dimanche 12 novembre 2017

COUP DE GUEULE ?

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Il y a peu, le 7, je postais un texte sur "le déséquilibré", sans me rendre compte que c'était une commémoration avant-terme, une remontée acide des "évènements" du 13 novembre 2015… comme ces traumatismes qui font retour comme par hasard à date anniversaire, après avoir cheminé dans l'inconscient phréatique…
Celui qui suit, dans la même lignée, écrit récemment, explique plus ou moins pourquoi je m'ennuie à la lecture de mes magazines préférés, pourquoi je fuis les infos et les débats télévisés, et pourquoi je ne fais plus de dessin d'actualité…
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Les coups de gueule, c'est comme les attentats, ça ne sert à rien.
Ce n'est pas à coup d'attentats (suicides ou non) que les islamistes vont nous convertir, pas plus qu'à nous faire abandonner l'alcool, le rock ou les putes. Ce n'est pas les coups de gueule sur "les cons" (chasseurs ou téléspectateurs) qui les feront se mettre à lire La Recherche (le magazine scientifique ou celle du Temps Perdu). Ce n'est pas en vomissant sur les spectateurs (complices acquis) que les stand-upeurs ou les rappeurs leur feront ingurgiter que la guerre c'est mal, que la société c'est pourri, que le FN c'est le fascisme, que les USA c'est l'impérialisme. Ce n'est pas en crachant à la gueule des racistes et des homophobes qu'on va les convertir à la société arc-en-ciel.
Tous, ça les renforce. Ensuite : retour de flammes.
En faisant de l'humour sur les cons, on finit par faire de l'humour con : l'humour fait sur leur dos vit de leurs clichés cons et finalement patauge dans les mêmes clichés. Et c'est pas drôle. Et si c'est pas drôle, c'est pas la peine.
On dit tous la même chose : les chasseurs sont des cons, la télé, ça sert à vendre du coca-cola, etc. Ok, ça fait 50 ans qu'on le dit. Si on a les moyens d'être à peu près intelligent, on devrait s'en servir pour dire autre chose que cette protestation, cette indignation que profèrent avec nous tous les gens qui ont les moyens d'être à peu près intelligents et qui finalement disent tous la même chose du moment que c'est contre ce que disent "les gens" (les cons)… Je me demande si je suis très clair, là… Je veux dire : renversement du renversement – l'anticonformisme devenu nouveau conformisme – le conformisme de la marge – le politiquement incorrect devenu le nouveau correct – l'anti-bien-pensance devenue nouvelle bien-pensance.
Quand on pense tous la même chose, c'est pas la peine de penser.
Quand on dit tous la même chose, c'est pas la peine de parler.
Du coup, le ci-devant bourgeois, réac, conformiste, en ayant marre d'être victime des sarcasmes, se décomplexe, comme on dit, et proteste et s'indigne de la nouvelle bien-pensance anti-bien-pensance, devenue la doxa, l'opinion dominante du moment…
Voilà le ci-devant soi-disant subversif devenu "nouveau réac" ou néo-con et le nouveau (ou ancien) réac devenu subversif.
Ou alors, c'est que tout le monde est subversif, y compris Bigard ou Hanouna (et c'est nous qui leur avons dégagé et aménagé le terrain – vague).
Et moi, là, devant ça, c'est pas un coup de gueule, c'est un cri du cœur : JE M'ENNUIE !
— Les coups de gueule, ça sert juste à se défouler.
— Peut-être que les attentats-suicides aussi, ça leur sert juste à se défouler.


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