samedi 28 août 2010

Prévisions, prières et prouts


LO N°408 (28/08/10)
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PRÉVISIONS
Pour ceux qui disent que la crise financière de 2008 et seq. était imprévue et imprévisible, relisez de vieux journaux. Je tombe par hasard sur l'almanach Actuel 2001. (Pourquoi 2001, ce n'est pas clair… Quoi qu'il soit impossible d'y trouver une date d'impression, il semble bien que ce soit paru en 1997…) Page 29, ils reprenaient les propos d'un certain Robert Prechter, ancien analyste chez Merril Lynch & Co, dans son bulletin "The Elliott Wave Theorist".. La plupart des gens ne croient plus aux cycles économiques, disait-il, ils s'imaginent portés par une croissance perpétuelle. Erreur. On ne comprend jamais qu'on vit un âge d'or jusqu'à ce qu'il soit terminé.. Il prévoyait chute des cours (Dow Jones) récession, crise, troubles sociaux, déflation… Pour quand ? D'ici dix ans, disait-il. En 1997, donc. Bien vu.
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« D'ici dix ans, plus aucun homme, femme ou enfant n'ira se coucher en ayant faim. » Tel était l'engagement pris en... 1974 par Henry Kissinger, alors secrétaire d'Etat américain. Trente-cinq ans plus tard, en novembre 2009, le Sommet mondial sur l'alimentation s'est abstenu de fixer une échéance pour éradiquer la faim dans le monde, alors que les documents préparatoires à la déclaration finale évoquaient l'année 2025.
2008 : émeutes de la faim.
2009 : le nombre de personnes souffrant de la faim a encore crû de 11 %, et a franchi pour la première fois la barre du milliard d'individus.
« La question de la faim dans le monde a été mise de côté par la crise financière et les questions climatiques, expliquait récemment un diplomate. La communauté internationale n'arrive à se concentrer que sur un seul sujet à la fois. La sous-alimentation redeviendra un sujet majeur lorsque éclateront de nouvelles émeutes de la faim. »
(D'après C. L. Le Monde 12/08/10)
…… Comme si la question de la faim dans le monde n'avait rien à voir avec la crise financière et les questions climatiques………
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Mark David Chapman, 55 ans, condamné à perpétuité pour l'assassinat, le 8 décembre 1980, à New York, de John Lennon, devrait comparaître à la mi-septembre devant une commission d'application des peines pour demander sa liberté conditionnelle pour la sixième fois. - (AFP.)
Mark David Chapman n'est pas un assassin, c'est "l'assassin de John Lennon". Maintenant que John Lennon est mort, aucune récidive à craindre.
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Saturation : vendredi soir, systématiquement, à chaque arrêt, le TGV prend quelques minutes de retard "en raison de difficultés de circulation aux abords de…" Les avantages de la vitesse sont annulés par l'encombrement. Il en est de même avec les embouteillages automobiles en ville ou les ralentissements aux péages d'autoroute, les attentes en vol au dessus des aéroports. De même parfois, sur Internet.
Encombrement, saturation.
Trop de tout.
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PRIÈRES
Engagé dans la défense des Roms, un prêtre lillois de 71 ans, Arthur Hervet, à renvoyé, dimanche 22 août, au ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, sa médaille de l'ordre national du Mérite en solidarité avec les Roms pour dénoncer "la guerre" que subit, selon lui, cette communauté. "Je prie pour que Nicolas Sarkozy ait une crise cardiaque", a-t-il déclaré après la messe dominicale qu'il venait de célébrer devant l'église Saint-Martin d'Esquermes. Il a ensuite "regretté" ses propos sur le chef de l'Etat. (Le Monde, 24 août).
Quand un curé prie pour la mort de quelqu'un, c'est que ça va vraiment mal pour la foi. Heureusement, ou malheureusement, ça ne marche pas.
Sinon, y a bien quelques sorciers sénégalais qui piquent plein d'aiguilles dans leurs poupées vaudou, quelques talibans qui pensent à un avion de ligne sur l'Elysée, et Esméralda la gitane, dans ses tarots, qui voit… "la Mort… toujours la Mort" (Tadazim ! – musique de Bizet).


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Les pakistanais, eux, prient pour que les secours arrivent. Ça ne marche pas non plus.
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Ram-Dam
— J'ai mangé de la côte de mouton halal, récemment, maintenant j'ai peur de devenir musulman.
— Si on mange un plat casher, on devient juif ?
— Si on boit de l'eau bénite, on devient catho ?
— Ben non, l'eau bénite, c'est que de l'eau. Si tu veux devenir catho, faut aussi le poisson le vendredi et l'hostie le dimanche. Quant à la viande halal ou casher, c'est plutôt meilleur et plus sain.
— Plus saint, peut-être, mais plus sain ??? Ça consiste en quoi, en fait, à part l'interdit du porc ?
— Y a d'autres interdits, sur les sauterelles, les anguilles, je sais plus, mais question pratique de l'abattage, dans les deux cas le principe c'est que le "sacrificateur" saigne le bestiau la tête orientée vers la Mecque et tout vivant, sans l'assommer auparavant.
— Et le bestiau, il préfère ?
— Je veux ! Les poulets disent "merci et allah akbar".
— Moi, je préférerais être assommé, quand même, ou bourré.
— Et si on mange du porc, on devient athée ?
— En tout cas, faut pas confondre salam et salamis.
— Entre nous salamis-salamort !
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Un ancien cuisinier de Ben Laden condamné à quatorze ans de prison
Il ne savait pas faire des œufs au bacon, c'est bien la preuve.
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PROUT
La marée noire invisible. Tout le monde a vu les images de pélicans englués de pétrole. Ça, ce sont les images spectaculaires et émouvantes qui font pleurer les enfants et "les amis de la nature". Maintenant, on ne voit plus rien. La fuite ne fuite plus : on a injecté du pudding, en masse, origine anglaise oblige. Mais, sans doute, le mal est fait : même si demain, il n‘y avait plus un poil de pétrole dans les eaux du golfe, les conséquences écologiques dureront des jours des semaines, des années. (Dans le cas de l'Exxon Valdez (Alaska, 1989), quatre ans ont passé avant que la population de harengs s’effondre : le pétrole avait détruit leur système immunitaire.)
Actuellement, dans le golfe, on trouve des gouttelettes de pétrole à l’intérieur des coquilles des jeunes crabes qui constituent la base de toute la chaîne alimentaire régionale (poissons, tortues, oiseaux…) Alors le poisson du golfe est-il encore bon à manger ? Des questions demeurent sur les dispersants utilisés pour faire disparaître le pétrole (± 7 millions de litres de Corexit). The food and drug administration prétend que les produits chimiques utilisés sont moins dangereux que le pétrole pour la santé des humains. (Mais… Cf LO N°381)
L’Université du Sud Floride affirme que les opérations de nettoyage ont été superficielles : on retrouve des boules de goudron enterrées sur des kms de côte au Nord Ouest de la Floride. Des couches de pétrole sont enfouies à quelques dizaines de centimètres sous le sable, ce qui représenterait 50% de la pollution des plages.
De plus, sous prétexte qu’il n’y a pas de pétrole sur les plages dans cette partie de la Floride, il semble que BP refuse d'indemniser certaines entreprises dans le secteur du tourisme et des fruits de mer, bien qu’elles aient subi des pertes importantes et risquent de couler.
Puissance de l'image et de la non-image : on ne voit plus de pétrole à la surface de l’eau, donc il a "disparu". (Pas vu, pas pris).
(D'après une chronique de lectrice du Monde.fr vivant en Floride) (Greenpeace confirme : L'organisation écologiste, associée à des scientifiques indépendants, va lancer une expédition en mer de trois mois pour étudier l'impact de la marée noire sur les écosystèmes du golfe du Mexique. « La véritable étendue du désastre a été masquée par BP, et même notre gouvernement, accuse John Hocevar, responsable des océans à Greenpeace-USA. La plus grande pollution en mer de l'histoire et le recours sans précédent aux dispersants chimiques auront un impact sur la vie marine pendant des années. » - (AFP.)
Enfin quelqu'un qui ne dit pas "la plus grande marée noire de l'histoire des Etats Unis", mais "la plus grande marée noire de l'histoire – tout court"
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samedi 21 août 2010

GLOBAL FOOTPRINT 21 AOUT 2010


LO N° 407 (21 août 2010)
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http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=4346
Le 21 août l'humanité ouvre une ligne de crédit planétaire
Je reprends l'article intégralement… Mais j'ai envie d'ajouter que, en fait de "ligne de crédit", il s'agit plutôt, carrément, d'un découvert, avec à terme menace de faillite… L'agence de notation cosmique Pandora Rating est en train de nous baisser notre note, année après année. De AAA au environs du Paléolithique, on approche maintenant le CCC = En mauvaise condition : risque substantiel. Un de ces quatre, DDD = plus de crédit. « Le futur, c’est comme le présent, mais sans avenir. » (Isaac Wens) (Qui a du génie, oui).
# Défini tous les ans par le Global Footprint Network (1), l'Overshoot Day est le jour où la consommation de l'humanité en ressources naturelles dépasse ce que la planète est capable de produire en un an. En 2009, l'humanité avait ponctionné le 25 septembre tout ce que la planète pouvait lui fournir en un an. Cette année, c'est le 21 août que l'homme va dépasser ce que la nature peut générer en 365 jours ... 

Si chaque année nous accroissons un peu plus notre pression sur la planète, l'importante évolution entre 2009 et 2010 est essentiellement due à une modification de la méthode de calcul, la productivité des forêts et des pâturages étant surestimée auparavant. 


C'est en 1986 que, pour la première fois de son histoire, l'homme a consommé la totalité de ce que la planète lui offrait chaque année. Aujourd'hui, près d'un quart de siècle après, il lui faut moins de neuf mois pour parvenir à la même "performance". Autrement dit, depuis 1987, les ressources naturelles ne suffisent plus à subvenir à la demande humaine et chaque année nous puisons un peu plus dans son stock.
Pascal Farcy
1- GFN est une organisation de recherche environnementale qui travaille à promouvoir la durabilité grâce à l'utilisation de la notion d'empreinte écologique (footprint). #
(Ce soir à minuit, on éteint toutes les lumières, voitures, ordinateurs, usines…… jusqu'au 31 décembre minuit…?)

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L'eusse tu crue ?
Infos télé : « Pologne : Les inondations ont fait près de onze morts et soixante blessés. »
— "Près de" onze morts ?!!!
Pakistan : des milliers de talibans noyés.
Attention, terrain glissant. Pakistan, Chine, Inde… inondations de mousson taille XXL.
Mais ces flux feraient moins de victimes, sinistrés, morts, dégâts, s'il y avait moins de monde. C'est une lapalissade, je sais. Mais moins d'usines, moins de maisons, moins de déforestation, moins de besoins d'eau claire, de riz, de carottes… La Chine perçue comme LA nouvelle puissance mondiale, le parangon du développement, sera peut-être le premier pays autodétruit par son développement même. Vue en accéléré de ce qui s'est fait en Occident en quelques siècles.
Il s'agit de saturation.
On pourrait en dire autant des incendies russes ? Peut-être pas : moins de monde au km2. En ville : Suffocation. On ne parle que de Moscou. N'y a-t-il qu'une seule ville, en Russie ? Le plus grave, c'est la tourbe : marais asséchés, exploitation de cet hydrocarbure pauvre (il aurait fallu des milliers d'années pour que ça devienne du pétrole). Quand ça brûle, ça peut durer longtemps, en profondeur, sous terre, en secret (et comme justement on a vidé les marais, on n'a plus d'eau sous la main pour re-noyer…) En Chine, il y a des mines de charbon qui brûlent sous la terre, de même, sourdement. Inextinguibles. Production permanente de particules polluantes dans l'atmosphère et de CO2. Et sans même fournir de l'énergie.
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Délit de fuite
La Crau : on en reparle un an après la fuite : 4500 tonnes de brut se sont répandues dans la Natura 2000. Et…? Et des hectares de zone morte et des nappes phréatiques qui ressemblent au golfe du Mexique.
Manquerait plus qu'on y foute le feu, à l'un comme à l'autre…


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La " vérité " résulte d'une construction.
"L'opinion publique" ne préexiste pas au débat public, dont les représentations médiatiques et sondagières font partie ; elle en est l'enjeu même. Le président de la République définit l'insécurité comme une priorité, et la pose en lien avec l'immigration, voire avec l'origine. Mais ce faisant, il reflète moins quelque xénophobie ou racisme inhérents aux Français qu'il ne les attise. (D'après Eric Fassin. Le Monde 13/08/10)
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# […] Je m'en voudrais de ne pas apporter ma modeste contribution au délire ambiant : la nationalité à points. Les Français de souche naissent avec 12 points (les néo-Français n'en ont que 6), on perd des points à chaque crime ou délit. Quand on n'a plus de points, dehors ! Bien sûr, on regagne des points quand on ne fait pas parler de soi pendant un certain temps... #
Patrice Micolon, Viroflay (Yvelines), Courrier des lecteurs, Le Monde, 21 août 2010
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« Le résultat est là : les mots ont été choisis comme autant d'armes qui créent la polémique et anesthésient la pensée. Par sa brutalité verbale et physique – on ne parle plus que de démantèlements de camps roms illégaux –, le pouvoir ferme la porte à toute réflexion intelligente. Là où il faudrait proposer, on ne peut que protester. Langage d'exclusion, d'élimination. Refus de remonter à la source des maux. Jeter les gens à la rue, miser sur la répression et réduire les moyens éducatifs : n'est-ce pas la pire manière de combattre la délinquance ? »
Eric Fottorino, LeMonde, 18/08/10


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Pfou… J'en ai marre, de voir les copains partir vers d'autres banlieues…
Patrick Cauvin ou Claude Klotz… Copain, c'est un bien grand mot, mais il se trouve que, dans les années 70, quand je travaillais pour Pilote et lui aussi, il m'avait contacté par Guy Vidal, rédac chef alors, pour m'acheter un dessin. Je me souviens d'un rendez-vous très sympa chez lui, à Montmartre. Je lui avais donné un croquis dédicace, quelque chose avec des HLM et un vampire, je crois, et il m'avait acheté une couverture de J'ai Lu : "Terre, Planète Impériale", d'Arthur C. Clarke.


Dans la conversation, il m'avait raconté que, quelques années avant, il était travailleur social à Sarcelles et il s'était rendu compte, en discutant avec des gamins que ceux-ci ne savaient pas que les chevaux ça existait pour de vrai : ils croyaient que c'étaient des effets spéciaux dans les films à la télé… (À l'époque on disait "trucages"). Anecdote que j'adore, mais néanmoins terrifiante.

vendredi 20 août 2010

SALADE, SAUCE CO2


LO N° 406 (20/09/10)
LE  DÉRÉGLEMENT CLIMATIQUE ET SES NÉGATEURS
SUITE 21 (Suite des LO 359, 360, 361, 367, 369, 373, 376, 380, 383, 387, 397, 398, 399, 402)
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VÉGÉTATION ET CO2
François Gervais ("Physicien sceptique"), qui me disait que le CO2, loin d'être un poison, est le nutriment indispensable d’une végétation qui en redemande, disait aussi que la prolifération de CO2 « a amélioré le rendement des récoltes de 15% » (Depuis quand ? Il ne me l'a pas dit). Je cite encore (LO 361) : Les expériences de culture en serres saturées en CO2 montrent une nette augmentation des rendements : en doublant le taux de CO2, on augmenterait le rendement du riz de 44 %, le blé de 47, etc.  (Et même le café de 270 % ! Chic alors !)
A la suite de quoi, Bruno Bellamy, sur mon blog :
« Et si on construisait des dômes gigantesques pour multiplier localement l'effet de serre ? On pomperait tout le CO2 de l'atmosphère pour le réinjecter dans ces bulles-jardins, dans lesquelles la production agricole serait décuplée.
On y fabriquerait assez à manger pour tout le monde (tous les végétariens, en tout cas, eh-eh !), et hors des bulles, le climat redeviendrait tempéré, les calottes glacières se reconstitueraient, etc.
Comme ça ferait beaucoup de travail il n'y aurait plus de chômage, et comme ça mettrait un terme à la faim dans le monde il n'y aurait plus de guerre. Les soldats seraient troubadours, et, heu... enfin bon, c'était juste une idée comme ça. » (18 avril 2010)
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Mais est-il si vrai que ça que l'augmentation du CO2 dans l'air soit si favorable aux arbres, petites fleurs, patates et céréales, sauvages ou cultivées ? Le CO2, ça fait partie de leurs nutriments, OK, mais on peut se dire aussi, d'abord, que la végétation n'a pas attendu l'homme pour se goinfrer de CO2 : elle n'a pas spécialement besoin de ce supplément de CO2 apporté par l'industrie humaine, elle se débrouille très bien sans, pour assurer sa photosynthèse.
Et puis il y a des études… (Aaah, les "études"… Chacun sort la sienne… Alors je vais pas me gêner… Y a pas de raison…)
Tandis qu'une étude nous explique que le réchauffement climatique, ça va nous rendre malades et nous cuire façon court-bouillon, une autre nous explique que les arbres poussent plus vite grâce au réchauffement climatique, puisqu'ils se nourrissent de CO2. Les arbres et toutes les plantes à chlorophylle, donc les légumes, les fruits……… la bouffe de base, quoi. L'avenir serait donc un monde chaud où on vivrait à poil au milieu d'une végétation abondante et d'arbres gigantesques. Quelque chose comme le jardin d'Eden, même sans les dômes de l'ami Bruno. (Nous, on aimerait bien, on est végétariens – surtout lui.)
MAIS il est à craindre que l'argument soit fallacieux. (Vous y croyez, vous ?)
(Et les plantes, d'abord, elles éprouvent du plaisir, au moins, en se reproduisant ?)

Il va falloir encore faire un peu de science (bio). D'abord il faut quand même voir que la croissance (végétale) a des limites. La vitesse de croissance aussi. La lumière du soleil et le CO2, c'est pas le tout : il faut aussi de l'eau de qualité, en abondance, et ça………? Et d'autres nutriments issus de la terre, sels minéraux, phosphate, azote – naturels… ou artificiels. Et ça aussi………?
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Jean-Paul Besset, dans "Comment ne plus être progressiste… sans devenir réactionnaire" (Fayard, 2005), p 62, note : « Cette croissance accélérée des plantes vivrières par l'apport de gaz carbonique (CO2) provoque une diminution de la teneur en protéines et en vitamines. » En ce cas, où est l'intérêt (nutritif) ?
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Autre chose, c'est encore frais (Le Monde, 15 mai 2010) :
# Du CO2, mais pas trop
Plus l'air ambiant contient de dioxyde de carbone (CO2), plus la végétation terrestre est censée prospérer et, en définitive, fixer du carbone atmosphérique sous forme organique. Selon des travaux américains, ce constat de bon sens est simplement erroné. Les chercheurs ont procédé à des contrôles de croissance sur le blé et Arabidopsis (de petites plantes ressemblant au chou et à la moutarde très utilisées pour étudier la biologie végétale) dans une atmosphère enrichie en CO2 jusqu'à 720 ppm (parties par million), contre les 380 ppm aujourd'hui présentes dans la basse atmosphère terrestre. A leur surprise, la croissance de ces plantes en a été légèrement inférieure, en raison d'une dégradation de leur capacité à fixer l'azote présent dans le sol.
Les auteurs concluent à une dépendance croissante de l'agriculture aux fertilisants azotés à mesure que les concentrations atmosphériques en CO2 augmenteront. (Bloom et al., "Science" du 14 mai) #
C'est con.
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J'ai aussi retrouvé ça dans mes archives :
Patricia Reaney, Libération, lundi 05 septembre 2005 :
# Le réchauffement climatique menace de propager la famine
Environ 500 millions de personnes souffrent déjà de la faim dans le monde, mais le problème risque de s'aggraver avec l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
« Nous pensons que les changements climatiques vont aggraver les problèmes actuels des millions de personnes menacées par la faim, probablement à hauteur de 50 millions », a déclaré le professeur Martin Parry, du Bureau britannique de météorologie. « La grande majorité, environ les trois quarts de ce chiffre, se trouveront en Afrique. »
Pour éviter un tel risque, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20 fois plus que ce qui est prévu par le protocole de Kyoto. Lequel prévoit, d'ici 2008-2012, une réduction de 5,2% des gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990.
Par ailleurs, le professeur américain Steve Long, de l'Université d'Illinois, a révélé des expériences dans le domaine agricole qui viennent renforcer ces thèses. Il a d'abord souligné que certes l'élévation du niveau de CO2 stimulerait la croissance des plantes. Mais lors de ses expériences de terrain, l'équipe de Long a découvert que cette stimulation n'équivalait qu'à la moitié de leurs prévisions et ne concernait pas le maïs. De plus, une augmentation du niveau d'ozone dans l'hémisphère nord, autre conséquence attendue du réchauffement, pourrait finalement entraîner une diminution des rendements.
« Nous avons mené, dans l'Illinois, les premières expériences de cette situation en plein air. Nous avons découvert avec nos semis de sojas qu'en cas d'élévation aux niveaux attendus en 2050, les rendements baissent d'environ 15%. », a expliqué Long. « Cela annule donc toute stimulation due au dioxyde de carbone.  #
http://www.liberation.fr/page.php?Article=321483
— Ouais… Peut-être, oui, que la Terre peut nourrir douze milliards d'habitants, mais pas en même temps !
L'idée d'une population nourrie grâce à la surabondance de dioxyde de carbone, c'est soit un rêve naïf… soit une manœuvre pour dire : ne changeons rien à nos habitudes surconsommatoires – business as usual.
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"Le Monde vert… enfin" (2002).
Couverture pour Bifrost 29, Spécial Andrevon. (Janvier 2003)

vendredi 13 août 2010



LO N° 405 (13/08/10)
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— Le sport…
— Encore !
— Ben oui, c'est encore l'été les vacances ô mondieu quelleu chan-anceu…
— Lemaitre au cent mètres, Renaud Lavillenie à la perche, et côté piscine Camille Lacourt, Jérémy Stravius, Yannick Agnel, Mélanie Hénique, Sébastien Rouault, Ophélie-Cyrielle Étienne…
 — Et Alain Bernard ?
— Sans sa combinaison magique, il flotte plus…
— Rien que des blancs…
— Des blonds, même, rien que des blonds et des blondes !
— C'est la revanche des blonds !
— Tu crois que y a un complot, que Marine Le Pen leur fourgue de l'EPO…?
— Nan, à la piscine, c'est le chlore qui décolore…
— Heureusement quand même, y a eu Myriam Soumaré !
— Tu me rassures… Parce que les blonds, quand y en a un ça va…
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VENDREDI 13

Sur ce site
http://www.deadmentellnotales.com/onlinetexts/robinson/crusoe.shtml
on trouve toute la série d'illustrations de N.C.Wyeth pour Robinson Crusoë – et c'est sublime !
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« Ça porte malheur de se marier un vendredi 13 car il n'y a pas de raison pour que ce jour fasse exception. » (Georges Courteline)
« Se faire enterrer un vendredi 13 ? Il faut vraiment ne pas être superstitieux. » (Leo Campion)
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Et, à propos d'île déserte… un poème de Boris Vian.
ÎLE DÉSERTE
Les enfants de maintenant
Quand ils ont cainze à vaint ans
Ils sont tristes et silencieux
Ils ont peur des vieux vicieux
Ils s'ennuient dans les cafés
Et rien ne leur fait d'effet
Et quand on leur parle bas
D'abord ils ont encore peur
Et puis peu à peu ils s'ouvrent
Et ils osent vous répondre
Et les garçons ils vous disent
Il n'y a pas de travail
On ne peut pas accepter
De travailler que pour manger
Et puis il y aura la guerre
Et on a mal de devoir attendre
Les arbres sont verts avec des yeux tendres
Le soleil est là, et dans cinquante ans
On aura la peau si épaisse
Qu'il ne la traversera plus
Et à quoi bon, à quoi bon
On sera vieux ou bien perclus
Et on n'en profitera plus
Et les filles
Elles n'aiment pas les hommes
Un homme ça peut blesser
Ça peut acheter, salir, ça peut faire un enfant
Il faut travailler, on est si jolies
On va s'abîmer
Les filles laides n'ont pas de problème
Ou tout au moins le problème est résolu
D'autres pensent : les gens qui passent
Ils attendent leur autobus
Comment voulez-vous vivre avec
Des gens qui s'intéressent à l'autobus
Ça ne tient pas debout
Alors les frères ? On s'en va
Vivre sur une île déserte ?
Il n'y a pas d'île déserte
Mais on peut toujours y croire
Sans engagement de votre part
On va s'en fabriquer une
Ça, alors, ça simplifie tout
Mais l'île déserte prend l'eau
Car depuis qu'on en fait plus
Comme pour les très vieux violons
Le secret s'en est perdu.

(Boris Vian. "Poèmes inédits" inclus dans "Cantilènes en gelée". 10/18)
Ce poème n'est pas daté. Vraisemblablement 1952 ou 53. Mais (malgré son écriture assez relâchée, il faut l'avouer) il va bien avec "de nos jours".
(En passant, la présentation de la première édition des Cantilènes en gelée se terminait ainsi : « œuvre dont l'idée directrice imite trait pour trait la démarche des maîtres de pensée chrétienne, de Ponce Pilate à Delly. »

ERREUR 404 (désolé)

lundi 9 août 2010

Comme si de rien été.


LO N°403 (09/08/10)
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BONNES NOUVELLES  (Parce que c'est la Saint Amour…)
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CIEL BLEU
Avec un trafic en baisse de 4,9 % à 57,9 millions de passagers, l'aéroport parisien de Roissy a perdu une place au classement mondial en 2009, se positionnant désormais 6ème. Le trafic mondial a baissé de 1,8 % sous l'effet de la crise. (Le Monde)
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AMAZONE BLEUE
L’Equateur abandonne l’exploitation de gisements de pétrole. Cette initiative de l’Equateur représente une contribution directe à la lutte contre le changement climatique. Elle évitera le rejet dans l’atmosphère de plus de 400 millions de tonnes de carbone.
http://www.actualites-news-environnement.com/
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BIO VERT (d'espoir)
FNE (France Nature Environnement) estime que, même si on est encore loin de l’objectif de 6% des surfaces en agriculture biologique d’ici 2012, la dynamique engagée sur les conversions est un signe très positif. L’augmentation du nombre d’exploitations en bio n’a jamais été aussi forte en France, avec 3 769 nouvelles exploitations en 2009 et une hausse des surfaces en conversion de 86%. La tendance se confirme en 2010.
http://www.actualites-news-environnement.com/
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ALGUE BLEU-VERT
Dans le cadre d'un projet financé par l'Union européenne à hauteur de 1,4 million de dollars et administré par la FAO, sur les bords du lac Tchad, les femmes récoltent et transforment des quantités croissantes d'une variété d'algue bleu-vert, extrêmement riche en protéines, en fer et en bétacarotène, connue sous le nom local de « dihé ».
http://www.actualites-news-environnement.com/
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HALALGUE VERTE
Quick fait des hamburgers halal. Plus de bacon dedans. Tant mieux : le bacon c'est du cochon, le cochon ça fait des lisiers, les lisiers c'est des nitrates, les nitrates ça fait des algues vertes, qui font du sulfure d'hydrogène H2S, qui n'est pas un gaz à effet de serre mais  qui fait des morts. (Très prisé pour les suicides, au Japon.)
Complément didactique :
LES ALGUES VERTES DÉGAGENT DU H2S qui pue et qui tue.
Le sulfure d'hydrogène (H2S) ou hydrogène sulfuré est un composé chimique de soufre et d'hydrogène, responsable de l'odeur désagréable d'œuf pourri.
Encore un gaz à effet de serre concourant au réchauffement climatique ?
D'après Wikipedia :
Une des hypothèses de l'extinction permo-triasique, il y a 250 millions d'années.
Il y a 250 Ma, peuplée de créatures essentiellement reptiliennes, la Terre connaît un bouleversement majeur dû à un réchauffement climatique. Ce réchauffement de l'atmosphère provoque le ralentissement, voire l'arrêt total des courants océaniques qui sont alimentés par la descente en profondeur de l'eau froide aux pôles. Or ces courants apportaient de l'oxygène et des nutriments nécessaires à la vie marine. Donc la plupart des créatures marines meurent et tombent au fond des océans. Leur décomposition dégage d'énormes quantités de sulfure d'hydrogène qui remontent à la surface et viennent empoisonner l'atmosphère. Les animaux terrestres sont eux aussi décimés. Cette période de la vie terrestre est nommée Extinction du Permien.
Cette prolifération mortelle de H2S serait donc la conséquence d'un réchauffement climatique et non sa cause. Ce qui veut dire que, dans les circonstances actuelle de réchauffement climatique (quelles qu'en soient les causes) ça pourrait recommencer. Malgré tout, si ça peut vous rassurer, l'explication de cette extinction permo-triasique par le sulfure d'hydrogène reste une hypothèse – à corréler à d'autres.
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PROXI
On boude les centres commerciaux, paraît-il. Appauvrissement ou sobriété volontaire (et mutine) ? On retourne au commerce de proximité. Ce n'est pas qu'il soit moins cher, c'est qu'il est, justement, à proximité. Donc on fait son calcul et son choix : soit temps passé en déplacement + carburant > super-marché discount, denrées moins chères.… soit marche à pied avec caddie à roulette comme une vieille et petit commerçant ou marché du coin avec denrées plus chères… (et encore…) (Bien sûr les grands distributeurs ont vu le coup et ouvrent des petits magasins "de proximité" en ville ou en banlieue.)
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MER BLUES
La fuite est sous cloche. Hémorragie stoppée. 780 millions de litres se seraient échappé du puits. Où est passé ce pétrole ? Rien d'évident : on n'a pas une couche noire flottant sur l'eau. Quand il y avait quelque chose visible, entre deux eaux, c'était un truc orangé et assez fluide, au point qu'on aurait pu croire à une fuite d'Orangina. Le ptröl se serait dilué dans l'ö ou aurait été déjà bouffé par les bactéries. (Les bactéries du golfe du Mexique sont plus terribles que des piranhas.) Est-ce plus grave ou moins grave qu'une "vraie marée noire" (ou "marée vraiment noire"), avec ses galettes (chipolatas, plutôt, là-bas, on n'est pas en Bretagne) flottant en surface et s'étalant comme des bouses sur les plages ?

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ÇA TOMBE SOUS LE SENS (et ça ne s'en relève pas)
« Chacune de nos crises est une occasion inespérée d'identifier les raisons de son apparition » ai-je lu je ne sais plus où, sous la plume d'un (sans doute) grand penseur. C'est intéressant. Par exemple : la guerre de 40 est une occasion inespérée d'identifier les raisons de la guerre de 40. La marée noire du golfe du Mexique est une occasion inespérée d'identifier les raisons de la marée noire du golfe du Mexique. Etc.
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Décidément, Kouchner est un mauvais Français ! (Ou peut-être simplement un imbécile…)
« La langue française n'est pas indispensable : le monde a bien vécu avant elle. Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » (Bernard Kouchner, "Deux ou trois choses que je sais de nous" page 151 (Robert Laffont, 2006), référencé sur le portail du ministère des affaires étrangères… chargé aussi de la francophonie. La phrase est extraite du chapitre intitulé : "L'anglais, avenir de la francophonie". Ce qui autorise son homologue britannique, Chris Bryant, à dire au Parlement anglais : "Le français est une langue inutile." (D'après Jean-Loup Cuisiniez, Chartres – Courrier des lecteurs du Monde, 22 juillet 2010.
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— Celle-là, elle a pas sa langue dans sa bouche ! (Secret Story)
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— Moi, je vais chez le boucher, je demande du steak haché. C'est pas que j'aime ça, c'est pour mon chat ; mais ce que j'aime, c'est voir la machine tourner : la viande qui sort, on dirait des lombrics tout frétillants.
— La viande, pour qu'elle soit bonne, faut qu'elle frétille, c'est sûr, faut qu'elle soit encore vivante – ou quasi.
— Moi je connais un type, il est végan
— …? C'est un extraterrestre ?
— Nan, les végans, c'est des végétariens encore plus végétariens que les autres : il veulent même pas de fourrure, de cuir, que ça soit ceintures ou chaussures, pas de laine, pas de cosmétiques contenant des produits animaux, n'importe lesquels… Rien d'animal, rien.
— Ils aiment pas les animaux, quoi.
— Ou ils sont allergiques.
— Et ben le type, tu lui montres un boucher, ou un steak tartare, il vomit. Direct.
— Merde ! Mais il vomit QUOI ?
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dimanche 8 août 2010

LE CO2, BOUC ÉMISSAIRE DES ÉMISSIONS


LO N°402 (08/08/10)
LE  DÉRÉGLEMENT CLIMATIQUE ET SES NÉGATEURS
SUITE 20 (Suite des LO 359, 360, 361, 367, 369, 373, 376, 380, 383, 387, 397, 398, 399.)
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BOUC ÉMISSAIRE et VÉGÉTATION
Mon contradicteur François Gervais ("Physicien sceptique", déjà présenté dans les LO N°361 et 383 ) me disait :
— Quel intérêt à faire du CO2 le bouc émissaire de toutes les pollutions alors qu’au contraire d’être un poison, c’est le nutriment indispensable d’une végétation qui en redemande ?
Là dessus, c'est l'occasion de faire le point et de répondre sur deux aspects : le bouc émissaire, le terme pollution et la végétation.
Le reproche de bouc émissaire est justifié. Le bouc émissaire biblique a la fonction de prendre sur lui (de recevoir, plutôt : il n'a rien demandé) les tensions d'une société à un moment de son histoire, de "payer pour les autres", qu'il soit coupable ou non. Sacrifice défoulatoire. En effet (LO 359), j'ai d'abord considéré le CO2 comme "résumé", ou "prétexte", et plus tard comme "symbole", et ce dans une optique  de "com" = information / propagande. (N'ayons pas peur du mot : il s'agit de propager des infos et, au delà, des idées. Ce qui ne veut pas dire que tous les moyens sont bons…) Cela dit, le CO2 n'est ni un bouc ni un jésus…
J'ai eu d'autres réactions concernant le terme prétexte, analysé comme "mensonge", donc manipulation, propagande au pire sens… (Je reviendrai plus tard sur la question information / communication / propagande…)
Ça m'a en tout cas poussé à chercher sur quoi focaliser la communication, au delà de ce malheureux et encombrant CO2.
1) Donc creuser d'avantage les questions scientifiques (à mon niveau), et du coup mettre en valeur les autres GES, méthane, vapeur d'eau, halocarbures, protoxyde d'azote…  (LO 369, 376, 380). Et accessoirement détromper ceux qui confondent réchauffement climatique et trou dans la couche d'ozone. (LO 383)
2) Insister sur le terme Equivalent-CO2 ou Equivalent-carbone, Eq.C ou PRG (potentiel de réchauffement global). (Ce système de mesure incluant tous les GES est trop souvent lu simplifié en CO2 tout court, d'où l'argument des négateurs : vous êtes obnubilé par le CO2 d'origine humaine, et ce CO2 d'origine humaine, sur le total de ce qui entre en jeu, c'est peanuts.)  (LO 376)
3) Travailler la question du savoir, de la certitude, du doute, la conviction, la croyance, le scepticisme, l'empirisme, la critique, l'argument d'autorité, le déni, la responsabilité (je n'en ai pas fini avec…), donc, disons, en gros, la philosophie des sciences. (LO 387, 397)
4) J'ai insisté aussi sur les (nécessaires ?) simplifications et quasi-certitudes utilisées par le GIEC dans les résumés de ses rapports destinés aux hommes politiques ignares et pressés et au grand public de même. Simplifications nécessaires ou non ? Comme toute vulgarisation scientifique ? C'est la problématique (non scientifique) de la communication / propagande. La question du dérèglement climatique est une question à la fois scientifique et politique (géopolitique), et les deux domaines ont beaucoup de mal à s'entendre, ce n'est pas nouveau. Mission impossible ? (Les scientifiques, très honnêtement et dans leur pureté, se sentent souvent trahis par cette vulgarisation. L'ennui, c'est que cet idéal de pureté confine, en l'occurrence, à l'irresponsabilité : la question du dérèglement climatique n'est pas un simple sujet d'étude et de publication dans les revues spécialisées, c'est une question de survie de l'espèce, rien que ça ! Mais ça, c'est pire que de la politique droite/gauche, c'est de l'idéologie cosmique…)
5) J'en suis venu à focaliser l'accusation, au delà des GES, sur le PÉTROLE et, encore plus généralement, sur l'ÉNERGIE sous toutes ses formes (surtout les "non-renouvelables") et la chaleur qu'elle produit. Le CO2 et les autres GES ne sont que des symptômes d'une maladie plus profonde : notre surexploitation énergétique. (LO 367) (Derrière encore, il y a notre surproduction / surconsommation de tout un tas de choses, du nutella au voyage aux Philippines… Derrière encore notre surpopulation…)
Tout ça alors que le but de la manœuvre, pour moi, dans cette série, n'était pas d'expliquer globalement le dérèglement climatique mais de mettre en valeur l'idée que :
1) Réchauffement climatique il y a.
2) S'il n'est pas du tout d'origine anthropique (nous), on n'y peut rien.
3) S'il n'est ne serait-ce qu'un chouïa d'origine anthropique, agissons sur ce point, le seul à notre portée.
4) Et par la même occasion, ça nous amènera à calmer la surexploitation des ressources en énergie et matières premières et les diverses pollutions qui s'ensuivent.
Je reste sur cette thèse.
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Maintenant, la question de CO2 ET VÉGÉTATION
En commençant par LE CO2 et LE TERME "POLLUTION"


J'ai plus d'une fois, comme tout le monde, ou comme les médias, parlé de pollution à propos du CO2 et autres gaz à effet de serre. Et je continuerai sans doute, à l'occasion, par facilité. Mais je reconnais que c'est un abus de langage. Le CO2 n'est pas un polluant, ni un "rejet toxique", au même titre qu'un produit chimique ou radioactif, un pesticide, un solvant… (En Bretagne, les algues vertes  qui dégagent de l'anhydride sulfureux (ou hydrogène sulfuré) H2S, ça c'est une pollution, au sens strict (comme quoi, le vert, c'est pas forcément bon…). Les lisiers de porc qui s'infiltrent dans les nappes phréatiques sont aussi des pollutions. Les déchets radioactifs qui traînent un peu partout, c'est une pollution. Une marée noire…)
Le CO2, de base, est naturel et normal. Les plantes en bouffent et rejettent de l'oxygène O2 que les animaux respirent (en rejetant du CO2, donc échange gagnant-gagnant). On a tous appris ça à l'école. Il ne s'agit donc pas de "pollution" qui supposerait, pour s'en protéger, l'usage de masques à gaz. (Même si, question image, le masque est intéressant : il fout la trouille. Il sera donc utilisé, à tort, dans des dessins militants = propagande basée sur la peur, donc sur l'émotionnel.)
Le CO2 n'est pas "sale" et n'empoisonne que par sa concentration. Question de quantité, donc, et de quantité relative, c'est-à-dire sa proportion dans la composition de l'air. LE problème, en fait, dont on cause, ce n'est pas que ce gaz nous empoisonnerait (il en faudrait beaucoup plus), c'est qu'il génère (avec ses petits copains GES) de l'effet de serre qui nous réchauffe (trop).
De même, toujours dans le domaine de la précision du langage (c'est un peu mon dada), une énergie "verte" n'est pas "plus propre" ou "moins polluante". Elle émet de toute façon du CO2, qui génère de l'effet de serre. (Voir LO 345, sur le biogaz).
Ça force à réfléchir plus loin.
Si la dangerosité des émissions de CO2 nous semble contestable, on doit se dire que tous les moteurs, tout ce qui dépense de l'énergie, émettent bien d'autres saloperies beaucoup moins contestables : de la chaleur, des particules microscopiques en suspension, des cendres, des poisons, soufre, acides, and so on. Si le CO2 n'est pas "polluant", n'est pas "sale" ou toxique, respirez dans les rues d'une ville, au pied d'une usine ou au cul d'un avion, ou encore derrière un bateau ou un tracteur traitant des arbres fruitiers, vous aurez droit, outre le CO2 (dioxyde de carbone), au monoxyde de carbone (méthode de suicide avérée), au plomb, à la dioxyne, au dioxyde de soufre SO2, aux oxydes d'azote (NO et NO2), à l'ozone (O3)…
— Le métro est le seul endroit où l'air que l'on respire a déjà été pété trois fois. (Tartalacrem)
Et quand des manifestants brûlent des pneus, même si leurs revendications sont justifiées, huez-les ! D'après la couleur et l'odeur de la fumée qui en sort, c'est pas du CO2, mais c'est une sacrée saloperie pour les poumons ! (Pour mémoire : composition chimique d'un pneu : Carbone 70% ;
Fer 16% ;
Hydrogène 7% ;
Oxygène 4% ;
Oxyde de zinc 1% ; Soufre 1% ;
Azote 0.5% ;
Acide stéarique 0.3% ;
Halogènes 0.1% ;
Liaisons cuprifères 200 mg/kg ;
Cadmium 10 mg/kg ;
Chrome 90 mg/kg ;
Nickel 80 mg/kg ;
Plomb 50 mg/kg. Ça vous dit, de respirer ça ?) C'est d'ailleurs interdit par la loi, de brûler des pneus. Mais quand ce sera pour cette raison-là et aucune autre que les CRS chargeront les manifestants, c'est que le monde aura changé : on sera dans ce que certains appellent totalitarisme écologique, mais qui sera peut-être simplement "question de survie".
Tout ça, c'était pour dire une fois de plus que quand on lutte contre les émissions de CO2 (et autres GES), on s'attaque par la bande à tout un tas de saloperies peut-être beaucoup plus graves ou plus immédiatement graves. (D'où l'idée du CO2 "prétexte" ou "symbole"…)
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à suivre