mercredi 27 octobre 2010

MANIFESTIF


LO N°417. 28/10/10
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USBique
« Dès 2011, on pourra consulter son médecin par Internet, dit Roselyne Bachelot. La salle d'attente tchattera sur Skype, on prendra sa tension avec la souris et sa température avec la clé USB. » (Hervé Le Tellier. Check list du Monde)
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SPINOZESQUE
Fréderic Lordon parle de son livre "Capitalisme, désir et servitude / Marx et Spinoza" (La Fabrique éditions 2010) avec Judith Bernard.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3405
Entrevue d'une heure et demie qui vaut le coup (entre autres pour les "jeux de scène" de Judith Bernard), mais le livre, même si jargonnant, n'est pas mal non plus.)
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FUN
Les jeunes manifestent pour la retraite à 60 ans.
Interprétations :
1) ils sont manipulés par la gauche (pfou………)
2) ils sont déjà des vieux croûtons sinistres : à 16 ans ils pensent déjà à leur retraite… (bof…)
3) ils sont raisonnables : ils pensent à leur avenir, eux, au moins : « Dans 50 ans, ça sera vite là ! » (entendu à la télé)
3) ils sont solidaires avec leurs parents (c'est déjà mieux).
4) ni vieux ni solidaires, simple égoïsme : ils veulent du boulot ! Donc : « Dehors les vieux, faites de la place pour nous ! » ("Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n'y seront plus", comme dit la chanson… euh, quelle chanson, déjà…?)
(En fait, ils se gourent tous : le gouvernement qui veut faire travailler plus longtemps des vieux qui n'ont déjà plus de boulot, les jeunes qui veulent les boulots des vieux qui n'ont déjà plus de boulot – dans un pays où il n'y a plus de boulot.)
Ça cause, ça cause, mais cause perdue… Cause du peuple… Cause commune… Les ans en sont la cause…
C'est le temps du capitanihilisme festif.
Dans "manifestation" il y a "feste" : c'est la fête ! (Alors on danse…)
Clip extrait de "Mozart, l'opéra-rock" (nul) : plein de jeunes habillés coiffés maquillés gothique décadent réunis sur un pont de Paris autour d'un couple de vieux (qui tirent la gueule… avant de se foutre à l'eau, sans doute) chantent : « C'est bientôt la fin – de ce monde qui n'entend rien »…………
(Alors on danse…)
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MARIANNESQUE
La pipolisation de la politique a commencé avec l'utilisation d'une vedette de cinéma comme modèle pour le buste de Marianne. Grossière erreur : Marianne est un symbole, une allégorie, un archétype, pas une personne réelle. (En fait ça avait commencé bien avant, avec un certain Jésus-Christ…)
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ANTHROPOLOGIQUE
Il n'y a pas si longtemps, en occident chrétien, on pratiquait quelques rites de passages comme la communion solennelle. Dans notre pays laïque, on en est venu à considérer le baccalauréat, le service militaire puis le permis de conduire comme des rites de passage à l'âge adulte. Le premier boulot, aussi, sans doute… De nos jours, il semble que le mariage suivi du divorce quelques années après soit un nouveau rite de passage pour accéder à l'âge adulte.
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DIALOGUE (Entre, par exemple, Nicolas S, Brice H, Eric B.)
— Les Romes ?
— Ça, c'est fait… Les Zarabs, les Blaques…?
— C'est en bonne voie… Même ceux qui ne sont pas menacés d'expulsion se jettent par les fenêtres…
— Qu'est-ce qu'il reste, après ? Les Zuifs ?
— Laisse tomber, trop chaud. Les pauvres ?
— Les pauvres, oui, c'est bon, ça, coco,  les SDF, les travailleurs pauvres… Le problème, c'est : les expédier où ?
— La Creuse… La Lozère…? Une colonie lointaine… y en a encore ? Cayenne ?
— Il faudrait une île… La Corse ?
— Ça va faire des morts…
— Deux problèmes résolus à la fois…
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IDENTITÉ NATIONALE OU APPARTENANCE À LA NATION ?
« On paye des impôts ! »
« On s'est battu pour son pays ! »
Mais depuis quelques années, suppression du service militaire + diverses exemptions d'impôts (Ça fait bien dans les déclarations : « Cette année, vos impôts ont encore baissé… les impôts n'augmenteront pas, etc. »…) Une grosse part d'impôts dits directs (sur le revenu) est remplacée par des impôts dits indirects : TVA, taxes sur l'essence, le tabac et autres. Ces impôts prélevés sur la consommation sont donc en fait très directs, mais invisibles.
Mais le devoir a disparu. Partant, le droit à disparu.
Le sentiment d'avoir fait son devoir donne des droits ou au moins donne le sentiments d'avoir des droits. Si on a fait son service, si on paye des impôts, on est un vrai citoyen. « Je paye des impôts, moi, Monsieur, j'ai bien le droit de… ou le droit à… ». En perdant ou évitant des devoirs (faire son service, défendre son pays, payer des impôts visiblement), on croit gagner en liberté alors qu'on perd des droits. Ayant perdu devoirs et droits, on a perdu la responsabilité. Donc de la citoyenneté, de l'intégration : le sentiment d'appartenance à la nation ou plus généralement au collectif, et la participation (concrète) à la nation ou plus généralement au collectif (parce que la nation, en soi, on s'en fout : mais il n'y a pas de vie humaine sans participation à un collectif). Un ancrage dans la société, le droit, le devoir, la responsabilité. (Ça ne concerne pas que les immigrés. Rien à voir avec l'identité nationale…)
Reste-t-il autre chose que la consommation comme droit/devoir, c'est-à-dire comme participation au collectif ?
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