mercredi 24 février 2016

Paranoïa 2 (après la nôtre, la leur)


Aussi cons que les salafistes, les chrétiens orthodoxes ou les juifs orthodoxes. C'est la même démarche primitive, celle de la tradition, du culte des ancêtres, du "c'était mieux avant". Profondément, c'est cette croyance 1) qu'il y a UNE origine, 2) que cette origine est PURE, parfaite, 3) qu'elle doit être sans cesse réactivée telle quelle par la répétition, que plus rien ne bouge. C'est la tradition opposée à l'évolution, laquelle est vue comme décadence, perte de pureté, dégénérescence.
Ce renforcement fonctionne en "boucle de rétroaction positive", un mouvement où, au long d'un processus continu, les conséquences deviennent des causes qui entrainent des conséquences plus fortes, qui elles-mêmes… etc. D'où, chez l'orthodoxe de tout bord, emballement, montée aux extrêmes, mouvement violent à la fois agressif et suicidaire, sadique et masochiste. Paranoïaque, c'est rien de le dire : on est dans la définition même de la paranoïa, où le sujet enclenche un petit vélo dans sa tête, qui, par répétition, rebouclage, effet d'entrainement, ne fait que grossir avec le temps. Le paranoïaque ne s'aime pas, alors les autres ne l'aiment pas, alors il s'aime encore moins… Je peux le mettre dans l'autre sens : les autres ne l'aiment pas, alors il ne s'aime pas, alors les autres ne l'aiment pas… etc. C'est que le paranoïaque qui pense que tout le monde le déteste est un être peu aimable, désagréable à fréquenter, qui fait tout pour être détesté, confirmant ainsi sa folie.
Et donc, si on ne peut pas se faire aimer, on se fait craindre.
Le tyran se fait craindre. Le terroriste se fait craindre. Le supposé Dieu, grand paranoïaque, se fait craindre.
Le désir de mort, la sienne comme celle des autres, est inhérent à toute religion. Le christianisme à ses débuts était une secte qui appelait de ses vœux la fin du monde et les adeptes allaient au martyre en chantant, ce qui rendait dingues les romains rationalistes. L'aspect suicidaire signe le côté apocalyptique. « Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts. » Daech est une secte apocalyptique. Il y a quelques années, voulant créer mon blog, je voulais l'intituler "la fin du monde". En faisant une recherche d'antériorité (pages, sites, blogs), je suis très vite tombé sur des sites islamiques… J'ai laissé tomber.
Faut-il chercher des raisons, des motivations à l'islam radical terroriste ? L'islam radical est irrationnel, nihiliste, messianique, apocalyptique, millénariste, eschatologique. Il ne revendique rien. La raison n'a rien à voir là-dedans.
• Lu ou entendu que les religieux voient la foi comme « leur expérience la plus haute ». Haute ? Évidemment, comme toujours : le ciel… (Mais vous savez, le ciel, c'est de l'air, des nuages, et au dessus du vide avec quelques lunes et astéroïdes inhabités…) Mais n'ont-ils jamais été amoureux pour savoir ce que c'est que de marcher sans toucher le sol ? Et l'artiste ne vit il pas son art comme "son expérience la plus haute" ? Et puis un drogué ? Un cosmonaute ? Un sauteur à l'élastique ? Un surfer ? Un mathématicien ?
Et se faire exploser ? Question "expérience la plus haute", ça se tient.
• Le pervers narcissique, une version du paranoïaque, est celui qui instrumentalise l'autre, les autres, à son propre bénéfice. Le kamikaze, qui s'instrumentalise lui-même, est-il un pervers narcissique ? Pervers il est, en ce sens qu'il est à la fois sadique et masochiste, tueur suicidaire, amant de la mort. Narcissique en ce sens qu'il en tire gloire. Crétin aussi, au sens posthume du terme. Ainsi il flingue à visage découvert, il abandonne sa carte d'identité dans la voiture. Maladresse ? Non, narcissisme : il clame au monde que c'est lui qui a fait ça.
• Ceux qui se radicalisent ont commencé par se victimiser. (Ce qui est à la base de la paranoïa comme des théories complotistes.) Évidemment, tu ne fais pas ça tout seul : on te victimise, on te radicalise, on te pousse à la violence. Préciser qui est, ce qu'est ce ON est un enjeu primordial mais complexe. D'abord se dire et bien se persuader que personne n'est seul, que personne ne fait quoi que ce soit seul, même "en son for intérieur". Et donc voir qu'entrent en jeu toi (ton moi), c'est-à-dire ton histoire personnelle, ton vécu + les autres faisant partie de ton passé et aussi ceux de maintenant, parents, copains, amis, profs… ceux qui te parlent de loin, de Mollenbeek ou de Syrie, via téléphone ou Internet,  ceux qui ne te connaissent pas du tout et que tu ne connais pas du tout mais qui parlent de toi, parlent sur toi, à la radio, télé, journaux (blogs, aussi… comme ici…). Parmi tous, ceux qui te plaignent, te victimisent systématiquement mais aussi ceux qui t'ignorent de leur haut, t'humilient… et d'ailleurs ceux qui te plaignent t'humilient aussi…
• Que la paranoïa s'enrichisse de fumette et prise de drogue ne m'étonnerait pas. L'un des assassins du 13 novembre (j'aime autant oublier leurs noms… En plus citer leurs noms ça ferait islamophobe puisqu'ils ont tous des noms arabes…) tenait un bar à bière à Molenbeek et y recevait ses confrères apprentis djihadistes… Ils étaient donc bien "intégrés"… (La bière, c'est pas interdit par la charia ?). Mais c'était aussi un coffee shop, lieu de deal… Un sien voisin dit : « Il fumait beaucoup de cannabis. »  Ça n'explique pas… Une seringue dans un des appartements fouillés. Drogués ? Surement. Je me rappelle un témoin de la fin du tueur au parasol de Tunisie qui disait : « Il prenait des balles et il continuait, il avait l'air de ne pas sentir la souffrance. » Shooté à mort, vraisemblablement. Le Captagon ? (J'en avais parlé prudemment dans une précédente LO… mais on en parle aussi ici ou là, sans sortir des informations plus précises à ce sujet. Est-ce seulement une rumeur ?)

à suivre

1 commentaire:

WENS a dit…

"Si tout le monde te déteste parce que tu es paranoïaque, ben...tu ne l'es plus ! "
C'est de Pierre Légaré, il me semble.

Elle est bien ta dernière série de dessins et j'aime beaucoup le dernier : "T'es con, ça fait vachement mal !"

Sans déconner c'est islamophobe de citer des assassins arabes ? mince alors !
Si on était massacrés par des scandinaves on aurait pas ce problème.
Mais tu as raison sur le fait de ne pas citer leurs noms, car on s'en fout de leurs noms.

Quant à savoir s'ils sont shootés à mort, peut-être au moment de l'action, mais pas au moment de la décision, de la préparation etc... Les nazis n'avaient pas besoin d'être shootés ou alors au national socialisme, comme ces fascistes d'aujourd'hui le sont à l'opium du peuple.
Il me semble avoir entendu quelque part qu'ils laissent trainer leurs identités parce qu'ils retirent un prestige à être des "martyrs" et qu'ainsi, "l'organisation" vient en aide à leurs familles, je ne sais pas si c'est vrai.