vendredi 16 juillet 2010

GAMBILLE


LO N° 396 (15/07/10)

LE CRÉPUSCULE
(Sous le signe de Twilight, chap III : Hésitation, film de vampires dont j'ignore à peu près tout et dont, a priori, je n'ai rien à faire).



Lourd bilan du passage de Nicolas Anelka Sarkozy sur Antenne 2 ce lundi 12 juillet 2010…
À tous les amoureux de la langue française : comment qu'tu causes et comment qu't'écris, c'est comment qu'tu diriges le pays.
« S'il le faut, je serai unitaire pour tous les autres. »
« Une bonne gouvernance républicaine c'est quand chaque pouvoir équilibre l'autre dans un grand mouvement de paralysie générale. »
« Pratiquer la politique de l'autruche, c'est offrir son cul à tous les enculeurs. »
— Mais… il a rien dit de tout ça…!
— Non, c'est moi, j'déconne.

DISPOSITIF
Petite table en terrasse, presque intime, personne autour, face à face de proximité, mais face à Pujadas = personne. Il y a quelque chose de pathétique dans ce dispositif, surtout quand filmé en plongée. Quand filmé à niveau, on a un NS, cheveux grisés (poudrés ?), cadré-coincé entre le drapeau en fond et le dos de Pujadas en amorce. Lumière plate (alléger les faux plis du visage).

PLAT
Je m'étonne quand même encore que de nombreux journalistes qualifient NS d'homme politique habile, ou d'avocat brillant (de sa propre cause). "Animal politique", qu'ils disent… Sale bête, oui ! Rien d'habile ou de brillant, chez cet enfant naturel de Guy Lux, plutôt que de De Gaulle ! Ou alors il faut qualifier de brillant le baratin de n'importe quel vendeur de bagnoles d'occasion. Que leur faudra-t-il encore, à ces journaliste fascinés, pour déciller leurs yeux ?
Auto-victimisation, défense pied à pied de type paranoïaque, évocation d'un complot (des "officines" – ahah !), langage pauvre, erreurs sur le fond… voire mensonges… « Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100 % d'impôt, c'est-à-dire ils gagnaient 1 000, ils payaient 1 000 et ils partaient tous. » Et puis quoi encore ?! Et lui, soi-disant avocat, qui confond procureur et juge !!!
— Ah vous savez, M'sieu Pujadas, je fais pas un métier facile…
« Faiblesse fébrile », dixit Moscovici, par opposition à la fameuse "force tranquille".

On parle d'activisme, de volontarisme, mais il s'agit plutôt, encore une fois et encore en vain, de l'illusion du pouvoir performatif  de la parole, illusion venue tout droit du complexe infantile de "toute puissance", dont l'outil est la proclamation. « Je le veux, je le dis, donc c'est. » Pensée magique ! Mais non. Le cosmos ne l'entend pas. Ça ne fonctionne que si quelques zélés soumis volontaires suivent le caprice de l'enfant-roi.
Rien de tout cela ne peut retourner la situation à son avantage.

"GAMBILLER"
Littré : Remuer les jambes de coté et d'autre quand elles sont pendantes. « J'en ai vu quelquefois gambiller, de petits présidents qui avaient peine à se tenir assis sur leurs sièges élevés. » (Saint-Simon) (Cité par Denis Grozdanovitch dans "Le Petit Grozda – Les merveilles oubliées du Littré". Points.)

Quand il dit qu'il garde toute sa confiance à Eric Woerth, ça fait plutôt empirer les choses : toute personne à qui il fait confiance devient d'autant plus suspecte.

Je sais qu'il y a une jubilation (peut-être dangereuse) à passer son temps à dénoncer l'incompétence, la bêtise, la corruption… et qu'il y a un côté grégaire dans l'anti-sarkozisme.
Pourtant l'anti-sarkozisme est une nécessité.
Mais ça ne constitue pas un projet politique.



PS : Dans la LO précédente, j'ai parlé de Francis Bouyghes. Erreur : c'était Martin. (Mais on s'en fout).

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