dimanche 16 mars 2014

Et la question irait plutôt en se complexifiant (disais-je…)



1) Car les différences culturelles entrainent parfois une hiérarchisation. Si l'on suppose des degrés dans cette nature humaine, c'est-à-dire si l'on accorde aux différentes cultures, donc aux peuples et aux gens, différentes valeurs en degrés d'humanité, il devient difficile de ne pas sombrer dans une hiérarchisation raciale – et donc raciste. Et c'est même encore plus compliqué, quand on se souvient qu'il fut un temps où l'Église n'accordait pas d'âme aux femmes (sans parler des philosophes grecs) et où l'on pouvait se demander si l'enfant lui-même, l'infans, avant l'acquisition de la parole, était "humain"… sans parler du bébé, du fœtus, de l'embryon… question toujours prégnante quand il s'agit d'avortement et même d'élimination des nouveau-nés pour cause de famine.
2) Si l'on suppose certains degrés de culture chez les animaux ou certains animaux, la spécificité humaine se retrouve mise en doute. On peut même parler de certains degrés d'humanité chez certains animaux, les grands singes en premier. Certaines de ces caractéristiques "quasi humaines" apparaissent comme "naturelles", d'autres semblent acquises par la fréquentation des humains, l'éducation, empathie et exercices aidant : cas d'animaux de laboratoire qui deviennent "plus intelligents", ou disons acquièrent certaines capacités nouvelles – et, qui plus est, les transmettent à leurs descendants.
Si bien que l'on se retrouve non plus avec deux univers bien séparés, chacun bien délimité, mais avec une sorte de chaine ou d'échelle sur laquelle on va placer animaux et humains à différents stades de leur développement.
Finalement, le vivant serait UN (mais complexe), une ligne continue, un continuum (mais évolutif), avec par moment des émergences, des discontinuités qui ne sont pas des ruptures, mais des sauts qualitatifs, comme si des accumulations (de neurones, par exemple, ou de connexions neuronales) faisaient franchir un seuil. Le changement quantitatif qui entraine un changement qualitatif, ça choque notre jugement, habitué (un peu angéliquement) à opposer le quantitatif et le qualitatif, l'avoir et l'être… Pourtant…
En filigrane de ces considérations générales, un aspect émerge, une clef, peut-être : L'ÉDUCATION.

(A SUIVRE toujours, pas forcément dans des enchainements cohérents, construits… mais dans des suites de notes toujours autour de la nature-dont-l'homme…)


Illustration de N.C. Wyeth pour Robinson Crusoë (1920)

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