vendredi 22 avril 2016

Histoire et laïcité


Il n'y a pas de faits sans causes et on ne peut éluder l'histoire (courte, moyenne, longue). Par exemple, les musulmans présents en France se plaignent de la laïcité qui crée "deux poids deux mesures". C'est qu'on ne peut comprendre la loi de 1905 qu'en fonction de l'Histoire, d'un certain passé. La France était chrétienne, les églises et autres lieux de culte étaient là – et ils sont toujours là, même si l'État ne les subventionne pas. Les musulmans sont logés à la même enseigne : pas de subventions pour les mosquées, mais eux, ils n'ont pas de lieux de culte déjà installés depuis des siècles. Il n'y a pas "deux poids deux mesures", au contraire : la même mesure pour tous, les anciens et les nouveaux, conséquence d'une réalité historique = une succession d'évènements étalée sur des siècles.
Passé inamovible, présent/futur éventuellement corrigible ?
La loi de 1905 ne pouvait pas prévoir ce désir de mosquée d'une nouvelle population importée 60 ans plus tard puis installée à demeure. Ce fait doit-il entrainer une révision de la loi de laïcité ? c'est une question. Et une question sociologiquement, politiquement et anthropologiquement très lourde. La France n'a jamais eu à intégrer une telle masse de nouvelle population dans un temps si court (disons depuis les années 70), nouvelle population d'une culture-religion-langue plus étrangère, plus hétérogène que n'étaient les latins ou polonais chrétiens et juifs immigrés au cours du siècle précédent. C'est difficile… et dire que c'est objectivement difficile n'est pas "du racisme" mais du réalisme. Chacun n'est pas si facilement prêt à accepter cette nouvelle réalité qui change notre paysage social, qui demande de partager notre territoire. Si on pense au problème des réfugiés-migrants actuels, on peut se poser la question ainsi : suis-je prêt à partager mon appartement, mon jardin, mon travail avec une famille d'Érythréens, de Syriens, d'Afghans ? Et pas pour un week-end… pour tous les jours.
— Le pape le fait bien, lui !
— Mais le Vatican, c'est grand !
Il y faut soit beaucoup de bonne volonté humaniste, soit une résignation devant le changement qui s'impose par la "force des choses", par le fait accompli. Résignation amère, source de ressentiment. On peut toujours se dire que les gouvernements successifs ont fait moult erreurs (l'Histoire, encore) mais la question reste : et maintenant ? et demain ?
Entre la pensée néo-réac (ou d'extrême droite pas néo du tout) et les bras grands ouverts dans un mouvement angélique (on dit aussi irénique, il parait) d'acceptation de tout et tous, il doit y avoir une troisième voie. Une voie intelligente (qui tient compte du réel : des faits actuels d'ici et d'ailleurs comme de l'Histoire) et humaine (qui tient compte des "valeurs" promues par nos discours).
Je le répète, ce n'est pas simple.


1 commentaire:

Greg a dit…

C'est d'autant plus compliqué, que contrairement aux immigrés latins, polonais, juifs, etc., l'immigration actuelle rassemble en majorité des personnes dont la religion rejette ouvertement notre identité. Non seulement l'Islam rejette massivement notre mode de vie, mais il le dénonce et le combat dans ses textes fondateurs. L'Islam rejette notre liberté de pensée, de vivre, notre laïcité, nos arts, notre sexualité, notre alimentation, notre foi et impose SA vision de l'existence, inconditionnelle, totalitaire, sur les âmes comme sur les corps. C'est toute l'hypocrisie de cette "intégration". Tels les anglais ou les espagnols aux Amériques, l'Islam ne s'intègre pas dans les pays où il prend pied, il en remplace la culture, la loi, la foi, par contrition ou soumission des colonisés. Comme le souligne Caza, l'Histoire est un très bon témoin de nos erreurs. Le catholicisme à eu sa part d'horreurs du moyen âge à la renaissance. Des leçons ont été tirées, avec leur cortège de repentances plus ou moins sincères et l'européen a finit par réussir sa cohabitation avec la chrétienté en lui trouvant une place raisonnée. L'Islam, quand à lui, démontre depuis 1400 ans, sans interruption sa soif d’hégémonie, sa quête du "grand califat". Même en Al-Andalous, l'exemple éternellement présenté comme la vitrine de l'harmonie musulmans/juifs/chrétiens, la seule loi qui prévalait était la djizia, un impôt sur le droit de survivre en "sous-homme" (libre?).
Il ne peut y avoir d'intégration laïque de l'Europe par l'Islam. C'est contraire aux fondements même de cette religion. Sans une ouverture de l'Islam (fort peu probable, j'imagine!), nous n'aurons que la grande liberté de nous convertir, de payer pour une semi liberté ou de simplement mourir... Comme dans tous les pays où l'Islam s'est répandu depuis 1400 ans.