dimanche 31 janvier 2010

REQUINS ET THON ROUGE


LO N° 355 (31/01/10)

Retraite ment.
Le Monde titre : Le PS reste attaché à la retraite à 60 ans
et moi je lis : La peste attachée………
Merde, après la grippa, la gastro, voilà la peste !
…… La vue qui fatigue, sans doute…

Si les jeunes ne trouvent pas de boulot avant 30 ans… S'il faut cotiser pendant 40 ans… Comment pourraient-ils prendre leur retraite à 60 ans…?
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Rex.
Je ne regarde jamais les prestations télévisées de NS. Pas maso. Sa seule vue me la fatigue…… Ah mais c'est peut-être ça, mon histoire de peste… J'attends les compte-rendus, avec des extraits déjà dégivrés.
J'arrive quand même à remarquer quelques trucs dans la soirée télé-réalité-pizza de lundi (ambiance glaciale) : NS s'adresse aux gens par leur nom, bravo, bon travail, mais les hommes ont droit à un Monsieur Truc, alors que les femmes n'ont que leur prénom… et le noir aussi : Rex… tiens, et l'arabe aussi : Samir.
Là est le vrai message qui ressort de cette soirée de communication.
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Comment on se met soi-même dans la merde.
Normalement (théoriquement), un président, quand les choses commencent à cafouiller, à mi-mandat, vire son premier ministre (théoriquement responsable de la politique du gouvernement). Mais quand c'est soi-même, le président, qui fait la politique, et qui le revendique bien fort depuis le début, et quand, en plus, le premier ministre en question commence à être plus populaire que lui, il ne peut que se virer lui-même.
On attend.
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Douleur sans frontière.
Cela dit, nous sommes encore dans l'illusion que le président peut régler des problèmes comme le chômage… Et il a tout fait pour qu'on croie cela, alors même que la politique ultra-libérale qui est la sienne, comme celle de l'Europe, comme celle du monde, interdit qu'un président (un gouvernement, les politiques…) soit à même de régler quoi que ce soit… Et tout en travaillant à maintenir cette illusion (méthode Quay appliquée au pays entier), il peut toujours dire : « Mais c'est pas de ma faute, je fais ce que je peux, c'est la crise, c'est la conjoncture. » On ne peut pas engueuler la conjoncture. On ne peut pas voter pour ou contre la conjoncture.
En fait, le monde politique s'est livré (et nous a livrés) pieds et poings liés au monde du commerce et de la finance.
Et on vote encore.
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2009 : 115 suicides en prison.
57% des Français contre le voile intégral.
Ne pas confondre : le premier chiffre est une réalité. Le second est un sondage d'opinion.
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En hommage à Roselyne B.
En 1923, Louis Jouvet met en scène "Knock ou le triomphe de la médecine" de Jules Romain. Un médecin peu scrupuleux s’installe dans une petite ville et parvient à en convaincre les habitants qu’ils sont tous malades. Il leur prescrit des traitements inutiles, coûteux, et parfois dangereux. La pièce est portée à l’écran en 1933. L’escroc y dit la célèbre réplique : « Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent. »


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Année de la Biodiversité.
Le député UMP de Lozère, Francis Saint-Léger, va essayer de faire passer en douce un projet de loi qui permettrait à TOUS LES VEHICULES TOUT TERRAIN de circuler librement en zone de montagne, loi ouvrant à terme toutes les voies, y compris les sentiers, à la circulation motorisée.
« En territoire de montagne tel qu´il est défini par la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, toute voie praticable par des véhicules homologués pour une circulation routière et adaptés à ses caractéristiques est considérée comme carrossable et ouverte à la circulation. »
Si cette proposition passe, l´impact sera catastrophique sur les milieux naturels et la faune de montagne (fréquentation et chasse). La proposition de loi pourrait être acceptée presque par inadvertance par des députés mal informés des conséquences. (Le député Saint-Léger appartient aux groupes de travail "Chasse et territoires" et "Deux-roues motorisés et non motorisés".)
Des motos vertes, des squads, des 4x4 partout !
Vive la biodiversité !
La proposition en détail :
Une pétition est en ligne sous
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Tranquille escroquerie.
Près du England 's Bristol Zoo existe un parc de stationnement pour 150 voitures et 8 autocars. Pendant 25 ans, le paiement du parking était effectué à un sympathique monsieur.
Les prix étaient de 1.40 € pour les voitures et de 7.00 € pour les autocars.
Un jour, après 25 ans de bons et loyaux services, sans défection, le petit monsieur n'est pas venu. L'administration du Zoo, a donc appelé la mairie et a demandé qu'elle envoie un autre employé. La mairie a effectué une petite enquête et a déclaré que le stationnement était à la charge du Zoo.
A quoi le Zoo a rétorqué que le quidam était un employé municipal. La mairie a affirmé qu'il s'agissait d'une erreur, car cette personne n'a jamais fait partie de son personnel et qu'elle ne lui versait aucun salaire.
 
Pendant ce temps, quelque part au soleil, dans sa belle villa, il y a un homme qui, apparemment, avait installé son propre dispositif de paiement de parking et s'est pointé tous les jours, pendant 25 ans, pour percevoir le prix des stationnements des visiteurs du Zoo...
 Il a travaillé 7 jours par semaine et a ramassé la coquette somme de 560 € par jour... ce qui, au bout de 25 ans, lui a assuré environ 7 millions d'Euros pour sa retraite personnelle.
Et personne ne connaît son nom.
Inutile de recourir au pôle emploi : faites preuve d'imagination !
«Transcrit du The London Times»
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Haïti
« Il y a encore des gens qui se cachent sous les ruines… Mais nous les traquerons jusqu'au dernier ! »

— Bon, maintenant, qu'est-ce qu'on reconstruit en premier ?
— Des orphelinats.
— On vire 4000 employés des hôpitaux de Paris…
— Pour les envoyer en Haïti ?
— Ben Laden revendique un attentat raté… (Mais non, pas Haïti, celui de Noël entre Amsterdam et Detroit).
— C'est vraiment un gros nul !
— D'ailleurs… un attentat…? Vous y croyez, vous ? Vous imaginez que le type avait dans son slip de quoi faire sauter un Boeing ?
— Juste de quoi se brûler les poils des couilles, oui…
— 212 millions de chômeurs dans le monde en 2009.
— Moi, on m'a recensé, hier, j'ai rien dit.
— …?
— Je veux pas les forcer à dire 212 millions virgule 1.
— En Russie, 200 gastro à cause d'une eau bénite polluée.
— Amen.









mardi 26 janvier 2010

ANGELINA JOLIE


LO N° 354 (26 01 2010)

Le Monde.fr
Article sur la prestation de NS hier soir. 33 commentaires négatifs sur 35.
Dans l'un : « Tous les politiques depuis 30/40 ans sont responsables et… impuissants. »




Quelques remarques de plus sur Haïti.
— Les USA, se présentant comme grand frère protecteur, c'est dans leur rôle traditionnel.
— Mais ils en profitent pour réoccuper Haïti…
— Pourquoi faire ? c'est tout foutu, là-bas…

Complot ?
A l'occasion du réchauffement climatique ou de la grippe A, d'aucuns entonnent le couplet du complot mondial, conspiration fomentée par "les maîtres du monde" pour, entre autres, travailler à éliminer un max de la population mondiale. Je reparlerai certainement un de ces jours de la théorie du complot… à force d'être entouré de tenants de cette théorie, on devient parano ! Mais si "les maîtres du monde" voulaient vraiment travailler à cette dépopulation, ils ne bougeraient pas d'un pouce, côté Haïti comme ailleurs, ils les laisseraient crever sous leurs ruines…
Ce qui n'exclut pas le cynisme. Hilary Clinton l'exprime à mots à peine couverts : les aider chez eux pour ne pas les voir débarquer en masse chez nous. C'est en filigrane derrière bien des actions humanitaires. Tiens, ça me rappelle que j'ai fait un dessin sur ce thème il y a bien… 10 ans ou plus…
… Recherches, recherches… Fouilles dans vieilles strates de vieux papiers…
Argh ! Ce dessin est tout pourri ! (graphiquement). Mais l'idée reste. Donc, je le refais ! (De l'art de se donner du boulot quand on est à la retraite…)




Fragilité
L'aspect habitations mal construites, sans normes anti-sismiques et avec du béton merdique pour cause de pauvreté, détournements, corruption, etc., ça entre en jeu, sans doute, mais ce n'est sans doute pas l'essentiel du problème.
Une fois de plus, se démontre la fragilité de notre système, (notre fragilité : Haïti est un gros plan). Quand toute la vie fonctionne "en flux tendu", quand on dépend, pour manger, d'importations de nourriture ; pour les hôpitaux, de l'électricité ; pour toutes les communications aussi…… Alors, quand les routes sont pétées, l'aéroport défoncé, le port en vrac, les centrales électriques claquées, le réseau d'adduction d'eau éclaté… on est foutu.
Avec là bas, un plus, un pire. Historique. Avant c'était le pire ordinaire, installé, comme un "mode de vie". En quelques minutes on est passé au pire extrême.
On ne peut en espérer qu'une chose : que cette crise sismique serve de révélateur, qu'elle enclenche une réaction, un retournement durable. A priori, c'est peu probable, quand on voit qu'on a mis le même espoir dans la crise bancaire, vue comme un révélateur dramatique qui obligerait à changer les mœurs financières, et que six mois après, c'est reparti comme un seul homme… jusqu'à la prochaine bulle et son éclatement façon AZF.
Surgit derrière ça l'idée d'une table rase : tout reprendre à zéro. Pas de sparadraps, pas de rustines, tout raser et tout reconstruire – normes sismiques, bien sûr, mais aussi matériaux locaux et naturels, éoliennes et panneaux photovoltaïques, gestion de l'eau bio de la source à l'élimination, agriculture bio partout, gestion des déchets… Faire de ce pays une île modèle, écologiquement parlant (et j'entends "modèle" tant au sens d'expérimentation qu'au sens de démonstration pour le reste du monde.) Ça coûterait combien (à la "communauté internationale") ? Quelques milliards, sans doute, voire dizaines de milliards.
Moins que le sauvetage des banques.

Haïti : 3 millions de SDF.
En France, la consommation a été multipliée par 3 depuis 1960.

160 avions par jour à Port-au-Prince, maintenant. Le bilan carbone va être lourd.
Chaque avion qui amène des diplomates, des people ou des journalistes, c'est autant de moins qui amène des médecins, des secouristes ou des colis de bouffe.
Mangez des journalistes ! Mangez George Clooney, Brad Pitt…
Pour moi, Angelina Jolie suffira…



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Le séisme n'en finit pas de faire des victimes : Super-Nanny, Roger Pierre, Jacques Martin…

Et pendant ce temps, la Californie, après les incendies, se tape la tempête, la pluie — et les glissements de terrain : les pluies torrentielles sur les collines brûlées, ça ne pardonne pas. Et tout ça dans une économie en faillliiittte qui se solde par des milliers de postes supprimés… dans l'éducation. Pourtant, Holliwood, tous ces films qui rapportent des millions de $, tous ces acteurs qui gagnent de millions de $… où ça passe ? (En Haïti ?)
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« Salut !
Est heureuse qu'enfin je peux t'ecrire personnellement la lettre.
J'ai trouve tien e-mail sur le site des connaissances.
Je veux faire connaissance beaucoup avec un bon homme dans Internet.
J'espere beaucoup que maintenant nous pourrons faire connaissance personnellement et tu ne negligeras pas ma lettre.
Je la premiere fois essaie de faire connaissance dans Internet.
J'a la fois ne faisais pas connaissance ainsi.
Je pense qu'a moi ne se trouve pas dans ma premiere lettre se repartir. Si tu me reponds cela je te raconterai absolument plus de lui-meme!
Je t'envoie la photo moi.
J'avec l'impatience attendrai ta lettre.
J'espere que tu repondras maintenant vite. Ne me force pas a attendre ta lettre et je te paierai de retour toujours.
Avec l'impatience j'attends ta reponse.
TON nouvel ami Svetlana ! »

Ma chère Svetlana,
D'après ta photo, tu sembles absolument charmante. Pourtant quelque chose me fait penser que tu es seulement un logiciel de génération automatique de poésie :
« J'avec l'impatience attendrai ta lettre. »… Qui ne rêve d'écrire pareille phrase ?!
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Dans le même ordre d'idée, lu dans les commentaires d'un blog quelconque :
« Je ne puis pas prêt à avaler les couleuvres avec lesquelles les médias nous matraquent. »
Toute une saga !
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vendredi 22 janvier 2010

ZOMBIES…


LO 353 (21 01 10)

HAÏTI, ça fait très mal.

"Se sou chen mèg yo wè pis" =
"Seul le chien maigre est accusé d'avoir des puces"

On entend des tas de bêtises : L'énigme d'un séisme… l'injustice de la nature… le séisme aveugle… qu'est ce qu'on a fait au bon dieu pour mériter ça…? Haïti île maudite… paye pour avoir exercé trop tôt son besoin de liberté…
« Dieu, qu’ont-ils fait de mal pour que tu les martyrises, ces enfants mal-aimés, sacrifiés, orphelins ? Ils chérissaient ton nom, vénéraient tes églises. Ils n’avaient pas grand-chose. A présent, ils n’ont plus rien » (Aznavour)
Pourquoi, mon Dieu, pourquoi ? Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu pour que……… Gna gna gna… Dieu, le Diable, le bien, le mal, la souffrance des innocents. Une punition de Dieu, bien sûr, à moins que le Diable s'en soit mêlé. Le télévangéliste Pat Robertson déclare sans rire que les esclaves haïtiens ayant conclu jadis un pacte avec le Diable, le peuple en paye le prix aujourd'hui. Au lendemain du 11 septembre, et à la suite de Katrina, le même télévangéliste était d'avis que les attentats tenaient au fait que « les Américains approuvent l'avortement, l'homosexualité et la séparation de l'Église et de l'État ».  
Punition. Malédiction. Sacrifice ! Les dieux veulent du sang, depuis toujours ! Mais d'où vient cette notion putride de sacrifice ? Une épreuve envoyée par Dieu ? Que dire à ça, sinon : CONNARD !

Bon tout le monde n'est pas mort, hein ?! Sinon, ça serait de la non-assistance à humanité en danger. C'est bien la preuve que Dieu est avec nous. Halleluyah ! Il y aurait pu en plus y avoir un tsunami, un cyclone, une épidémie de grippe A, une invasion de sauterelles, une grève de métro, un furoncle sur le nez d'Obama…
Un prêtre catholique d’origine haïtienne: « Imaginons un peu, dit-il, si c’était arrivé par exemple à 5 heures du matin, les résultats seraient plus catastrophiques. Dans tout ça, on voit, malgré tout, la main de Dieu. Dieu a vraiment un amour spécial pour ce peuple. »
CONNARD !

On pourrait arrêter de parler de "miracle" chaque fois qu'on sort un vivant des décombres ? Il n'y a pas de miracles. Il y a certaines capacités de survie de l'être humain auxquelles on ne s'attendait pas, et l'obstination enragée des sauveteurs humains, c'est tout.

Ni prier ni piller : manger.



Les secours continuent d'arriver. Et les secousses.
Largage d'urgence. Vaut-il mieux assurer comme ça l'urgence, avec bagarres à la clé. Ou dire aux gens : attendez encore 8 jours, qu'on ait débarqué, dressé des centres de distribution, organisé les files d'attente ?
Même question pour la médecine et la chirurgie, comme à la guerre : on ne s'acharne pas sur les plus grands blessés, dont on sait que de toute façon ils sont foutus.
Les USA aux premières loges, c'est normal : ils sont les plus proches et ils ont de gros moyens, malgré la crise. Solidarité géographique. Ils ont aussi à se refaire une santé compassionnelle, une refondation morale. Rédimer Katrina. Et le reste, les guerre, Irak, Afghanistan : montrer qu'ils savent faire autre chose, déployer la même puissance, la même technicité pour le bien. Et puis quelque chose comme une solidarité noire, obamesque.
Après, bon, qu'ils débarquent avec leurs gros rangers, les armes et tout et qu'ils donnent l'impression de vouloir avant tout maintenir l'ordre, c'est dans l'ordre des choses. On est les Américains, on est les héros, les plus forts, on débarque, poussez-vous.
On n'attend plus que des drones capables d'envoyer une bouteille d'eau directement dans la main d'un Haïtien isolé…

Ils vivaient dans des taudis ? Pas forcément. Beaucoup de béton (mauvais béton, sans doute). Le bâtiment de l'ONU (la "mission de stabilisation"!) a particulièrement morflé. A étages comme un HLM et sans normes sismiques. (On savait pas que la région est sur une faille ???)



Ici, les vivants cohabitent avec les morts. Mais ça a toujours été le cas ! On espérait la disparition d'une bonne centaine de mille d'humains de la surface du monde, ça serait déjà ça, mais en Haïti, ils ont un truc, le vaudou, pour faire revenir les morts sous forme de zombies, esclaves décervelés qui vont tout reconstruire ! Une ville de tombes en béton !

Le Shark : « On va reconstruire. J'appelle tout de suite mon ami Bouyghes. »

Avec ça, le festival Étonnants Voyageurs rayé de la carte. Mais que n'est-il resté à St Malo ?!

On apprend des mots d'Anglais : havoc = ravages.

On a parlé de réfugiés politiques ; on commence à parler de réfugiés climatiques ; mais il va falloir élargir le champ : partout des réfugiés catastrophiques. Les catastrophes incluant politique, guerres, climat, tsunamis, séismes, épidémies.

Pendant ce temps, en France, neige, verglas, pluie, les pavés sont glissants, on déplore des cols du fémur et des Alix enfin orphelins.

Et les bonus toujours sont mirobolants.
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Pour d'autres considérations sur Haïti, on peut se reporter à mes LO du temps de Katrina (44, 46, 47, 49) et d'autres évoquant plus généralement la question des épidémies (grippe aviaire, à l'époque) et des prétendus risques d'épidémies liées aux catastrophes. (57, 58)

dimanche 17 janvier 2010

JANCO


LO N° 352
Jean-Marc JANCOVICI
Quelques citations fraîches. Les (( )) sont de moi. Les soulignages aussi.
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AVANT COPENHAGUE
http://www.manicore.com/documentation/articles/entretiens/FNSEA.html
# Un problème est que les électeurs voudraient que le réchauffement climatique soit évacué sans que l'on ne leur demande trop de concessions comme consommateurs. Or pour parvenir à un accord équitable et significatif, il faudrait que le bilan carbone d'un français soit divisé par 10 d'ici à 2050. ((Et moi qui parlais d'un quart d'ici 2020 !))
# Les émissions de gaz à effet de serre (GES) vont baisser quand même, car elles sont pour l’essentiel occasionnées par l'utilisation du gaz, du pétrole et du charbon, qui sont des ressources épuisables. ((En cours d'épuisement, même.))
# Selon l'Institut français du pétrole, les contraintes sur la production conduiront à un nouveau choc pétrolier d’ici 3 ou 4 ans. Pour le gaz, le pic avant le déclin est prévu dans 10 ans environ, et pour le charbon ce sera dans 50 ans tout au plus.
# Les limites de stock (sur les combustibles) nous imposeront de changer, mais idéalement cela doit se faire dans des conditions sociales et humaines acceptables.
# Il faut comprendre que l'on a mangé notre pain blanc et il n'y a plus de sortie facile. Il faut donc choisir entre « un peu mal » tout de suite – mais avec beaucoup de projets possibles – ou « beaucoup mal » dans un contexte de chaos, juste un peu plus tard.
# 5 degrés en un siècle pour la planète, cela se terminera en bain de sang.
# Concernant Claude Allègre, ce que j’ai lu de lui contient une densité d’âneries par page imprimée qui est proprement stupéfiante pour quelqu’un supposé avoir un doctorat en physique. ((J))
# Agriculture : L'avantage compétitif lié à la spécialisation des territoires ne va probablement pas durer très longtemps. Entre autres, les transports seront de moins en moins accessibles dans un monde à l'énergie contrainte. L'agriculture [aura alors besoin] de plus d'emplois pour favoriser la polyculture et la transformation dans des zones géographiquement plus circonscrites. 
Une bonne partie des exploitations agricoles, notamment les petites, ont tout intérêt à anticiper ce mouvement pour mieux passer les difficultés à venir. Le problème pour eux se situe plus au niveau des débouchés que des coûts ; il leur faut « tordre le cou » à la grande distribution en maîtrisant des circuits de proximité […]
# A lire : Le dernier livre de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, "C'est maintenant" (Editions du Seuil), pour bien comprendre l'ensemble de la problématique avec un ton humoristique et néanmoins pédagogique. Indispensable pour ne plus dire de bêtises sur le changement climatique.
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PENDANT COPENHAGUE
http://www.manicore.com/documentation/articles/entretiens/chat_metro.html
# Au départ, il s’agit de se mettre d'accord sur la manière de parvenir à remplir l'objectif de la convention climat, qui dit qu’il faut « arrêter la croissance des gaz à effet de serre dans l'atmosphère avant que cela ne devienne dangereux pour les hommes ». 
En pratique les négociateurs ont fini par dire que cela signifiait ne pas avoir plus de 450 millionièmes de CO2 dans l'air (nous sommes à 390, en gros). Personne n'a revu cela à la baisse… ((Mais)) pendant la COP, un chercheur australien de l'université du Queensland est venu expliquer […] en marge des négociations qu'à 450 millionièmes de CO2 dans l'air, tous les coraux seraient probablement morts en 2050. Un des plus grands spécialistes de la NASA (James Hansen) considère qu'il faut même redescendre à 350 !
((Ce qui confirme la démarche des groupes activistes du même nom dont j'ai déjà parlé : 350)). Mais arriver à implémenter physiquement ces objectifs en quelques années supposerait une augmentation tellement rapide du prix de l'énergie que les électeurs des pays industrialisés descendraient dans la rue.
# On ne peut pas se mettre d'accord à 192, et par ailleurs quand on rentre dans le dur, l'angélisme ne résiste pas souvent à l'épreuve des faits (quel Français est prêt à donner la moitié de ce qu'il gagne pour assurer la "convergence" avec les pays moins industrialisés ?) ((Et moi qui parlais de un quart – bis !!!))
# Entre 1,5° et 2°C de hausse, combien de morts ?
— Intéressante question.... Il faut commencer par définir ce que l'on appelle un mort, ça peut paraître sordide, mais c'est comme ça. Est-ce quelqu'un à qui l’on a enlevé 6 mois d'espérance de vie comme en 2003 ((la canicule)) ? Ou un mort est-il quelqu'un a qui on a enlevé 40 ans d'espérance ?
Et ce sont des morts en 2010 ou en 2080 ?
En outre, dans un monde qui va connaître à la fois un changement climatique, une raréfaction de l'énergie "facile" (pétrole et gaz) qui permet justement de s'adapter aux changements un peu amples, une érosion de certaines ressources en parallèle (réserves d'eau, sols...), comment attribuer à une cause en particulier ce qui se passe ?
Bref, ce calcul est tout sauf évident (c'est pareil pour les réfugiés climatiques : amusez vous à essayer d'en trouver une définition précise, ce n'est pas facile !) Disons que, déjà à ce niveau, on va beaucoup trop ajouter à l'instabilité du monde par rapport à ce que nous connaissons actuellement, et après, savoir combien de guerres, famines et maladies ça va déclencher devient un exercice de science-fiction.
Pour finir, je dirais que, à quelques degrés de hausse de la température planétaire en un siècle, il n'est pas exagéré de dire que nous jouons avec l'espérance de vie ou le confort de vie de quelques milliards d'hommes, mais en dire plus serait imprudent. Cette conclusion est déjà suffisante pour nous faire accepter de payer pour que ça n'arrive pas.

# [Je ne suis] pas fondamentalement pessimiste. ((Heureusement qu'il le dit…)) Encore une fois, une partie de l'affaire est gagnée rien que parce que le sujet devient un élément des agendas présidentiels, et ce malgré la crise économique que nous vivons (ou peut-être même à cause de, parce que le lien commence peut-être à être fait entre les problèmes de ressources physiques – le pétrole sur les 8 dernières années – et l'économie).
# Il ne suffit pas de dire, après il faut faire.
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APRÈS COPENHAGUE
[…] Qu’est-ce qu’aurait été un succès, et où commence l’échec ? […]
Le succès aurait-il été l’élaboration d’un texte aussi bien ficelé que Kyoto… sur lequel la moitié des signataires auraient ensuite quand même pu s’asseoir sans autre forme de procès ? [Les pays qui soit ne l'ont pas ratifié, soit n'ont pas respecté leurs engagements]  n’en ont subi aucune mise à l’index sur le plan commercial ou politique, ni aucun inconvénient de court terme particulier.
En quoi un nouvel accord « juridiquement contraignant » […] aurait-il eu une efficacité garantie […] si les chiffres qu’il contenait étaient irréalistes au regard des possibilités qu’ont les dirigeants de ce monde à forcer les consommateurs et les producteurs, c’est-à-dire nous, à réduire les émissions à la bonne vitesse ?
Car Copenhague c’était cela, au fond : la confrontation de nos désirs de citoyens et de nos désirs de consommateurs, la bataille entre notre soif de jouissance immédiate sans limites et la triste finitude de notre planète.
Or dans les démocraties, si le consommateur est contre l’effort qui rend possible la baisse volontaire des émissions (taxes, quotas, normes, obligations….), le traité peut être mis directement à la poubelle, et prévoir des chiffres précis et une ratification solennelle en séance plénière n’y change pas grand-chose.
Ne pas vouloir la baisse sera bien sûr seulement la subir : c’est alors la finitude du monde (à commencer par le pic de production du pétrole et du gaz, l’un en cours, l’autre proche) qui s’en chargera […]
Déconsommer volontairement, ou déconsommer à cause des crises ? Ce choix n’est pas un choix de fonctionnaire ou de ministre, c’est un choix de peuples, donc de présidents. Et la bonne nouvelle de Copenhague, c’est qu’enfin la discussion se passe au bon niveau. Que les grands de ce monde aient passé une nuit blanche, enfermés ensemble dans une pièce, à mouiller la chemise pour rédiger un texte en commun est même une excellente nouvelle, car de mémoire de diplomate jamais 28 présidents n’ont procédé de la sorte pour discuter d’un accord international. Comment ne pas espérer que cet épisode va durablement impacter ce qui se passera désormais ? ((Moi, j'en doute, mais je prends bonne note de cette positivité.))

Par contre, […] en 24 heures, la realpolitik crue a balayé les pratiques préexistantes, envoyant bouler de fait fonctionnaires et ONG, et nous nous sommes retrouvés au G20, c’est-à-dire dans une configuration où les puissants de la planète cherchent à établir seuls des règles du jeu en l’espace de quelques jours, sans faire dans le détail, […] et sans s’encombrer de la signature d’un traité.
Cette évolution a un double avantage incontestable : le premier est que les fonctionnaires de la négociation (qui est permanente […]) ont désormais un mandat politique clair et partagé sur l’ordre de grandeur de ce qu’il faut négocier dans les détails, alors que ce n’était pas du tout le cas jusqu’ici. […]  Le deuxième, c’est que les déclarations faites par les présidents à l’occasion de cette conférence rendent un peu plus probable la mise en place de règles domestiques, les seules qui comptent tant que les traités non respectés ne signifient ni amendes ni invasions militaires. L’avenir du monde dépend un peu plus des subventions à l’énergie en Chine et aux USA que de la signature d’un traité […] déclaration d’intention….
Juger Copenhague à la seule lumière d’une analyse ligne à ligne du texte signé serait donc une erreur […] L’accord de Copenhague […] ne peut pas être dissocié du contexte dans lequel il prend place.
Un exemple parmi d’autres : quand Barack Obama explique que l’accord est bon pour la sécurité énergétique des USA, il dit implicitement qu’il va mettre les bouchées doubles pour limiter les émissions de CO2, car 40% de la consommation d’énergie américaine est liée au pétrole, dont la production mondiale est désormais au maximum, et va baisser d’ici 5 à 15 ans. ((Hum, les USA sont aussi de gros consommateurs de charbon – qu'ils produisent at home…))
Quand le document final parle d’une commission qui doit réfléchir à la mise en place de « source alternatives de financement » pour dégager des fonds, il faut peut-être comprendre, entre les lignes, que l’avènement d’une taxe Tobin souhaitée par la Grande Bretagne et la France n’est plus impossible : qui l’aurait cru il y a seulement un an ? ((Que la commission ne réfléchisse pas trop longtemps, quand même…))
L’histoire – et probablement une histoire assez proche – dira si nous venons de vivre la fin des haricots ou si, tout au contraire, nous venons d’enclencher l’accélération du passage à l’action. Et, d’une certaine manière, c’est à nous, acteurs économiques et consommateurs, de se manifester pour que les mois qui viennent permettent de garder le meilleur et d’éviter le pire. Plus que jamais, dire haut et fort à nos dirigeants que nous avons compris que nous étions à l’heure du passage à l’action, que cela était le sens de l’histoire, et que nous étions prêts à prendre notre part à l’effort, est crucial. #

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Alors échec ou juste temps perdu ? Je trouve Janco plutôt réaliste quand il parle de « la confrontation de nos désirs de citoyens et de nos désirs de consommateurs, la bataille entre notre soif de jouissance immédiate sans limites et la triste finitude de notre planète. Or dans les démocraties, si le consommateur est contre l’effort qui rend possible la baisse volontaire des émissions, le traité peut être mis directement à la poubelle […] Arriver à implémenter physiquement ces objectifs en quelques années supposerait une augmentation tellement rapide du prix de l'énergie que les électeurs des pays industrialisés descendraient dans la rue. »
La bataille individuelle et collective est bien là : entre nos désirs de citoyens maintenant avertis et conscients et nos désirs de consommateurs abrutis, qui ne sont pas "les autres", mais tout aussi bien nous. Il vaudrait mieux prendre ça en compte vite. Plus on tarde, plus ce sera dur – et cher.
« Rendez-vous dans un an à Mexico. »
Bon, il y aura d'abord une nouvelle réunion à Bonn…
Mais chaque mois compte.




jeudi 14 janvier 2010

OXYMORES




LO N° 351 (14/01/10)
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Ce soir, débâcle à la télé. Boycottons F2, un "A vous de juger" réunissant Eric Besson et
Marine Le Pen !
On peut préférer "L'inspecteur Harry tue tout le monde" sur la 3 ou "In ze moule for love" sur Arte. Ou encore, pour ceux qui ont la TNT (Boum !), "La grande vadrouille librairie", avec James Ellroy sur la 5, ou "Poulpe Friction" sur W9.
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On me dit parfois que je fais trop de l'humour noir, ou cynique. Mais ce matin Eric Besson annonce qu'il suspend les expulsions vers Haïti.
J'aurais pas osé.
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Quand on mise tout sur l'avion et que la tour de contrôle est en panne, on es dans la merde.
Quand les maisons sont en béton, les gens sont écrabouillés, et, pour dégager, il faut des bulldozers, des pelles mécaniques.
Quand les maisons sont en bois, les gens sont moins écrasés, et on peut dégager à la main.
Quand on n'entasse pas deux millions de personnes dans une ville (dont 60% de chômeurs), ça fait moins de morts. (Rousseau le disait déjà à propos du tremblement de terre de Lisbonne le 1er novembre 1755.)
Etc.
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La grippe A a remporté un franc succès au box office grâce aux efforts conjugués de Roselyne B, notre boute-en-train nationale, de l'OMS et des labos.
Mais peut-être va-t-on enfin savoir la vérité sur les dessous pas propres de cette affaire…
# Ex-membre du SPD, Wolfgang Wodarg est médecin et épidémiologiste. Il a obtenu à l’unanimité des membres de la commission santé du Conseil de l’Europe une commission d’enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion de la grippe A par l’OMS et les états. # Lire la suite ici :
http://www.humanite.fr/Grippe-A-Ils-ont-organise-la-psychose
Et pour en savoir encore plus, faites une recherche google sur ce Wolfgang Wodarg…

« Roselyne Bachelot est à la santé publique ce que BHL est à la philosophie. » (Dr Dominique Dupagne)

De toute façon, c'est bon : la grippe A est descendue au dessous du seuil épidémique (et la vaccination n'y est pour rien).
Heureusement, la gastro est là, fidèle.
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La délinquance a baissé, mais les violences physiques ont augmenté.
La reprise économique est annoncée, mais le chômage augmente.
Le problème des vaches folles, ce n'est pas la folie, c'est les vaches. (Le trop de –).
Le problème du maïs OGM, c'est pas l'OGM, c'est le maïs. (Le trop de –).
Le problème de l'énergie nucléaire, ce n'est pas le nucléaire, c'est l'énergie. (Le trop de –).
Le problème de la grippe porcine, ce n'est pas la grippe, c'est les porcs. (Le trop de –). (À moins que ce soit l'OMS…? À moins que ce soit Roselyne B.…?  À moins que ce soit les labos…? À moins que ce soit l'institut Pasteur…? Encore un mythe à abattre ?)
Le climat fait des progrès : il respecte les prévisions de Météo-France.
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Tout ça pour dire que oui, décidément, nous vivons dans la société de l'oxymore.


vendredi 8 janvier 2010

Encore des dessins


LO N° 350 (08/01/10)

ENCORE QUELQUES DESSINS QUI TRAÎNAIENT…


















LE DER…


LO N° 349 (07/01/10)

Philippe Seguin – le dernier des tontons flingueurs…
Qui pourrait reprendre son rôle ?
Bernard Blier est mort… Francis Blanche aussi… Jean Yanne ? Ah merde, il est mort aussi…
C'est vraiment la fin d'une époque !

ET APRÈS ?
(D'après les réactions sur Le Monde.fr)
Le successeur sera désigné par NS par décret en Conseil des Ministres… Ouais… Les optimistes diront que cette désignation donne à Sarkozy l'occasion de « se mettre au dessus de la mêlée et de se refaire en partie une légitimité présidentielle. Les paris sont ouverts. »
« Après ce que lui a mis Séguin dans son dernier rapport, eu égard à l'absurdité de sa politique de débauche de fonctionnaires – induisant une gabegie monumentale aux niveaux départemental et régional –, on peut singulièrement s'interroger sur la personnalité qui remplacera son ancien ami... Gageons que notre président saura faire preuve d'intégrité et mettre de côté cette fâcheuse déculottée, pour lui trouver un successeur tout aussi honnête. Ceci dit sans ironie aucune. »
Les autres se demandent…
— Quel paillasson va-t-il nous nommer ?
— Eric Besson ? Il a montré qu'il savait compter (les expulsés).
— Jean Sarkozy ?

— Notre président se targue d'être le meilleur DRH des socialistes. Chiche qu'il en nomme un... Fabius, par exemple.
— Julien Dray pourrait peut-être faire l'affaire après les élections ?

Un minimum de parano pourrait même mener à la question : Philippe Seguin, poil à gratter du gouvernement avec ses interventions en tant que Premier Président de la Cour des Comptes, est-il bien mort de mort naturelle ? Ou "quelqu'un" a-t-il voulu s'en débarrasser ? Il avait déjeuné avec FF, la veille, non ? (Bon, allez, j'déconne…)