier), ses affrontements dans la vieille ville de yéroushalaïm, ses enterrements de jeanferrat et non des moindres, ses expulsions de locataires, ses patates OGM, ses émissions de télé-gégène, son retour du front (bas) national, ses tueries au nigéria.
Sans oublier la mort de petergraves-jimphelps-missionimpossible.
Cette LO s'autodétruira dans 5 secondes……………
(Mais quand même viva Lalo Schifrin !)
http://www.schifrin.com/
— Les tsunamis, les tornades, les séismes, les avions qui tombent, les hôtels qui brûlent, les trains qui déraillent… tout ça c'est des trucs pour nous faire oublier la crise.
— À moins que ce soit le contraire.

L'OGM QUE J'AIME
Sur le site des DESSIN/ACTEURS, encore plein de dessins contre Amflora, la pomme de terre transgénique de BASF.
http://www.dessinacteurs.org/post/Non-aux-patates-OGM-%21
— Patate !
— C'est un compliment alimentaire ?

MOINS, C'EST PLUS
Bizarre, cette manière de parler de pourcentage d'abstention et de diminution de l'abstention au second tour… plutôt que de parler du pourcentage de participation et de l'augmentation de la participation au second tour…

Seuil critique… Point de rupture…? Comment se fait-il qu'une élection ne soit pas annulée, quand il y a moins de 50% de votants ?

PLUS, C'EST MOINS
Sarko, "animal politique" ? De moins en moins.
Tout juste animalcule politicule. De plus en plus.

Il manquerait plus que Carla le quitte…

LES DEUX TOURS
Au premier tour, on vote selon ses convictions, au second, on vote "par défaut".

BCG, LE RETOUR ?
Journée de la tuberculose. Et avec ça que Bachelot est encore là… Avec ses copains des labos, je la vois déjà qui nous concocte une grande campagne de vaccination…

ALLONS-BON !
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mercredi 17 mars 2010

VOTE 14


LO N° 363 (14/03/10)

C'est l'printemps, tout à coup ! Le soleil doux, quelques restes de neige cristallisée dans les recoins ombrés, la terre bien imprégnée, quelques jonquilles. Alors le vaillant petit Caza se rend à la mairie à pied, par les prés et les bois, pour voter Europécolo… (3/4 d'heure aller, 3/4 d'heure retour, quand même…)


dimanche 14 mars 2010

VOTE


LO N° 362 (13/03/10)

Les zélécteurs, même traqués tout autant que tractés, semblent manquer de zèle.
S'il y a plus de 50% d'abstention, est-ce qu'on annule l'élection ?

Voter Europe Écologie au premier tour, c'est assez évident. Par contre, dans le Languedoc-Roussillon où je vis, si au second tour il faut voter socialo (Mandroux) ou ex-socialo puni mais triomphant (Frêche), je vais peut-être bien m'abstenir…
Ne pas voter, incivisme ou lucidité ?

« VOTE POUR MOI, PAUV' CON ! »
Frêche, il avait quand même déclaré, il y a un an ou deux : « Dans une campagne électorale, on ne peut pas s'adresser aux gens intelligents, y en a pas assez. Moi, je fais campagne auprès des cons et je ramasse des voix en masse. »
Ceux qui ont voté pour lui ne peuvent apprécier que s'ils ont un profond sens de l'humour second degré !


jeudi 11 mars 2010

LES GRANDS RÉCHAUFFEURS, SUITE 2

LO N° 361 (11/03/10)

Petite parenthèse :


CLAUDALLÈGRE, LE RETOUR
http://abonnes.lemonde.fr/opinions/article/2010/03/03/climat-les-questions-qui-restent-posees-par-claude-allegre_1313819_3232.html

Dans Le Monde, suite aux attaques signalées précédemment, Claude Allègre répond, évidemment (03.03.10) et évidemment avec les arguments classiques :
Mon livre dérangerait-il trop de conformismes, trop d'intérêts ? (Un petit coup de parano classique : on veut me faire taire, je dérange. Il avait déjà dit des climatologues : « C'est un lobby de spécialistes météo du monde entier qui travaille dans un intérêt financier. »
Chaque jour apporte la preuve d'erreurs scientifiques graves commises par le GIEC. (Les siennes, soulignées par l'article auquel il répond, n'ont pas d'importance).
La planète est menacée de réchauffement de deux ou trois degrés dans... un siècle. (Non, pas "dans" un siècle, mais "d'ici" un siècle, ce qui n'a pas du tout le même sens.) Mais elle est aussi, peut-être, menacée de refroidissement. (S'il ne fait pas plus chaud, il fera plus froid, à moins que tout reste pareil… Soyons prêts à tout).
L'excès de CO2 est une menace, évidemment. Et cet excès doit être combattu car, par exemple, il acidifie l'océan et, de toute manière, il est de bonne pratique d'économiser les énergies fossiles. Mais tout lui imputer – donc tout imputer à l'homme –, c'est s'égarer. (Là, il reconnaît que la production de CO2 ne fait pas du bien, mais, implicitement, il reconnaît aussi qu'elle est due aux activités humaines… Moi je croyais qu'il disait que c'était le soleil qui produisait de la chaleur qui produisait du CO2…)
Il y a une idéologie du réchauffement climatique. (Et lui, ce n'est pas un idéologue mais un savant.)
La rébellion, à Copenhague, des grands pays émergents s'explique par leur refus d'un néocolonialisme rampant ("rampant", c'est très mal… le serpent, tout ça…), adossé (rampant mais adossé, quand même…) à de grands intérêts financiers dont l'un des principaux porte-parole est l'ex vice-président américain Al Gore. Un écobusiness (Ah ! toujours ce lobby écologiste et ses grands intérêts financiers ! Je m'étonne de n'avoir pas encore vu apparaître "le lobby juif"…) qui a aussi ses pratiquants en France. (Hulot ? YAB ??)
La planète est minée ici par une crise historique et le chômage, là par la famine et le manque d'eau potable, c'est la priorité. (Tous ces points sont concomitants et complémentaires du réchauffement climatique. En soignant l'un, on soigne les autres).
Il faut croire au progrès et en l'avenir (c'est pas de l'idéologie, ça ? "Il faut croire" ?), et l'avenir, c'est la croissance verte et l'innovation. (La technologie - verte, bien sûr - et la croissance - verte, bien sûr - nous sauveront, il faut y croire, sinon quoi ?……………)
L'avenir ne se bâtira pas en propageant la peur. (La peur, c'est mal).
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Bon, l'ironie, c'est toujours agréable, mais assez de temps perdu.

LES GRANDS RÉCHAUFFEURS, LE RETOUR

SUITE 6 - ET LA FAIM DANS LE MONDE…?
Quant aux réactions des commentateurs, sur Le Monde, un certain "Physicien sceptique" me parle de « deux risques antagonistes, l’un avéré – faim et malnutrition touchant 15 % de la population mondiale, alors même que l’accroissement du taux de CO2 a justement amélioré le rendement des récoltes de 15 % – et l’autre, le réchauffement climatique, encore hypothétique. »
À la base, il y a l'idée qui revient assez souvent chez les négateurs du réchauffement climatique : il y a plus urgent que le réchauffement climatique à s'occuper : la faim dans le monde. (Argument idéalement culpabilisateur). Oui, à part que les deux sont liés inextricablement… Et, non, on ne les oublie pas, les malnutris et les morts de faim et de soif, mais c'est qu'on ne peut pas parler de tout à la fois. D'ailleurs, il est étrange, cet argument qui se retourne contre lui-même : si la prolifération de CO2 « a amélioré le rendement des récoltes de 15% » (depuis quand ? et qui peut affirmer cela ? et n'est-ce pas dû à cet hypothétique réchauffement climatique ?), comment se fait-il qu'il y ait justement 15% de la population terrestre qui continue à crever de faim ?!
(J'ai lu aussi l'argument : « On promet des milliards aux pays sous-développés pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique, on ferait mieux de les aider à vaincre la famine. » Mais justement, avec "lutter contre le réchauffement climatique", ça doit faire un tout – mais très complexe, d'accord. Voir plus loin.)
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SUITE 7 – GRAPHIQUES
Le PDF dont ce "physicien sceptique" donne le lien
www.mediapart.fr/files/Questions_RCA_FG.pdf
est bourré de graphiques et d'arguments qui contredisent férocement les rapports du GIEC et prétendent même démontrer que, depuis dix ans, la T° baisse. Moi je veux bien, mais les chiffres, calculs, projections et "preuves" trop techniques, on va laisser ça aux querelles d'experts qui passent leur temps à s'envoyer à la tête chacun son rapport préféré, ses courbes préférées, son rapporteur préféré. J'en ai moi-même de très solides dans ma besace, pas Hulot ni YAB ni Al Gore, mais par exemple Jancovici ou Pierre Ozer.
À trop vouloir prouver, on dit des conneries ou on sombre dans la malhonnêteté intellectuelle. (Ce qui vaut aussi bien pour les tenants fanatiques du GIEC que pour les négatos.)
D'ailleurs, je ne vois rien pour me donner d'avantage confiance dans ce document mediapart que dans ceux du GIEC (ou Greenpeace, ou Les Amis de la Terre…, tout ce tentaculaire ultra-puissant lobby écolo qui complote contre le gentil capitalisme et conspire depuis la nuit des temps pour devenir maître du monde – un monde "bio", cela va sans dire). Après tout, ce document comprend peut-être autant d'erreurs, d'approximations ou de fautes de frappe que le bouquin de Clallègre ou que certains en ont décelé vicieusement chez le GIEC. Il parle par exemple de 9 millions de Terriens en 2050 ; il s'agit de milliards, bien entendu, "le lecteur aura rectifié de lui-même", comme on dit, mais un petite erreur comme ça vaut bien celle du GIEC disant que les glaciers de montagnes auront disparu en 2035, faute de frappe pour 2350, paraît-il… (Cela dit, au train où ça va, il se pourrait fort bien que la faute de frappe s'avère juste !)

Et voilà : si on en arrive au point où on n'a pas de raisons de faire confiance à un rapport plus qu'à un autre, ils s'annulent, on les renvoie dos à dos… et on ne fait rien, ni dans un sens ni dans l'autre : allez ! dix ans de plus de mesures et de projections, svp, et on y verra mieux ! Mais ces nouvelles mesures à venir ne seront-elles pas tout aussi contradictoires ? Et pendant ce temps, le réchauffement climatique n'aura-t-il pas franchi un seuil irréversible ? Principe (paradoxal) de précaution, donc : prévoyons le pire pour qu'il ne se produise pas. Même si ce n'est qu'un prétexte, faisons comme si.
Et justement, ce que je cherche, puisqu'il y aura toujours doute (la science honnête, c'est comme ça), c'est à évacuer la question du vrai ou pas vrai, pour affirmer : vrai ou pas, toute action anti gaz à effet de serre sera la bienvenue : si elle ne répare pas le réchauffement ou l'excès de CO2, elle influera, par la bande, sur les diverses pénuries et sur la prolifération des vrais poisons dans l'air, l'eau, la nourriture, etc.
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SUITE 8 - LA FAIM DANS LE MONDE ENCORE
Sur la question de la faim dans le monde, on peut sans risque affirmer que la malnutrition est avant tout de la responsabilité des guerres, de l'inégalité, du mauvais stockage, des habitudes alimentaires des riches, des taux de prêts usuraires, des spéculations, de la non diffusion des connaissances. On ne voit pas pourquoi nourrir la population et lutter contre l'accroissement de CO2 seraient antagonistes. Le réchauffement climatique ne passe pas avant le problème de l'eau, de la faim dans le monde, de la pollution de l'air et des déchets humains, bien sûr, comment cela se pourrait-il ?! Comment pourrait-il en être séparé ? On parle de la même chose ! Aider des gens à lutter contre le réchauffement climatique, ce n'est pas leur fournir des bouchons à mettre aux trous du cul des vaches, c'est, par exemple, leur fournir (et leur apprendre à fabriquer eux-mêmes) des fours solaires, leur apprendre à replanter des arbres, leur fournir des capotes…
L'agriculture biologique, en particulier permet de meilleurs rendements que l'agriculture chimique, elle est durable puisqu'elle préserve les sols et les eaux, elle fait travailler plus d'hommes et moins de tracteurs, n'utilise aucun engrais ou pesticide chimique (donc n'est pas dépendante du pétrole) et apparaît comme le meilleur moyen, à moyen et long terme, de nourrir les 9 milliards d'habitants de 2050. L'argument contraire (présent dans le PDF mediapart cité plus haut)  est que les expériences de culture en serres saturées en CO2 montrent une nette augmentation des rendements : en doublant le taux de CO2, on augmenterait le rendement du riz de 44 %, le blé de 47, etc. (Et même le café de 270 % ! Chic alors !)
Les plantes respirent du CO2, OK, on apprend ça à l'école primaire. Mais les animaux et les hommes peuvent-ils vivre sous ces serres avec deux fois plus de CO2 sans se transformer en légumes (verts) ? Il y a un équilibre (constamment rompu dans un sens ou dans l'autre) à conserver ou à rétablir périodiquement, entre une quantité de CO2 – qui favorise le végétal – et une quantité d'oxygène O2 – qui favorise l'animal –, l'un ne vivant pas sans l'autre. Et puis quand on constate la désertification en marche, on peut douter de l'effet positif de l'augmentation du CO2 sur la végétation… Au lieu des déserts, ce sont les jungles et les forêts qui devraient se répandre et croître, non ? Au point qu'il viendrait un moment où la végétation, absorberait tellement de CO2 et produirait tellement d'oxygène qu'elle ramènerait à l'équilibre précédent, et ainsi de suite. Autorégulation… à condition que toutes choses restent égales par ailleurs – ce qui n'existe pas hors du labo.
Mais il y a sans doute d'autres causes qui interfèrent, comme la déforestation humaine ou les pluies acides industrielles…
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Le texte de l'annonce-presse précédente en gros plan histoire qu'il soit lisible. Très con mais rigolo.


Petit supplément :
Sur le site des DESSIN/ACTEURS, plein de dessins contre Amflora, la patate transgénique de BASF (Les K7 se vendaient plus, ils ont fait des OGMs………)

mardi 9 mars 2010

360 DEGRÉS


LO 360 – 09/03/10

LES GRANDS RÉCHAUFFEURS, SUITE(S)

Comme j'ai laissé traîner la suite, petit rappel :
J'ai publié un truc sur lemonde.fr, le 20 février (2010), sous le titre "Les négationnistes climatiques" (Surtitre : "Et même si ce n'était pas de notre faute…") :
C'était déjà concis, mais je résume : certitude sur le réchauffement global (fonte des glaces, etc.), mais incertitude sur notre responsabilité dans l'effet de serre. Carottes glaciaires : la prolifération de CO2 dans l'atmosphère aurait suivi (et non précédé) les périodes de réchauffement global. Réchauffement lié essentiellement à l'activité solaire. Admettons. Évidemment, ça nous arrange : nous, pas responsables.
Pour ma part, je fais confiance au GIEC, mais je ne suis pas plus climatologue que Claude Allègre.
+ Arguments pragmatiques :
– même si ce n'est pas une certitude absolue, et étant donné l'enjeu, s'il y a une seule chance que nos activités soient responsables, alors agissons sur ce point.
– si c'est la faute conjointement au soleil, aux variations d'orbite terrestre, au volcanisme ET aux activités humaines, le seul point sur lequel nous pouvons influer, c'est les activités humaines… Avant tout : économies d'énergie.
On peut voir cette production humaine de gaz à effet de serre comme le résumé, le plus petit commun dénominateur de tout notre mode de vie fondé sur la surconsommation de tout. Donc, la nécessité de réduction de nos émissions serait de toute façon au moins "un bon prétexte" pour une vaste démarche d'économies d'énergie et de réduction d'un tas de pollutions.
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SUITE 1
D'abord, tiens, comme par hasard, le lendemain 21 février, j'ai vu-entendu sur Canal + Daniel Cohn-Bendit dire à peu près la même chose : « Il y a des doutes sur notre responsabilité dans le réchauffement climatique ? Faisons comme si nous étions responsables. »
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SUITE 2
Depuis, Claude Allègre, l'imposteur climatique hexagonal, a sévi à nouveau, avec ce ton très café du commerce qui fait sa gloire de "scientifique de haut niveau"… Et depuis encore, diverses réfutations lui sont tombées dessus, etc. Bref, le mammouth baigne dans l'huile (oil) et on attend juste que le réchauffement climatique entraîne son extinction définitive. On peut se reporter par exemple à l'article de Stéphane Foucart dans le Monde du 27 février : "Le cent-fautes de Claude Allègre", suivi de "La liste imaginaire des "cautions" scientifiques enrôlées par l'ancien ministre", articles qui mettent en évidence quantité d'approximations, détournements de sens, références inexistantes et simples erreurs qui truffent son dernier bouquin. Particulièrement savoureuse, celle qui consiste à citer une certaine Georgia Tech comme une personne (il s'agit du diminutif de Georgia Institute of Technology). Il parle par ailleurs d'une enquête auprès des "spécialistes américains du climat" qui se seraient montrés en désaccord avec les conclusions du GIEC. Les "scientifiques" en question étaient en fait les présentateurs météo des chaînes de télévision américaines. Sans oublier la citation de "spécialistes" qui sont en fait des consultants issus de think tanks conservateurs payés par les grands pétroliers. Sans oublier non plus ceux qui n'existent tout simplement pas.
— C'est aussi lui qui avait dit que l'amiante n'était pas un problème, non ?
— Ouais, si on se nourrit aux OGM, on risque rien.
— Il avait pas arrêté de son corps le nuage de Tchernobyl aux frontières de l'hexagone, aussi ?
Bref, « Claude Allègre est à la science ce que Botul-Henry Lévy est à la philosophie. », comme dit un commentateur du site. (Il y a aussi : « Et Claude Allègre est à la science ce que Charles Pasqua est à la politique. »)
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SUITE 3
Pour en finir avec C.A., je cite Hervé Kempf dans le même Monde :
L'imposture " croissanciste "
Le colloque du conseil scientifique du Front National sur le réchauffement climatique s'est tenu à Nanterre le 30 janvier. (Il y a donc un "conseil scientifique du FN" ! Grande nouvelle !)
# Jean-Marie Le Pen a conclu le colloque. Citant Claude Allègre, il a exposé combien était fausse la théorie selon laquelle l'activité humaine causait le changement climatique en cours. « Il s'agit d'un dogme. Un dogme, par définition, se passe de toute preuve rationnelle. »
[…] Le Pen a révélé l'enjeu idéologique de l'affaire : « Sachant que la dépense d'énergie est à la base de la croissance économique, la recherche de la croissance entraîne donc le réchauffement climatique », a-t-il expliqué. En effet, « il ne peut y avoir croissance s'il n'y a pas développement de l'économie, et donc de l'énergie qui la sous-tend ». #
Le Pen, autre vieux mammouth qui a fait bien de l'usage, serait-il en train de basculer vers la décroissance ??? Non. Hervé Kempf continue :
# Conclusion implicite : comme il ne faut pas remettre en cause la croissance économique, il est nécessaire de ne pas reconnaître la responsabilité de la consommation d'énergie dans le réchauffement climatique. #
Je souligne en gras, parce que ça résume tout, toute la démarche des climato-sceptiques (dits aussi négationnistes ou négâteux).
HK : # Par coïncidence, c'est la semaine où les climato-sceptiques occupaient micros et caméras que Nicolas Sarkozy a relancé la Commission pour la libération de la croissance française , présidée par Jacques Attali. Il faut, indique l'Elysée, le 23 février, que la France « s'inscrive sur un chemin de croissance forte et durable ». #
(La semaine suivante, en conclusion du salon de l'agriculture et pour faire plaisir à la FNSEA, il disait que bon, l'environnement, ça commence à bien faire !)
HK : # La croyance dans les bienfaits de la croissance est-elle un dogme ? Je laisse ce point à la sagacité des lecteurs.
En tant qu'objecteur de croissance, notons que deux illusions animent les " croissancistes ".
• La première est de croire que l'on peut revenir à une croissance forte du PIB. […] Le rythme de la croissance, en France, diminue régulièrement depuis 1960, c'est une tendance historique de fond dont rien ne permet de penser qu'elle peut s'inverser.
• La seconde illusion est de croire que la croissance entraîne nécessairement une baisse du chômage. Au contraire, l'économiste Jean Gadrey démontre dans Alternatives économiques de février qu'il faut découpler ces deux grandeurs. « Produire des biens (ou des services) de façon écologiquement durable ou socialement préférable exige plus de travail que produire les "mêmes" biens en détruisant les ressources naturelles et le climat, ou en industrialisant les services. » Eh oui : on créera plus d'emplois en accordant plus d'importance à l'écologie. Encore faut-il reconnaître la gravité du changement climatique et la crise écologique. #
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SUITE 4
Dans le même temps, on apprend qu'un iceberg grand comme le Luxembourg s'est détaché de l'Antarctique et que le réchauffement climatique n'y est pour rien. Par contre, comme ce n'est pas de la banquise mais un morceau de glacier continental, sa lente fonte en mer contribuera à l'élévation du niveau des océans. Avec ceux qui glissent du Groenland, ça finira par faire…
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SUITE 5
Autres lectures conseillées :
http://www.alternatives-economiques.fr/a-quoi-servent-les-climato-sceptiques_fr_art_633_48136.html
Extrait conclusif :
« […] Faut-il prendre les climato-sceptiques au sérieux ?
Certes, les scientifiques peuvent se tromper. Ils peuvent être tentés, dans un monde ultracompétitif, de tordre un peu leurs résultats. Mais je ne crois pas un instant que cela puisse avoir été le fait de la communauté des climatologues tout entière, quasiment unanime sur le sujet. Et de toute façon, sans être un spécialiste, je ne vois pas comment le fait d'avoir décoffré depuis plus de deux siècles maintenant les millions de tonnes de charbon, gaz, pétrole enfermées depuis des millions d'années dans les replis de la croûte terrestre pourrait rester sans conséquences sensibles sur le climat.
Pourquoi ça marche alors ? L'écho que trouvent les climato-sceptiques auprès de l'opinion tient, je pense, davantage à la psychologie qu'à la qualité scientifique de leur discours. Ils jouent en effet sur du velours sur deux plans à la fois. Ils incarnent tout d'abord des Astérix dans leur village gaulois face au large consensus environnant. Une figure qui attire toujours la sympathie, même lorsque c'est pour vendre de la marchandise intellectuelle avariée. De plus, à force d'explications, on avait presque fini par convaincre les opinions des pays développés qu'il n'y avait pas d'autre solution que d'accepter une profonde remise en cause de leur mode de vie. Et voilà que des gens arrivent pour leur dire qu'en fait, on peut parfaitement continuer comme avant. On les accueille évidemment comme des sauveurs. Ceux qui jouent à ce jeu-là, non seulement les vedettes climato-sceptiques elles-mêmes, mais aussi ceux qui, dans les médias ou le monde politique, les encouragent et les mettent en scène, portent une très lourde responsabilité vis-à-vis des générations futures. Leurs enfants leur en voudront. »
(Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques. 22/02/2010)

Et :
http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2010/02/23/climato-sceptiques-ou-effrayes-climatiques_1309957_3232.html
Climato-sceptiques ou effrayés climatiques ? par Julien Cochard, thésard, mécanique des solides. 22.02.10
Extrait conclusif :
« […] Nos sociétés connaîtront des changements profonds au cours de ce siècle, non seulement du fait des changements climatiques, mais aussi de la raréfaction des ressources naturelles et de la destruction systématique des écosystèmes que nous sommes en train de causer. Le vrai débat, celui qui devrait mobiliser les foules, n'est plus de savoir si le réchauffement est réel ou si l'humanité en est responsable. La question est de savoir si nous acceptons d'éviter le pire en changeant notre course aujourd'hui, ou si nous préférons continuer comme si de rien n'était pour subir impuissants les conséquences dramatiques de notre inaction dans un futur proche. Face à la menace, l'ignorer n'est pas une option, le fatalisme non plus. Il ne tient qu'à nous de faire face. »
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Il y aura encore des suites, des fuites et des dégâts collatéraux.