lundi 16 novembre 2009

PAYS IMMERGENTS


LO N° 336 (16/11/09)

— On ne doit pas parler de réchauffement climatique mais plutôt de dérèglement climatique.
— Y a qu'a réglementer, alors ?
— Comme pour la finance, oui.
— Et ça marche ?
— Comme pour la finance…

TROPICALISATION
Des barracudas et des raies manta en Méditerranée.
Le réchauffement et la pollution favorisent la prolifération des méduses.
À Madagascar, les T° ont grimpé de 10% en 50 ans.

LES GROS NOUS POMPENT L'AIR
Un milliards de terriens en surpoids (dont 300.000 carrément obèses).
Ce milliard de gros produit un supplément de CO2 d'un milliard de tonnes par an.
Et quand ils se baignent, ils font monter le niveau, en plus.

— Les négationnistes, c'est un peu comme les créationnistes, quoi…
— Ou comme les pétomanes.



ECOLO PAS RIGOLO
« Quand la mer mooon-teuuuu, j'ai hooon-teuuuu, j'ai hooon-teuuuu,
Quand ell' descend… jeu l'aaat-tends.
À marée baas-sseu, elle est partie hélas-sseu,
À marée haute, avec un au-au-treu…
À marée haute, avec un au-au-treu…»
(Raoul de Godewarsvelde)

— Toutes ces îles paradisiaques qui vont être submergées !
— Paradisiaques et néanmoins fiscales… Les îles Caïman, Jersey…

(Faut-il dire "submergeable" ou "submersible" ? Parce que, dans mon coin, il y a des "ponts submersibles" – ce qui me fait beaucoup rire… un peu comme les poissons solubles chers aux surréalistes…)

— Maldives, Tuamotou, Bengladesh… Les "pays émergents", c'est fini. Voici le temps des pays immergents…

BÂTIR SUR LE SABLE
Ils ne voient donc rien venir, les Chinois qui bâtissent une voie de chemin de fer sur le pergélisol… les chefs d'entreprises qui continuent à délocaliser en Chine comme s'il y avait du pétrole pour l'éternité… les hôteliers des Maldives qui créent de nouvelles plages à grand renfort de tonnes de sable apporté de je ne sais où… et pareil à Héligoland, en mer du Nord, où un investisseur veut remblayer pour réunir les deux îles – pour avoir plus de place – pour construire des hôtels – pour y mettre plein de touristes.

Quant à Dubaï et ses îles artificielles (Palm Jumeirah)… C'est curieux, sur le net, il est quasiment impossible de savoir dans quel état c'est actuellement : les images, on ne sait pas trop si on a affaire à des images réelles ou de synthèse. En attendant, la houle, au lieu de ramener du sable naturellement, attaque les nouvelles plages (entièrement artificielles), il faut sans cesse aller draguer de nouveau du sable au fond du golfe et en réinjecter, à grand renfort d'énergie… énergie… énergie…… De plus, la présence de ce fameux Palmier détourne les courants habituels et c'est la côte elle-même qui se modifie… plages attaquées… langues de sable isolant des lagunes…
Quant aux premiers touristes, ils se nourrissent de boules Quiès…
Et puis, réchauffement climatique… montée des eaux… ils y ont pensé ?
Faire des digues et des barrages et des remblais – pour rehausser les terres – pour lutter contre la montée des eaux – due au réchauffement climatique – dû aux activités énergétiques humaines… est en soi une grosse activité énergétique humaine provoquant du réchauffement climatique provoquant une montée des eaux…… etc, etc.

Les Maldives sous l'eau, il faut cesser d'en parler au conditionnel, il faut en parler au futur. Quelle que soit la réussite d'une campagne mondiale contre les gaz à effet de serre, la T° continuera à monter. Les océans continueront à monter. Les Maldives maladives seront submergées. Et bien d'autres. Une réduction drastique des émissions, comme on l'attend de Copenhague si on est très optimiste, permettra seulement un futur le moins pire possible — c'est déjà pas mal.



O.M.E………… HOME…?……… HOMME…?
Mais Bobama balise déjà le terrain en disant que des décisions contraignantes et chiffrées seraient irréalistes. Pendant ce temps, Sarkozy et Lula concoctent un plan incluant en particulier une Organisation Mondiale de l'Environnement – O.M.E.  sur le même principe que l'Organisation Mondiale de la Santé – O.M.S.

Ouais… Mais quand j'entends le mot "environnement"………
Quand on parle d'environnement, au niveau d'un ministère de l' – , ou au niveau d'une organisation mondiale de l' - , on est à côté de la plaque. L'environnement c'est juste la gestion des pelouses des jardins publics, du tri des poubelles domestiques, ou des crottes de chiens sur les trottoirs.  Mais la question écologique, en vrai, c'est la plus vaste question qui soit, sur le plus vaste ensemble qui soit, incluant toute la planète, continents, mers, atmosphère, climat, biodiversité, populations et mouvements de populations… et bien d'autres choses encore… TOUT, finalement.

Quand on fait un ministère de l'environnement ou une Organisation Mondiale de l'Environnement, c'est qu'on place la question au même niveau que l'économie, la politique, l'éducation, la culture, la délinquance… On place la question écologique côte à côte avec le social, le politique, le financier, la santé, l'alimentation, la morale… Alors que ce domaine, l'écologie, devrait inclure tous les autres que je viens de citer, plus encore quelques autres. La grande patate qui contient toutes les autres patates. (Je me réfère aux démonstrations visuelles de la théorie des ensembles telle que l'ont apprise à l'école mes enfants — pas moi et c'est dommage.) L'écologie, en tant que question planétaire, ouvre la grande accolade qui contient santé, alimentation, économie, énergie, social, politique, éducation, culture, religion, philosophie…… et "environnement". La "maison" (éco-) est la planète Terre, c'est-à-dire "TOUT" (tout ce qui est à notre portée, parce que la lune et la douzaine de seaux d'eau que la Nasa y voit, on s'en fout !).

Et ce n'est pas un "environnement", dans le sens de "ce qui nous environne", mais un ensemble dont nous faisons partie. Le terme "environnement" induit l'idée que c'est fait autour de nous, pour nous et (souvent) par nous, et par là même que c'est à notre service. (Idée biblique : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture. » Et plus loin, après le déluge : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre. Soyez la crainte et l'effroi de tous les animaux de la terre et de tous les oiseaux du ciel, comme de tout ce dont la terre fourmille, et de tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et possède la vie vous servira de nourriture, je vous donne tout cela au même titre que la verdure des plantes. » Ça a plutôt bien marché, son plan, tellement qu'on multiplie et qu'on domine et qu'on tire sur tout ce qui bouge !)

Evidemment, on se retrouve avec un truc très emmerdant à penser et encore plus à gérer : TOUT. Il va falloir faire une OMT, Organisation Mondiale de Tout, de la fourmi à l'énergie nucléaire, des neiges du Kilimandjaro à Yann Arthus-Bertrand, de l'herbe au pétrole…… Sans oublier que ce TOUT, ce n'est pas seulement l'addition ou la juxtaposition de chacune de ces choses (éléments, évènements, êtres, processus…) mais surtout les relations entre ces choses, les relations de toutes ces choses entre elles, soit le fonctionnement du tout, et sa fonction. Qu'est ce qui fait qu'un moteur est un moteur et non un tas de ferraille ? Ce n'est pas la juxtaposition ou l'addition de ses composants, c'est leur combinaison active, leur interaction et le fait que cette interaction produise du mouvement.

— Bon, ça suffit, on a compris.

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