Bien que je sois à 90% allergique au cinéma français,
il y a des exceptions. Ainsi je viens de revoir "Zazie dans le métro"
(Louis Malle, 1960) et, coïncidence, je tombe sur ça, dans Le Livre des
bizarres, à l'entrée "Suicides" (suicides bizarres, forcément), sous
la plume de Jean-Claude Carrière :
En 1960, alors que Louis Malle tournait les séquences de Zazie qui se passent
sur la Tour Eiffel, un homme se jeta dans le vide. Il se trouve que ses jambes
passèrent dans le champ de la caméra. Ce plan est resté dans le film, mais à
vitesse normale, on ne remarque rien – au ralenti, oui…
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J'ai appris récemment que le "plan
américain", celui où les gens sont cadrés à mi-cuisse, a été inventé tout
spécialement pour les westerns, pour bien mettre en évidence que les mecs se
trimballent un colt à la ceinture (Cf. la marche des méchants à la rencontre de
Gary Cooper dans "Le train sifflera trois fois" (Fred Zinnemann,
1952) par exemple.)
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— "Pacific Rim" (Guillermo del Toro, 2013),
c'est Goldorak contre Godzilla.
— Plus exactement BEAUCOUP de Goldoraks contre
BEAUCOUP de Godzillas !
— Gros ?
— TRÈS
gros !
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"Alphaville" (JLG, 1965), THX 1138 (George
Lucas, 1971), Blade Runner (Ridley Scott, 1982), "1984" (Michaël
Radford, 1984), Brazil (Terry Gilliam, 1985), The Island (Michael Bay, 2005),
Wall-e (Andrew Stanton, Pixar, 2008)… Utopies, dystopies… Toujours le même
schéma romantique : l'amour contre la raison, la poésie contre la rationalité.
— Et c'est pas bien ?
— Je me demande… C'est un cliché, en tout cas.
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Méchanceté gratuite. J'aime bien les films comme "L'Âge d'or" de Bunuel (1930)
où on piétine des violons, ou comme "Mary à tout prix" (Farrelly's
brothers, 1998) où on balance des chiens par la fenêtre… J'attends encore ceux
où on lâchera Céline Dion du haut de la Tour Eiffel et où on brulera des
footballeurs.
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"Les trois jours du condor" (Sydney
Pollack, 1975). Génial ! Je ne l'avais jamais vu et je me suis retrouvé accro
dès les premières seconde. La VO, ça aide… mais aussi il m'est venu à l'idée
que depuis, on en a vu des thrillers politiques, avec trahisons et luttes
secrètes entre agences gouvernementales US, et pourtant celui là fonctionne
encore à 100%.
On ne fait plus de films de cette efficacité, mais
seulement une IMITATION d'efficacité.
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J'ai retrouvé l'origine d'une phrase étonnante du
détective dans un des premiers épisodes de Twin Peaks. « C'est donc ici que les
gâteaux se rendent pour mourir… » C'est un pastiche de Rilke, disant de
Paris : « C'est donc ici que les hommes se rendent pour vivre. »
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"Fenêtre sur cour" (Alfred Hitchcock,
1954). Qu'en dire qui n'ait déjà été dit cent fois ? Chef-d'œuvre, bien
sûr. Film parfait. (Version restaurée.)
Grace Kelly, se défendant d'être trop parfaite pour
James Stewart, argumente qu'on est tous pareils, les humains, on mange, on
boit, on dort… Oui, elle faisait tout ça, sans doute, et avec beaucoup de chic,
mais on ne me fera pas croire qu'elle faisait caca, aussi.
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Pourquoi, mais pourquoi, dans les "Star Wars", les Jedaï
passent-ils leur temps à lâcher, et donc à perdre, leurs sabres-laser. Depuis
le temps, ils auraient pu les équiper d'une dragonne ! (Il perdent aussi
beaucoup de membres, mains, bras, jambes… Y a du complexe de castration
là-dessous.)
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"L'Homme tranquille" (John Ford, 1952)…
Tiens, moi qui me plains du machisme dans le cinéma jeune ou vieux, je suis
servi, là… et pourtant j'adore ce film !
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