dimanche 9 mars 2014

M, LE MAUDIT


En découvrant Sarkozy pour la première fois, il y a quelques années, j'ai ressenti une antipathie immédiate… et je n'ai toujours pas compris comment tant de gens pouvaient l'aimer et lui faire confiance. Mais ce n'était rien par rapport à la première fois que j'ai découvert Patrick Buisson à la télé, il y a aussi quelques années. Je ne savais rien de lui, alors, mais j'ai immédiatement eu une sorte de frisson de dégout.
Maintenant, on le voit sans arrêt et je ressens toujours la même répulsion, une réaction subjective et quasi physiologique, à la fois épidermique et viscérale – surface et profondeur… Ce n'est pas un jugement, presque un cliché "raciste", pourrait-on me dire, tant me viennent les mots du mode malsain : sangsue, crapaud, glauque… un "tremblement de l'âme" tel qu'on peut le ressentir devant un animal à sang froid ou une photo d'Auschwitz… Ce même tremblement ressenti à revoir des photos de Goering, Himmler, Goebbels…
Mémoire cinématographique : je lui colle un monocle. Erich Von Stroheim "l'homme que vous aimerez haïr" ?… Mais lui avait une sorte de classe aristocratique, même si c'était un jeu d'acteur, une persona fabriquée… Là, avec P.B., on est dans les basses œuvres des bas-fonds et c'est plutôt le Peter Lorre de "M, le Maudit" qui s'impose à moi.
… Et arrive alors cette vidéo où un journaliste de i-Télé le poursuit de nuit dans les rues d'une ville de la côte en essayant de le faire parler. Réponses presque polies mais quasi injurieuses qui dénoncent ses propres œuvres, l'univers mental qui est le sien : « Votre ton inquisitorial, vous n'êtes pas un policier, pas un juge, vous employez des méthodes de basse police d'État totalitaire, gestapiste, voyou… »
Parka noire, chapeau noir… On attend le moment où son poursuivant (invisible à l'écran) lui poserait une main sur l'épaule, y laissant la trace du M fatidique qui le désigne à la vindicte…
À moins que ce soit le M de Mabuse…?



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