dimanche 13 avril 2014

ZOOPHILIE ?


La nature est-elle zoophile ? (Question idiote, comme d'habitude… la nature n'ayant ni intention ni volonté ni sentiment… n'étant qu'un concept pratique pour parler de processus complexes et automatiques qui ne demandent rien à personne.)
La nature n'aime pas plus tel chat individuel que l'espèce féline dans son ensemble, telle citrouille que l'espèce cucurbitacée, et pas plus l'agneau que le loup. Disons, pour revenir au nécessaire mode impersonnel, que, dans la nature, la survie de l'espèce passe avant celle de l'individu. La vie des uns dépend de la mort des autres. Et au delà, la survie de l'ensemble écologique (biosphère, écosphère, planète…) passe avant – ou au dessus de – celle de telle ou telle espèce, de tel ou tel individu. Et ce n'est pas un choix moral, ou de justice, c'est juste comme ça que ça marche.
« La poule n'est que le système qui permet à un œuf de produire un autre œuf. » (Samuel Butler)
Les hommes prélèvent leur part et défendent leurs intérêts, d'individu et d'espèce. L'individu c'est le court terme, l'espèce c'est le long terme. Leur intelligence et leur technique leur permettent d'être inutilement cruels et ravageurs, mais aussi de ne pas l'être : un choix conscient de modération (choix politique, technique, éthique) peut trouver ou créer des moyens (intelligents et techniques) d'éviter la souffrance inutile des animaux individus, d'éviter les ravages et donc de préserver, de permettre aux espèces de durer. Et ce dans leur propre intérêt d'espèce humaine, d'ailleurs, à long terme. Droits de l'homme et droit de la nature, même combat.
De là, si on veut absolument penser morale, éthique, justice, on part dans une idéologie du droit de l'animal, pure invention humaine… et pourquoi pas ?, mais qui a tendance à sacraliser l'animal individu, et peut aller vers le fanatisme. ("L'animal est une personne", dira-t-on… Ou le véganisme…) Alors qu'une protection de la nature plus générale, plus raisonnée, plus écologique, en fait, se préoccupe de protéger les espèces et les milieux.
Après, qu'est-ce qu'il vaut mieux ? L'antispéciste ou le chasseur ?
— En Alabama, les anti-chasse défenseurs des droits animaliers harcèlent les chasseurs avec des drones. L'État a dores et déjà promulgué une loi qui l'interdit : embêter les chasseurs, c'est pas bien.
— En Alaska, c'est le contraire : les chasseurs utilisent des drones de surveillance pour repérer le gibier. Et là l'État prépare une loi qui l'interdira.
— Y a deux poids deux mesures, kwâ !

 (Un détail de l'histoire : Les nazis ont été parmi les premiers (après les Anglais en 1822 et les Allemands vers 1840) à promulguer des lois de protection des animaux, contre la torture domestique en particulier. Ce qui ne veut pas dire que le droit animalier peut être assimilé à du nazisme ! (comme le fait Luc Ferry dans Le "Nouvel Ordre Écologique").


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