vendredi 29 octobre 2010

ARBRES


LO N° 418 (29/10/10)
LE  DÉRÉGLEMENT CLIMATIQUE ET SES NÉGATEURS
SUITE 22 (Suite des LO 359, 360, 361, 367, 369, 373, 376, 380, 383, 387, 397, 398, 399, 402, 406)
Vu que l'Académie des sciences vient de publier, à l'usage de madame Pécresse, un rapport qui, en gros, confirme les thèses du GIEC, et que même Claude Allègre s'est vu forcé de signer, je me dis qu'il serait temps de reprendre ma saga des négateurs et des anti-négateurs.
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CANICULES ET SÉCHERESSES
Si l'année 2003 est apparue comme exceptionnelle avec ses 15 000 vieux séchés sur place, l'année 2010 se présente pas mal non plus. La météo d'été réjouit les vacanciers, mais moins les paysans. C'est la dictature urbaine : le citadin (parisien, sinon rien) en vacances ou en week-end veut du soleil pour entretenir son cancer cutané (ce n'est pas une grossièreté). Le paysan, lui, ce plouc attardé, veut du foin pour ses vaches (Ha-ha!) ou voir pousser son blé (Ha-ha-ha!). Qu'on lui donne de la brioche.
Et donc, avec le réchauffement climatique, les étés cumulonimbustes et caniculaire (et cunilinguistes ?) risquent de devenir la norme annuelle.

# COMMENT LA VÉGÉTATION, DE PUITS DE CARBONE, PEUT SE TRANSFORMER EN SOURCE.
Canicules et sécheresses menacent de "booster" l'effet de serre. (Extraits)
… D'après les modélisateurs simulant, sur leurs supercalculateurs, les interactions entre climat, végétation et CO2, il apparaît qu'à l'échelle de l'Europe la production végétale a chuté de 30 % en 2003 par rapport à 2002, dans les peuplements forestiers comme sur les surfaces cultivées. Une baisse sans précédent au cours du siècle écoulé. Conséquence de cette anémie, une réduction considérable de la quantité de carbone stockée dans la biomasse.
Face aux fortes chaleurs et, surtout, au stress hydrique, les plantes adoptent en effet un mécanisme de défense qui leur permet de limiter leur évapotranspiration et d'éviter de dépérir. Elles ferment les stomates de leurs feuilles, ces minuscules pores par lesquels s'effectuent les échanges gazeux avec leur environnement. Résultat : une photosynthèse ralentie, donc une quantité de CO2 absorbée moindre. Et même, dans le cas présent, largement inférieure à celle émise par la respiration des végétaux. (J'ajoute que chez moi, sur le micocoulier, un arbre typique des régions méditerranéennes, ça se voit à l'œil nu : aux heures les plus chaudes, l'arbre replie à moitié ses feuilles sur elles-mêmes "pour" offrir moins de surface à l'évaporation. Conséquence pour moi : l'ombre en dessous est beaucoup moins fraîche que je le souhaiterais… C'est con.)
En 2003, "l'année de la canicule", les écosystèmes européens ont relâché dans l'air quelque 500 millions de tonnes de CO2. Soit l'équivalent de quatre années de séquestration du même gaz par la végétation.
Ces conclusions inattendues vont sans doute obliger les climatologues à revoir leurs modèles. Ceux-ci prédisaient plutôt que le réchauffement climatique aurait pour effet, en Europe et aux latitudes tempérées, d'allonger la saison de végétation active et de stimuler la flore. Les forestiers en avaient observé des signes avant-coureurs : au cours du dernier demi-siècle, le volume de bois sur pied des forêts européennes a augmenté de plus de 40 %.
L'article de Nature met en fait en évidence l'impact sur les écosystèmes, non pas d'un réchauffement global, mais d'une canicule et d'une sécheresse exceptionnelles. Il n'en sonne pas moins comme un avertissement, dans la mesure où l'une des répercussions attendues du changement climatique global est, précisément, la multiplication d'épisodes extrêmes. (Canicules et sécheresses).
« Si, comme les climatologues le prévoient, le réchauffement planétaire se traduit notamment par une augmentation de la fréquence et de l'intensité des sécheresses, on peut alors penser que la végétation sera moins efficace qu'elle ne l'est aujourd'hui pour limiter l'effet de serre », commente André Granier.
A l'échelle de la planète, les experts estiment que le manteau végétal permet aujourd'hui de capturer entre 10 % et 20 % des émissions humaines de CO2. Ce bouclier vert risque donc de se transformer en menace. De "puits" (capteur) de carbone, « les écosystèmes des régions tempérées pourraient se muer en sources de carbone ».
Cette nouvelle étude s'ajoute aux récents travaux de chercheurs britanniques qui, dans Nature également, décrivaient comment, sous l'effet du réchauffement, les sols libèrent du carbone par millions de tonnes (Le Monde du 09.09.05).
(Pierre Le Hir. Le Monde, 25.09.05)
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DÉFORESTATION
Une forêt mature est un réservoir ("puits") important de carbone. La disparition de surfaces toujours plus grandes de forêt au profit de cultures ou de pâturages a pour effet de réduire l'absorption de CO2 atmosphérique. En effet, à surface égale, la biomasse d'un pré est beaucoup moindre que celle d'une forêt. Replanter, c'est bien, mais la pousse de jeunes arbres ne peut pas absorber autant de carbone qu'en génère la dégradation des arbres morts).
Donc défricher pour semer des céréales ou de l'herbe à vache, donc pour nourrir les gens, c'est pas bon.
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Et quand c'est défricher pour nourrir les bagnoles, c'est pire.
LES AGROCARBURANTS

# Conjuguée aux problèmes de réchauffement, cette ruée vers l’or vert peut-elle entraîner une multiplication des crises alimentaires ?
— Les urgences alimentaires ont augmenté depuis le milieu des années 1980. De quinze opérations par an, on est passé à trente opérations annuelles depuis l’an 2000. Le changement climatique va accentuer cette tendance. Il va affecter en particulier les plus démunis, les petits agriculteurs et les pasteurs nomades qui dépendent directement d’une agriculture pluviale. En Afrique, 55 à 65 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir de faim vers 2080, à cause d’une élévation de température d’environ 2,5 °C. La bioénergie vient se rajouter à ce problème déjà très complexe : elle pose la question de l’utilisation des ressources naturelles. La disponibilité, l’accès, l’offre et l’utilisation des aliments pourront être affectés par l’expansion des bioénergies. # (Jacques Diouf, directeur de la FAO, interrogé par Christian Losson dans LIBÉ, lundi 23 juillet 2007)
Réchauffement climatique et faim dans le monde, même combat. Les deux problèmes se mordent la queue l'un l'autre !

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LES ZARBS
Durant l'été 2009, un peu par hasard et par l'intermédiaire de La Gazette de Montpellier, j'ai pu être au courant d'échanges entre Gérard Duvallet (Professeur Emérite Université Paul-Valéry Montpellier3, je passe ses autres titres scientifiques, orientés écologie) et Christian Dupraz,
Directeur de Recherche INRA (spécialiste d'agroforesterie)
et porte-parole des Verts de Montpellier.
Gérard Duvallet dénonçait un tract des Verts (pour qui il avait voté aux européennes) : « Dites NON au massacre des platanes de l'avenue de Lodève », dont il considérait les arguments comme fallacieux. (Cet abattage est lié à la construction d'une troisième ligne de tram à Montpellier). Il précisait : « Les platanes de l’avenue de Lodève ont atteint leur pleine croissance depuis longtemps et il est dommage que vous n’indiquiez pas leur bilan carbone (excédent d’émission de CO²) et leur état de santé. Alors abattre ces arbres pour les faire entrer dans la filière biomasse et replanter des arbres jeunes – puits de carbone –,  pour le développement d’un transport urbain collectif moins polluant que les centaines de véhicules qui passent là chaque jour… c’est de l’écologie responsable. »
Christian Dupraz lui répondait : «
… Les platanes de l'avenue de Lodève, comme tous les arbres fortement et régulièrement élagués du monde, ne sont pas en équilibre du point de vue du bilan de carbone. Ils ont au contraire une forte croissance après chaque élagage, permise par une système racinaire puissant. Ils sont fortement fixateurs nets de carbone. A l'inverse, de jeunes arbres (comme les 11 malheureux arbres promis pour remplacer les 35 géants) auront, au cours des prochaines décennies, un bilan de carbone extrêmement faible.
L'enracinement profond des arbres permet de stocker beaucoup de carbone dans le sol, surtout pour les platanes, qui plongent leurs racines dans la nappe souterraine, et qui ont des racines très profondes, à durée de vie assez courte à cause des variations du niveau de la nappe. Ces arbres injectent donc du carbone dans le sol profond, et c'est tout bénéfice pour le climat.

Par ailleurs le bilan de carbone d'arbres centenaires abattus aussi sauvagement, sans aucune utilisation noble du bois, est totalement catastrophique : les 100 tonnes de carbone contenues dans les 35 arbres abattus vont retourner très rapidement dans l'atmosphère, quelle que soit la filière d'utilisation de leur biomasse. »
Et Gérard Duvallet de lui répondre alors : « Merci pour votre réponse et les précisions apportées. Je reconnais mon incompétence sur le sujet et je retire mon message initial. Bien cordialement. »
Remettons donc les bilans carbone à l'heure !
J'ajoute que Monsieur Duvallet, dans notre échange de mails, a précisé à mon intention : « Pour être complet, concernant le bilan carbone : pour une forêt méditerranéenne, non soumise à l’élagage annuel, le bilan annuel est négatif : la forêt est émettrice de CO², d’où l’intérêt de replanter des arbres jeunes. Ce n’est pas le cas pour les arbres urbains, soumis à l’élagage, comme l’explique M. Dupraz. »
Quel bonheur de voir un scientifique reconnaître son erreur, ou son incompétence sur un sujet pourtant proche de sa spécialité. Ça s'appelle de l'honnêteté intellectuelle et c'est plutôt rare, en tout cas chez les scienti-médiatiques.


mercredi 27 octobre 2010

MANIFESTIF


LO N°417. 28/10/10
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USBique
« Dès 2011, on pourra consulter son médecin par Internet, dit Roselyne Bachelot. La salle d'attente tchattera sur Skype, on prendra sa tension avec la souris et sa température avec la clé USB. » (Hervé Le Tellier. Check list du Monde)
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SPINOZESQUE
Fréderic Lordon parle de son livre "Capitalisme, désir et servitude / Marx et Spinoza" (La Fabrique éditions 2010) avec Judith Bernard.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3405
Entrevue d'une heure et demie qui vaut le coup (entre autres pour les "jeux de scène" de Judith Bernard), mais le livre, même si jargonnant, n'est pas mal non plus.)
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FUN
Les jeunes manifestent pour la retraite à 60 ans.
Interprétations :
1) ils sont manipulés par la gauche (pfou………)
2) ils sont déjà des vieux croûtons sinistres : à 16 ans ils pensent déjà à leur retraite… (bof…)
3) ils sont raisonnables : ils pensent à leur avenir, eux, au moins : « Dans 50 ans, ça sera vite là ! » (entendu à la télé)
3) ils sont solidaires avec leurs parents (c'est déjà mieux).
4) ni vieux ni solidaires, simple égoïsme : ils veulent du boulot ! Donc : « Dehors les vieux, faites de la place pour nous ! » ("Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n'y seront plus", comme dit la chanson… euh, quelle chanson, déjà…?)
(En fait, ils se gourent tous : le gouvernement qui veut faire travailler plus longtemps des vieux qui n'ont déjà plus de boulot, les jeunes qui veulent les boulots des vieux qui n'ont déjà plus de boulot – dans un pays où il n'y a plus de boulot.)
Ça cause, ça cause, mais cause perdue… Cause du peuple… Cause commune… Les ans en sont la cause…
C'est le temps du capitanihilisme festif.
Dans "manifestation" il y a "feste" : c'est la fête ! (Alors on danse…)
Clip extrait de "Mozart, l'opéra-rock" (nul) : plein de jeunes habillés coiffés maquillés gothique décadent réunis sur un pont de Paris autour d'un couple de vieux (qui tirent la gueule… avant de se foutre à l'eau, sans doute) chantent : « C'est bientôt la fin – de ce monde qui n'entend rien »…………
(Alors on danse…)
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MARIANNESQUE
La pipolisation de la politique a commencé avec l'utilisation d'une vedette de cinéma comme modèle pour le buste de Marianne. Grossière erreur : Marianne est un symbole, une allégorie, un archétype, pas une personne réelle. (En fait ça avait commencé bien avant, avec un certain Jésus-Christ…)
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ANTHROPOLOGIQUE
Il n'y a pas si longtemps, en occident chrétien, on pratiquait quelques rites de passages comme la communion solennelle. Dans notre pays laïque, on en est venu à considérer le baccalauréat, le service militaire puis le permis de conduire comme des rites de passage à l'âge adulte. Le premier boulot, aussi, sans doute… De nos jours, il semble que le mariage suivi du divorce quelques années après soit un nouveau rite de passage pour accéder à l'âge adulte.
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DIALOGUE (Entre, par exemple, Nicolas S, Brice H, Eric B.)
— Les Romes ?
— Ça, c'est fait… Les Zarabs, les Blaques…?
— C'est en bonne voie… Même ceux qui ne sont pas menacés d'expulsion se jettent par les fenêtres…
— Qu'est-ce qu'il reste, après ? Les Zuifs ?
— Laisse tomber, trop chaud. Les pauvres ?
— Les pauvres, oui, c'est bon, ça, coco,  les SDF, les travailleurs pauvres… Le problème, c'est : les expédier où ?
— La Creuse… La Lozère…? Une colonie lointaine… y en a encore ? Cayenne ?
— Il faudrait une île… La Corse ?
— Ça va faire des morts…
— Deux problèmes résolus à la fois…
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IDENTITÉ NATIONALE OU APPARTENANCE À LA NATION ?
« On paye des impôts ! »
« On s'est battu pour son pays ! »
Mais depuis quelques années, suppression du service militaire + diverses exemptions d'impôts (Ça fait bien dans les déclarations : « Cette année, vos impôts ont encore baissé… les impôts n'augmenteront pas, etc. »…) Une grosse part d'impôts dits directs (sur le revenu) est remplacée par des impôts dits indirects : TVA, taxes sur l'essence, le tabac et autres. Ces impôts prélevés sur la consommation sont donc en fait très directs, mais invisibles.
Mais le devoir a disparu. Partant, le droit à disparu.
Le sentiment d'avoir fait son devoir donne des droits ou au moins donne le sentiments d'avoir des droits. Si on a fait son service, si on paye des impôts, on est un vrai citoyen. « Je paye des impôts, moi, Monsieur, j'ai bien le droit de… ou le droit à… ». En perdant ou évitant des devoirs (faire son service, défendre son pays, payer des impôts visiblement), on croit gagner en liberté alors qu'on perd des droits. Ayant perdu devoirs et droits, on a perdu la responsabilité. Donc de la citoyenneté, de l'intégration : le sentiment d'appartenance à la nation ou plus généralement au collectif, et la participation (concrète) à la nation ou plus généralement au collectif (parce que la nation, en soi, on s'en fout : mais il n'y a pas de vie humaine sans participation à un collectif). Un ancrage dans la société, le droit, le devoir, la responsabilité. (Ça ne concerne pas que les immigrés. Rien à voir avec l'identité nationale…)
Reste-t-il autre chose que la consommation comme droit/devoir, c'est-à-dire comme participation au collectif ?
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dimanche 24 octobre 2010

Une petite fable


LO N°416. 24/10/10
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ZOB

— Il s'appelle Zob et il vit à poil sur un tas de fumier…
— C'est pas plutôt Job ? Dans la bible, je veux dire…
— Non, dans mon histoire, c'est Zob, avec un Z, parce que c'est la dernière lettre de l'alphabet. Et le type, c'est le dernier homme sur Terre.
— Et le tas de fumier, pourquoi ?
— En fait, c'est plutôt un tas de décombres : déchets, restes, toxiques, cendres, cadavres, débris, ordures, détritus, gravats, scories, poussières, saletés, poubelles, dépotoir, excréments, crottes. Caca.
— Ça a l'air chouette. Tu racontes ?
— Ben, un jour, l'ONU a fait une grande réunion internationale de chefs d'États dans sa grande salle de réunion à New York, face à un grand écran planisphère. Un laboratoire de CalTech avait enfin réussi à modéliser la Terre dans un programme informatique hyper-sophistiqué. Enfin, on allait pouvoir discuter avec elle en temps réel, en direct et en clair.
On a mis la bécane en marche, l'écran s'est illuminé, et la Terre (elle s'était fait un look tout en rondeurs mamelues et vallons velus) y est allé direct :
« Bon, ça suffit les conneries. Grève d'oxygène pendant six mois. Effet immédiat. »
Et elle a disparu de l'écran, tandis que les chefs d'États dans la salle s'effondraient sans plus attendre. Et la même chose partout sur Terre : les quelques sept milliards d'humains moururent en quelques minutes.
— Et les animaux ?!
— Les animaux aussi. La plupart. Ne survécurent que ceux qui peuvent se passer d'oxygène pendant six mois, les scorpions, certains batraciens et insectes qui peuvent se mettre en diapause, les poissons qui pompent directement l'oxygène dans l'eau grâce à leurs branchies. Mais tout ce qui respire avec deux poumons creva. La fin du monde, faut pas rêver : c'est dur pour tout le monde.
— Pas cool. Mais chez les hommes, y a bien eu des survivants ? Y a toujours des survivants, dans les histoires de fin du monde…
— Oui, des plongeurs sous-marins qui avaient des bonbonnes en réserve. Des pompiers, aussi… Des militaires… Et puis dans les hôpitaux, des malades sous respirateur qui ont compris ce qui se passait en voyant leurs infirmières collapser, et qui ont su trouver la réserve d'oxygène en bouteilles… Paradoxalement, ce sont les malades en insuffisance respiratoire qui s'en sont tirés d'abord… Tant qu'ils ont eu des bouteilles d'oxygène sous la main… Mais quand il n'y a oplus personne pour te livrer à domicile…
— Ça fait beaucoup de conditions, pour survivre…
— Ouais… Et du coup ça fait pas beaucoup de survivants : il fallait avoir des réserves pour six mois.
— Et les plantes, la végétation ?
— La végétation, ça respire du CO2, du dioxyde de carbone (et le CO2, c'est pas ça qui manquait) et ça recrache de l'oxygène O2, oui… mais même si tu t'installes le nez dans le potager, t'en auras pas assez pour tenir le coup. Les plantes ont bel et bien mis six mois pour reconstituer une atmosphère respirable, comme l'avait prévu Pandora.
— Pandora ?
— Oui, la Terre avait décidé qu'elle se nommait Pandora, référence mythique et cinématographique.
— Et ce… Zob… alors ?
— Oh, lui, c'était un brave type, un black de la Nouvelle Orléans, gardien dans une réserve de fournitures pour hôpitaux, pompiers, etc. Il en avait vu d'autres. Il avait déjà vu passer Bush père et fils, Katrina et la marée noire BP… Il aimait se shooter à l'oxygène dans son coin, derrière un tas de caisses. En plein shoot, il a vu les autres employés du dépôt s'effondrer, haleter et clamser… Il est allé aux écrans de vidéosurveillance sans lâcher sa bonbonne, il a vu la catastrophe qui s'étalait partout… avant que les écrans s'éteignent… parce qu'il y a eu très vite des pannes de courant, évidemment, faute de maintenance.
Il a compris, il est resté scotché à sa bonbonne et il s'est installé dans la réserve, avec de l'eau et de la bouffe. Il est très vite devenu expert dans l'avalage de contenu de boîtes de conserves sans respirer. Il a survécu comme ça pendant les six mois.
De temps en temps, il testait l'air, toussait-crachait… et reprenait une bonbonne… jusqu'au jour où il a senti qu'il pouvait à nouveau respirer normalement. Et c'est comme ça qu'il s'est retrouvé dernier homme sur Terre : Zob, à poil sur le tas de décombres de la civilisation humaine.
— C'est tout ?
— Ben oui. Il était déjà vieux. Un jour, il est mort.

CAZA, août-septembre 2010, sur une idée de Vincent Kra.


mercredi 13 octobre 2010

Le monde est Koh-Lanta


LO N°415 (13/10/10)
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NOBEL D'ÉCONNERIE
Le Nobel d'économie 2010 vient d'être attribué à deux américains et un Britannico-chypriote pour leurs travaux sur : « la manière dont le chômage, l'emploi et les salaires peuvent être affectés par la politique économique ». Principale conclusion de leur travaux : « plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche d'emploi est longue. »
Pour les commentaires, voir :
http://slovar.blogspot.com/2010/10/prix-nobel-deconomie-2010-la.html
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RESSORTIR
— Un étranger qu'on remet dehors, c'est pas un ressortissant, alors ?
ROM, unique objet de mon ressentiment (Corneil) (blablablogue)
— Dans ce pays raciste, on ne me donne pas de travail parce que je suis Rom. Alors je suis forcé de voler, pour vivre.
— Et nous, on est forcés de te foutre dehors. Mais pourquoi tu vis ici, aussi, dans ce pays de racistes.
— C'est qu'en Roumanie aussi, ils sont racistes… Et puis y a pas plus de travail, là-bas… et y a rien à voler.

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L'ÉTAT DU MONDE
« L'accroissement vertigineux de la démographie, la disparition des distances, l'interpénétration des cultures, la "babélisation" des langues, l'incapacité de contrôler les flux migratoires, la globalisation de l'économie, la financiarisation du capital et l'émergence, surtout, d'une révolte contre le présent sans l'espérance d'un avenir meilleur… » (Jean Daniel. Edito du Nouvel Obs N°2396, octobre 2010)
JD pose cela comme une liste, un inventaire dont tous les éléments seraient à égalité, sur le même plan. Pour aller plus loin, si je puis me permettre, voir que le premier point, cet accroissement vertigineux de la démographie, est la cause première de tous les autres. Et voir que le dernier point, cette révolte contre le présent sans l'espérance d'un avenir meilleur, est la conséquence des points précédents.
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AQMI (blablablogue)
— Moi, je suis anti-nucléaire, alors les salariés d'Areva au Niger, ils peuvent se les garder…
— Oui, mais t'es pas pour Al Qaïda au Maghreb Islamique, quand même !
— Non, ni au Maghreb, ni slamique, ni ailleurs. Alors y a qu'à leur foutre une bombe H sur la tronche.
— Très cohérent.
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Dans la LO 409 : LA RÉALITÉ DÉPASSE L'HUMORISTE
« Auvergnat comme chacun sait, Brice Hortefeux songe, pour 2014, à la mairie de Vichy. Et voilà, merci Seigneur, encore un de ces jours bénis où tout mon travail est fait. » (Hervé Le Tellier. Check-list du Monde)
Eh oui, quand on a des politiciens comme ça, on n'a plus besoin d'humoristes… Ils nous piquent notre boulot, quoi. Ça pourrait presque faire l'objet d'une rubrique régulière… Parce que depuis, ça ne s'est pas arrangé.
Rachidati qui sort "fellation" en voulant dire "inflation" (mais l'un ne va pas sans l'autre, faut dire…) (La fellation dépasse la fiction)
Rosebalot qui, après le fiasco de la vaccination de masse en gymnase, veut créer des salles de shoot pour les drogués… (Ce qui en fait n'est pas une mauvaise idée…)
Et les journalistes, souvent, sont pas mal non plus : « Faut-il rappeler qu'en France une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. » (Si elle meurt tous les trois jours, c'est qu'entre temps elle a ressuscité, non ?)
De même : « En France, une femme est violée toutes les dix minutes. » (J'espère que c'est pas toujours la même !)
Et encore : « De nouveaux agriculteurs veulent s'installer, mais les terres sont souvent très rares. »
Dans ces conditions, faire du mauvais esprit est top facile et trop facile.
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DÉMINEURS (blablablogue)
— 33 places libérées d'un moment à l'autre au fond d'un mine de cuivre chilienne suréquipée : caméras de vidéo, téléphone, distributeur de cacahouettes… Qui y envoyer ?
— On a le choix : des Roms, des déministrés, des retraités, des kerviel, des bettancourt, des prix nobel d'économie…
— Des taupes…
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QUELQUES LAPSUS (c'est le cas de le dire) LINGUAE (aussi) EN LIBRE SERVICE.
(ou L'EFFET DATI – mais sans les dents)
Le symbole de la France, Marie-Jeanne avec son bonnet frigide sur la tête, pourrait vous le dire : dans une période sans fellation, pour obtenir une baise des impôts, il aurait phallus durcir votre sexe de loi. Il faut faire bite ! Vous verrez que les érections législatives, dans notre circoncision, seront un gland moment.
Menacés par des arts de masturbation passive, aux gros mots, les gros remerdes ! Je suppute que vous souhaitez rouvrir les maisons closes. On a toujours baisoin des autres, en effet, car comme disait Descartes, "coïto ergo sum".
Mais je vois que Météo France annonce un ciel chargé de cunnilingus. Sainte verge, priez pour nous ! Et faites éjaculer la salle !
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STIGMATES (blablablogue)
— Vous en avez pas marre, d'entendre "stigmatiser" à toutes les sauces ?
— "Instrumentaliser", c'est pas mal non plus !
— Il faudrait cesser de stigmatiser Jésus. (News of the Wens, 2010)
— Et d'instrumentaliser la musique.
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ALGO VERDE
J'en ai déjà parlé dans une LO, je crois, mais il faudrait peut-être signaler aux éleveurs de porcs bretons que, sur l'île de Hierro, aux Canaries, les agriculteurs sont autonomes énergétiquement grâce à des panneaux solaires et à la production de biogaz à partir du purin de cochons. C'est dégueulasse, d'accord, mais ça fait pas d'algues vertes. Avec ça, d'ici peu, c'est toute l'île qui va être énergétiquement autonome : éoliennes alimentant en électricité une usine de dessalement de l'eau de mer et des pompes montant l'eau en question en montagne pour remplir un lac artificiel à la fois château d'eau et alimentation d'une centrale hydroélectrique.
D'ici qu'ils en profitent pour produire de l'hydrogène pour alimenter des voitures à PAC (pile à combustible)…
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Après le climategate et les courriels militaires US Afghanistan, Wikileaks révèle 372 216 courriels bourrés de lapsus d'hommes politiques.


lundi 11 octobre 2010

Faucheurs, mais Volontaires, la suite…


LO N° 414 (11/10/10)
Présentation sur le site des Dessin'Acteurs www.dessinacteurs.org
L'album est enfin arrivé ! Cet ouvrage a été entièrement réalisé et financé grâce à l’énergie, l’enthousiasme, la disponibilité et le talent, des Dessin’Acteurs, des Auteurs, des Faucheurs volontaires, des Comités de Soutien et des nombreuses collaborations amicales, sans sponsors, sans subventions, sans recours aux systèmes bancaires et sans OGM, bien entendu !
Depuis 2003 la lutte contre les OGM, basée sur la désobéissance civique, civile et non violente, s'est élargie à toute la société. Issus de tous les milieux sociaux, professionnels, culturels, les Faucheurs Volontaires participent à un mouvement social qui répond à une problématique publique : l'introduction des OGM en plein champ.
Le livre Faucheurs Volontaires est un panorama des actions et de la vie du mouvement des Faucheurs Volontaires et pourra vous servir de passeport pour comprendre pourquoi « ils ont choisi de dire non » ! 
Aujourd'hui, ils fauchent dans les tribunaux la loi qui va contre l'environnement, la loi qui va contre l'homme. 
Ils sèment dans les champs et dans les tribunaux ce qui demain sera le droit.
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Présentation de Michel "Marcus" Iarmarcovai dans son bulletin BéDéGrammes 3.40
Un superbe pavé (dans la mare aux OGM ?) que proposent là les Dessin'Acteurs ! De grand format, presque carré, sous une belle couverture cartonnée, bien imprimé sur un beau papier (Imprim’vert bien sûr), avec de jolies pages de garde, de nombreuses illustrations en couleurs, de multiples témoignages de Faucheurs, des textes explicatifs et militants bien écrits, de l’humour, des sourires et des larmes : cet album pourrait n’être qu’un bel ouvrage de plus. Mais il aborde un sujet qui n’est souvent présenté que sous un angle bien défini dans les médias : le spectacle des champs fauchés, des arrestations et des procès, avec surtout la litanie des malheurs de la gentille multinationale « qui veut sauver le monde de la famine » et des pauvres "paysans" agressés par ces hordes sauvages, sans oublier le rappel à la loi (que ceux qui les font respectent tant !).
Par sa présentation très agréable et même luxueuse, ce livre permettra d’apporter un point de vue différent au public pas encore totalement soumis au conditionnement pavlovien de Sarkoland et pas assez convaincu pour aller soutenir les Faucheurs.
Comme avec leurs premières cartes postales ou avec l’album "Les Fleurs de Tchernobyl" – premier tirage épuisé chez l’éditeur – les Dessin’Acteurs se sont impliqués totalement, selon l’objet de leur association, « au service d’actions humanitaires, environnementales, sociales et éthiques par les moyens de l’illustration ou de la bande dessinée ». Dans cet esprit, les droits d’auteurs sont reversés à l’association Sans-Gène, les diffuseurs ont diminué ou annulé leur marge, et il est possible de passer une commande directe sur le site (www.dessinacteurs.org) si vous n’avez pas de Biocoop ou de Comité de soutien aux Faucheurs à proximité. Il faudra seulement espérer que les Destructeurs Volontaires de la Poste Bancale ne faucheront pas votre colis, pourtant garanti sans OGM !
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Moi, je n'ai rien à ajouter : le livre est à la hauteur de ces compliments !
(16 euros, c'est pas cher)



mardi 5 octobre 2010

De la servitude (volontaire) au fauchage (idem)


LO N°413 (05/10/10)
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PETITESSE ET SERVITUDE
« Le problème actuel de la classe politique, c'est qu'il ne s'agit plus de gouverner, mais d'entretenir l'hallucination du pouvoir, ce qui exige des talents très particuliers. Produire le pouvoir comme une illusion, c'est comme jongler avec des capitaux flottants, c'est comme danser devant un miroir.
Et s'il n'y a plus de pouvoir, c'est que toute la société est passée du côté de la servitude volontaire. Cette mystérieuse figure, sur laquelle on s'est interrogé depuis le XVI° siècle, n'est plus un mystère désormais, puisqu'elle est devenue la règle générale. Mais d'une façon étrange : non plus comme volonté d'être serf, mais comme chacun devenu serf de sa propre volonté. Sommé de vouloir, de pouvoir, de savoir, d'agir, de réussir, chacun s'est plié à tout cela, et la visée du politique a parfaitement réussi : chacun de nous est devenu un système asservi, auto-asservi, ayant investi toute sa liberté dans la volonté folle de tirer le maximum de lui-même.
Mais alors le pouvoir n'a plus de sens, puisqu'il n'y a plus besoin de lui pour perpétuer cette forme mystérieuse qu'est la servitude volontaire. À partir du moment où le pouvoir n'est plus l'hypostase*, la transfiguration de la servitude et que celle-ci est parfaitement diffuse dans la société, alors il n'a plus qu'à crever comme une fonction inutile. »
(Jean Baudrillard, "Cool Memories", T.2, 1987-1990)
* Hypostase :
[théologie] Terme désignant chacune des trois personnes de la trinité (le père, le fils, le saint esprit), considérées comme substantiellement distinctes.
[philosophie] Substance, sujet.
[médecine] Dépôt de sang dans les parties basses des poumons, dépôt d'urine, etc.
[linguistique] Substitution d'une catégorie grammaticale à une autre. Ex.: Un nom propre devenant un nom commun : un harpagon. ou un verbe devenant un nom : le boire et le manger.
Euh… à votre choix.
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Pour en savoir plus sur la servitude volontaire, il n'est que de lire La Boétie "Discours de la servitude volontaire" – justement. En version "français moderne" chez Mille.et.une.nuits, tout petit bouquin qu'on peut garder dans sa poche, ça peut toujours servir.
On y trouve par ex. : « Or ce tyran seul, il n'est pas besoin de la combattre, ni de l'abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente pas à la servitude. » (C'est tout simple, non ?)
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Mais se rappeler que : « L'esclavage est une très mauvaise préparation à l'exercice de la liberté. » (Anthony Trollope. The West Indies. 1860. Extrait du Dictionnaire de la bêtise, de Guy Bechtel et Jean-Claude Carrière. R. Laffont.)
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Une autre de Jean-Baud : « L'arbitraire du prince vient de ce qu'il condense en lui tout l'arbitraire épars et diffus dans la société, si bien que celle-ci en est délivrée. Si l'arbitraire n'est pas concentré au sommet, il est partout dans la société : ainsi en est-il dans l'état démocratique, où l'arbitraire est diffus et endémique… » (Si ça vous semble écrit à la va comme j'te pousse, c'est que les "Cool Memories" sont des sortes de notes rapides, désinvoltes, un peu comme un blog.)
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D'abord, tu dis « Non ! Pas lui ! », ou « La grippe A, rien à foutre ! », ou « Dieu ? bof… »
Et puis "ceux-là" ("lui", la grippe A ou de saison, "Dieu") insistent, se manifestent quotidiennement, te travaillent au corps. Travaillent particulièrement à te faire peur.
Arrivé à un certain degré de peur, tu es mûr. Quelque part, une voix te dit : « Et si…? — Et si c'était "lui" qui pouvait sauver le pays du marasme…? — Et si la grippe A était vraiment dangereuse… et le vaccin pas tellement…? — Et si Dieu existait… et si, après la mort… paradis… enfer…? Après tout… ça mange pas de pain… »
Et voilà : tu te retrouves à voter Nanozy, à te faire vachiner, à te faire bêptiser ou extrême-oindre – parce que, hein, on sait jamais
C'est comme ça que ça marche…
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Face aux démolitions orchestrées systématiquement à coup de recettes empoisonnées par le pouvoir Tzarkoziste, des directeurs d'hôpitaux, des maires, des présidents de tribunaux, des directeurs d'écoles ou de collèges, des postes, des commissaires de police (et quelques membres du gouvernement)… menacent de démissionner.
MAIS QU'ILS LE FASSENT, NOM DE PROUT !
On dirait qu'ils ne se rendent pas compte de la puissance qu'ils ont entre les mains. Là où d'autres, des petits (employés, ouvriers) font grève ou manif, parfois avec succès, parfois non, eux, les chefs, les directeurs, les élus, ont un moyen de pression énorme – à condition de le faire trous ensemble ! Imaginez : un millier de Maires qui démissionnent tous ensemble pour protester contre la suppression de la taxe professionnelle ! La moitié des directeurs d'hôpitaux qui démissionnent ensemble pour protester contre le démantèlement de l'hôpital public ! Les trois quarts des présidents de tribunaux ! Les recteurs d'universités………
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L'ESPOIRANCE
L'espoir, l'espérance : une des sources de la servitude. Si tu manques de ceci ou cela, si tu n'as plus de boulot, plus de pouvoirdachat, des enfants frappadingues, plus de sécu, plus de retraite, plus de poissons, d'air pur, d'eau, d'ours, il te reste l'Espoir. Mieux : L'ESPÉRANCE – vertu théologale.
"L'espoir fait vivre". Et "tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir." Ouais………
Tu es maintenu vivant – et travaillant et consommant – par l'espoir. "Un jour, bientôt, tout ira mieux, on rasera les lendemains gratis en chantant, et si c'est pas de ton vivant, ça sera pour après : on ira tous au paradis, la mort n'est qu'un passage, etc."
Mais « Tel qui vit d'espoir meurt à jeun. » (Benjamin Franklin)
Mais « Les lâches vivent d'espoir. » (J.P. Sartre)
Mais « Il n'est pire servitude que l'espoir d'être heureux. » (Carlos Fuentes)
Mais « Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regrets. » (Shakespeare)
Mais « Espoir, vertu d'esclave. » (Shakespeare aussi, je crois.)
Mais « On ne peut parler et communiquer avec un être asservi. » (Albert Camus, "L'Homme révolté")
Et Jean-Claude Carrière, dans "Fragilité", titre un chapitre "Cet obscur besoin de subir". Et dit aussi : « Mais comment soigner une foule ? »
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Plutôt que dans l'espérance, la réponse à la servitude volontaire est peut-être dans la désobéissance civile… ou civique.
On en parle fort dans FAUCHEURS VOLONTAIRES, le livre préparé depuis deux ans avec amour par Les Dessin'Acteurs et qui vient de sortir : ce samedi 2 octobre au petit matin, au festival BD de Vitry-le-François (Champagne !), j'ai été le troisième être humain sur cette planète à le tenir en main, l'ami Dominique ex-Lidwine l'ayant récupéré chez le relieur la veille !
Lecture (dense tant en textes qu'en images) recommandée ! Pour les témoignages humains et la démonstration de recherche de cohérence, tant dans la démarche des FV que dans le concept du livre. (Pour le moment, il n'y a que peu d'infos sur le site des Dessin'Acteurs, mais je suppose que ça va venir.)
Pour ma part je n'y ai pas dessiné, mais abondamment photoshopé les photos des FV et fait quelques mises en couleurs sur quelques dessins des autres.
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La Boétie. "Discours de la servitude volontaire" (1001 nuits)
Pierre Kropotkine. "La morale anarchiste" (1001 nuits)
Thoreau. "La désobéissance civile" (1001 nuits)
Proudhon, Bakounine, Kropotkine. "La Révolution libertaire". Textes choisis et présentés par Philippe & Michael Paraire (Editions de l'Épervier)
Marshall Sahlins. "La nature humaine, une illusion occidentale" (Terra cognita. Ed de l'éclat)
J.C. Carrière "Fragilité" (Odile Jacob)
Collectif. "Faucheurs Volontaires". Cartonné 25x25, 120 pages couleurs. Textes, témoignages, photos, illustrations, bandes dessinées, par 45 auteurs et une centaine de Faucheurs. (Les Dessin'Acteurs. 16 euros) www.dessinacteurs.org
http://attac-toulouse.org/spip.php?article1279&artsuite=0
http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index.php?id=1103&mode=film







DESDESSINS


LO N°412 (28/09/10)

Rien que quelques dessins en vrac…