dimanche 7 février 2016

Amalgame (comme chez le dentiste) ou généralisation ?

• Quand certains disent que comprendre c'est déjà excuser, il ne faut pas confondre. Quand on parle de comprendre, il ne s'agit pas de comprendre au sens de « Comme je te comprends, mon pauv'vieux ! », ou, comme dans les séries télé « Je sais ce que tu ressens », ou « Faut les comprendre, ils ont eu une enfance malheureuse, on les a pas aidés, etc. »… Ce qui, effectivement, serait déjà excuser, justifier. Il s'agit de comprendre les faits, les tenants et aboutissant, les enchainements de cause à effet. Ça inclut psychologie (individuelle et de masse), politique (interne et internationale), religion (et laïcité et athéisme), histoire (récente et séculaire), décryptage des médias, etc., etc.
Comprendre, c'est prendre tout partout et réunir, chercher les liens, connecter. Mais sans faire un gros amalgame, au contraire, défaire les nœuds, tirer les fils, trier.
• On nous répète à tue-tête de ne pas faire d'amalgame (mot d'origine arabe, d'ailleurs). OK, mais je préfèrerais le terme "généralisation". Notre cerveau, c'est vrai, a une propension déraisonnable à généraliser, et surtout dans le négatif. Exemple : un escroc m'a fait un sale coup. Il se trouve qu'il est juif. Dans ma tête se déploient une série de cercles concentriques qui aboutissent à la généralisation « les juifs sont des escrocs ». (Autres exemples disponibles à base de noirs, d'arabes, de musulmans, d'amish, de Belges………) Cette propension (naturelle ou culturelle, peu importe) à généraliser est une des sources du racisme ordinaire et de la xénophobie ordinaire (mais c'est aussi une nécessité de la pensée scientifique). Faut démêler le bazar dans sa tête, ce n'est pas forcément facile. Parce que, en plus, le système généralisateur du cerveau individuel est en permanence renforcé par les échanges dans le réseau du cerveau collectif, lui aussi généralisateur, que ce soit en famille, au troquet ou sur le net.
• Par ailleurs quand j'ironise sur cette injonction de « Pas d'amalgame ! », ça ne veut pas dire que je suis pour l'amalgame ou la généralisation. Quand j'ironise sur une autre phrase maintes fois répétée (les Boubaker et autres imams politiquement corrigés) : « Eux, ce n'est pas l'islam ! L'islam c'est la paix ! », c'est pareil, ça ne veut pas dire que je pense que l'islam c'est la guerre (même s'il y en a un certain nombre qui font tout pour nous en persuader…) Je me moque surtout de cette antienne répétée comme un mantra – méthode Coué, autopersuasion. Partant, j'ai surtout envie de leur dire : « Si les terroristes, ce n'est pas l'islam, montrez-nous, vous, expliquez-nous ce que c'est, en vrai, que l'islam de paix, parce que dire "l'islam, c'est la paix", OK, j'en prends bonne note… mais encore ? Dire ça, c'est à la portée du premier curé venu, du pape, de Plantu. On ne demande pas mieux. Et qui oserait se déclarer sans baver pour la guerre et pour la tuerie ? Oui, Bush, Donald Trump… et, justement, l'organisation de l'État islamique, ces gens qui « n'ont pas honte de leur cruauté » (T.E.Lawrence). Et donc un musulman, un vrai, un bon, c'est quoi ? Celui qui ne demande qu'à "exprimer pacifiquement ses croyances", si c'est juste prier X fois par jour à quatre pattes, porter le foulard et manger halal… ce n'est ni très intéressant ni très honorable en soi… »
Pour moi, ironiser là-dessus, c'est donc d'une part ironiser sur cette répétition mécanique médiatique, phrases toutes faites, prêt-à-penser martelé ; mais d'autre part, plus important, c'est affirmer que tout argument tiré de la religion elle-même, de la foi elle-même, quelle qu'elle soit, est nul et non avenu. Tout argument tiré de commandements dits divins, de révélations, de prophéties, est nul et non avenu. Qu'on nous donne des arguments non religieux, réels, concrets, pratiques, sociaux, politiques, éthiques, philosophiques… pour nous dire que l'islam (le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme…) c'est bien, que ça fait du bien aux gens et au monde, des arguments sans référence à tel ou tel verset du Coran ou tel hadith où on trouve tout et son contraire, sourates de paix, sourates guerrières, chacun pioche à son gré.
Ça nous aiderait.

(à suivre)

2 commentaires:

WENS a dit…

Tu veux dire la méthode Coué de Mimille, j'imagine ?!

Cette histoire de religion de paix, c'est du pipeau, combien de morts au nom de dieu ? de mains coupées, de petites filles excisées ? de décapitations de lapidations ?...

On a le droit, le devoir, de lutter contre tout ça. Mort à dieu !











Philippe Caza a dit…

COUÉ, tu as raison, Wens, où avais-je la tête ? c'est corrigé !