NéneSse

LO N° 422 (25/11/10)

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Hantise sur Le Monde

Deux titres du jour :

# Le risque de faillite d'un Etat européen hante les marchés

# Haïti hanté par la rumeur sur l'origine du choléra

La dette de la France… Pour ma part, je n'ai pas encore compris à qui on doit tout cet argent… Quand j'ai une ardoise au bistro du coin, je sais à qui je dois quelque chose… (Quand j'ai un emprunt bancaire pour acheter une voiture, c'est déjà moins clair… Une "société de crédit", c'est qui ?)

Les agences de notation… À l'heure où on parle de supprimer les notes à l'école (vieux serpent de mer)… Qu'est-ce que ça peut bien être ?! Des types qui montent une société avec un bureau et une plaque sur la porte : "Agence de Notation", et après qui décrètent : — Ouh la la, la Grèce… zéro pointé, ça va pas du tout, ça… L'Irlande, très insuffisant, recalée…

Et tout le monde suit.

Et "les marchés" ?! Le Portugal fait des promesses, mais "les marchés froncent les sourcils"… ou "les marchés s'affolent"… ou "résistent"… ou "Le risque de faillite d'un Etat européen hante les marchés"…

Mais c'est qui, les marchais ? (Euh, mardon, fraute de fappe ! Georges, reviens !)

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LA PEUR

La peur a commencé (à juste titre) dans les années 80, avec le sida, la malbouffe… mais encore à plus juste titre parce que ces années-là sont aussi celles du reaganisme et du thatcherisme, c'est-à-dire de l'ultra-néo-extra-libéralisme, de la mondialisation, du moment où les États ont renoncé à leur pouvoir régalien de créer la monnaie et l'ont offert sur un plateau aux banques. (Que les États, comme un seul homme, aient pu faire ça, se laisser faire ça, me plonge encore dans des abîmes de stupeur interrogative…)

C'est le temps, ces années 80, où les anciens 68tards ont troqué leur blouson pour un costume-cravate-attaché-case, le temps où le libertarisme est devenu libéralisme économique. C'est de ce monde qu'est issu NéneSse.

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CONSERVATEURS E 2000

C'est à tort que l'on qualifie les capitalistes actuels (dits aussi libéraux, néo-libéraux, ultra-libéraux…) de "conservateurs". Ils sont tout sauf conservateurs. Destructeurs, désordonneurs, gaspilleurs, casseurs, useurs, mésuseurs, aprèsmoiledélugeurs, entropistes…

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Les professions les plus détestées en France

1- Banquier

2- Opérateur téléphonique

3- Assureur

(Non pas détestées par ceux qui les pratiquent mais par ceux qui ont affaire à ceux-ci.)

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FONTE D'ÉPAULE

La sarcopénie désigne la fonte, due au vieillissement, de la masse musculaire au profit de la masse adipeuse (graisse).

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MANIFS

Comment se faire remarquer quand on est chômeur ? (Autrement qu'un chiffre dans une statistique…)

Les salariés peuvent faire la grève. Mais les chômeurs ? La grève du chômage ?!

— Aujourd'hui, je chôme pas, je fais grève.

— Tu fais quoi, alors ?

— Je travaille.

— T'as trouvé du boulot, alors ?

— Euh… non… c'est bien le problème…

Ça marche pas, quoi. Autre option, en guise de grève, rester au lit. Mais si le chômeur reste au lit, personne ne s'en aperçoit, comme disait NénesSe.

Alors descendre dans la rue avant de s'y retrouver jeté ? Mais s'il descend dans la rue tout seul, le chômeur en grève de chômage, on ne le distinguera pas d'un travailleur qui se rend au boulot. (Même aux heures de bureau, il y a plein de monde dans les rues… c'est bizarre… ça demanderait enquête…)

Et les retraités, c'est pareil. Une grève de la retraite ? Oui, ils peuvent boycotter les croisières Paquet ou les après-midi du dimanche à l'opéra avec tous les pensionnaires, et les cures à Lamalou-les-bains. Mais tout ça ne concerne pas les retraités les plus maltraités…

Il y a encore le cas des travailleurs indépendants (free-lance) : s'ils font la grève, les confrères tout aussi indépendants vont s'empresser de leur piquer les boulots. (Je parle dans le cadre d'une société libérale avancée = solidarité, mon cul !)

Qu'est-ce qu'il reste ? La manif !

La manif pour se faire remarquer. Et pour cela se marquer. Un badge CGT, pas suffisant : même les flics en portent. Une étoile jaune ? Non, quand même pas… Une burqa ? Pas mal : tous les chômeurs à la manif en burqa !

Mais la burqa dans la rue, c'est mal vu, c'est même interdit, maintenant… Et puis il ne faut pas qu'il portent une marque stigmatisable qui ferait qu'on leur lancerait de pierres ou qu'on les fuirait comme des lépreux.

Bon, euh… c'était juste des questions jetées en l'air au risque que ça me retombe sur le nez.

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Haro sur la grande distribution.

L'or monte. Le poulet aussi. Inflation sur le pain, les produits laitiers, la viande…

Éleveurs, au lieu de déverser votre lait dans les champs ou devant les préfectures, déversez-le dans les supermarchés ! Lâchez-y vos veaux, vaches, cochons, couvées. Vos poules et vos poulets… déversez-y vos fosses à purin… Faites la guerre, au lieu d'attendre que la question soit réglementée par des gouvernements et des grosses commissions européennes qui depuis longtemps ont largué toutes leurs prérogatives à la main invisible du marché. Mordez la main qui vous affame !

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ÉLECTIONS EN VUE : LES NOUVEAUX PARTIS

Le PSLA = Parti Sans Laisser d'Adresse.

Le PPNPR = Parti Pour Ne Pas Revenir

Le RPPUT = Re-Parti Pour Un Tour

Le CPMK = C'est Parti Mon Kiki

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PATRIMOINE

— L'atoll de Bikini inscrit au Patrimoine de l'Humanité de l'Unesco.

— À cause des maillots deux pièces ?

— Non, à cause des essais nucléaires des années 50.

— ?! Pourquoi pas Tchernobyl, aussi ? Et Bhopal ? Hiroshima/Nagasaki ? Et Auschwitz ?

— Mais c'est le cas, j'te f'rai dire : le Mémorial de la paix d'Hiroshima (Dôme de Genbaku) et le camp d'Auschwitz sont au patrimoine mondial de l'Unesco.

— Qu'un lieu de malheur maximal soit inscrit au patrimoine, pourquoi pas ? L'ennui, c'est que ça génère du tourisme…

— Mais c'est un peu fait pour ça aussi, amener du tourisme. C'est toujours le problème de l'adéquation entre la belle idée culturelle idéaliste et la sordide réalité commerciale récupératrice de tout. En même temps, le fait qu'un lieu ou un monument rapporte des sous permet de l'entretenir, de le préserver.

— N'empêche… t'as envie de te faire bronzer sur un atoll radioactif, toi ?

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