lundi 26 octobre 2009

DANSE MACABRE


LO N° 327 (24/10/09)

# Francis Evrard, qui comparaît incessamment devant la cour d'assises du Nord pour l'enlèvement, la séquestration et le viol du petit Enis, en août 2007 à Roubaix (Nord), a écrit à Nicolas Sarkozy pour lui demander d'autoriser sa castration physique.
"Je souhaiterais avoir votre accord pour subir une ablation des testicules par chirurgie. Je sais que cela se fait au Canada et c'est sans appel. De toute façon, à mon âge actuel [63 ans] je n'en souffrirai pas et cela empêchera mes tendances envers les enfants", écrit le pédophile récidiviste dans une lettre lue par son avocat, Me Jerôme Pianezza. # (Le Monde)

# La question de la castration physique des délinquants sexuels se pose et "peut être débattue, y compris au Parlement", estime la ministre de la justice dans une interview à paraître samedi 24 octobre dans Le Figaro Magazine. Dans l'attente de ce débat, Michèle Alliot-Marie annonce par ailleurs que la loi sur la récidive qui sera soumise à l'Assemblée dans quelques jours prévoira d'ores et déjà le recours à un "traitement chimique". # (Le Monde)

HEUREUSEMENT, LES MAGISTRATS SONT DES RIGOLOS !
# Répondant à la volonté affichée par la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, d'ouvrir le débat sur la castration physique des délinquants sexuels, le Syndicat de la magistrature a ironiquement prôné, vendredi 23 octobre, l'amputation des mains des voleurs, de la langue pour les escrocs et du foie pour les conducteurs surpris en état d'ivresse, ainsi que la lapidation des casseurs.

Qualifiant cette idée d'"hommage au Moyen Age", le syndicat propose d'élargir la réflexion. Il propose aussi "le supplice dit du 'croc de boucher' pour les auteurs de dénonciations calomnieuses""S'agissant des infractions économiques et financières, un simple retrait des boutons de manchette en place publique devrait suffire", ajoute le Syndicat de la magistrature. # (Le Monde)

La Cour de Castration tranchera.



PHOTO : AP/LIONEL CIRONNEAU (Le Monde)

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— DSK, Berlusconi, Polanski, Fredo Mitterrand, Finkielkraut…
— CASTRATION !





LECTURE DU JOURNAL AU TROQUET DU COIN (dialogue imaginaire dans le style "Brève de comptoir" avec un article de Télérama et un de L'Age de faire N°13, oct. 2007). (J'ai retrouvé dans un coin de mon Mac ce bout de texte datant déjà de deux ans…)

— La loi sur la récidive… La double peine…
— … Les peines plancher… "loi qui bat en brèche l'idée même de réhabilitation en rendant la condamnation automatique,  sans considération des circonstances ni de la personnalité de l'accusé".
— Au moins qu'ils y mettent de la moquette, sur leur plancher !
"Les applications du pénal aux moins de 18 ans", les gamins en prison dès douze ans… tiens, comme des grands !
— On dira pas qu'on prend pas les jeunes au sérieux.

"Pouvoir juger quand même les malades mentaux, déclarés tels par les expertises. Ceci pour satisfaire les victimes et leurs familles. Leur permettre de faire leur deuil", qu'ils disent !
— Y a erreur, là ! Déjà,"il y aurait 20% des incarcérés dont le cas ressortit de la psychiatrie et qui devraient donc être en hôpital et non en prison."
— Ça veut dire quoi "ressortit"?
— Ben qu'on les a enfermés, mais qu'ils sont ressortis…
— Ensuite, cette question de "faire son deuil"… C'est pas la vengeance qui fait le deuil. Quand le procès a lieu dix ans après, si t'as pas déjà fait ton deuil, c'est que t'es mort.
— Le type qui a assassiné deux infirmières à Pau, il était schizophrène, il le savait, il demandait à être interné parce qu'il avait peur de lui-même, peur de passer à l'acte, un jour. Et le voilà qui, justement, passe à l'acte pour pouvoir se faire enfermer.
— C'est un cas où la folie se manifeste avec un certain génie du paradoxe logique, si vous me permettez l'expression ! 
— Lors des déclarations d'expertise, "non-lieu psychiatrique", les familles des victimes ne comprennent pas pourquoi on le déclare irresponsable de ses actes au moment des faits.
— C'est parce qu'il avait l'air trop normal. Un fou, c'est censé avoir un petit ressort au dessus de la tête, comme dans Tintin. Il est censé délirer en permanence, surtout, avoir un comportement dément à chaque instant, baver, et en particulier là, devant les juges, les experts, les familles.
— Ben non, c'est pas forcément comme ça, la maladie mentale. Et puis on leur donne des Prozac, ça éteint les pulsions.
— Mais il aurait pu faire semblant, "faire le fou" ! En plus d'être fou, il est con !

"Rétention de sûreté. Pouvoir garder en prison à vie les criminels ayant purgé leur peine mais considérés comme dangereux, donc susceptibles de récidiver."
— Si c'est pas limité à certains crimes bien précis, on n'est pas sorti ! On lance ça pour les pédophiles, les violeurs, les tueurs en série, les "crimes particulièrement atroces"… Mais pourquoi s'arrêter là ? "Dans les crimes sexuels, on n'a que 1,5% de récidive, alors que 52% des sortants de prison écopent dans les 5 ans d'une nouvelle condamnation (ceci toutes infractions et toutes peines confondues). Et 41% retournent en prison."
— C'est vraiment du temps perdu ! Autant les garder à vie dès la première incarcération, si y a "présomption de culpabilité" !
— D'accord, mais en les soignant. C'est des malades.
— Ouais, il va falloir trouver le virus de l'arrachage de sac à main, ou le gêne du dealage de drogue, du brûlage de voiture, du volage de portable. C'est pas gagné !
— Avec ça qu'on apprend que le Prozac ne serait qu'un placebo.
— Y a bien le Tamiflu et les vaccins. L'Etat a fait des stocks. Si ça fait pas de bien, ça peut pas faire de mal.
— Sinon, y a le Viagra.
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Vrais bouts de dialogues extraits des Brèves de comptoir de Jean-Marie Gouriau (J'Ai Lu) :
« Violer et torturer un gosse de quatre ans ! Ces gars-là, moi je sais pas ce qu'il faudrait leur faire, la peine de mort c'est encore trop doux pour eux !
— C'est des malades mentaux, faut les enfermer avant… Après, quand le mal est fait, c'est trop tard… Sauf que souvent, avant, ce sont de bons pères de famille.
— On a qu'à les enfermer avec des animaux pour mesurer les pulsions, ils ont des pulsions avec tout ce qui bouge, ces gars-là ! »

(On sait donc maintenant où Machin va chercher ses idées : dans les Brèves de comptoir ! Où l'expression "pauv' con" est assez courante aussi — ça confirme.)

« Les prisons sont surpeuplées, mais dehors c'est pas mieux. »

« Ils vont construire des nouvelles prisons.
— C'est plus pour nous, on est trop vieux, c'est pour les gosses. »

— C'est une idée courante et gouvernementale, la construction de nouvelles prisons… Mais c'est pas la solution. Ça fait appel d'air.
— C'est contreproductif, comme on dit en moderne. Comme les autoroutes ou rocades censées désengorger le trafic : plus on en construit, plus il y a de bagnoles.
— Plus on construira de prisons, plus vite on les remplira. Avec ça, un incarcéré coûterait 900 euros par jour à l'Etat, c'est-à-dire à nous ! C'est pas de l'évasion fiscale, ça !
— Des incinérateurs seraient plus productifs.
— Tu sais que c'est horrible, ce que tu dis, là ?
— Oui, mais je l'ai pas fait exprès, c'est parce que j'ai un mauvais fond, c'est génétique !
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Pour finir sur une note humaine, je vous conseille le site du photographe Raymond Delhaye que Ernst m'a fit découvrir
http://www.raymonddelhaye.com/projet/index.htm
Site qui s'ouvre sur la plus belle photo que j'aie vue depuis longtemps.





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